En 2009, dans le cadre du Programme de mise en valeur des ressources du milieu forestier, Bois d’œuvre Cedrico inc., en collaboration avec le CERFO et le ministère des Ressources naturelles et de la Faune, a élaboré un projet pilote visant à mettre en application, dans l’UAF 111-51, des pratiques sylvicoles adaptées dans le cadre de l’OPMV 4, soit le maintien en permanence d’une certaine quantité de forêts mûres et surannées. Dans un secteur de 88 ha, composé d’une sapinière à épinettes, 67,4 ha ont été traités en coupe progressive irrégulière en plein utilisant un procédé de bois tronçonné. La méthode de sélection des tiges était basée sur des espacements variables selon les espèces présentes et le diamètre des tiges. L’application de ce traitement a permis de respecter largement les critères indicateurs de l’OPMV 4. Il a permis la récolte de 84 m³/ha, de laisser approximativement 40 % de couvert forestier marchand après intervention, 28 tiges/ha de gros chicots, 14 tiges/ha d’arbres à valeur faunique et plus de 46 m³/ha de débris ligneux.
En 2011, un dispositif expérimental, composé de 5 blocs et 2 traitements (CPI et témoin), a été implanté. Il a été stratifié selon le groupement d’essences, l’âge et le traitement. Un réseau de 61 placettes permanentes a été établi pour étudier l’effet de la coupe progressive irrégulière sur la croissance du peuplement, l’évolution de la structure, la vulnérabilité face aux chablis suite à l’ouverture du couvert et l’évolution de la régénération. Les résultats ont démontré un volume de chablis non significativement différent entre la CPI et le témoin, avec 7,2 m³/ha dans la CPI et 3,7 m³/ha dans le témoin.
En 2014, le suivi de la régénération 5 ans après intervention a permis de documenter l’effet de la CPI et des sentiers de débardage sur la régénération. Les résultats ont démontré que la CPI avait permis d’augmenter significativement le coefficient de distribution et la densité de l’épinette par rapport au témoin. Les sentiers de débardage ont stimulé la régénération en épinettes comparativement aux stations situées à 5 et 10 m du sentier dans la CPI et aux stations témoins. Le sapin baumier a bénéficié lui aussi de la CPI, mais ce sont les stations non perturbées situées à 5 et 10 m qui ont présenté les coefficients de distribution et les densités les plus élevés. Dans tous les cas, les stations témoin sont celles qui présentent la distribution et la densité les plus faibles en essences résineuses. En fonction des résultats obtenus, il est possible d’envisager qu’une préparation de terrain aurait augmenté de façon significative la distribution et la densité de l’épinette dans le peuplement résiduel. Très peu présente sur le territoire, la compétition exercée par les feuillus est négligeable à ce stade-ci et aucun besoin de dégagement n’est nécessaire pour le moment. Les prochains suivis permettront de prévoir les travaux de la prochaine intervention, l’incidence du chablis, la croissance du peuplement et le développement de la régénération en essences désirées.