Identification des superficies potentielles pour l’intensification des pratiques sylvicoles en forêt privée. (AFPQ03 et CERFO). Rapport 2013-13. 164 pages + 2 annexes

Le PDIRT de la région de la Capitale-Nationale stipule qu’il faut « définir et atteindre une cible d’aménagement intensif afin de produire plus de bois de qualité, de s’assurer que les coûts de production demeurent compétitifs, d’atteindre la cible régionale de stockage/captage de carbone et d’augmenter de 10 % le volume de bois mis en marché».

Le projet présenté a donc été réalisé dans le but de procurer des outils aux intervenants de la forêt privée pour l’intégration de l’aménagement intensif dans l’élaboration des différents scénarios de stratégie d’aménagement et de répondre aux objectifs du PDIRT. Le s objectifs du projet consistent à : (1) identifier des superficies potentielles à privilégier pour l’intensification des pratiques sylvicoles en forêt privée de la région de la Capitale-Nationale en tenant compte des exigences écologiques des essences à produire et des propriétaires actifs (petits et g rands propriétaires); (2) comparer les résultats cartographiques obtenus aux classe s de fertilité établies par le ministère des Ressources naturelles et de la Faune ( MRNF); (3) identifier des pistes de scénarios sylvicoles possibles pour les choix de productions potentielles sélectionnés.

Sept essences ont été retenues comme choix d’espèce à produire, soit le chêne rouge, le bouleau jaune, l’érable à sucre, le pin blanc, le pin rouge, l’épinette blanche et l’épinette rouge. Les essences choisies devaient (1) posséder la capacité de s’ installer et croître sur le territoire à l’étude; (2) avoir une bonne valeur sur le marché; (3) pouvoir être produites dans le sud du Québec mais également plus au nord; (4) être actuellement déjà produites dans la région et/ou (5) être plus rares m ais répondre à un besoin d’augmentation de leur proportion dans le paysage. Pour chacune des essences retenues, une brève re vue de littérature a ét é faite afin de mieux connaître ses exigences de croissance.

Par la suite, une analyse multicritères a été réalisée pour chacune des essences afin d’évaluer le potentiel de chaque polygone forestier à les produire en fonction de ses caractéristiques présentes dans les données cartographiques. Les huit critères sont : les précipitations annuelles totales, la température annuelle moyenne, la longueur de la saison de croissance, la texture du dépôt, le drainage, la profondeur du sol, la végétation potentielle et les pentes. Comme le climat constitue l’un des premiers facteurs qui influence la diversité, la croissance et la dynamique des forêts (OIFQ, 2009), un poids important a été accordé à la température annuelle moyenne de même que pour la longueur de la saison de croissance. Toutefois, les critères de chaque essence ont reçu des poids spécifiques aux exigences de l’espèce. La confirmation des valeurs associées aux cotes et aux poids a été faite en consultant la littérature et en effectuant une validation à l’aide des placettes échantillon du MRNF.

Une brève comparaison entre les résultats des classes de fertilité identifiées par le MRNF et les stations potentielles pour l’intensification identifiées dans le cadre de ce projet a été effectuée. La méthode utilisée ici pour l’identification des stations est différente; en effet, dans le cas d u présent projet, on utilise l’analyse multicritères pour chaque essence alors que la méthode du MRNF est basée sur les accroissements et les indices de qualité de station (IQS), compilés toutes essences. De plus, toute la superficie de la forêt privée a été évaluée (y compris les terrains de certains grands propriétaires forestiers tels que les Terres du Séminaire).

Une évaluation des zones forestières prés entant un potentiel plus élevé d’intensification des pratiques sylvicoles en forêt privée a été réalisée par l’AFPQ 03. L’évaluation considérait les contraintes réglementaires des différentes municipalités, l’historique des volumes de bois livrés, l’historique des travaux d’aménagement réalisés et le potentiel des sites à intensifier les pratiques sylvicoles pour le chêne rouge, l’érable à sucre, le bouleau jaune, le pin blanc, le pin rouge, l’épinette rouge ou l’épinette blanche selon les analyses multicritères réalisées.

Des scénarios sylvicoles ont été proposés pour les sept essences retenues. Des choix de production ont été estimés en fonction des appellations de peuplements actuellement présentes sur le territoire et des stations les plus propices pour les productions. Ces scénarios sont basés sur les exigences en lumière qu’ont les essences et d’autres considérations telles que les risques de compétition ou de maladie pour certaines essences (ex. rouille vésiculeuse du pin blanc). Les scénarios sont dictés par les essences cibles que l’on souhaite produire et le type de production dans lequel on se trouve actuellement.

En terminant, les séries d’aménagement potentielles pour l’intensification et leurs scénarios sylvicoles associés doivent être inscrits dans une démarche d’amélioration continue prescrite par le précepte d’aménagement adaptatif. Ainsi, les résultats pourraient être mis à jour et bonifiés à la lumière des nouveaux résultats vérifiés. Plusieurs options demeurent et devront être sélectionnées en fonction des propriétaires et des objectifs qui seront déterminés par le PPMV.

Intensification de la pratique sylvicole pour la production de feuillus de qualité en Mauricie. CERFO. Rapport 2010-23. 193 p.

Le MRNF (DGR 04-17) souhaite optimiser ses investissements par rapport à l’intensification des pratiques sylvicoles. Dans ce contexte, le CERFO avait le mandat d’identifier les strates mixtes et feuillues qui se prêteraient le mieux à une intensification des pratiques sylvicoles dans les unités d’aménagement forestier (UAF) de la région de la Mauricie. Les objectifs de ce projet consistent à :

1. Identifier des choix de productions potentielles;

2. Identifier des critères de sélection des stations potentielles pour l’intensification de l’aménagement forestier;

3. Réaliser une rétroaction spatiale sommaire sur les critères proposés pour la sélection des stations;

4. Comparer brièvement les sites sensibles et les cartes de potentiels bruts réalisées par la Direction des inventaires forestiers (DIF) avec les zones identifiées pour l’intensification des pratiques sylvicoles dans le cadre de ce projet;

5. Déterminer des pistes de scénarios sylvicoles possibles en fonction des choix de productions potentielles;

6. Considérer les risques associés à l’intensification des pratiques sylvicoles.

Le choix des espèces potentielles est réalisé parmi les essences ayant une valeur supérieure sur le marché et ayant la capacité de s’installer et croître dans les UAF 041-51, 043-52 et 042-51 de la région de la Mauricie. Afin de gérer le risque, les essences ayant une rusticité minimale face aux conditions environnementales sont retenues. Ainsi, le chêne rouge, le bouleau jaune, l’érable à sucre, le pin blanc, le cerisier tardif, le frêne d’Amérique, le tilleul et le bouleau blanc ont été retenus.

L’utilisation des notions de domaines bioclimatiques, de sous-domaines bioclimatiques, de sous-régions écologiques et de districts écologiques ont brièvement été abordées afin de vérifier la pertinence de leur utilisation pour la recherche de stations potentielles.

Des critères permettant d’identifier les stations potentielles ont été sélectionnés parmi l’information cartographique disponible (écologique et dendrométrique) et n’impliquent pas de campagne de sondage terrain. Huit critères ont été sélectionnés, soit :

1. La température annuelle moyenne;

2. La durée de la saison de croissance;

3. La quantité de précipitations annuelles;

4. La texture du sol, le type de drainage;

5. La profondeur du sol;

6. La végétation potentielle;

7. Les pentes.

À l’aide de ces critères, une analyse multicritères est réalisée. La pondération des critères est déterminée en fonction de l’autécologie des essences sélectionnées. Ainsi, une carte de zones potentielles a été produite par essence. La validation des zones potentielles identifiées par l’analyse multicritères a été effectuée en utilisant les placettes échantillon permanentes et temporaires du MRNF et les placettes échantillon des bénéficiaires de CAAF des UAF 041-51, 043-52 et 042-51. La présence des essences, révélée par l’information issue des placettes échantillon permet de confirmer leur capacité de s’installer et croître sur les stations identifiées. Par contre, il faut mentionner que le fait de ne pas trouver l’essence visée sur une station potentielle identifiée par l’analyse n’indique pas nécessairement que la station n’est pas adéquate mais exige une validation terrain des caractéristiques.

Afin de compléter la première analyse réalisée à partir des critères sylvicoles et biophysiques, une deuxième analyse multicritères a été effectuée. Celle-ci consiste à tenir compte de la distribution spatiale des zones à fort potentiel. Pour cette analyse, trois critères ont été considérés. Le premier critère retenu découle de l’hypothèse que pour assurer la rentabilité de projets d’intensification, les zones à fort potentiel doivent se retrouver près des chemins primaires et secondaires de la Mauricie. De cette façon, les zones pourront être classées selon leur accessibilité par camion. Ainsi, le deuxième critère retenu consiste à estimer le niveau d’agrégation des zones à fort potentiel afin d’identifier celles qui permettront de justifier les déplacements d’équipement et de réduire la distance entre les zones choisies. Pour ce faire, des bassins de bois ont été créés autour des chemins forestiers de la Mauricie. La création de ces bassins permet de simuler la formation de chantiers forestiers qui respectent grossièrement la topographie, l’hydrographie et la distribution des chemins en forêt. Par la suite, la somme de la superficie des zones à fort potentiel qui se retrouvent à l’intérieur de chaque bassin a été calculée pour chacun des bassins. Le résultat de cette étape permet d’identifier les bassins de bois dans lesquels la proportion de la superficie de zones à fort potentiel est la plus élevée. Le troisième critère consiste à calculer les distances de transport entre les bassins de bois créés lors de l’analyse du deuxième critère et les grands centres forestiers de la Mauricie. Les villes de La Tuque, Saint-Roch-de-Mékinac, Shawinigan et TroisRivières ont été retenues dans l’analyse. Finalement, les trois critères ont été mis en commun afin d’identifier les zones qui ont le plus de potentiel en lien avec les critères spatiaux. Ainsi, les zones à fort potentiel selon les critères sylvicoles et biophysiques qui sont suffisamment agglomérées, qui sont proches des chemins primaires et près d’un grand centre forestier sont plus intéressantes du point de vue des opérations forestières.

Les cartes de stations potentielles produites démontrent que ces dernières tombent parfois en conflit avec les sites sensibles identifiés par la DIF. Il sera alors obligatoire d’opter pour des pratiques d’intensification qui sont plus acceptables d’un point de vue social. Par exemple, la restauration du chêne rouge et du pin blanc qui sont actuellement en raréfaction peuvent être envisageables sur les sites favorables à ces essences. Il est assez difficile de comparer les cartes de potentiels bruts avec les cartes de stations potentielles produites puisque les cartes de potentiel brut comprennent toutes les essences alors que les cartes de potentiels ont été produites par essence.

En terminant, les régimes et scénarios sylvicoles pour les essences sélectionnées, soit le chêne rouge, le tilleul, le frêne d’Amérique, le bouleau jaune, l’érable à sucre, le bouleau blanc et les pins sont proposés.

Comment augmenter la productivité des peuplements forestiers ?

L’intensification des pratiques sylvicoles est un sujet qui, dans le cadre de la nouvelle loi sur l’aménagement durable du territoire forestier, prend toute son importance. Le virage que constitue ce changement de législation est l’occasion de définir différentes facettes que peuvent prendre ces pratiques.

Article paru dans le Monde forestier du mois d’avril 2010

Intensification de la pratique sylvicole – Concepts, scénarios et propositions pour l’Outaouais – Rapport

Dans le contexte actuel où l’on doit chercher à augmenter les rendements en qualité et en valeur, la Commission régionale sur les ressources naturelles et le territoire public de l’Outaouais (CRRNTO) se penche sur la possibilité et les effets potentiels de l’intensification des pratiques sylvicoles. Elle a mandaté le CERFO et son partenaire OptiVert pour effectuer une revue de littérature et une consultation sur le sujet afin d’établir des propositions de scénarios intensifs avec leurs rendements.

L’intensification des pratiques sylvicoles est le niveau d’investissement (capital, travail, expertise) qui est appliqué pour accroître le flux de bénéfices issus d’un peuplement forestier. Elle est établie en fonction d’objectifs et de seuils de rendement déterminés dans la stratégie d’aménagement. On peut intensifier pour différents produits, par exemple : une culture de taillis pour la production de biomasse, une ligniculture de peupliers hybrides (PEH) pour de la pâte ou du déroulage, de très courtes rotations de jardinage ou un régime d’éclaircies pour la production de plusieurs billes de déroulage par tige. Les principaux paramètres sur lesquels le sylviculteur intervient au besoin sont la croissance, la composition et l’augmentation de qualité. La question de l’intensification nécessite cependant l’intégration des considérations économiques (optimisation des investissements, efforts nécessaires), sociales (acceptabilité) et environnementales (impacts sur la diversité de la flore et de la faune, sur les sols, l’eau et les paysages).

Quatre niveaux d’intensification de la pratique sylvicole sont proposés : extensif, de base, intensif et super-intensif. Dans ce dernier niveau, il faut distinguer particulièrement la sylviculture destinée à la production de bois de haute valeur versus la ligniculture, particulièrement sensible des points de vue social et environnemental. Les niveaux doivent être adaptés aux différents types de produits désirés. Ils ne sont pas nécessairement corrélés avec une augmentation des efforts et des investissements ou une perte de naturalité. Une synergie peut être réalisée à l’occasion entre les pratiques sylvicoles intensives et écosystémiques.

Une stratégie d’intensification de la pratique sylvicole axée sur l’augmentation de la qualité s’exerce habituellement sur les milieux les plus fertiles, à proximité des marchés et de la maind’œuvre. Cependant, une stratégie axée sur l’augmentation des volumes pourrait ne pas être exclusive aux zones les plus fertiles.

L’intensification de la pratique sylvicole se situe dans une démarche d’intensification de l’aménagement. Les enjeux et les objectifs locaux sont d’abord déterminés et les différentes stratégies possibles sont ensuite analysées. L’identification des zones d’aménagement intensif et de zones de production ligneuse super-intensive (élite) devrait plutôt être effectuée a posteriori de l’analyse comme c’est le cas dans l’exercice récent de planification stratégique de la Réserve faunique des Laurentides.

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