Pratiques sylvicoles adaptées OPMV 4. CERFO. Rapport 2008-06. 74 p. + 4 annexes.

Le MRNF prévoit, dès le prochain PGAF 2008-2013, la mise en application sur le terrain de pratiques sylvicoles adaptées, de manière à répondre en partie à l’objectif 4 des OPMV, soit le maintien en permanence d’une quantité de forêts mûres et surannées déterminée en fonction de l’écologie régionale. « Les pratiques sylvicoles adaptées » consistent à effectuer la récolte d’une partie du volume de bois en assurant le maintien de certaines caractéristiques des forêts mûres.

Le présent projet proposé par Bois d’œuvre CEDRICO inc. dans l’UAF 012-53 représente l’un des premiers projets pilotes de mise en application au Québec de pratiques sylvicoles adaptées sur 3 à 8 % des superficies planifiées dans le cadre du plan annuel d’intervention. Quatre diagnostics sylvicoles, inspirés par la démarche développée à l’Université Laval, ont été élaborés et une prescription issue de l’argumentation est proposée. Celle-ci met l’emphase sur l’allongement de la maturité d’éléments du peuplement à l’autécologie appropriée, la préservation et la mise en valeur de la régénération et la constitution d’un peuplement résiduel performant en terme de croissance, de couvert de protection et de survie. De plus, une préoccupation particulière a porté sur la facilitation des opérations de martelage et des opérations forestières.

Ce projet propose ainsi une « boîte à outils » comprenant plusieurs outils dont une liste de traitements et de modalités adaptés aux besoins de l’OPMV 4, une méthode de diagnostic sylvicole et une exploration du régime de la futaie irrégulière, souvent soulignée comme une sylviculture proche de la nature. La phase de réalisation est prévue pour 2008.

Méthode de diagnostic et prescription sylvicole en forêt boréale. CERFO. Rapport 2007-05. 73 p.

La prise de conscience de la diversité structurale des peuplements de la forêt boréale entraîne progressivement une volonté de la gérer par une diversification de la sylviculture, notamment par l’utilisation d’une rétention variable dans les procédés de régénération par coupes à blanc. Dans ce contexte, une méthode innovatrice et peu coûteuse a été proposée sur la Côte-Nord pour simplifier et améliorer le processus de prescription (Duval, 2005). À la suite d’une photo-interprétation fine, par un nombre accru de points d’observation et par des évaluations qualitatives de paramètres décisionnels, la prescription sylvicole est effectuée directement sur le terrain.

Le projet proposait de mesurer la fiabilité des résultats de la prise de données effectuée par différents observateurs sur la méthode développée et de poursuivre la diffusion de cette méthode par la formation d’observateurs et l’installation de 3 sites de formation dans trois régions différentes.

Les sites au Lac-St-Jean n’étant pas accessibles en hiver, et ceux au Saguenay n’ayant pas les caractéristiques recherchées, seul un site sur la Côte-Nord (Manic 5) a été retenu. Trentehuit personnes ont assisté à une formation théorique sur la méthode tandis que 27 observateurs provenant du Saguenay, du Lac-St-Jean et en majorité de la Côte-Nord ont réalisé la prise de données avec cette méthode.

Une relation raisonnable a été constatée entre l’obstruction visuelle et le nombre de gaules, entre l’obstruction visuelle et l’aptitude à la CPPTM et entre le nombre de gaules et l’aptitude à la CPPTM. De plus, le niveau d’accord observé entre les observateurs est raisonnable pour les critères d’obstruction visuelle, du nombre de PTM (petites tiges marchandes) et du nombre de gaules ainsi que pour l’aptitude à la CPPTM.

Selon les différents critères obligatoires observés, les observateurs ont eu la même appréciation (1 seule classe) dans seulement 0 à 20 % des points d’observation et une appréciation similaire, i.e. deux classes adjacentes, dans 55 à 75 % des points d’observation. Cependant plus de 70 % des observations dont l’appréciation est similaire tendent vers une seule classe.

À la lumière des résultats obtenus, il est possible de conclure que la méthode par points d’observation est fiable pour prescrire adéquatement un traitement de CPPTM mais nécessite certains ajustements afin d’augmenter le niveau de convergence des résultats obtenus. Une méthodologie d’évaluation qualitative des gaules et des PTM doit être élaborée et les seuils d’aptitude à la CPPTM doivent être mieux définis. Il est recommandé d’ajouter le critère du % de cime des PTM comme critère obligatoire et la faisabilité opérationnelle comme critère optionnel. De plus, l’élaboration d’un guide terrain permettra de former adéquatement les utilisateurs de cette méthode.

Analyse et développement d’une méthode de diagnostic et prescription sylvicole relative à la rétention variable en forêt boréale. CERFO. Rapport 2006-03. 80 p.

La prise de conscience de la diversité structurale des peuplements de la forêt boréale entraîne progressivement une volonté de la gérer par une diversification de la sylviculture, notamment par l’utilisation de rétention variable dans les procédés de régénération par coupes à blanc. Dans ce contexte, une méthode innovatrice et peu coûteuse a été proposée sur la Côte-Nord pour simplifier et améliorer le processus de prescription (Duval, 2005). À la suite d’une photointerprétation fine et par un nombre accru de points d’observation, la prescription sylvicole est effectuée directement sur le terrain, sans installation de placettes et par des estimations oculaires des paramètres décisionnels.

Le projet proposait de valider et de rendre opérationnelle la méthode de prescription sylvicole développée par Duval (2005). Six critères (ou filtres) sont utilisés dans la grille décisionnelle actuelle soit : la trouée, l’obstruction latérale, le type de peuplement, la structure, la présence de chicots sur pied ainsi que la présence de débris ligneux.

La plupart des critères sont documentés dans la littérature. La phase terrain du projet a permis de constater l’efficacité de plusieurs de ces critères pour discriminer particulièrement les cas les plus évidents d’admissibilité ou non de la CPPTM. Toutefois, les deux derniers critères pourraient être éliminés ou être retenus avec certains ajustements seulement si l’identification de vieilles forêts est visée.

Pour une meilleure performance de la grille, certains critères supplémentaires devraient être ajoutés. Il est proposé d’aborder la gestion du risque de chablis, la faisabilité opérationnelle (volume minimal à prélever, capacité à maintenir l’espacement des sentiers et une évaluation oculaire du nombre de gaule et des petites tiges marchandes (pour discriminer les nouveaux traitements avec divers degrés de rétention). Enfin certains paramètres des critères actuels devraient être redéfinis. On retrouvera notamment l’utilisation de la structure verticale pour l’identification de la structure générale. Une nouvelle grille décisionnelle est également proposée : elle indique les paramètres obligatoires pour qu’une CPPTM puisse s’appliquer et identifie aussi des paramètres indicateurs de la difficulté d’utiliser ce traitement.

À la lumière des résultats obtenus, il est possible de conclure que la méthode par point d’observation est aussi valable que les méthodes conventionnelles (inventaires) pour prescrire adéquatement un traitement de rétention variable. Du point de vue économique, elle est, sans équivoque, moins coûteuse que les méthodes conventionnelles (inventaires). De plus, elle ouvre la porte à un travail de prescription plus près des conditions terrains et plus souple devant la diversité rencontrée. L’établissement d’un dispositif permettant la calibration des observateurs est proposé en vue d’une certification des habiletés. Les seuils utilisés dans la présente étude demeurent à valider dans d’autres conditions.