La sylviculture au CERFO

Le CERFO est le centre d’enseignement et de recherche en foresterie affilié au Cégep de Sainte-Foy. Il est membre du Regroupement des Centres collégiaux de transfert de technologie du Québec, Synchronex anciennement appelé le Réseau Trans Tech.

Dégagement de la régénération de chêne rouge, 13 ans après une coupe progressive d’ensemencement et 8 ans après la coupe finale. CERFO. Rapport 2010-06. 30 p. + 2 annexes

Un dispositif de recherche de coupe progressive d’ensemencement du chêne rouge (Quercus rubra [L.]) a été établi en 1996 dans une érablière à feuillus tolérants dégradée de faible vigueur régénérée en hêtre à grandes feuilles (Fagus grandifolia [Ehrh,]), érable de Pennsylvanie (Acer pensylvanicum [L.]) et en érable à sucre (Acer saccharum [Marsh.]) du domaine bioclimatique de l’érablière à tilleul. Entre 2001 et 2008, les résultats ont recensé des baisses importantes du coefficient de distribution et de la densité en chêne rouge dans tous les traitements de préparation de terrain et toutes les origines de semis. Il est reconnu que des interventions d’éclaircies précoces présentent l’avantage de profiter au mieux de l’effet de sélection des arbres en fonction des caractéristiques de la tige (Schütz, 1993).

Face à cette forte compétition, un dégagement a été réalisé à l’automne 2009, soit 13 ans après la coupe d’ensemencement et 8 ans après la coupe finale, pour permettre aux essences désirées de profiter d’une mise en lumière complète. Un nouveau dispositif de recherche a donc été établi pour comparer deux densités de dégagement à l’européenne avec un témoin.

Les résultats démontrent que l’intervention sylvicole a été convenablement réalisée, permettant ainsi d’atteindre un ratio important de tiges d’avenir et d’essences désirées, libres de croître. Actuellement, cinq des onze unités expérimentales comportent moins de 400 tiges par hectare de chêne rouge. Par contre, si l’ensemble des essences désirées sont considérées, la totalité des unités expérimentales a plus de 400 tiges à l’hectare d’essences désirées.

L’intervention sylvicole a également eu un effet positif sur le dégagement des cimes. Bien que le chêne rouge soit une essence de tolérance intermédiaire à l’ombre, sa croissance est rapide en pleine lumière et peut être supérieure à celle des autres essences tolérantes. Le dégagement des cimes permettra donc au chêne d’augmenter sa croissance en hauteur et de dépasser ses compétiteurs.

L’effet des compétiteurs des tiges d’avenir non libres de croître sur la composition du peuplement futur sera potentiellement négligeable, notamment en raison d’une compétition principalement composée de tiges d’essences désirées ou d’essences dont l’impact diminue dans le temps, comme l’érable de Pennsylvanie. Un suivi dans le temps pour mesurer la croissance en hauteur et en diamètre devra être réalisée ainsi qu’un suivi pour mesurer l’effet du dégagement sur la qualité des tiges.

Suivi après 12 ans dans un dispositif de coupe progressive d’ensemencement du chêne rouge sur les sommets de l’aire commune 72-01. CERFO. Rapport 2009-22. 54 p. + 2 annexes.

Un dispositif de recherche de coupe progressive d’ensemencement du chêne rouge, établit en 1996 dans une érablière à feuillus tolérants dégradée de faible vigueur régénérée en hêtre, érable de Pennsylvanie et en érable à sucre (ErFt B1 Vin) du domaine bioclimatique de l’érablière à tilleul, a été remesuré en 2001 et en 2008. Ce dispositif comporte onze unités expérimentales dans lesquelles les effets de la coupe progressive d’ensemencement sur la régénération en chêne rouge, bouleaux, cerisier tardif et érable à sucre ont été étudiés en tenant compte de quatre niveaux de traitements de préparation de terrain et de cinq origines de semis.

Entre 2001 et 2008, les résultats ont démontré que des baisses importantes du coefficient de distribution et de la densité en chêne rouge ont été recensées dans tous les traitements de préparation de terrain et toutes les origines de semis. La compétition intra et interspécifique est sans nul doute responsable des diminutions observées. La densité de compétiteurs non commerciaux a baissé, mais pas nécessairement leur distribution, ce qui signifie que les espèces de compétition sont encore très présentes sur le site. Le hêtre à grandes feuilles et l’érable de Pennsylvanie sont les deux espèces de compétition les plus présentes dans le dispositif. La présence de semenciers est un élément qui influence la distribtution des espèces comme le chêne rouge, l’érable à sucre et l’érable rouge. Cependant, ceci ne s’applique pas aux autres espèces. La plantation combinée à la présence de semenciers comporte des densités et distributions supérieures aux autres méthodes de régénération et est certainement la meilleure méthode pour régénérer le chêne rouge.

Les traitements de préparation de terrain ont influencé la distribution moyenne et la densité de l’érable rouge, mais ils n’ont pas eux d’impacts significatifs sur les autres espèces. Ceci signifie qu’ils ne sont pas utiles pour contrer la présence des espèces non désirées. De plus, ils n’ont pas influencé la libre croissance des espèces désirées comme le bouleau jaune, le cerisier tardif et le chêne rouge. Cependant, ils ont eu un impact sur la hauteur moyenne. Finalement, le type de plants semés et le traitement de préparation de terrain n’ont pas influencé la libre croissance des semis. Il a été observé que les plants en récipients présentent une meilleure distribution sous couvert que les plants à racine nues. Cependant, cette tendance est difficile à valider puisque l’origine des semis (naturels ou plantés) sous couvert n’a pu être prise en compte dans l’inventaire.

Étant donné la diminution importante de la distribution et de la densité du chêne rouge et de la proportion de ces tiges présentement libres de croître, un dégagement aurait dû être pratiqué peu de temps après la coupe finale et permettre aux essences désirées de profiter d’une mise en lumière complète.

Introduction d’une nouvelle intervention sylvicole d’aménagement forestier feuillu ultra intensif. CERFO. Rapport 2009-06. 35 p. + 4 annexes.

Un dispositif de recherche a été établi à l’été 2008 pour évaluer l’effet des systèmes racinaires transformés mécaniquement (RPM) sur la croissance des espèces plantées. Le dispositif comporte deux secteurs, l’un à Denholm et l’autre à Bouchette. Chaque secteur comporte cinq blocs composés de quatre unités expérimentales. Chaque bloc contient une unité expérimentale de chêne rouge, de chêne rouge RPM, de pin blanc et de pin blanc RPM.

Les chênes rouges dont le système racinaire a été modifié (RPM) s’accroissent plus rapidement en diamètre que les chênes rouges réguliers. Pour les pins blancs, le système racinaire transformé a entraîné des croissances en diamètre inférieures. Les différences d’âge entre les pins blancs réguliers et les pins blancs RPM accompagnés de la faible dimension des pins blancs au moment de l’implantation pourraient expliquer en partie ce phénomène. Pour la croissance en hauteur, les chênes rouges ont présenté des accroissements légèrement supérieurs aux chênes rouges RPM. Concernant les pins blancs, aucune différence n’a été observée. Dans l’ensemble, les faibles accroissements sont en grande partie attribuables à la plantation tardive effectuée en juillet.

Les chênes rouges traditionnels sont plus affectés par le broutage que les chênes rouges RPM. Pour le moment, il est impossible de dire pourquoi cette situation a été observée. Les chênes rouges sont plus affectés par le broutage que les pins blancs. D’autre part, il a été démontré que les pins blancs RPM subissaient une compétition pour la lumière plus élevée que celle observée chez les pins blancs. Finalement, ces résultats devront être validés sur une période d’étude plus longue afin de caractériser la performance des plants RPM.

Introduction d’une nouvelle intervention sylvicole ultra intensive en forêt feuillue. CERFO. Rapport 2009-04. 33 p. + 2 annexes.

Un dispositif de recherche a été établi à l’été 2008 dans une plantation de feuillues nobles pour évaluer l’effet des systèmes racinaires transformés mécaniquement (RPM) sur la croissance des espèces plantées. Le dispositif comporte cinq blocs et seize unités expérimentales dans lesquels des plants d’érable à sucre, d’érable à sucre RPM, de bouleau jaune et de bouleau jaune RPM sont répartis.

Les érables à sucre dont le système racinaire a été modifié (RPM) s’accroissent plus rapidement en hauteur et en diamètre que les plants à racines nues. Pour les bouleaux jaunes, le système racinaire transformé (RPM) a entraîné des croissances en hauteur supérieures, mais pas nécessairement en diamètre par rapport aux bouleaux jaunes en récipients.

Les bouleaux jaunes sont plus affectés par le broutage que l’érable à sucre. Cependant, ce constat ne s’applique pas aux érables à sucre RPM. Les protecteurs de croissance contribuent à réduire les dommages causés sur les tiges. Il y a 30 % des tiges avec protecteur qui n’ont pas de défaut et ce ratio diminue à 10 % pour les tiges qui n’ont pas de protecteurs. Cependant, ces résultats devront être validés sur une période d’étude plus longue afin de caractériser la résistance des protecteurs de croissance aux effets de l’hiver et des cervidés. Finalement, à court terme, le type de sol n’a eu aucune influence sur le rendement des espèces.