Identification, classification et proposition de priorisation pour la conservation de certains milieux humides en Estrie. CERFO. Rapport 2012-16. 41 pages + 4 annexes.

Les milieux humides possèdent plusieurs fonctions et représentent un type d’habitat essentiel à la vie de plusieurs espèces floristiques et animales. Ils n’ont par contre pas tous la même valeur en termes de biodiversité et de services rendus à l’environnement. Ainsi, il est pertinent de se demander où l’on doit concentrer les efforts pour conserver les milieux humides d’intérêt, en lien avec leur diversité écologique, la présence d’espèces sensibles aux interventions anthropiques, leur rareté, leur taille, l’état des pertes et les conséquences de ces pertes et où l’on peut envisager de réaliser des activités de récolte adaptées, dans l’optique de satisfaire l’ensemble des piliers du développement durable.

Les objectifs poursuivis par ce projet sont alors de (1) réaliser une cartographie des milieux humides sur l’ensemble du territoire de la MRC du Granit, (2) proposer des critères à considérer pour guider l’exercice de priorisation des milieux humides à conserver et l’identification des milieux humides pouvant faire l’objet de pratiques sylvicoles adaptées et (3) valider sur le terrain la pertinence et la faisabilité des critères proposés.

La classification des milieux humides proposée est adaptée au contexte du milieu forestier et utilise la cartographie écoforestière la plus récente. Elle présente l’avantage d’être facile d’utilisation et de dresser un portrait général des grands types de milieux humides présents sur un territoire donné (notamment la distinction entre les marécages et les tourbières).

Ensuite, une grille d’analyse a été développée pour évaluer le niveau de préoccupations à intégrer pour l’exploitation forestière, en fonction de la présence d’éléments recherchés dans un exercice de priorisation pour la conservation de milieux humides d’intérêt et tenant compte de la présence de mesures d’atténuation permettant de réaliser des activités de récolte selon des pratiques adaptées garantissant le maintien des éléments de biodiversité présents et du potentiel forestier du milieu humide. Cette grille repose sur l’évaluation d’un nombre limité de paramètres sur le terrain, mais couvre néanmoins l’ensemble des dimensions à considérer pour faire un diagnostic le plus exhaustif possible du niveau de priorisation pour la conservation à accorder à un milieu humide. Ainsi, les paramètres proposés considèrent la dimension biotique, la dimension hydrologique, la fragilité, la dimension sociale et la dimension économique du milieu.

Optimisation de la classification des tiges sur pied par type écologique (Considération sur les méthodes d’inventaire et leur précision). CERFO. Rapport 2001-04. 20 p.

La planification et le suivi des opérations forestières exigent la connaissance du territoire. Pour ce faire, l’évaluation des paramètres forestiers doit être faite sur le terrain au moyen d’un échantillonnage. Les trois principaux facteurs pouvant influencer les résultats et leur précision sont : l’hétérogénéité des peuplements, la taille de l’échantillon et la méthode de mesure. Trois méthodes sont habituellement reconnues pour l’inventaire de peuplements forestiers au stade de futaie. Ces méthodes sont l’inventaire par parcelles à rayon fixe, par parcelles à rayon variable et les virées continues. Ces trois méthodes ont été comparées ici, afin de vérifier si l’une d’entre elles permettait de mieux représenter l’hétérogénéité du milieu. Les objectifs poursuivis par cette étude sont les suivants :

1- Déterminer s’il existe des différences significatives entre les méthodes utilisées;

2- Déterminer le taux d’échantillonnage nécessaire pour l’obtention d’une précision donnée;

3- Comparer les résultats avec l’inventaire d’intervention du bénéficiaire.

Le territoire visé par ce projet se situe dans le sous-domaine bioclimatique de l’érablière à bouleau jaune de l’est, plus précisément dans la sous-région 3c-T (Gosselin et al., 1998). Le peuplement mixte inventorié est principalement constitué de sapin et de bouleau jaune. Quatre caractéristiques ont servi à comparer les trois méthodes d’inventaire : la surface terrière, le nombre de tiges à l’hectare, le diamètre à hauteur de poitrine (dhp) moyen et le volume. Des tests statistiques ont été conduits sur les trois types d’inventaire, tous réalisés, sur une même superficie. La méthodologie utilisée pour la conduite de l’inventaire consistait d’abord à réaliser 36 parcelles au prisme (parcelle à rayon variable) sur une superficie de près de 21 ha, puis à recommencer l’inventaire des deux autres façons, en s’assurant que les mêmes centres de parcelles soient utilisés.

Les résultats indiquent que les trois méthodes d’inventaire évaluent les surfaces terrières, les densités et les volumes de façon semblable pour les estimations par essence et par groupe d’essence. Pour l’ensemble des paramètres totaux calculés (surface terrière totale, nombre de tiges total, volume total et dhp moyen), la méthode au prisme donne des résultats similaires aux parcelles à rayon fixe et à la virée continue. Seuls la surface terrière totale et le nombre de tiges total diffèrent significativement entre l’inventaire en virée continue et l’inventaire à rayon fixe. L’inventaire en virée continue semble surestimer ces paramètres alors que l’inventaire à rayon fixe semble sous-estimer ceux-ci, tout en étant pas significativement différents des résultats de l’inventaire au prisme.

Les différentes méthodes donnent des résultats et des précisions semblables. Cependant, le niveau de précision diminue à mesure que l’on désire estimer adéquatement un paramètre spécifique (par exemple, la surface terrière d’une essence donnée, etc.). Pour les trois types d’inventaire évalués, les paramètres totaux semblent estimés à un niveau de précision jugé comme fiable par le MRNQ, alors que les estimations par essence et groupe d’essences sont beaucoup moins précises. Les résultats de l’inventaire d’intervention sont semblables à ceux obtenus par la méthode d’inventaire au prisme pour l’évaluation des paramètres totaux de la même aire d’intervention. Toutefois, les résultats par essence sont imprécis, ceux-ci pouvant varier du simple au triple pour certaines essences et certains paramètres.

Optimisation de la classification des tiges sur pied par type écologique (tarif de cubage et matrice de répartition par produit). CERFO. Rapport 2001-03. 102 p.

Actuellement, en Mauricie, les industriels dénotent des écarts importants entre les estimations des volumes feuillus à récolter faites au niveau de la planification et les approvisionnements réels. Ces industriels suspectent que les tarifs de cubage surestiment les volumes réellement disponibles. De plus, ils estiment que les matrices provinciales de répartition par produits n’évaluent pas adéquatement les volumes de bois d’œuvre présents dans les peuplements mixtes.

Les causes de ces écarts sont nombreuses. En plus des tarifs de cubage et de la matrice de répartition par produits, questionnés par les industriels, le type écologique en présence, l’échantillonnage, l’évaluation de la qualité des tiges, la quantité de bois laissé sur le parterre de coupe, le tronçonnage, la quantité de rémanents laissés dans les aires d’intervention, le mesurage des bois abattus ou le type d’intervention sont autant de paramètres qui peuvent entraîner des différences entre les estimations faites au niveau de la planification et la réalité du bois abattu et récolté.

Afin d’estimer l’influence de ces paramètres sur l’évaluation des volumes, une étude a été entreprise dans l’aire commune 41-02.

Cette étude vise, en premier lieu, à vérifier l’importance des types écologiques en présence comme source de variation du volume marchand brut et dans la répartition des volumes par produits. Elle vise par la suite à évaluer l’importance de d’autres sources de variation, telles le tarif de cubage, le tronçonnage et les matrices provinciales, dans la variation des volumes récoltés par rapport à l’évaluation des volumes d’approvisionnement.

Cette étude est basée sur la coupe de toutes les tiges feuillues commerciales présentes dans 5 secteurs d’une superficie de 1 ha chacun. Ces secteurs ont été positionnés dans les peuplements mélangés les plus problématiques (BJRF) en fonction des types écologiques les plus courants dans l’aire commune, soit 3 ha sur MJ22 et 2 ha sur FE32. Afin de dresser un portrait complet des tiges présentes dans les secteurs, trois prises de données ont été réalisées : un inventaire du bois sur pied avant la coupe, un mesurage au moment de l’abattage des tiges et un mesurage par produit suite au tronçonnage.

Les résultats indiquent qu’aucune différence significative entre les types écologiques ne fut observée dans l’évaluation des volumes marchands bruts réels de l’érable à sucre. Cependant, des volumes significativement plus faibles pour un diamètre donné sur le type écologique MJ22 furent observés pour le bouleau à papier, le bouleau jaune et l’érable rouge, principalement à cause d’une relation dhp-hauteur différente en fonction des types écologiques.

L’utilisation du tarif de cubage général sous-estime, pour les 4 essences étudiées, les volumes marchands réels présents sur le parterre de coupe. Ces différences sont significatives pour les érables à sucre et rouge sur le type écologique FE32 et non significatives pour les bouleaux à papier et jaune.

Les particularités industrielles de mesurage, permettant de considérer les tiges dites sciables comme des sciages, augmentent de 50 % la proportion de volume de bois d’œuvre comparativement à l’application des normes provinciales.

Suite à l’application des particularités industrielles de mesurage, la matrice de répartition par produit estime correctement le volume de bois d’œuvre des bouleaux à papier et blanc. Toutefois, malgré les ajustements industrielles de mesurage, la surestimation des volumes de bois d’œuvre demeure significative chez les érables. Dans l’estimation des autres produits, une très forte proportion de volume de déchets doit être considérée comme des volumes de pâte non utilisés. Il fut observé une répartition par produit différente en fonction des classes de qualité et des classes de diamètre pour les quatre essences. Des différences ont également été observées en fonction des types écologiques pour les bouleaux à papier et jaune.

Sans présumer de ces résultats pour l’ensemble du Québec, il est tout de même recommandé de :

-adapter le calcul des volumes en fonction des relations dhp-hauteur par type écologique;

-distinguer le sciage du sciable (norme industrielle) dans la répartition par produit;

-régionaliser les matrices de répartition par produit;

-tenir compte du type de prélèvement dans la planification des volumes par essence et par produit.