Comparaison de méthodes d’éducation de jeunes peuplements feuillus favorisant le bouleau jaune à Portneuf – Secteur Lac Blanc. CERFO. Rapport 2009-13. 13 p.

RapportfinalCERFO2009-13.pdf

L’intensification importante de l’aménagement des forêts feuillues au Québec a conduit les aménagistes à la réalisation de nouveaux traitements sylvicoles tels que les parquets et le jardinage par trouées. Ces traitements, complémentaires au jardinage par pied d’arbre, ont pour objectif de favoriser l’installation de la régénération feuillue des espèces semitolérantes telles que le bouleau jaune, le chêne rouge et le pin blanc. On voit ainsi apparaître dans nos forêts feuillues de nombreuses superficies en régénération de feuillus équiennes.

Ces traitements, ainsi que les coupes de régénération du régime équienne, ont pour objectif le maintien d’une certaine proportion d’espèces semi-tolérantes dans les peuplements en développement. Il appert que l’éducation constitue une priorité pour la survie des semis et des gaules. En effet, plusieurs rapports et remesurages, notamment en Estrie et en Mauricie, signalent la disparition de nombreux bouleaux jaunes au profit d’autres espèces intolérantes, lorsque ceux-ci ne sont pas dégagés.

Historiquement, l’éducation du feuillu au Québec s’est d’abord inspirée des normes du résineux avec un espacement critique et l’élimination des tiges entre les arbres sélectionnés. Rapidement, ces normes se sont modifiées pour conserver un couvert forestier et éviter le développement de branches adventives (Crcha et Trottier, 1991). Si le couvert se referme dans les 5 ou 6 ans après dégagement, le bouleau jaune s’élague naturellement (Erdmann, G.G. in Burns and Honkala, 1990). Suite aux travaux de recherche de Robitaille et al. (1990), de nouvelles normes ont été proposées. Le MRNF propose de sélectionner une tige d’avenir à tous les 5 mètres (400 tiges/ha) et de dégager 75 cm du pourtour de sa cime (Crcha et Trottier, 1991). En comparaison, les Ontariens von Althen et al. (1994) proposent 120 à 150 cm autour de la cime et de libérer de 200 à 250 bouleaux jaunes à l’hectare. Aux États-Unis, Erdmann, Peterson et Goodman (1981) vont jusqu’à proposer 2,5 m autour du tronc et jusqu’à 3,7 m, si l’on peut faire de l’élagage. Quant au moment de faire l’intervention, Voorhis (1990) parle d’attendre d’avoir un fourré entre 10 et 14 ans alors que d’autres auteurs, comme Crcha et Trottier (1991), utilisent un critère de hauteur (5 à 7 mètres).

Plusieurs questions subsistent sur les objectifs à retenir et par conséquent sur la méthodologie la plus efficace pour y arriver. Doit-on favoriser la croissance en diamètre et le développement des cimes des gaules de bouleau jaune ou plutôt chercher à composer un assortiment de qualité nécessaire pour l’obtention de fûts de qualité? Quel espacement faut-il retenir et quel est le moment optimal pour intervenir? Autre question majeure : peut-on réellement compter sur les tiges sélectionnées pour former un peuplement futur de qualité? Quels sont les risques de perte? Doit-on maintenir un assortiment maximal de tiges de qualité afin de prévoir les risques de fourches ou de dégradation pathologique, climatique ou autre ?