Exploration du potentiel d’aire protégée de catégorie IV, V ou VI dans la région de Stoneham-et-Tewkesbury et de Saint-Gabriel-de-Valcartier. Phase 2 : rencontres avec les intervenants du milieu. 58 p. + annexes.

L’objectif de ce projet est d’explorer le potentiel d’aires protégées moins strictes1 sur les territoires de Stoneham-et-Tewkesbury et Saint-Gabriel-de-Valcartier. Cet objectif-cadre dans les orientations du PRDIRT de la CRÉ de la Capitale-Nationale ou l’on parle de consolider le réseau d’aire protégée, notamment en créant 3 % d’aire protégée de catégorie IV à VI. Ce rapport fait suite à une première phase au cours de laquelle un portrait du territoire de Stoneham-et-Tewkesbury et Saint-Gabriel-de-Valcartier réalisé (Boulfroy et coll., 2013a). Ce portrait décrit plus précisément les enjeux de conservation de la biodiversité présents sur le territoire, les enjeux appréhendés aux limites du parc de la Jacques-Cartier et les enjeux de conservation d’éléments liés à la présence humaine. Le but de cette deuxième phase est orienté vers la consultation des différents intervenants régionaux concernant une éventuelle mise en place d’une aire protégée moins stricte. Cette consultation s’est faite par le biais de méthodes qualitatives. Au total, trois rencontres ont été organisées. Elles avaient pour but de présenter le concept des aires protégées moins strictes et le rapport de la phase 1, ainsi que de recueillir les commentaires des participants. À la suite de ces rencontres, un questionnaire a été envoyé aux intervenants afin de leur permettre d’étoffer certaines idées.

Faisabilité d’implantation d’une mosaïque d’aires protégées pour le caribou dans la région de la Capitale-Nationale. Rapport 2013-16. 253 p. + 10 annexes.

Une grande partie du territoire de la Capitale-Nationale est fréquentée par le caribou forestier, désigné comme « espèce vulnérable » au Québec. Sur une portion importante de son aire de répartition, peu de mesures tendent à concilier le maintien d’un certain niveau d’activités anthropiques avec les exigences du caribou forestier en termes d’habitat et de quiétude, essentielles à sa survie. De plus, les probabilités d’extinction à court terme de cette harde isolée sont élevées. Parallèlement à ces constats, si le réseau d’aire protégée de catégories strictes (principalement les parcs nationaux) est relativement bien représenté dans la région de la Capitale-Nationale (≈8,8 %), la Conférence régionale des élus (CRÉ) s’est fixé comme objectif d’augmenter de 3 %, d’ici cinq ans, la représentativité des aires protégées qualifiées de « moins strictes » (catégories IV à VI, permettant un certain niveau d’activités anthropiques), pour atteindre 15 % en aires protégées dans la région. Dans ce contexte, il devient intéressant d’évaluer la faisabilité d’implanter une nouvelle aire protégée moins stricte dans la région de la Capitale-Nationale, qui viserait la protection de la population du caribou forestier et de son habitat, harmonisée avec les activités anthropiques sur le territoire. Plus spécifiquement, ce projet a pour objectifs (1) d’identifier des secteurs propices à la création d’une nouvelle aire protégée sur l’ensemble du territoire occupé par la population de caribou; (2) de proposer un ou plusieurs scénarios-type d’implantation d’aires protégées et (3) d’en évaluer les impacts sur l’utilisation actuelle des ressources du territoire. La démarche adoptée a permis de cerner les besoins du caribou, d’identifier les enjeux présents sur le territoire, liés à cette espèce et de proposer des solutions. Le territoire d’étude est représenté par l’aire de répartition de la harde de caribous de Charlevoix, où l’on retrouve plusieurs territoires structurés (réserve faunique des Laurentides, ZEC des Martres, pourvoirie du lac Moreau) et trois parcs nationaux. Dans ce contexte, il a été décidé de créer un comité d’utilisateurs présents sur le territoire d’étude et de spécialistes sur le caribou, et de le consulter aux étapes clés du projet. Parmi les principaux enjeux recensés, on retrouve le faible taux de recrutement dû à la prédation importante des jeunes faons par l’ours noir, le dérangement accru du caribou, en particulier

pendant les périodes critiques de son cycle (mise bas et hivernage), la fragmentation élevée du territoire due à une forte densité du réseau routier et la perte de grands massifs de forêt mature. L’analyse des enjeux a ensuite permis de cibler, sur le territoire, des secteurs potentiels pour une nouvelle aire protégée. Plusieurs propositions de secteurs ont été présentées au comité mais il a été décidé de n’en retenir qu’une seule pour l’évaluation des impacts (celle qui couvre le plus largement les secteurs actuellement visités par les caribous). Ce scénario propose l’ajout 1 900 km2 en aire protégée, ce qui augmenterait de 9 % la représentativité des aires protégées dans la région. Trois types de secteurs sont proposés : les blocs caribou, les corridors caribou et les blocs polyvalents. Des modalités d’activités issues des solutions proposées ont ensuite été associées à chaque type de secteur. Dans un modèle d’aire protégée avec utilisation durable des ressources, les modalités visent alors à maintenir autant que possible le niveau des activités anthropiques actuellement pratiquées. Par contre, des restrictions sont apportées pour satisfaire les objectifs visés de protection du caribou et de son habitat. Un gradient de polyvalence des activités est donc proposé, en fonction de l’intensité de l’utilisation du secteur par le caribou.

Une évaluation des impacts de la mise en œuvre des modalités proposées a également été réalisée. Les impacts les plus important concernent : (1) une baisse de 36 % de la possibilité forestière dans l’UAF 031-53; équivalant à la perte d’environ une centaine d’emplois, (2) une limitation de la fréquentation de 137 lacs (dont 6 avec un achalandage très élevé) pendant les périodes de mise bas et de début de vie des faons (15 mai au 15 juillet), dans les secteurs où le caribou séjourne pendant cette période et (3) la relocalisation de 10 km de sentier de motoneige et de 30 km de quad. Des mesures d’atténuation de ces impacts sont proposées dans la section des recommandations.

L’exercice réalisé propose donc un exemple de scénario d’implantation d’une aire protégée avec utilisation durable des ressources, qui s’apparenterait au modèle d’aire protégée polyvalente en cours d’expérimentation au Québec. Ce modèle permet de mettre en place des mesures de protection du caribou et de son habitat, tout en rendant possible un certain niveau d’activités humaines, dont les activités industrielles comme la récolte forestière. Un comité de gestion et de suivi pourrait être mis sur pied, pour permettre aux intervenants responsables de la mise en valeur des différentes ressources présentes dans l’aire protégée de travailler ensemble et d’assurer une coordination des efforts et une gestion plus efficiente du territoire et de ses ressources. Étant attenant à trois parcs nationaux, ce projet permettrait de constituer un complexe d’aires protégées multicatégories.

Le scénario à l’étude repose sur des propositions de secteurs et de modalités d’activités qui devront certainement être raffinées ou modifiées. De plus, dans le cadre du présent mandat, il a été décidé de concentrer l’analyse sur la problématique du caribou, mais une analyse plus exhaustive de l’ensemble des enjeux de protection présents sur le territoire devra être faite si le projet d’aire protégée se concrétise. Plusieurs questions demeurent, notamment sur la synergie possible entre les activités sylvicoles et la restauration d’attributs de l’habitat du caribou, l’équilibre entre la protection de l’espèce et la présence humaine, les besoins du caribou en lien avec le dérangement humain… Par contre, l’exemple de scénario proposé permet nettement d’entrevoir les défis qui se poseront, si les instances gouvernementales décident d’aller de l’avant avec un projet d’aires protégées dans la région.

Conservation des îlots de fraîcheur urbains – Description de la méthode suivie pour identifier et localiser les îlots de fraîcheur et de chaleur (méthode en 9 niveaux). Rapport 2012-11 c. 40 pages.

Une première cartographie des îlots de chaleur a été élaborée en 2010. Suite aux demandes des utilisateurs de SUPREME formulées depuis, il a été décidé de bonifier cette première cartographie et d’en développer une nouvelle, élargie aux zones moins peuplées qui sont contigües aux zones urbaines et dont la résolution serait meilleure. La cartographie des îlots de chaleur et de fraîcheur repose sur un modèle spatial de prédiction de la température relative de surface, appliqué à l’ensemble des zones habitées de plus de 400 habitants par km2 au Québec.

Le projet dans lequel s’inscrit l’élaboration du modèle prédictif présente donc le défi de développer une méthode qui devra être appliquée à un très grand territoire d’étude (tout le Québec urbain), et ce, avec une enveloppe budgétaire limitée. Dans ce contexte, certains choix méthodologiques ont été faits, de manière à permettre l’élaboration d’un modèle applicable pour tout le Québec urbain, selon un coût raisonnable.

La méthode utilisée est une adaptation d’un précédent modèle de prédiction de la température de surface, utilisant des images Landsat (Kestens et al., 20111 ). Il a été décidé, en premier lieu, d’utiliser le même cadre méthodologique et sensiblement les mêmes variables explicatives que pour le modèle développé par Kestens et al. (2011), avec quelques ajustements (par exemple, l’ajout de quelques classes d’occupation du sol). Les variables explicatives à tester dans le nouveau modèle prédictif ont donc été choisies a priori, et l’amélioration du pouvoir prédictif du modèle de température devait provenir principalement de l’augmentation de la résolution du type d’image satellitaire utilisé. En effet, la nouvelle approche propose d’utiliser des images satellitaires du capteur SPOT-5 dont la résolution est de 20 m, comparativement à 60 à 100 m dans le cas des bandes thermiques des images Landsat. Notons que parmi le choix de ces variables, deux modifications au modèle initial ont tout de même été apportées, ayant été identifiées par les auteurs de ce dernier comme des pistes intéressantes d’amélioration (ces changements sont présentés dans la section qui décrit les variables explicatives) .

Identification et caractérisation des îlots de fraîcheur urbains. CERFO. Rapport PART 2011A058 (2012-19). 33 pages + 1 annexe.

Selon l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal, des épisodes de chaleur accablante peuvent provoquer différents problèmes de santé, surtout chez les personnes âgées et les jeunes enfants âgés de 0 à 4 ans. Ces épisodes surviennent plus fréquemment en milieu urbain en raison de la présence d’îlots de chaleur et seront plus fréquents dans un contexte de changements climatiques [1].

Un îlot de chaleur urbain se définit comme une zone en milieu urbain où la différence de température de surface1 observée est supérieure à la température des zones rurales environnantes pour la même période. En effet, en milieu urbain, la densification de la population et l’urbanisation ont pour effet d’accroître la proportion de surfaces minéralisées (ex. : asphalte, béton, etc.) qui absorbent la chaleur aux dépends des surfaces végétalisées (espaces verts).

L’occupation du territoire et les matériaux qui le composent ont un impact direct sur la température de surface. Certains auteurs ont démontré que les températures des centres urbains peuvent atteindre jusqu’à 12°C de plus que celles des régions limitrophes [2]. Cependant, plusieurs études ont démontré qu’à mesure que le nombre d’arbres dans un secteur augmente, la température de l’air ambiant diminue plus rapidement [3] [4] [5] [6] [7]. La température maximale de l’air ambiant dans les milieux urbanisés peut être réduite d’environ 0,04 à 0,2°C par pourcentage additionnel de couverture arborée [8]. Cet intervalle de valeurs s’explique par le choix des essences d’arbres et leurs caractéristiques respectives (taille, densité du couvert, etc.). Il est possible d’atteindre une moyenne d’environ 1°C de réduction par 10 % de couverture arborescente jusqu’à concurrence d’environ 7°C [9] [10] [11] [12].

À l’échelle de l’arbre individuel, il est démontré que certains arbres situés à des endroits stratégiques peuvent avoir un rôle non négligeable sur le bilan thermique d’un secteur. Par exemple, l’ombre d’arbres individuels ou de petits groupes d’arbres sur des surfaces gazonnées permet de réduire la température maximale de l’air ambiant d’environ 0,7 à 1,3°C par rapport à des zones ouvertes [8]. De plus, certains scientifiques rapportent qu’un arbre mature (ex. : érable de 75 ans et de 30 cm de diamètre) transpirant 450 litres d’eau par jour a un effet refroidissant équivalant à celui de cinq climatiseurs fonctionnant 20 heures par jour [13] [14]. Grâce à ce processus, un arbre individuel crée, sous son ombre, une zone où la température peut être diminuée d’environ 0,7 à 1,3°C [15].

Depuis 2009, l’Institut national de Santé publique du Québec (INSPQ) [16] s’est penché sur la problématique des îlots de chaleur urbains afin de se prémunir d’un cadre d’intervention pour protéger les populations à risque lors de températures excessives (canicules). Pour ce faire, un portrait des principaux îlots de chaleur présents dans les centres urbanisés du Québec a été produit par le CERFO [17] pour l’INSPQ. Cet institut a produit une cartographie de ces îlots et la rend disponible sur le Web .

Cette carte permet aux décideurs d’orienter des plans d’action visant à réduire les risques pour la santé de la population vulnérable lors d’épisodes de chaleur accablante.

Or, la résolution spatiale de cette carte (20 mètres) ne permet pas de considérer le pouvoir rafraîchissant de certains arbres ou d’agglomérations d’arbres. Elle ne permet pas non plus d’identifier avec précision des zones végétalisées urbaines où la température se rapproche des zones rurales environnantes. Ces « îlots de fraîcheur » ne peuvent donc pas être localisés ni caractérisés afin de connaître leur contribution au rafraîchissement local.

Par ailleurs, une firme de consultants en design urbain et aménagement du territoire nous a indiqué que la conservation ou l’implantation d’îlots de fraîcheur fait dorénavant partie du coffre à outils des urbanistes. Il s’agit de prioriser la préservation des zones où la présence de végétation empêche la formation d’îlots de chaleur ou de végétaliser des zones près des îlots de chaleur afin d’en réduire les impacts. Il y a donc un besoin d’identifier les îlots de fraîcheur et de cibler les endroits favorables à l’implantation et au maintien de ceux-ci.

C’est dans ce contexte que le CERFO a réalisé, dans le cadre du programme PART, un projet conciliant la foresterie urbaine et la santé publique. Pour ce faire, une méthode a été développée pour identifier les îlots de fraîcheur par imagerie satellitaire, et ce, au mètre près. Les résultats de cette méthode permettront, entre autres, aux firmes spécialisées en aménagement du territoire, en urbanisme et en design urbain de disposer d’un outil plus détaillé pour identifier, protéger et implanter des îlots de fraîcheur en milieu urbain.

Bien que la carte des îlots de fraîcheur/chaleur ait été produite à l’échelle de 20 m [17], il n’y a, à notre connaissance, que très peu de travaux qui se sont attardés à identifier des îlots de fraîcheur à une échelle fine et à les caractériser en termes forestiers. Le caractère novateur du projet se retrouve donc dans le fait de fournir à des firmes de design urbain une méthode pour identifier des îlots de fraîcheur existants et les caractériser de manière forestière. Ces caractéristiques serviront à prioriser les boisés à conserver. Dans le cas de l’implantation d’un nouveau boisé, elles serviront de cibles à atteindre pour que le boisé serve d’îlot de fraîcheur.

Conservation des îlots de fraîcheur urbains – Description de la méthode suivie pour identifier et localiser les îlots de fraîcheur et de chaleur – Résumé. Rapport 2012-11 a. 4 pages.

Une première cartographie des îlots de chaleur a été élaborée en 2010. Suite aux demandes des utilisateurs de SUPREME formulées depuis, il a été décidé de bonifier cette première cartographie et d’en développer une nouvelle, élargie aux zones moins peuplées qui sont contigües aux zones urbaines et dont la résolution serait meilleure. La cartographie des îlots de chaleur et de fraîcheur repose sur un modèle spatial de prédiction de la température relative de surface, appliqué à l’ensemble des zones habitées de plus de 400 habitants par km2 au Québec.

Le projet dans lequel s’inscrit l’élaboration du modèle prédictif présente donc le défi de développer une méthode qui devra être appliquée à un très grand territoire d’étude (tout le Québec urbain), et ce, avec une enveloppe budgétaire limitée. Dans ce contexte, certains choix méthodologiques ont été faits, de manière à permettre l’élaboration d’un modèle applicable pour tout le Québec urbain, selon un coût raisonnable.

Exploration des concepts reliés aux aires protégées, incluant différentes formes d’utilisation humaine dans la Capitale-Nationale. SHFQ et CERFO. Rapport principal 2012-07. 86 p.

Les aires protégées sont les constituants fondamentaux des stratégies de conservation nationales et internationales. À l’échelle internationale, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) propose des lignes directrices permettant aux différents gouvernements d’utiliser un système de référence international pour aborder et traiter les questions relatives à leur réseau d’aires protégées. Cette organisation reconnaît six catégories d’aires protégées, dont certaines sont considérées comme étant plus strictes (activités humaines limitées et aucune exploitation des ressources naturelles) et d’autres plus ouvertes à la présence des humains et à une exploitation durable des ressources naturelles. Récemment, le gouvernement a clairement exprimé son désir d’ancrer son réseau dans les catégories de l’UICN.

La région de la Capitale-Nationale présente un potentiel intéressant pour l’implantation d’aires protégées de catégories IV, V et VI, où des interventions humaines sont possibles. En effet, on retrouve dans cette région un réseau d’aires protégées de catégories I à III déjà bien établi. Autour de ces noyaux de conservation stricte déjà existants et couvrant des superficies significatives, plusieurs sites pourraient présenter un potentiel pour l’implantation d’aires moins strictes.

Dans ce contexte, le présent projet amorce une réflexion large sur les aires protégées moins strictes encore peu répandues au Québec. Il est ainsi proposé une série de définitions de termes de référence utilisés pour la compréhension des catégories IV, V et VI, tels que nature, valeur, paysage, patrimoine, tradition, production industrielle. Suit une présentation de ces catégories, accompagnée de quelques exemples retrouvés au Québec ou à l’étranger et une description de plusieurs sites localisés dans la région de la Capitale-Nationale, présentant un potentiel pour l’implantation d’aires protégées moins strictes. La présentation de ces exemples permet de susciter une réflexion quant à l’applicabilité de ce type d’aires protégées dans la région d’étude. Les grandes lignes de la réflexion menée dans le cadre de ce projet sont finalement résumées sous la forme de plusieurs faits saillants à la toute fin du document.

Il en ressort notamment que si la protection de la biodiversité demeure la pierre angulaire de toute réflexion entourant la création d’aires protégées (peu importe la catégorie), les aires protégées moins strictes permettent de considérer plusieurs autres valeurs telles que culturelles, identitaires, esthétiques ou spirituelles. De plus, une stratégie de protection de la biodiversité devrait viser l’élaboration d’un réseau multi-catégories ayant pour noyau central les aires strictes de protection (I, II et III), autour duquel des zones tampons représentées par les aires moins strictes sont installées. La présence de telles zones tampons apportent ainsi une force supplémentaire au réseau. L’élaboration de complexes d’aires protégées utilisant des modes de gestion divers, de manière complémentaire, formant alors un gradient de protection, représente une orientation à développer au Québec dans les années à venir.

Identification, classification et proposition de priorisation pour la conservation de certains milieux humides en Estrie. CERFO. Rapport 2012-16. 41 pages + 4 annexes.

Les milieux humides possèdent plusieurs fonctions et représentent un type d’habitat essentiel à la vie de plusieurs espèces floristiques et animales. Ils n’ont par contre pas tous la même valeur en termes de biodiversité et de services rendus à l’environnement. Ainsi, il est pertinent de se demander où l’on doit concentrer les efforts pour conserver les milieux humides d’intérêt, en lien avec leur diversité écologique, la présence d’espèces sensibles aux interventions anthropiques, leur rareté, leur taille, l’état des pertes et les conséquences de ces pertes et où l’on peut envisager de réaliser des activités de récolte adaptées, dans l’optique de satisfaire l’ensemble des piliers du développement durable.

Les objectifs poursuivis par ce projet sont alors de (1) réaliser une cartographie des milieux humides sur l’ensemble du territoire de la MRC du Granit, (2) proposer des critères à considérer pour guider l’exercice de priorisation des milieux humides à conserver et l’identification des milieux humides pouvant faire l’objet de pratiques sylvicoles adaptées et (3) valider sur le terrain la pertinence et la faisabilité des critères proposés.

La classification des milieux humides proposée est adaptée au contexte du milieu forestier et utilise la cartographie écoforestière la plus récente. Elle présente l’avantage d’être facile d’utilisation et de dresser un portrait général des grands types de milieux humides présents sur un territoire donné (notamment la distinction entre les marécages et les tourbières).

Ensuite, une grille d’analyse a été développée pour évaluer le niveau de préoccupations à intégrer pour l’exploitation forestière, en fonction de la présence d’éléments recherchés dans un exercice de priorisation pour la conservation de milieux humides d’intérêt et tenant compte de la présence de mesures d’atténuation permettant de réaliser des activités de récolte selon des pratiques adaptées garantissant le maintien des éléments de biodiversité présents et du potentiel forestier du milieu humide. Cette grille repose sur l’évaluation d’un nombre limité de paramètres sur le terrain, mais couvre néanmoins l’ensemble des dimensions à considérer pour faire un diagnostic le plus exhaustif possible du niveau de priorisation pour la conservation à accorder à un milieu humide. Ainsi, les paramètres proposés considèrent la dimension biotique, la dimension hydrologique, la fragilité, la dimension sociale et la dimension économique du milieu.

Conservation des îlots de fraîcheur urbains – Description de la méthode suivie pour identifier et localiser les îlots de fraîcheur et de chaleur. Rapport 2012-11 b. 38 pages.

Une première cartographie des îlots de chaleur a été élaborée en 2010. Suite aux demandes des utilisateurs de SUPREME formulées depuis, il a été décidé de bonifier cette première cartographie et d’en développer une nouvelle, élargie aux zones moins peuplées qui sont contigües aux zones urbaines et dont la résolution serait meilleure. La cartographie des îlots de chaleur et de fraîcheur repose sur un modèle spatial de prédiction de la température relative de surface, appliqué à l’ensemble des zones habitées de plus de 400 habitants par km2 au Québec.

Le projet dans lequel s’inscrit l’élaboration du modèle prédictif présente donc le défi de développer une méthode qui devra être appliquée à un très grand territoire d’étude (tout le Québec urbain), et ce, avec une enveloppe budgétaire limitée. Dans ce contexte, certains choix méthodologiques ont été faits, de manière à permettre l’élaboration d’un modèle applicable pour tout le Québec urbain, selon un coût raisonnable.

La méthode utilisée est une adaptation d’un précédent modèle de prédiction de la température de surface, utilisant des images Landsat (Kestens et al., 20111 ). Il a été décidé, en premier lieu, d’utiliser le même cadre méthodologique et sensiblement les mêmes variables explicatives que pour le modèle développé par Kestens et al. (2011), avec quelques ajustements (par exemple, l’ajout de quelques classes d’occupation du sol). Les variables explicatives à tester dans le nouveau modèle prédictif ont donc été choisies a priori, et l’amélioration du pouvoir prédictif du modèle de température devait provenir principalement de l’augmentation de la résolution du type d’image satellitaire utilisé. En effet, la nouvelle approche propose d’utiliser des images satellitaires du capteur SPOT-5 dont la résolution est de 20 m, comparativement à 60 à 100 m dans le cas des bandes thermiques des images Landsat. Notons que parmi le choix de ces variables, deux modifications au modèle initial ont tout de même été apportées, ayant été identifiées par les auteurs de ce dernier comme des pistes intéressantes d’amélioration (ces changements sont présentés dans la section qui décrit les variables explicatives).