Le MFFP de Gatineau a en sa possession les données du Continious Forest Control (CFC) de la division de Maniwaki générées par l’interface « BRANDA » en format FileMaker Pro. Ces données sont dans un format incompatible avec les systèmes informatiques actuels et donc inutilisables par le MFFP. Ainsi, selon la base de données, il y aurait plus de 9 000 placettes établies en Outaouais et plus de 17 000 lectures enregistrées durant la période de 1958 à 1986.
Les objectifs du projet sont d’abord de récupérer et de convertir les données en format compatible avec les logiciels Excel, Access et SAS. Il s’agit, par la suite, de produire le maximum de compilations statistiques permettant de dresser le portrait des peuplements forestiers : dimension de tiges par essence, nombre et surface terrière à l’hectare. Pour le troisième objectif, on s’applique à catégoriser les résultats par groupes d’âge et par strates forestières si des informations sont disponibles. Enfin, le projet propose de dresser le portrait des peuplements après coupe partielle.
Ce travail a été rendu possible grâce à la collaboration et l’encadrement de M. Denis Thibault, initiateur dans les années ’90 de l’interface « BRANDA » servant à interroger la base de données du CFC de la Mauricie et du soutien et support de M. Robert Allard, toujours à l’emploi de Gestion forestière du Saint-Maurice et dépositaire officiel de tous les documents et données relativement au dossier du CFC dans la province de Québec. Il a ainsi été possible de récupérer toutes les données d’origine disponibles du CFC de la division de Maniwaki et les documents de référence nécessaires à la reconstitution de la base de données intégrale.
Une fois reconstituées et converties en format de données Excel, les lectures de bois sur pied ont fait l’objet d’une validation. Sur la base des données dendrométriques des placettes, elles ont été stratifiées selon les filtres de composition du MFFP ajustés pour la région de l’Outaouais. Un travail de classification des données a ensuite été effectué afin de s’assurer de retenir seulement les placettes pertinentes pour les différentes compilations.
Le portrait des forêts est basé sur les placettes établies lors des 2 premiers mesurages, soit entre 1958 et 1967, correspondant aux plus vieilles données disponibles en ne retenant que la plus vieille placette lorsque 2 mesurages ont été effectués dans la même placette ainsi que les placettes sans perturbation anthropique.
Le portrait permet de constater que les différents types de forêt des cédrières et des pinèdes blanches présentent les plus fortes surfaces terrières moyennes (> 25 m2 /ha) alors que plusieurs types de forêt des sapinières présentent des surfaces terrières totales faibles inférieures à 16 m2 /ha (peut-être directement en lien avec les épidémies de TBE passées). L’observation des écarts types et des données minimums et maximums permet de constater la très grande variabilité des données. Celle-ci semble conforme à l’établissement complètement aléatoire des placettes sur le territoire. En plus des types de forêt de cédrières et de pinèdes blanches, ce sont les peuplements à feuillus tolérants qui possèdent les plus fortes surfaces terrières de gros bois des espèces longévives.
Pour les 8 principaux cas d’intérêts (les plus importants en nombres et confirmés par le MFFP : pinèdes blanches, bétulaies blanches et jaunes, sapinière et pessières), les compilations détaillées présentent la surface terrière à l’hectare par essence, par groupe d’essence, par groupe d’essence longévive et par groupe d’essence gros bois longévive, le nombre de tiges à l’hectare par essence et par groupe d’essence, le DHP moyen par essence et par groupe d’essence et les résultats totaux.
Pour le portrait des coupes partielles, seules les placettes initialement sans aucune perturbation et qui ont une perturbation de coupe partielle dans la mesure subséquente sont considérées. D’une façon générale, on peut remarquer que c’est l’essence principale de la strate qui diminue le plus fortement et que la dimension moyenne des tiges est plus faible après intervention. On remarque 2 exceptions dans les cas des bétulaies jaunes à feuillus tolérants et des bétulaies jaunes à résineux où l’on observe le même effet de la coupe partielle sur l’espèce principale mais que la dimension moyenne des résineux est plus forte après intervention, ceci étant dû à l’absence de récolte du cèdre qui était de forte dimension.
Des recommandations sont formulées notamment quelques mises en garde et quelques pistes sur différentes utilisations possibles de ces précieuses données. Les fichiers de données d’origine, des données traitées et des compilations sont fournis au MFFP en format numérique.