L’aménagement et la sylviculture des forêts feuillues et mixtes ont suscité de nombreux débats dans les dernières années. Parmi l’ensemble des problématiques soulevées, la définition de ce qui est apte au jardinage et de ce qui ne l’est pas préoccupe la majorité des forestiers qui oeuvrent dans les domaines écologiques de la zone tempérée. Cet aspect a d’ailleurs été documenté dans la phase 1 de ce projet.
D’autre part, plusieurs s’interrogent sur les options sylvicoles disponibles lorsque le jardinage par pied d’arbre ne s’applique pas. À cet égard, il importe d’identifier d’autres traitements sylvicoles qui, à l’instar du jardinage, permettent d’assurer une certaine pérennité du couvert, une amélioration de la qualité du bois sur pied, une régénération abondante et de qualité en espèces désirées, ainsi qu’une rentabilité minimale des activités. Le choix parmi ces traitements doit cependant s’inscrire dans le cadre d’une démarche objective, rigoureuse et structurée. Le processus de solution de problèmes apparaît tout indiqué pour réaliser cette démarche. De plus, il importe de se référer à une terminologie traditionnelle reconnue et efficace. L’innovation se situe particulièrement au niveau des modalités.
La révision des propositions récentes de traitements sylvicoles adaptés ou alternatifs démontre l’intérêt pour la recherche de solutions, cependant, peut remettre en cause le système actuel. Il demeure toujours le danger que l’obsession de la rentabilité à court terme, bien que cruciale, obnubile les préoccupations sylvicoles de régénération, de structure de peuplement et de constitution d’une valeur sur pied améliorée, de sorte qu’elle risque de perpétuer la problématique.
La solution réside probablement dans l’utilisation simultanée d’une certaine variété de traitements sylvicoles. Alors que certains fournissent de plus grandes quantités de bois à court terme (coupe d’amélioration, coupe à blanc par bande), d’autres fournissent des volumes plus modestes à court terme (éclaircie commerciale, jardinage par trouées), d’autres encore étalent la récolte sur quelques années (coupe progressive) et enfin d’autres la répartissent sur quelques dizaines d’années (coupe progressive irrégulière), voire sur la vie du peuplement (jardinage par pied d’arbres).
Le présent travail s’est penché sur l’analyse des problématiques et la recherche de solutions. Une série de recommandations concernant les options, le processus de sélection, la réflexion sur différents seuils économiques et d’accroissements a été proposée. Le système actuel s’est considérablement alourdi, des compromis sont nécessaires mais surtout un changement d’attitude face au travail d’ingénierie que constitue la conception d’une prescription. Enfin, une reconceptualisation du système de crédits sylvicoles devrait également être envisagée.