Options sylvicoles quand le jardinage par pied d’arbre ne s’applique pas (Phase 2). CERFO. Rapport 2006-02. 278 p. + 3 annexes.

L’aménagement et la sylviculture des forêts feuillues et mixtes ont suscité de nombreux débats dans les dernières années. Parmi l’ensemble des problématiques soulevées, la définition de ce qui est apte au jardinage et de ce qui ne l’est pas préoccupe la majorité des forestiers qui oeuvrent dans les domaines écologiques de la zone tempérée. Cet aspect a d’ailleurs été documenté dans la phase 1 de ce projet.

D’autre part, plusieurs s’interrogent sur les options sylvicoles disponibles lorsque le jardinage par pied d’arbre ne s’applique pas. À cet égard, il importe d’identifier d’autres traitements sylvicoles qui, à l’instar du jardinage, permettent d’assurer une certaine pérennité du couvert, une amélioration de la qualité du bois sur pied, une régénération abondante et de qualité en espèces désirées, ainsi qu’une rentabilité minimale des activités. Le choix parmi ces traitements doit cependant s’inscrire dans le cadre d’une démarche objective, rigoureuse et structurée. Le processus de solution de problèmes apparaît tout indiqué pour réaliser cette démarche. De plus, il importe de se référer à une terminologie traditionnelle reconnue et efficace. L’innovation se situe particulièrement au niveau des modalités.

La révision des propositions récentes de traitements sylvicoles adaptés ou alternatifs démontre l’intérêt pour la recherche de solutions, cependant, peut remettre en cause le système actuel. Il demeure toujours le danger que l’obsession de la rentabilité à court terme, bien que cruciale, obnubile les préoccupations sylvicoles de régénération, de structure de peuplement et de constitution d’une valeur sur pied améliorée, de sorte qu’elle risque de perpétuer la problématique.

La solution réside probablement dans l’utilisation simultanée d’une certaine variété de traitements sylvicoles. Alors que certains fournissent de plus grandes quantités de bois à court terme (coupe d’amélioration, coupe à blanc par bande), d’autres fournissent des volumes plus modestes à court terme (éclaircie commerciale, jardinage par trouées), d’autres encore étalent la récolte sur quelques années (coupe progressive) et enfin d’autres la répartissent sur quelques dizaines d’années (coupe progressive irrégulière), voire sur la vie du peuplement (jardinage par pied d’arbres).

Le présent travail s’est penché sur l’analyse des problématiques et la recherche de solutions. Une série de recommandations concernant les options, le processus de sélection, la réflexion sur différents seuils économiques et d’accroissements a été proposée. Le système actuel s’est considérablement alourdi, des compromis sont nécessaires mais surtout un changement d’attitude face au travail d’ingénierie que constitue la conception d’une prescription. Enfin, une reconceptualisation du système de crédits sylvicoles devrait également être envisagée.

Essais comparatifs de traitements sylvicoles permettant de favoriser la réintroduction d’essences feuillues à haut potentiel de valeur ajoutée dans les forêts feuillues de Lanaudière. CERFO. Rapport 2006-18. 54 p + 3 annexes.

Dans les forêts feuillues de Lanaudière nouvellement récoltées, on observe actuellement, une régression progressive d’essences de qualité sciage ou déroulage, au profit d’un envahissement d’essences beaucoup moins recherchées, et ce, malgré les traitements de jardinage actuellement permis par le MRNF. Ainsi, la possibilité forestière en bois d’œuvre recherché devient de plus en plus compromise et la régénération de ces espèces est difficile.

Dans ce contexte, un dispositif en blocs complets aléatoires comprenant 4 blocs avec 3 traitements (dont un témoin sans intervention) a été installé. Après discussion et consultation sur les traitements envisagés, les trois traitements retenus sont le jardinage par groupe d’arbres, la coupe progressive irrégulière en plein et la coupe progressive irrégulière par lisière. Ces choix ont notamment tenus compte de l’autécologie particulière du bouleau jaune, de la mécanisation de l’opération (lisière vs trouée), de la structure actuelle de la forêt et de la proposition au manuel d’aménagement forestier d’explorer le régime de la futaie irrégulière, dans le but d’améliorer la gestion de la biodiversité.

Le scarifiage a été réalisé et un plan de suivi semi-permanent est prévu (3, 7 et 10 ans). À ce sujet, les deux résultats (effets) mesurables attendus à moyen terme sont d’augmenter entre 50 et 100 % la régénération des essences recherchées, notamment le bouleau jaune (vs le taux actuel entre 0 et 40 % et d’augmenter la quantité de bois d’essences désirées prélevée à environ 4 à 6 m 3 /ha. Actuellement, la quantité prélevée est de 2 à 3 m3 /ha.

Enfin le projet a permis de créer un site de démonstration pour la réalisation pratique de ces nouveaux traitements novateurs, ce qui permettra d’apporter des solutions à d’autres industriels de la région ou même d’autres régions touchées par la même problématique, puisque cette préoccupation est d’envergure provinciale.

Étude sur les traitements sylvicoles favorisant la régénération du bouleau jaune à la Station forestière de Duchesnay (Part 2001A057). CERFO. Rapport 2002-14. 104 p.

En forêt feuillue, plusieurs interventions sylvicoles peuvent être mises en pratique pour améliorer les rendements et atteindre les nouveaux objectifs que l’actuelle sylviculture de compromis ne permet pas d’atteindre, surtout dans les forêt dégradées. Des essais effectués par M. Pierre Ricard, professeur au Cégep de Sainte-Foy, dans les bandes résiduelles à Duchesnay, ont présenté une régénération abondante de bouleau jaune sous couvert (plus d’un million de tiges à l’hectare) suite à l’élimination des gaules et à un scarifiage. Ces essais démontrent la pertinence d’explorer cette avenue.

Par ailleurs, la coupe progressive est bien documentée dans la littérature, en ce qui concerne ce type de peuplement. Toutefois, sur les sites riches du domaine bioclimatique de l’érablière à bouleau jaune, la présence de régénération préétablie et de gaules d’essences moins désirées et envahissantes comme le hêtre constituent un obstacle majeur à l’installation d’une régénération en essences désirées de grande valeur. Ainsi, les modalités d’application de la coupe d’ensemencement, en ce qui concerne l’élimination des gaules nuisibles et le scarifiage restent encore à développer.