En 2003, de vant l’inquiétude grandissante des Québécois envers la gestion de la forêt, le gouvernement du Québec a m is sur pied la Commission d’étude sur la gestion de la forêt publique. En réponse aux recommandations de la Commission, le gouvernement a mis de l’avant en 2010, l a Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier. Cette dernière propose des changements importants, notamment la mise en œuvre de l’aménagement écosystémique des forêts et une gestion régionalisée des ressources.
Le principe de base de l’aménagement écosystémique consiste à préserver une diversité d’écosystèmes et d’espèces, selon le principe du filtre brut (Hunter et al., 1988), en considérant la variabilité des attributs des forêts naturelles (Landres et al., 1999) et de leur maintien à l’intérieur des forêts aménagées. Ce modèle d’aménagement serait le meilleur moyen de maintenir des écosystèmes sains et résilients et les multiples fonctions du milieu naturel (Gouvernement du Québec, 2011).Pour parvenir à faire un aménagement dit écosystémique, les aménagistes doivent diminuer l’écart entre les paysages naturels historiques et ceux aménagés actuellement. Pour ce faire, on doit procéder à une analyse de la variabilité naturelle de certains attributs clés de la forêt qui était présente avant la période de perturbations anthropiques majeures.
Afin de favoriser une approche régionalisée de la gestion des ressources, les commissions régionales sur les ressources naturelles et le territoire (CRRNT) ont été créées. Ces commissions ont le mandat de réaliser, en concertation avec les acteurs du milieu, des plans régionaux de développement intégré des ressources et du territoire (PRDIRT) du domaine de l’État. Ces PRDIRT orienteront les stratégies d’aménagement des forêts publiques québécoises à partir de 2013, en prenant en compte les principaux enjeux écologiques préalablement identifiés. Ces plans doivent définir les enjeux écologiques de leur région et, pour ce f aire, des portraits de forêts préindustrielles doivent être préparés. L’élaboration de ces portraits vise à d ocumenter les principaux enjeux écologiques observés à l’échelle du territoire québécois, soit :
– La diminution des proportions de forêts mûres et vieilles;
– La raréfaction de certaines formes de bois mort;
– La simplification des structures internes des peuplements;
– La modification de la composition végétale des forêts;
– La modification de l’organisation spatiale des forêts;
– La présence des espèces fauniques et floristiques sensibles à l’aménagement forestier.