Production de peuplements résistants et tolérants constitués de pins blancs et/ou de chênes rouges en Outaouais

Avec des industriels preneurs et la direction régionale du MFFP, élaborer une stratégie de production de peuplements:

• Constitués de chêne rouge ou de pin blanc,

• Tolérants et résistants aux changements climatiques, permettant à la fois:

-D’augmenter la productivité du territoire,

-De créer des puits de carbone Et de favoriser la biodiversité.

Présentation réalisée par Guy Lessard le 29 septembre 2018 à la Conférence annuelle de l’Institut Kenauk .

Stratégie sylvicole pour la production de peuplements résistants et tolérants constitués de chêne rouge et de pin blanc. CERFO. Technote 2018-04

Les massifs de pin blanc et de chêne rouge sont en forte régression en Outaouais, notamment en lien avec le contrôle des feux de forêts qui facilitent leur régénération.  L’application à grande échelle d’un régime de coupes partielles non adapté à leur autécologie qui demande beaucoup de lumière et la rouille vésiculeuse s’attaquant à la régénération de pin blanc sont aussi depuis quelques décennies responsables de cette situation. 

Face à ce constat, l’Outaouais a décidé de faire de la restauration de ces deux espèces une priorité. Ce choix a été renforcé par l’avis scientifique de la Direction de la recherche forestière, proposant des pistes de solutions pour diminuer l’expansion du hêtre et la régression de la régénération de l’érable à sucre.

Implantation d’un dispositif expérimental pour la restauration de peuplements dominés par les rémanents dans la sapinière à bouleau jaune dégradée – Phase 2 – Remise en production. CERFO. Rapport 2003-09. 17 p.

Dans les coupes partielles (CP), les coupes à diamètre limite et les coupes avec protection de la régénération et des sols (CPRS) de la Mauricie, il fut toléré dans les peuplements dégradés de la forêt mixte, de laisser sur pied les tiges de bois de pâte feuillue, sans valeur et sans avenir. L’absence de marché pour ce produit a généré d’immenses superficies peu productives dont les vocations sont souvent fictives dans la planification traditionnelle puisque la régénération s’installe mal, n’est pas libre de croître et le volume résiduel continue à générer du bois de mauvaise qualité.

Une première étude du CERFO (Lessard et al., 1999) avait permis de constater que la problématique n’est pas unidimensionnelle et qu’il existait quelques principaux cas de rémanents. C’est le cas correspondant à la présence de rémanents avec une régénération résineuse déficiente et non libre de croître qui a été étudié ici.

Le projet de recherche intitulé :«Implantation d’un dispositif expérimental pour la restauration de peuplements dominés par les rémanents dans la sapinière à bouleau jaune dégradée», réalisé au cours de la saison 2000-2001, avait permis de tester trois séquences de traitements afin de restaurer ces superficies. L’élimination totale du couvert de rémanents fut effectuée selon trois différentes modalités :

1) abattage des rémanents avec débardage des arbres entiers (toutes les essences);

2) abattage et écimage des rémanents et débardage des troncs entiers;

3) abattage des rémanents avec abandon sur le parterre des tiges écimées.

Les travaux avaient été réalisés en utilisant les techniques d’abattage directionnel et des sentiers espacés afin de protéger la régénération préétablie. Un inventaire de régénération effectué après traitement révélait la nécessité d’effectuer un regarni en résineux.

Le projet intitulé :«Implantation d’un dispositif expérimental pour la restauration de peuplements dominés par les rémanents dans la sapinière à bouleau jaune dégradée, Phase II – Remise en production», fait suite aux projets précédents et vise à évaluer la productivité des travaux de regarni. La productivité et la qualité des travaux de regarni sont grandement affectées par la présence de déchets de coupe et de compétition abondante. Ainsi, une majoration de l’ordre de 1.42 à 2.18, du tarif de reboisement de plants de forte dimension avec préparation de terrain, devrait être accordée aux planteurs. L’étude du secteur du Grand Lac des Iles démontre que les secteurs à vocation résineuse ayant une régénération déficiente, devraient faire l’objet d’abattage des rémanents suivi du débardage des troncs entiers pour permettre la réalisation des activités de regarni et éventuellement de dégagement. C’est un scénario coûteux qui permet toutefois d’atteindre les objectifs de production du site par des conditions de travail (regarni, dégagement) opérationnelles.

Il est urgent de mettre en place des correctifs pour améliorer les peuplements contenant une grande quantité de rémanents sans valeur économique. La présente étude s’attarde à une faible proportion de ces superficies problématiques et démontre qu’il est possible d’apporter les correctifs nécessaires. Toutefois, les travaux doivent être réalisés dans des conditions plus difficiles que la normale, principalement en raison de la présence de débris de coupe et de compétition, et nécessiteront donc des investissements en conséquence.