Exemple de mise en application de la démarche pour le choix des régimes sylvicoles feuillus. CERFO. Rapport 2010-24. 57 p. + 5 annexes.

Au Québec, le bilan des effets réels des coupes de jardinage en forêt publique démontre que la période entre deux interventions (rotation) sera plus longue que prévue, particulièrement dans les peuplements dégradés. Plusieurs comités et études ont tenté de documenter la problématique des critères et des seuils pour baliser le choix ou non du régime de la futaie jardinée. Dans ce contexte, les dirigeants de l’usine Profolia (CCPL) s’interrogent sur la performance des coupes de jardinage en terme d’accroissement et de régénération dans certains de ses secteurs de coupe.

Les objectifs du projet étaient de choisir des secteurs jardinés et de comparer l’état actuel à l’état initial, vérifier la reconstitution actuelle des volumes et divers paramètres de performance (structure, composition, régénération, vigueur). Sept cas ont été localisés dans l’UAF 072-01 ayant eu une coupe de jardinage réalisée entre 1994 et 1995 en décrivant leur portrait actuel (2008). La reconstitution des volumes, des surfaces terrières et les rotations nécessaires sont validées avec le simulateur SaMARE. Un rappel des paramètres pour les peuplements aptes au jardinage a été fait et l’aptitude des secteurs à être jardinés a été déterminée. Finalement, une démarche diagnostique a été utilisée pour déterminer les prescriptions des secteurs actuels et les options si le jardinage ne s’applique pas.

Son utilisation pour les autres secteurs était inappropriée puisqu’on ne retrouve pas, près de 15 ans plus tard :

– l’accroissement escompté;

– les rotations sont beaucoup plus longues que prévues;

– une amélioration de la qualité du peuplement;

– de régénération adéquate en essences désirées;

– de diminution ou de contrôle du hêtre dans le bois sur pied;

– d’impact sur la structure interne du peuplement.

Les résultats démontrent que deux secteurs sur sept s’approchaient de la bonne direction pour les rendements escomptés. Certaines caractéristiques ressortaient : ces secteurs étaient parmi les peuplements ayant eu le prélèvement le plus faible ou qui avaient une plus faible proportion de vigueur IV sur pied. La plupart des cas à l’étude n’ont pas reconstitué leur surface terrière et leur volume, la rotation dépasse facilement les 30 ans, en plus d’avoir une faible régénération en essence désirée. Il n’y a pas eu de bonification de la structure interne et d’amélioration significative de la composition en bois sur pied.

La démarche diagnostique détaillée propose des prescriptions mieux adaptées à l’autoécologie des essences composant les peuplements en fonction des caractéristiques des peuplements (densité, vigueur, structure, régénération, potentiel de site, etc.). Parmi les traitements proposés, notons la remise en production de peuplements dégradés par un scarifiage sous-couvert, des coupes de jardinage par trouées, des coupes progressives irrégulières par trouées et des coupes progressives irrégulières, etc.