Système de régénération par coupe progressive : Étude de la coupe finale dans une érablière à hêtre de l’Outaouais. CERFO. Rapport 1997-02. 67 p. + 4 annexes.

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Dans la région de l’Outaouais, comme dans plusieurs autres régions feuillues et mélangées du Québec, plusieurs peuplements forestiers se sont dégradés suite à d’anciennes coupes à diamètre limite où les plus beaux sujets avaient été récoltés. En raison d’une proportion trop faible de tiges vigoureuses, les bénéficiaires de l’aire commune 72-02 ont opté dans certains cas, pour la coupe progressive, reconnue depuis longtemps, en Amérique du Nord, pour son efficacité à régénérer les feuillus tolérants (Leffelman et Hawley, 1925). En pratique cette intervention apparaît problématique puisque, lors de la coupe définitive, l’impact visuel est important et la régénération difficile à protéger.

Le but du projet est d’établir une méthode opérationnelle pour la coupe finale qui permet à la fois de préserver la régénération, de minimiser l’impact visuel et de maintenir une certaine rentabilité à l’opération.

Trois secteurs composés au total de 11 blocs ont été délimités dans une érablière à feuillus tolérants sur till épais où avait eu lieu la première coupe partielle. Les placeséchantillons étaient distribuées à 5, 10 et 15 m des sentiers de débardage et permettaient d’évaluer à la fois l’abondance et la distribution de la régénération. Les tiges étaient débusquées à l’aide d’une Caterpillar 518 utilisant des sentiers espacés de 40 m. L’abattage devait être directionnel.

Suite à la coupe, une densité très satisfaisante de régénération en feuillus tolérants (tiges blessées exclues) a été maintenue (plus de 17 000 tiges/ha de plus de 50 cm de hauteur) et la distribution a été très peu modifiée (plus de 93 %). Les parcelles situées à 5 m sont surtout affectées par la sortie de la débusqueuse des sentiers et l’effet de fauchage lorsqu’il n’y a pas eu d’abattage directionnel. Les parcelles à 15 m sont affectées par les cimes des arbres abattus. Le nombre de tiges marchandes avant la coupe affecte directement la perte de régénération : la régénération préétablie se doit d’être abondante en essences désirées et bien distribuées. Au chapitre de l’esthétique, une régénération de plus de 3 m de hauteur avant la récolte et le peu de superficie occupée par les sentiers (16 %) ont limité l’impact visuel. Quant à la productivité obtenue, elle est comparable à la production habituelle de la coupe de jardinage : l’efficacité accrue du débardage minimise le temps et les efforts.