Réalisation d’un dispositif de comparaison de modalités de coupes progressives irrégulières visant à favoriser la régénération et la croissance du chêne rouge. CERFO. Rapport 2011-11. 80 p.

Dans les peuplements sous aménagement, la régénération en chêne rouge (CHR) sur plusieurs stations forestières est souvent absente ou déficiente. Dans son document sur « Les enjeux de biodiversité relatifs à la composition forestière » (Grondin et Cimon, 2003), le Ministère reconnaît effectivement la raréfaction du chêne, espèce compagne de l’érablière, comme un enjeu de biodiversité pour la composition forestière. Dans la région de l’Outaouais, le Plan régional de développement intégré des ressources et du territoire (PRDIRT) mentionne d’ailleurs la raréfaction des chênaies rouges comme un enjeu écologique prioritaire. Tel que mentionné par le comité du Manuel d’aménagement forestier (MRNF, 2004), le défi de la biodiversité repose sur la nécessité de développer et de mettre en œuvre une sylviculture proche de la nature afin de maintenir à long terme la biodiversité des peuplements naturels.

Le présent projet cherche donc à définir des modalités efficaces pour restaurer la présence de CHR dans un procédé de régénération par CPI. Dans cette optique, il a pour objectif de réaliser une coupe progressive irrégulière dans des peuplements avec CHR pour favoriser sa régénération et suivre les effets réels (régénération et bois sur pied) de différentes modalités de remise en production. Enfin, il vise à fournir un exemple local pour la justification de l’adoption d’une telle stratégie dans la planification de l’aménagement. Les objectifs spécifiques du projet sont : (1) la formation des marteleurs, des contremaîtres, des agents du MRNF; (2) la réalisation d’une CPI dans des peuplements jeunes et dans des peuplements vieux pour fins de comparaisons; (3) la détermination du type de placettes échantillon (à rayon fixe ou à rayon variable) à privilégier pour évaluer la CPI; (4) la comparaison des volumes récoltés et la quantité de bois d’œuvre pour le jardinage et pour la CPI; (5) l’évaluation de la pertinence de l’utilisation de la photo-interprétation fine pour préciser les contours; (6) l’évaluation de la rentabilité des travaux effectués dans le secteur Cloak; (7) la vérification de la capacité de la CPI à rencontrer les objectifs de fonction sylvicole.

Le secteur de CPI ayant une superficie de 88 ha a été installé dans le secteur Cloak dans l’UAF 071-51 localisé dans le sous-domaine de l’érablière à tilleul de l’ouest. La méthode de démarche de diagnostic sylvicole a été appliquée et le choix de la prescription découle d’une analyse argumentée et documentée. Des formations ont été données aux marteleurs, contremaîtres et bûcherons. Tout au long de l’encadrement des travailleurs, une rétroaction constante a été effectuée, ce qui a permis le transfert des connaissances et l’intégration opérationnelle des nouvelles modalités. Selon l’évaluation qui a été faite, la formation a permis de réaliser un martelage qui respecte la prescription de CPI. Ainsi, le martelage a permis de diminuer la proportion de surface terrière ayant une faible vigueur (M et S) et augmenter celle qui est vigoureuse (C et R). Le martelage réalisé a également permis d’augmenter la proportion de surface terrière en essences désirées bien réparties sur le territoire. Une évaluation plus précise de la conformité pourrait être réalisée directement sur le terrain en effectuant les calculs en temps réel. Les opérations réalisées ont permis de laisser un peuplement résiduel qui atteint les objectifs prévus dans les modalités de martelage et de récolte.

Les suivis en temps réel ont été effectués en utilisant des placettes à rayon fixe afin de mieux estimer l’espacement entre les tiges tel que décrit dans les consignes de martelage. Considérant une équivalence dans les méthodes d’inventaire au prisme et à rayon fixe lors des compilations (volumes, surface terrière, tiges à l’hectare), l’utilisation de placettes au prisme pour faire le suivi du martelage et des opérations en temps réel sur le terrain est à explorer.

La photo-interprétation fine du secteur a permis de préciser les contours des peuplements, et de mieux séparer les peuplements JIN et VIN que la cartographie du 4e décennal. De plus, la prescription réalisée sur le secteur correspond à la stratégie du CHR proposée dans Grenon et al. (2011). Ainsi, l’application de la stratégie pour prévoir les types de traitements pour régénérer le CHR est recommandée.

Des comparaisons du prélèvement de jardinage versus la coupe progressive irrégulière ont été faites. La récolte d’un nombre de tiges plus élevée mais de plus faible volume a été notée dans la CPI comparativement au jardinage, quoique les peuplements initiaux dans les deux types de coupes n’étaient pas identiques. Ceci a résulté en un volume par tige récoltée moyen plus faible pour la CPI que pour le jardinage. Ceci s’explique par les modalités de traitements et les objectifs, ainsi que les DHP plus faibles initialement pour la CPI. Dans le cas où les opérations sont réalisées dans un jeune peuplement, tel qu’un JIN, cette intervention correspond davantage à une éclaircie commerciale plutôt qu’une étape de coupe d’ensemencement, et c’est au moyen d’une évaluation de la rentabilité de la récolte que la décision d’intervenir ou non peut être prise.

Suivant les interventions et l’obtention de la photo-interprétation fine, un dispositif comportant 5 blocs expérimentaux par traitement (CJ et CPI) est planifié. Chacun des blocs proposés dans la coupe progressive irrégulière est scindé en 6 unités de traitement : (1) sans préparation et régénéré naturellement, (2) avec préparation de terrain régénéré naturellement, (3) sans préparation de terrain avec reboisement hâtif, (4) sans préparation de terrain avec reboisement tardif, (5) avec préparation de terrain avec reboisement hâtif, (6) avec préparation de terrain avec reboisement tardif. Trente unités de traitement ont été créées, soit 5 répétitions de 6 traitements. Pour les blocs expérimentaux proposés dans la coupe de jardinage, ceux-ci sont scindés en deux unités de traitement où sont appliquées les modalités suivantes : unité témoin (sans préparation de terrain régénéré naturellement) ; unité avec préparation de terrain régénérée naturellement. Dans la coupe de jardinage, il y a 10 unités de traitement créées, soit 5 répétitions de 2 traitements.

L’implantation du dispositif et de son suivi permettra de vérifier la capacité de la CPI à rencontrer les objectifs de fonction sylvicole.

Proposition de modalités d’aménagement pour les FHVC identifiées dans les forêts publiques du Bas-Saint-Laurent – Rapport technique

Afin de supporter CertificAction BSL dans l’identification de modalités d’aménagement qui visent le maintien ou l’amélioration des hautes va leurs de conservation, le CERFO a reçu le bref mandat suivant :

− L’étude ne doit pas porter sur l’identification d’aires protégées candidates.

− Réviser la liste des HVC identifiées pour les UAF du BSL.

− Pour chaque type de HVC, évaluer sommairement la vulnérabilité à l’aménagement forestier. Compte tenu du bref mandat, seule l’information facilement disponible pourra être utilisée à cette étape.

− Pour chaque type de HVC, répertorier les m odalités d’aménagement particulières déjà appliquées pour en maintenir ou en augmenter les valeurs. Compte tenu du bref mandat, seule l’information facilement disponible pourra être utilisée à cette étape.

− Évaluer si les modalités existantes, s’il y a lieu, sont adéquates au maintien des valeurs.

− Recommander, pour chaque HVC, diverses stratégies ou mesures d’aménagement aptes à encadrer les interventions forestières afin d’en maintenir ou augmenter les va leurs. Ces stratégies seront générales et devront être adaptées selon le terrain et les intervenants.

− Si possible, recommander des stratégies d’aménagement pour les FHVC qui regroupent les HVC identifiées.

Le présent rapport présente les résultats de cette analyse. Le tout est sujet à révision par les partenaires du projet de CertificAction, afin qu’il reflète ce qui est réellement appliqué sur le terrain dans les UAF du Bas-Saint-Laurent.

Mais, tout d’abord, une brève section sur les FHVC est présentée, afin de s’assurer que tous les intervenants ont la même compréhension du concept et de ses implications.

Le principal élément issu de ce travail est un grand tableau regroupant les principales valeurs de conservation du territoire, ainsi que des propositions de modalités. Le texte qui suit accompagne ce tableau et permet d’en éclaircir certains éléments.

Régénération par coupe progressive irrégulière-Volet 1, suivi 1 an. CERFO. Rapport 2008-03. 38 p. + 4 annexes.

En Gaspésie, plus précisément dans la Baie-des-Chaleurs, la régénération en bouleau jaune s’avère difficile. Pour pallier à ce problème, et surtout pour maintenir les réalités écologiques des forêts, deux types de coupes progressives irrégulières ont été expérimentés à l’automne 2006 : la coupe progressive irrégulière en plein ou par pied d’arbre et la coupe progressive irrégulière par trouées. Une préparation de terrain a suivi immédiatement les opérations de coupe pour profiter de l’excellente période semencière. À l’automne 2007, un suivi a été effectué pour documenter l’implantation de la régénération après 1 an dans les différents traitements.

Ces deux traitements aux modalités d’interventions différentes ont démontré leur efficacité pour établir une nouvelle cohorte de bouleau jaune post-traitement. Il n’y a pas eu de différence significative entre les deux types de coupe sur l’établissement du bouleau jaune et de l’épinette blanche. L’épinette blanche, bien que moins abondante que le bouleau jaune suite aux traitements, doit bénéficier d’une préparation de terrain pour la maintenir dans la dynamique du peuplement.

La préparation de terrain, combinée aux opérations de coupe, a été efficace pour éradiquer les feuillus non commerciaux, en particulier l’érable à épis. Cependant, ces opérations se sont avérées peu efficaces pour supprimer les feuillus non commerciaux de moins de 1,6 m.