Validation de l’ouverture du couvert après une coupe progressive irrégulière (UAF 071-51, secteur Cloak). CERFO. Rapport 2013-23. 47 p. + 3 annexes

Dans les érablières riches sous aménagement, la régénération des espèces nobles comme le chêne rouge (CHR) est souvent déficiente. Dans la région de l’Outaouais, le Plan régional de développement intégré des ressources et du territoire (PRDIRT) mentionne d’ailleurs la raréfaction des chênaies rouges comme un enjeu écologique prioritaire. Le défi du maintien de la biodiversité repose sur la nécessité de développer et de mettre en œuvre une sylviculture proche de la nature afin de maintenir à long terme la biodiversité des peuplements naturels.

Le présent projet cherche à définir des modalités efficaces pour restaurer la présence de chêne rouge dans un procédé de régénération par coupe progressive irrégulière (CPI). Pour ce faire, une coupe progressive irrégulière a été effectuée dans le secteur Cloak à l’hiver 2011 afin de favoriser l’installation de la régénération des espèces nobles et une croissance résiduelle des meilleures tiges en développement. L’approche préconisée pour le contrôle du couvert lors du traitement a été basée sur des distances cibles entre les arbres de différentes espèces et de différentes classes de diamètre définies à partir de diagrammes théoriques de densité. L’efficacité de la CPI reposant sur un bon contrôle du couvert et de la lumière dans l’espace et dans le temps. Une bonne gestion de la lumière dans le peuplement permettra l’installation de la régénération en espèces désirées tout en limitant celles des espèces de lumières. La cible de densité de couvert résiduelle a été ajustée selon qu’on se trouve devant un cas d’installation de la régénération, de libération de la régénération ou de croissance du bois sur pied. Suite au traitement, une validation de la densité résiduelle du couvert a été effectuée pour vérifier si l’objectif de couvert résiduel a été atteint et si les règles de martelage doivent être ajustées pour l’atteindre.

A l’échelle du peuplement, la photo-interprétation fine et la classification d’image ont été utilisées pour documenter la densité du couvert. A l’échelle de la station forestière, la photo-interprétation fine, la classification d’image, le densiomètre et la classification visuelle ont été utilisés pour documenter la densité du couvert. Selon que l’on soit à l’échelle du peuplement ou à l’échelle de la station forestière, les résultats indiquent une densité de couvert après traitement variant entre 69 et 80 % alors que le projet visait à obtenir entre 50 et 70 % selon les différents cas. Les résultats sont d’apparences plus élevées que les objectifs visés par le projet, mais ils peuvent être nuancés par une grande présence de cas en croissance (perches) ou la cible de couvert était plus élevée (60-70 %). La présence importante de peuplements JIN identifiée lors de l’exercice de photo-interprétation fine avant traitement permet d’anticiper cette situation. Une intervention dans la cohorte de bois non marchand, un renforcement de la compréhension des cas de libération et de tiges gênantes et un ajustement des espacements entre les tiges de chêne rouge sont identifiés comme étant des éléments de solutions qui permettraient d’atteindre les objectifs de couvert fixé par la CPI.

Les résultats indiquent également que le prélèvement en surface terrière doit être utilisé avec précaution, car il n’est proportionnel à la diminution de la densité du couvert. Enfin, la classification d’image constitue une méthode valable pour évaluer la densité du couvert, car elle donne des résultats semblables aux autres méthodes, elle est simple à utiliser et elle est applicable à de grandes échelles.

Les suivis à plus long terme permettront de documenter l’effet d’une densité de couvert plus élevée sur la croissance et la régénération du chêne rouge et de l’érable à sucre. Enfin, ces suivis permettront de confirmer les changements proposés dans le présent projet et de modifier les modalités de martelage, le cas échéant.

Implantation d’un dispositif de comparaison de traitements pour optimiser la fonction de régénération dans les érablières envahies par le hêtre – 4e année. CERFO. Rapport 2013-21. 52 p. + 2 annexes

Le dépérissement des érablières du Québec et l’envahissement du hêtre à grandes feuilles (Fagus grandifolia Ehrh) dans les forêts feuillues sont deux phénomènes qui ont été documentés par plusieurs auteurs au cours des dernières années. Pour étudier ces phénomènes, un dispositif expérimental à l’échelle opérationnelle a été mis en place dans le secteur du lac des Lys pour évaluer l’impact de différentes modalités de remise en production visant à favoriser la croissance et la régénération de l’érable à sucre.

Lors de la première année du projet, une démarche de prescription sylvicole complète, utilisant l’approche de prescription par diagnostic sylvicole, a été utilisée pour élaborer une prescription de coupe progressive irrégulière (CPI) adaptée à l’érable à sucre. Lors de la 2e année du projet, un échantillonnage des sols, un inventaire de régénération avant récolte et scarifiage, ainsi que des travaux de martelage et de récolte ont été réalisés. Lors de la 3e année du projet, des travaux de scarifiage et de chaulage aérien ont été réalisés pour compléter la liste des traitements prévus par le diagnostic sylvicole. Ces travaux ont été accompagnés d’une vérification de la qualité des travaux et d’un inventaire de régénération, une saison de croissance après les travaux de récolte et de scarifiage. Enfin, lors de la 4e année du projet, un inventaire de régénération 2 ans après la récolte et 1 an après le scarifiage et le chaulage, un inventaire de densité du couvert et une classification d’image pour évaluer la densité du couvert après la CPI ont été effectués. Finalement, des mesures de la qualité de l’épandage aérien accompagnées d’une évaluation financière documentant les coûts d’une telle opération ont également été réalisés.

Les résultats de 2012 indiquent que le coefficient de distribution de la régénération en érable à sucre est supérieur à celui du hêtre dans tous les traitements alors que les traitements de chaulage, scarifiage et scarifiage et chaulage présentaient des équivalences statistiques en 2011. Des résultats semblables ont été obtenus concernant la densité à l’exception que les traitements de scarifiage présentaient des densités plus faibles que celles observées dans les autres traitements. Ces résultats laissent présager une progression plus rapide de la régénération d’érable à sucre dans les stations ayant bénéficié d’un chaulage. Par ailleurs, les résultats indiquent une progression marquée du bouleau jaune, surtout dans les traitements ayant bénéficié du scarifiage.

Les résultats de la classification d’image et du densiomètre indiquent que la CPI a permis de respecter les objectifs de maintien de couvert, avec une densité de couvert supérieure à 60 % dans tous les traitements. L’épandage aérien de chaux a été effectué sur toute la superficie et de façon uniforme. Cependant, la quantité prescrite est moindre que celle épandue réellement. Le taux d’humidité, les débordements par rapport à la zone prescrite et la chaux restée collée dans les arbres sont identifiés comme étant les principaux facteurs influençant la qualité de l’épandage. Enfin, un bilan financier des coûts reliés à l’épandage aérien nous indique que ce traitement est comparable à celui d’une EPC, avec un taux de 1 185 $/ha. Il est encore trop tôt pour affirmer lequel des scénarios est le plus performant à tous les égards, mais les suivis de régénération permettent d’identifier les avenues les plus prometteuses. Pour l’instant, la CPI et le chaulage présentent des alternatives valables. La CPI permettant une bonne régénération en érable à sucre tout en limitant celle des espèces de lumières et le chaulage stimulant la régénération de l’érable à sucre.

Le projet profite d’une collaboration des plus stimulantes entre deux équipes de recherche complémentaires, soit celle de l’équipe de recherche sur les écosystèmes et l’environnement de la Direction de la recherche forestière (DRF) et celle de l’équipe de sylviculture et d’aménagement forestier durable du CERFO. Il s’agit également d’un complément au réseau de dispositifs des deux organismes et d’un exemple local d’intensification de la pratique sylvicole pour une chaîne de production de bois de haute valeur.

Implantation d’un dispositif de comparaison de traitements pour optimiser la fonction de régénération dans les érablières envahies par le hêtre – 3e année. CERFO. Rapport 2012-05. 54 p.

Le dépérissement des érablières du Québec et l’envahissement du hêtre à grandes feuilles (Fagus grandifolia Ehrh) dans les forêts feuillues sont deux phénomènes qui ont été documentés par plusieurs auteurs au cours des dernières années. Pour étudier ces phénomènes, un dispositif expérimental à l’échelle opérationnelle a été mis en place dans le secteur du lac des Lys pour évaluer l’impact de différentes modalités de remise en production visant à favoriser la croissance et la régénération de l’érable à sucre au détriment du hêtre.

Lors de la première année du projet, une démarche de prescription sylvicole complète, utilisant l’approche de prescription par diagnostic sylvicole, a été utilisée pour élaborer une prescription de coupe progressive irrégulière adaptée à l’érable à sucre. Lors de la 2e année du projet, un échantillonnage des sols, un inventaire de régénération avant récolte et scarifiage, des travaux de martelage et de récolte ont été réalisés. Lors de la 3e année du projet, des travaux de scarifiage et de chaulage aérien ont été réalisés pour compléter la liste des traitements prévus par le dispositif expérimental. Ces travaux ont été accompagnés de vérification de la qualité des travaux et d’un inventaire de régénération une saison de croissance après les travaux de récolte et de scarifiage.

Le scarifiage effectué au moyen d’une pelle mécanique a été justifié par la pente élevée et la difficulté de circuler entre les arbres résiduels. La préparation du lit de germination a consisté à effectuer des poquets simples en brisant légèrement la litière et en mélangeant le sol organique et minéral sans surexposer le sol minéral. Les résultats indiquent que le traitement de scarifiage effectué au lac des Lys a respecté la stratégie appliquée dans l’UAF 31-51 pour ce type de peuplement. Dans l’ensemble, une moyenne de 326 poquets/hectare a été crée.

Les résultats de régénération indiquent que malgré la faible quantité de hêtre sur pied dans la strate de bois mature, sa présence dans le sous-couvert, souvent aussi bien implantée que celle de l’érable à sucre, confirme la présence de la problématique et de son augmentation possible dans le temps.

Pour le chaulage aérien, le rapport fait état de plusieurs recommandations et dresse le bilan des différentes étapes quant à sa mise en œuvre opérationnelle. L’épandage aérien peut constituer une alternative à l’épandage terrestre et une option sylvicole intéressante pour les terrains montagneux et rugueux avec accessibilité restreinte.

Ce projet permettra d’explorer diverses modalités de traitements pour assurer le contrôle de la présence du hêtre, l’augmentation de celle de l’érable à sucre et, le cas échéant, de celle du bouleau jaune. Le dispositif permettra d’explorer des solutions préventives en vérifiant les effets du chaulage, de la coupe progressive irrégulière et de la préparation de terrain à une échelle opérationnelle.

Le projet profite d’une collaboration des plus stimulantes entre deux équipes de recherche complémentaires, soit celle de l’équipe de recherche sur les écosystèmes et l’environnement de la Direction de la recherche forestière (DRF) et celle de l’équipe de sylviculture et d’aménagement forestier durable du CERFO. Il s’agit également d’un complément au réseau de dispositifs des deux organismes et d’un exemple local d’intensification de la pratique sylvicole pour une chaîne de production de bois de haute valeur.

Implantation d’un dispositif de comparaison de traitements pour optimiser la fonction de régénération dans les érablières envahies par le hêtre – 2e année. CERFO et MRNF. Rapport 2012-02. 73 pages + 5 annexes

Le dépérissement des érablières du Québec et l’envahissement du hêtre à grandes feuilles (Fagus grandifolia Ehrh) dans les forêts feuillues sont deux phénomènes qui ont été documentés par plusieurs auteurs au cours des dernières années. Il existe plusieurs causes potentielles pour expliquer ces phénomènes et plusieurs d’entre elles peuvent interagir et amplifier le problème.

Dans la région de Portneuf, un dispositif expérimental à l’échelle opérationnelle a été mis en place dans le secteur du lac des Lys pour évaluer l’impact de différentes modalités de remise en production visant à favoriser la croissance et la régénération d’érable à sucre au détriment du hêtre. Des travaux de martelage, de récolte et de vérification de ces travaux ont été réalisés pour étudier les modalités de préparation de terrain et de régénération naturelle suite à une intervention de coupe progressive irrégulière. Associés à ces travaux, un échantillonnage des sols et un inventaire de bois sur pied et de régénération avant traitement ont été réalisés.

Les travaux de coupe progressive irrégulière effectués à l’automne 2010 ont permis de maintenir un maximum d’érables à sucre dans le peuplement tout en diminuant de moitié la proportion de hêtres. Les analyses de sol ont confirmé qu’il y avait une carence en calcium dans le secteur à l’étude. Malgré la faible quantité de hêtre sur pied dans la strate de bois mature, sa présence dans le sous-couvert, souvent aussi bien implantée que celle de l’érable à sucre, confirme la présence de la problématique et de son augmentation possible dans le temps.

Une méthode de vérification des travaux de martelage et de récolte est proposée pour effectuer les suivis de qualité. Dans l’ensemble, les résultats indiquent que les travaux de martelage et de récolte réalisés au lac des Lys ont respecté la prescription de coupe progressive irrégulière. Les formations de martelage et de récolte adaptée à la coupe progressive irrégulière, l’approche proactive des marteleurs et des vérificateurs et le suivi en temps réel des travaux sont identifiés comme étant des éléments clés dans la réussite de ce nouveau traitement sylvicole.

Ce projet permettra d’explorer diverses modalités de traitements pour assurer le contrôle de la présence du hêtre, l’augmentation de celle de l’érable à sucre et, le cas échéant, de celle du bouleau jaune. Le dispositif permettra d’explorer des solutions préventives en vérifiant les effets du chaulage, de la coupe progressive irrégulière et de la préparation de terrain à une échelle opérationnelle.

Le projet profite d’une collaboration des plus stimulantes entre deux équipes de recherche complémentaires, soit celle de l’équipe de recherche sur les écosystèmes et l’environnement de la direction de la recherche forestière (DRF) et celle de l’équipe de sylviculture et d’aménagement forestier durable du CERFO. Il s’agit également d’un complément au réseau de dispositifs des deux organismes et d’un exemple local d’intensification de la pratique sylvicole pour une chaîne de production de bois de haute valeur.

Résultats d’éclaircies commerciales dans l’érablière – Suivi après 8 ans. CERFO. Rapport 2005-10. 32 p. + 5 annexes.

De façon avant-gardiste, Produits forestiers Turpin (maintenant Lauzon Ressources Forestières) en collaboration avec le Centre collégial de transfert de technologie en foresterie (CERFO) installèrent en 1995 d’importants dispositifs expérimentaux visant à développer des scénarios sylvicoles performants pour la production de bois d’œuvre et mieux adaptés aux érablières de l’Outaouais dans le sous-domaine bioclimatique de l’érablière à bouleau jaune de l’ouest. Un de ces dispositifs, établi en 1995 sur le type écologique FE22, visait à comparer 2 méthodes de mise en application de l’éclaircie commerciale dans une érablière à feuillus tolérants de 70 ans et un témoin sans intervention. L’intervention traditionnelle d’assainissement (enlèvement prioritaire des arbres de faible vigueur) fut comparée à l’éclaircie sélective telle que définie par Schütz (1990) (identification des arbres d’avenir qui formeront le peuplement final et enlèvement des tiges gênantes au développement de leur cime). Le dispositif a été établi selon un plan en blocs complets aléatoires avec 3 répétitions (blocs).

Huit ans après coupes, l’accroissement radial des arbres d’avenir survivants a augmenté par rapport à la période précédente. L’ampleur de cet effet a été le même pour les deux types d’intervention pour toutes les classes de diamètre entre 12 et 46 cm, soit un gain de 0,45 mm/an par rapport aux parcelles témoins. Ce gain a été corroboré par d’autres observations dans la littérature. Néanmoins, davantage d’arbres d’avenir ont connu un fort gain d’accroissement suite à l’éclaircie sélective par rapport à la coupe d’assainissement.

L’accroissement net dans la coupe d’assainissement a été significativement supérieur (0,69 m²/ha/an) à celui de l’éclaircie sélective (0,04 m²/ha/an) et du témoin (0,23 m²/ha/an). Néanmoins, les taux d’accroissements en surface terrière des arbres d’avenir ont été semblables entre la coupe d’assainissement (0,19 m²/ha/an, 2,1 %), l’éclaircie sélective (0,11 m²/ha/an, 1,7 %) et le témoin (0,20 m²/ha/an, 1,6 %). Les différences d’accroissement net entre les traitements ont été attribuées à des différences de surface terrière et de vigueur résiduelles. En effet, après coupe d’assainissement, le peuplement était moins dense (17,7 m²/ha) et plus vigoureux (8,8 m²/ha) que dans la coupe d’éclaircie sélective (21,8 m²/ha et 7,3 m²/ha, respectivement) et l’accroissement a été significativement plus élevé.

Dans l’ensemble, les résultats, comparés à ceux de la littérature, suggèrent que dans des peuplements de feuillus durs (surtout des érablières à bouleau jaune) dont la vulnérabilité au chablis est faible (essences, position, épaisseur du dépôt), la maximisation de l’accroissement annuel net en surface terrière passe d’abord par :

-la diminution de la surface terrière pour atteindre un optimum entre 11 et 16 m²/ha;

-le maintien de la plus grande quantité possible de tiges vigoureuses (≥ 7,5 m²/ha);

-et la réduction des tiges susceptibles de mourir (faible vigueur ou susceptibilité aux perturbations naturelles ou auto-éclaircie dans une portion trop dense).

Finalement, il est recommandé d’effectuer le choix entre une éclaircie sélective, une éclaircie d’assainissement, ou une combinaison des deux, en fonction des objectifs de production :

− Modifier la composition du peuplement : éclaircie sélective ou d’assainissement;

− Augmenter le rendement total en récoltant la mortalité : coupe d’assainissement;

− Augmenter le rendement des arbres d’avenir : éclaircie sélective.