Identification des aires d’intensification de la production ligneuse potentielles dans le cadre de l’élaboration de la stratégie régionale de production de bois de la Capitale-Nationale. Rapport 2018-04

Dans le cadre du projet de l’élaboration de la Stratégie régionale de production de bois de la Capitale-Nationale, le CERFO a été retenu par la MRC de Portneuf pour identifier les aires d’intensification de la production ligneuse potentielles (AIPL_P)
pour les unités d’aménagement (UA) de la région de la Capitale-Nationale. Le rapport technique décrit la méthode utilisée pour la sélection des essences vedettes, la classification des potentiels forestiers pour les essences vedettes, la réalisation d’AIPL_P et ainsi que les scénarios d’aménagement intensif possible.

Identification des enjeux de production de bois et des solutions possibles pour les pourvoiries Essipit . Rapport 2017-12

La Première Nation des Innus Essipit (PNIE) vise à obtenir la pleine propriété des territoires occupés présentement par quatre des six Pourvoiries Essipit. Ce territoire, que l’on appellera Innu
assi, couvre une superficie de plus de 325 km² qui fait présentement partie de l’unité d’aménagement forestier 097-51.). Elle vise également à obtenir la gestion de l’aménagement forestier sur le territoire de deux autres Pourvoiries Essipit.

Les attributs fauniques et culturels de ce territoire ont été bien documentés par la Première nation au cours des dernières années, mais peu d’information existe actuellement sur le potentiel et les enjeux de production de bois sur ce territoire

Pourtant, il est nécessaire de bien connaître les enjeux de production afin de réaliser un aménagement optimal non seulement pour la conservation et la mise en valeur de la forêt mais qui pourra répondre aussi aux attentes fauniques et culturelles sur le territoire. Le territoire principal pour l’aménagement forestier se divise en deux blocs : 1) le bloc du Nord, résineux et mélangés à résineux, 2) le bloc du Sud, feuillus et mélangés feuillus. Le bloc sud contraste avec les productions traditionnelles de sapin et épinette noire du reste de la Côte Nord. Il présente des essences différentes comme le pin blanc, le bouleau jaune, le thuya et l’érable rouge, mais aussi potentiellement de l’érable à sucre et du frêne noir. À la limite de leur aire de distribution, la valorisation de ces espèces pourrait s’inscrire comme mesure d’adaptation aux changements climatiques prévoyant un réchauffement du futur territoire Innu assi. Certaines de ces essences, potentiellement très intéressantes au plan économique, sont aussi des essences longévives en raréfaction dans le territoire et représentent donc également un enjeu de biodiversité. La restauration de la naturalité de la composition forestière a d’ailleurs été identifiée de manière explicite comme exemple de situation mutuellement bénéfique à favoriser dans une aire protégée polyvalente (APP), en raison de la synergie entre les enjeux économiques et écologiques (CCAPP
2016).

Cartographie des potentiels forestiers et risques et contraintes à l’exploitation forestière sur le territoire de la pourvoirie du Lac Oscar. CERFO. Rapport 2002-05. 36 p. 5annexes

La réalisation d’un plan de gestion intégrée des ressources d’un territoire donné nécessite, dans un premier temps, de bien connaître le territoire d’étude, tant au niveau des ressources forestières, que des ressources fauniques et récréo-touristiques. Dans le but de mettre en valeur les différentes ressources du territoire et d’optimiser la planification de l’ensemble des activités forestières, un cadre écologique forestier a été construit pour le territoire de la pourvoirie Oscar, à partir des données cartographiques du 3ième inventaire forestier décennal. Ce cadre écologique forestier a été établi à partir de la synthèse des données de pente, dépôts de surface et drainage, ce qui a permis de déterminer treize zones (ou unités) homogènes d’aménagement. Ces zones identifient les sites fragiles et les secteurs qui présentent certaines contraintes de traficabilité. Par la suite, un potentiel forestier relatif bonifié a également été déterminé en utilisant la donnée de type écologique.

Ainsi, la grande majorité du territoire (57 % de la superficie totale de la pourvoirie) ne présente aucune contrainte de traficabilité ainsi qu’aucun risque d’exploitation forestière. Les principaux risques rencontrés sont tout d’abord l’orniérage du sol, que l’on retrouve sur les sols humides à très humides dont la solidité peut être affectée suite au passage de la machinerie forestière. Ce risque couvre environ 7 % du territoire, et est réparti sur l’ensemble de la pourvoirie, essentiellement à proximité des cours d’eau. Suivent ensuite sur environ 5 % de la pourvoirie, des risques de décapage du sol et de chablis, qui touchent les sols qui présentent une contrainte d’épaisseur (épaisseur < 50 cm). Enfin, 2 % du territoire, correspondant aux pentes de plus de 30 % d’inclinaison, présente une contrainte d’accessibilité, ainsi que des risques importants d’érosion. En ce qui concerne le potentiel forestier relatif bonifié, plus de la moitié du territoire de la pourvoirie, soit 54 %, est constituée de sites à très bon potentiel, et 80 % de la superficie totale est occupée par un potentiel bon à excellent.

Suite à la détermination des zones homogènes d’aménagement et du potentiel forestier relatif bonifié, des propositions préliminaires concernant un plan de protection et l’utilisation du potentiel forestier pour optimiser les investissements forestiers ont été faites.

Un inventaire forestier et faunique a été planifié en prévision de la phase II du projet. Le plan de sondage forestier vise d’abord à documenter les séries d’aménagement de la stratégie d’aménagement en prévision du prochain calcul de possibilité pour le plan général d’aménagement forestier. La stratification de l’inventaire se base sur les principales séries d’aménagement. Les paramètres sont inspirés de ceux de l’inventaire allégé tel que proposé par Pierre Morin du MRNQ.

Les inventaires de la faune terrestre seront réalisés en même temps que ceux du milieu forestier dans les mêmes parcelles et le long de virées pour l’orignal, l’ours noir, le lièvre d’Amérique, la gélinotte huppée, la martre, le grand pic et la sitelle à poitrine rousse. Les variables collectées seront notamment l’obstruction latérale, les débris ligneux et les indices de présence de faune. Un inventaire spécifique pour la faune aquatique et les espèces utilisant fortement le milieu aquatique sera réalisé pour le réseau hydrographique de la pourvoirie. Les espèces ciblées pour lesquelles des informations seront collectées en priorité (frayères, barrage, obstacle, aulnaie, plantes aquatiques, etc.) et localisées le long des lacs et cours d’eau permanents sont l’omble de fontaine, le doré jaune, le castor et l’orignal. Des informations complémentaires seront également collectées pour certaines autres espèces comme le touladi.

Identification du potentiel réel des sites (indices de qualité de station potentiels) – Aire commune 43-19. CERFO. Rapport 2000-07. 40 p.

Dans le but d’améliorer la documentation (choix des tables de production) du plan général d’aménagement forestier de l’aire commune 43-20 (régions écologiques 5b-t et 5c-t), des indices de qualité de station potentiels (IQSp) ont été calculés pour les essences résineuses principales (épinette noire et pin gris) en fonction des types écologiques.

Pour ce faire, la méthode d’analyse de tiges a été retenue. L’identification du potentiel réel des sites étant désirée, des corrections d’âge ont été effectuées pour tenir compte des pertes de croissance causées par l’oppression juvénile et les épidémies de tordeuses des bourgeons de l’épinette (dans le cas de l’épinette noire). L’échantillonnage s’est fait sur les types écologiques les plus importants dans l’aire commune en terme de superficie, c’est-à-dire les types MS22 (27%), RE22 (20%), RS22 (19%) et RE21 (10%). Les IQSp ont été calculés pour les deux essences sur chacun des types écologiques, pour ensuite permettre la comparaison de productivité des différents types écologiques pour chacune des essences.

Le modèle utilisé est une modification de l’équation de Chapman-Richards et s’ajuste très bien aux données disponibles, les coefficients de détermination (R2 ) variant de 0.80 à 0.93 pour l’épinette noire et de 0,94 à 0,97 dans le cas du pin gris. Pour leur part, les IQSp varient de 11,5 m à 50 ans à 14,0 m à 50 ans pour l’épinette noire (types écologiques RE22 et MS22) et de 14,0 m à 50 ans à 17,7 m à 50 ans (types écologiques RE21 et MS22). Les tests statistiques démontrent des différences significatives au seuil minimum de 5 % pour l’ensemble des courbes relatives à l’épinette noire, alors que les courbes d’IQSp du pin gris sont semblables pour les types écologiques RS22 et MS22. Elles peuvent être regroupés si désiré.

Les IQS obtenus démontrent des différences significatives de croissance non seulement d’un type écologique à l’autre, mais aussi d’une essence à l’autre sur un même type. Il s’avère donc très important de considérer le potentiel de chaque espèce sur chaque station lorsque l’on veut modéliser la croissance d’un peuplement et lors des décisions d’aménagement.

Les études de volume, les relations entre le diamètre à hauteur de souche et le diamètre à hauteur de poitrine ainsi que les longueurs utilisables ont aussi mis en évidence l’influence importante des types écologiques sur les rendements et la croissance des deux essences à l’étude. Les sapinières s’avèrent plus productives que les pessières, tel que prévu originalement.