Régénération naturelle dans des coupes partielles et coupes de régénération après scarifiage par décapage par placeaux

Notre chercheur en aménagement durable des forêts, Vincent Gauthray-Guyénet, a collaboré à la rédaction du rapport du Collectif régional de développement du Bas-Saint-Laurent : Régénération naturelle dans des coupes partielles et coupes de régénération après scarifiage par décapage par placeaux.

Cette méthode favoriserait la régénération d’essences commerciales telles que le bouleau jaune, le thuya occidental et les épinettes à la suite de coupes partielles ou de coupes avec réserve de semenciers.

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Résumé

Meilleures pratiques à adopter pour récolter de grands arbres matures

Des experts du CERFO se sont penchés sur les meilleures pratiques à adopter pour récolter de grands arbres matures en peuplements mixtes sans nuire à la cohorte qui leur succède.

Ils partagent leurs conclusions dans le dernier numéro du magazine d’information sur le milieu forestier et ses ressources, le Progrès Forestier, publié par l’Association forestière du sud du Québec quatre fois par année partout au Québec.

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Régénération de chêne rouge dans une érablière de sommet. Suivi après 8 ans de la régénération après ensemencement, plantation et préparation de terrain (UAF 64-52, secteur Brazeau). Rapport 2018-10. 52 p.

En 2009, dans le cadre du programme de mise en valeur des ressources du milieu forestier, le CERFO, en collaboration avec Lauzon Planchers de bois exclusifs, Mc Forêt et la Coopérative forestière des Hautes-Laurentides, a élaboré un projet visant à favoriser la régénération du chêne rouge dans une érablière de sommet, poursuivant le but d’effectuer une conversion de peuplement. Différentes modalités de remise en production ont été étudiées à l’intérieur de deux dispositifs expérimentaux distincts en plan aléatoire complet. Ils comportent 44 unités expérimentales, dont 32 appartiennent au procédé de régénération par coupes progressives irrégulières et 12 au procédé de régénération par coupes jardinatoires. Dans les deux cas, deux méthodes de préparation de terrain ont été étudiées et comparées à des stations témoins. Pour le procédé de régénération par coupes progressives, deux origines de semis (glands et plants) ont été étudiées et comparées entre elles avec des stations témoins.

À l’automne 2017, grâce au soutien financier du MFFP-Outaouais, un suivi de la régénération après 8 ans a été effectué. L’objectif est de vérifier l’évolution de la cohorte de chêne rouge installée en 2010, selon les différentes modalités de préparation de terrain (débroussaillage et scarifiage) et les deux types de régénération artificielle.

Après 8 ans, la régénération en chêne rouge des traitements ayant été débroussaillés puis plantés, tout comme ceux qui ont été débroussaillés et ensemencés (avec glands prégermés), est significativement différente de celle des autres traitements, mais ne se distingue pas entre elles (respectivement 55% et 41% de distribution ainsi que 824 et 1103 tiges/ha). Bien que cela représente un certain succès, une perte avait été notée dès le début par le fait que les derniers sacs aient surchauffé. D’autre part, les résultats démontrent une chute importante des deux paramètres pendant les 8 ans. Fait à noter, pour l’ensemble du dispositif de CPI, seulement 4% des 1111 plus belles tiges bien distribuées à l’hectare sont libres de croître et le chêne rouge présente une hauteur de 1,5 à 2 fois inférieure à ses compétiteurs. Une action urgente doit être entreprise pour libérer les plants et augmenter leur proportion dans le futur peuplement.

Les réponses qu’apportent ces suivis d’installation du chêne rouge dans un procédé de régénération par coupes progressives fournissent un exemple local pour la justification d’une stratégie de conversion de peuplement permettant, entres autres, de diminuer la présence du hêtre et des autres espèces non désirées tel que recommandé dans l’avis scientifique de la Direction de la recherche forestière du MFFP (DRF, 2017). Les résultats démontrent également les enjeux qui y sont inhérents, comme la nécessité d’adopter un dégagement hâtif à l’européenne entre 4 et 7 ans, et éventuellement de procédé à une coupe secondaire ou une coupe finale. Cette décision devrait se prendre sur la base du volume résiduel sur pied, de l’intérêt ou non de laisser des legs, la capacité ou non de procéder à une coupe finale plus tard et la capacité du peuplement résiduel à être maintenu.

Dispositif du Lascar – Suivi après 5 ans de la régénération en pin blanc. Rapport 2018-09. 48 p. + 1 annexe.

Dans la région de l’Outaouais, comme dans d’autres régions au Québec, la régénération du PIB s’avère difficile, en lien avec la disparition des feux de forêt et les difficultés de reboisement du pin blanc dû à la présence de la rouille vésiculeuse. Or, la région a entrepris un virage dans sa nouvelle stratégie régionale de production de bois, également pour des fins de restauration de la biodiversité. Selon un récent projet (Lessard et al., 2018), l’un des principaux axes de la stratégie d’aménagement pour l’augmentation de la résistance des forêts aux changements climatiques devrait être l’instauration d’une succession assistée du pin blanc.

Dans ce contexte à la fois de raréfaction, de baisses de possibilités du pin blanc et de difficultés sylvicoles à le régénérer, un projet de recherche a été initié en 2004 en Outaouais, près de Fort-Coulonge (Secteur Alexandre). Le présent projet réalisé dans le secteur Lascar près de Maniwaki en 2009 vise la poursuite du développement d’une stratégie alternative permettant de pallier la problématique de régénération du pin blanc. Dans un peuplement de 100 ans dominé par le pin blanc et évoluant actuellement vers des essences tolérantes de faible valeur (sous-couvert), un dispositif expérimental compare trois traitements sylvicoles soit : la coupe progressive uniforme (CPU), l’éclaircie commerciale de feuillus et de pins (ECF) et l’éclaircie commerciale de feuillus et de pins modifiée (ECFm).

Inspirée des travaux réalisés en Ontario, la CPU maintient un couvert d’espèces dominantes bien espacées avec l’intention de créer une abondante régénération de pin blanc sur toute la superficie. L’ECF, traitement habituellement prescrit au Québec pour ce type de situation, a pour objectif d’accélérer la croissance du diamètre des arbres résiduels; elle peut avoir comme effet accessoire d’installer la régénération en essences désirées. Enfin, l’ECFm découle d’une mauvaise transmission des consignes qui a fait en sorte de conserver uniquement les tiges martelées positivement, bien espacées. Ainsi transformée, cette intervention peut, en principe, être assimilée à un procédé de régénération par coupes progressives, mais avec un couvert résiduel un peu plus élevé et des tiges d’avenir mieux espacées.

Un suivi de la régénération réalisé 5 ans après la coupe (2014) permet de tirer certaines conclusions. L’éclaircie commerciale feuillue modifiée (ECFm), qui est en réalité devenue une variante des coupes progressives, est ressortie comme le traitement le plus performant parmi les trois comparés, contrairement aux hypothèses qui favorisaient initialement la CPU. Il faut se rappeler qu’il n’a pas été possible pour le MRNF de scarifier le sol dans le chantier, à cause de contraintes logistiques et financières, et ce malgré les nombreuses recommandations à cet égard dans la littérature: ceci expliquerait en partie les faibles distributions et densités de régénération tout de même obtenues dans la CPU.

En se rappelant qu’il s’agit d’un seul dispositif, on en retire les enseignements suivants ; la coupe doit être assez forte pour favoriser la lumière au sol (en n’oubliant pas l’obstruction des perches et du petit bois); des modalités d’espacement en mètre entre les tiges du peuplement résiduel permettent un meilleur contrôle de la distribution du couvert semencier protecteur; le scarifiage fait partie des conditions de réussites, lorsqu’il est synchronisé avec une bonne année semencières. Il est important également de faire un suivi phytosanitaire. Le projet démontre également la possibilité, moyennant les modifications proposées, d’établir une futaie biétagée dont la maturité technique (pour l’étage supérieur) est prévue à 150 ans. Un cas d’éclaircie commerciale a également été installé et les suivis de croissance par arbre et à l’hectare permettront de documenter ce scénario équienne à structure régulière comparativement aux autres.

Des recommandations ont été proposées pour augmenter la performance du scénario actuel et la poursuite des recherches : elles concernent un dégagement à l’européenne à réaliser le plus tôt possible. Il y aurait aussi des interactions entre la présence de scarifiage, la densité des semenciers de pin blanc, la densité de couvert et le milieu (combinaison texture/épaisseur/drainage), mais elles demeurent à valider, puisque le dispositif n’a pas permis de les documenter avec précision à ce stade-ci. Finalement, l’axe d’aménagement de succession assistée pour le pin blanc doit maintenant être déployé.

Effets de différentes modalités de CPI sur l’installation et la survie du thuya en peuplement mixte – Installation du dispositif et suivi après intervention. (CERFO). Rapport 2016-08. 133 pages + 11 annexes.

Ce rapport présente les résultats d’implantation d’un dispositif expérimental visant à tester l’effet de différentes modalités de coupes progressives irrégulières (CPI) sur l’installation et la survie de la régénération du thuya dans des peuplements mixtes. Ce projet représente, en effet, l’opportunité d’appliquer sur le terrain, pour l’une des premières fois si ce n’est pas la première, plusieurs des recommandations formulées dans le nouveau Guide sur la sylviculture du thuya.

L’analyse fine d’images aériennes jumelée à des visites sur le terrain a permis d’identifier 3 secteurs intéressants dans la région de Chaudière-Appalaches, constitués de peuplements mixtes avec présence de tiges de thuya marchandes. Un total de 97 tiges de thuya ont été identifiées et localisées. Ces tiges de thuya constituent le centre des micropeuplements de 15 m de rayon, qui représentent les unités expérimentales de référence du dispositif expérimental. Cette approche par micropeuplement a été retenue suite aux recommandations formulées dans le Guide sur la sylviculture du thuya. Des modalités de récolte ont ensuite été appliquées à petite échelle dans chaque micropeuplement, en vue de favoriser l’installation de nouveaux semis.

Elles consistent à toujours conserver un thuya semencier (qui constitue le centre du micropeuplement) et à ouvrir partiellement le couvert autour du thuya de référence, en abaissant le pourcentage de couvert résiduel à une valeur approximative de 50 %, selon les règles d’espacement des tiges résiduelles par l’application d’un martelage positif. Des modalités de préparation de terrain ont aussi été appliquées à l’échelle des micropeuplements, en vue de perturber le sol et de créer un lit de germination favorable à la germination des semences de thuya. Des modalités de lutte contre le broutage ont finalement été testées, en déposant sur le parterre de coupe préparé des têtes de houppiers, qui créeront une obstruction aux cervidés pendant la période d’installation des nouveaux semis. Le dispositif expérimental comprend en tout 4 traitements différents :

1. CPIstandard (traitement planifié par le MFFP, soit CPEIR – coupe progressive d’ensemencement irrégulière ou CJ-coupe de jardinage) ;

2. Approche par micropeuplement (CPImp) sans préparation de terrain ;

3. CPImp avec préparation de terrain ;

4. CPImp avec préparation de terrain et avec houppiers déposés au sol. Chaque traitement comprend entre 21 et 28 micropeuplements distribués dans 3 secteurs. Un martelage positif et négatif a été fait dans chaque micropeuplement afin de s’assurer de l’application stricte des modalités de récolte souhaitées.

Les 97 micropeuplements ont fait l’objet d’un inventaire du bois sur pied et de la régénération après intervention et préparation terrain. Cet inventaire a permis de dresser le portrait moyen des 4 traitements dans chaque secteur. Les analyses ont été réalisées sur 92 micropeuplements.

Des modalités de récolte (ouverture partielle du couvert à partir d’espacement des tiges (CPImp)) ont été appliquées à petite échelle dans chaque micropeuplement, en vue de favoriser la croissance des tiges résiduelles et l’installation de nouveaux semis. L’analyse des résultats a montré que les modalités de martelage ont permis de maintenir des semenciers de THO tout en récoltant un peu plus de thuya que dans le traitement standard. L’application de ces modalités de martelage a également permis de conserver un couvert protecteur d’environ 50 %, sauf pour les micropeuplements composés de petites tiges (10-22 cm) pour lesquels l’espacement moyen des tiges était trop grand et devra être adapté dans le futur. Des modalités de préparation de terrain ont aussi été appliquées dans les micropeuplements, afin de perturber le sol et de créer ainsi un lit de germination favorable à la germination des semences de thuya. Des modalités de lutte contre le broutage ont également été testées, en déposant sur le parterre de coupe préparé des têtes de houppiers, qui créeront une obstruction aux cervidés pendant la période d’installation des nouveaux semis. Les résultats ont démontré que les différentes préparations terrain ont effectivement permis de créer différentes conditions de microsites en plus de diminuer les essences compétitrices. L’application de ces modalités de préparation terrain directement lors des opérations de récoltes permettrait des économies, mais demanderait d’utiliser d’autres méthodes d’exploitation et devrait être réalisée à la fin de l’été pour être coordonnée avec la pluie de semences.

Cette étude a démontré qu’il était faisable opérationnellement d’introduire, dans le cadre des opérations couramment planifiées, des modalités particulières réalisées à petite échelle, pour favoriser la présence du thuya après la récolte dans les peuplements mixtes. Le réseau de placettes permanentes qui a été installé à l’automne 2015 servira à suivre dans le temps l’évolution du couvert résiduel ainsi que l’installation et la survie de la régénération en thuya et en autres essences longévives.

Exploration de différentes intensités de couvert résiduel dans la coupe progressive irrégulière sur station à fort potentiel pour l’érable à sucre et les feuillus nobles. CERFO. Rapport 2016-01. 27 pages + annexes.

La région administrative de l’Outaouais supporte la plus importante production de bois de feuillus durs du territoire québécois, soit 33 % des volumes disponibles en bois de feuillus durs. Parmi ces forêts, on retrouve la majorité des forêts feuillues ayant une composante de feuillus nobles tels que le chêne rouge, le bouleau jaune, le frêne et le tilleul. Les interventions habituellement pratiquées dans ce type de peuplement appartiennent au régime de la futaie jardinée. Or, nouvellement dans le guide sylvicole, la coupe progressive irrégulière offre une alternative intéressante au jardinage pour régénérer les essences nobles. En effet, les espèces nobles ont une écologie différente de la matrice d’érable dans laquelle ils se retrouvent. Ainsi, contrairement à l’érable, elles sont semi-tolérantes à l’ombre, d’où la nécessité de créer des ouvertures pour les régénérer et elles nécessitent souvent un lit de germination propice. Enfin, le mode de reproduction peut différer selon les espèces, par exemple, végétatif par le tilleul (on coupe l’arbre mère pour régénérer) et sexué pour le chêne, le bouleau jaune ou le frêne (le semencier doit rester sur pied pour ensemencer).

De plus, les investissements de l’État sont très élevés pour le jardinage, la récolte est souvent peu rentable pour l’industrie et le potentiel d’approvisionnement en bois d’œuvre faible. Dans ce contexte, le BFEC et les responsables des guides sylvicoles prônent plutôt pour une réduction des superficies destinées à ce régime et la coupe progressive devient une alternative intéressante.

Toutefois, peu d’études ont été réalisées dans des coupes progressives irrégulières pour définir le couvert optimum qui permettrait de maximiser les forces de production et d’assurer un renouvellement constant des diverses cohortes. La clé du succès réside dans la gestion du couvert favorisant la croissance et l’installation tout en contrôlant la compétition et les essences non désirées.

Considérant les enjeux régionaux de la diminution des feuillus nobles et d’érable à sucre de qualité, les pratiques sylvicoles sur stations forestières à potentiel élevé doivent être bonifiées.

Dans un premier temps, le projet permettra de proposer des recommandations concrètes sur la manière de restaurer une régénération des essences nobles. Dans un deuxième temps, le suivi de ce dispositif de comparaison permettra de quantifier les effets réels du traitement et de les comparer avec d’autres intensités de couvert résiduel utilisées dans les mêmes peuplements.

Ce projet permettra d’apporter une mesure concrète entre l’espacement des tiges et le couvert afin de bonifier les règles de martelage émises pour la gestion du couvert dans les coupes progressives irrégulières dans l’objectif de favoriser la croissance, l’installation d’essences nobles et la production de bois de grande valeur.

Portrait de l’évolution de peuplements issus de coupe progressive d’ensemencement sur 20 ans – deuxième année. Rapport 2015-15. 78 pages + 4 annexes.

Depuis le début des années 1990, plusieurs coupes de jardinage (CJ), coupes progressives d’ensemencement (CPE) et coupes d’amélioration (CA) ont été réalisées dans des peuplements à dominance feuillue ou mélangée dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue, plus particulièrement dans les UAF 081-51 et 081-52. Cependant, des inquiétudes subsistent quant à la conduite des peuplements résiduels issus de ces coupes, en particulier au niveau de la régénération en essences désirées, telles que le bouleau jaune et l’épinette blanche, et de la croissance des tiges résiduelles. Pour installer cette régénération, certaines conditions sont plus favorables, telle que la perturbation des sols et le maintien d’un couvert partiel et son ouverture dès que la régénération atteint une hauteur suffisante. En effet, pour ces types de coupes, aucun suivi de régénération n’a été réalisé. Pour ce qui est des CPE, un suivi de la régénération est réalisé seulement lorsqu’il est prévu de faire la coupe finale, ce qui peut être plusieurs années après la coupe d’ensemencement. Ainsi le succès de l’installation et de survie de la régénération est peu connu et un peuplement prévu en coupe finale peut être très mal régénéré en essences désirées. De plus, il importe de considérer les enjeux écologiques dans les traitements envisagés afin que les actions entreprises permettent une réduction de l’écart entre la forêt actuelle et la forêt jugée naturelle. Les objectifs du projet sont donc de réaliser un portrait des coupes partielles (régénération, bois sur pied et attributs de biodiversité) des 25 dernières années puis d’émettre des recommandations sylvicoles. Pour la première année du projet, des constats cartographiques des UAF 081-51 et 081-52 ont été réalisés quant aux types de coupes partielles réalisés, aux groupes de production et aux potentiels forestiers. Pour la 2e année un inventaire terrain a été réalisé pour répertorier certains cas. Ainsi, le rapport présente le bilan de suivi de plusieurs peuplements issus de CPE dans un gradient temporel de 5 à 25 ans après intervention de type CPE. Les résultats indiquent qu’il y a une grande variabilité dans la régénération établie et que cette dernière diminue avec le temps et n’est pas nécessairement recrutée dans l’étage supérieur. Cette diminution pourrait être attribuée à la fermeture du couvert et à la compétition. Un scarifiage des superficies aurait sans doute augmenté les proportions d’essences désirées dans la régénération. Au niveau du bois mort, les différentes CPE ont permis de conserver des chicots et des débris ligneux, et les modalités de rétention actuellement utilisées dans la région devraient permettre le maintien de ces attributs.

Plusieurs recommandations sont émises dans le rapport. Parmi celles-ci, notons la nécessité de réaliser des coupes finales là où la régénération désirée est bien installée. Des dispositifs opérationnels de coupe finale testant différentes modalités permettront de déterminer les meilleures pratiques pour protéger la régénération en étant économiquement intéressant.

Centre d’enseignement et de recherche en foresterie de Sainte-Foy inc. (CERFO).

Effets de différentes modalités de CPI sur l’installation et la survie de thuya en peuplement mixte – Rapport d’étape

Ce rapport d’étape dresse l’état d’avancement des travaux d’implantation d’un dispositif expérimental visant à tester l’effet de différentes modalités de CPI sur l’installation et la survie de la régénération du thuya dans des peuplements mixtes. Ce projet représente en effet l’opportunité d’appliquer sur le terrain, pour l’une des premières fois si ce n’est la première, plusieurs des recommandations formulées dans le nouveau Guide sur la sylviculture du thuya.

L’analyse fine d’images aériennes jumelée à des visites sur le terrain ont permis d’identifier 3 secteurs intéressants dans la région de Chaudière-Appalaches, constitués de peuplements mixtes avec présence de tiges de thuya marchandes. Un total de 97 tiges de thuya a été identifié et localisé. Ces tiges de thuya constituent le centre des micropeuplements de 15 m de rayon, qui représentent les unités expérimentales de référence du dispositif expérimental. Cette approche par micropeuplement a été retenue suite aux recommandations formulées dans le Guide sur la sylviculture du thuya. Des modalités de récolte ont ensuite été appliquées à petite échelle dans chaque micropeuplement, en vue de favoriser l’installation de nouveaux semis.

Elles consistent à toujours conserver un thuya semencier (qui constitue le centre du micropeuplement) et à ouvrir partiellement le couvert autour du thuya de référence, en abaissant le pourcentage de couvert résiduel à une valeur approximative de 50 %, selon les règles d’espacement des tiges résiduelles fournies. Des modalités de préparation de terrain ont aussi été appliquées à l’échelle des micropeuplements, en vue de perturber le sol et de créer un lit de germination favorable à la germination des semences de thuya. Des modalités de lutte contre le broutage ont finalement été testées, en laissant sur le parterre de coupe des têtes de houppiers, qui créeront une obstruction aux cervidés pendant la période d’installation des nouveaux semis. Le dispositif expérimental comprend en tout 4 traitements différents : (1) Témoin (traitement planifié par le MFFP, soit CPEIR –coupe progressive d’ensemencement irrégulière ou CJ-coupe de jardinage), (2) Approche par micropeuplement, sans préparation de terrain et sans houppiers, (3) Approche par micropeuplement, avec préparation de terrain et sans houppiers, (4) Approche par micropeuplement, avec préparation de terrain et avec houppiers laissés au sol. Chaque traitement comprend entre 21 et 28 micropeuplements. Un martelage positif et négatif a été fait dans chaque micropeuplement afin de s’assurer de l’application stricte des modalités de récolte souhaitées.

Durant l’automne 2014, les 97 micropeuplements ont fait l’objet d’un inventaire du bois sur pied et de la régénération. Cet inventaire a permis de dresser le portrait moyen des 4 traitements avant intervention dans chaque secteur. Cette étude représente donc l’occasion d’évaluer la faisabilité opérationnelle d’introduire, dans le cadre des opérations couramment planifiées, des modalités particulières réalisées à petite échelle, pour favoriser la présence du thuya après la récolte dans les peuplements mixtes.

Les prochaines étapes consisteront à réaliser les opérations de récolte et de préparation de terrain (printemps-été 2015). Le réseau de placettes permanentes sera complété à l’automne 2015, afin de suivre dans le temps l’évolution du couvert résiduel ainsi que l’installation et la survie de la régénération du thuya et des autres essences longévives.

Développement de la sylviculture du bouleau jaune en futaie irrégulière – 3e année. CERFO. Rapport 2015-02.

En 2010, un projet sur la bonification de la stratégie d’aménagement forestier de la Station forestière de Duchesnay a été réalisé par le CERFO. Ce projet proposait des pistes de solution pour améliorer à court et long termes la possibilité forestière du territoire, dont celle du bouleau jaune. Une des pistes de solution qui avait été fournie est l’exploration de différentes coupes progressives irrégulières. Le régime de la futaie irrégulière a le potentiel de contribuer à incorporer davantage toute la complexité et l’irrégularité des forêts naturelles irrégulières tout en favorisant des essences forestières semi-tolérantes. La coupe progressive irrégulière (CPI) permettrait à la fois l’établissement de la régénération et son éducation tout en contrôlant la compétition dans les peuplements de structure irrégulière.

L’objectif du projet est de comparer différentes variantes de coupe progressive irrégulière, notamment pour identifier les effets sur la composition de la régénération, la production forestière, la biodiversité et la faisabilité à une échelle opérationnelle. Pour ce faire, trois variantes de coupe progressive irrégulière ont été réalisées à Duchesnay, soit la CPI par micro-peuplements (CPImp), la CPI à trouées agrandies (CPIt) la CPI à couvert permanent (CPIcp).

Lors de la première année du projet, un dispositif comprenant 4 blocs séparés en trois traitements de CPI, soit la CPImp, la CPIcp et la CPIt ainsi qu’un témoin et 1 bloc avec la CPImp ont été établis. Le martelage dans la CPImp visait à maintenir un couvert se situant entre 55 et 65 % en fonction des caractéristiques du peuplement rencontrées lors du martelage, soit des cas d’installation, de croissance et de libération de la régénération. Le martelage négatif de la CPIcp visait à établir des trouées sur un maximum de 20 % de la superficie, pour installer la régénération là où le peuplement était de mauvaise qualité et de réaliser une récolte de type amélioration entre les trouées. Pour la CPIt, le martelage positif visait à identifier les tiges au pourtour des trouées pour former entre 10 et 12 % de trouées variant de 200 à 400 m2. Les opérations de récolte ont eu lieu à l’automne 2011. Dans les différents blocs de coupe, des traitements de préparation terrain ont été réalisés (scarifiage, débroussaillage, et débroussaillage et scarifiage ensemble) à l’automne 2011 et à l’automne 2012. Lors de la deuxième année, les travaux de récolte réalisés ont été évalués et un des dispositifs de suivi du bois sur pied et de suivi de la régénération, incluant un essai sur le drageonnement du hêtre, a été installé dans le secteur sud. Lors de la troisième année, des dispositifs de suivi du bois sur pied et de régénération ont été installés dans le secteur nord. De plus, un suivi du bois mort a été réalisé.

Les résultats d’installation du dispositif du secteur nord, le 2e suivi des drageons de HEG et le suivi du bois mort sont présentés dans ce rapport ainsi que des recommandations quant aux modalités des différentes CPI et des suivis à réaliser.

Pour le suivi du bois sur pied, des placettes ont été mesurées après coupe et des placettes permanentes avec des arbres étude ont été installées. Pour suivre l’installation de la régénération et le couvert forestier résiduel, des virées semi-permanentes ont été installées. De plus, considérant la problématique d’envahissement du HEG à Duchesnay, un essai a été réalisé pour tester l’effet de différentes hauteurs de coupe de HEG sur le drageonnement et les rejets de souche. Le bois mort, soit les chicots et les débris ligneux, a été mesuré le long de virées continues.

Le suivi réalisé après intervention a permis de démontrer que la CPImp et la CPIcp étaient facilement réalisables de façon opérationnelle (déplacement de la machinerie, conformité des travaux, volume récolté), alors que pour la CPIt, le niveau de récolte des tiges non martelées en bordure de sentiers et trouées était faible. Au niveau des couverts résiduels, les modalités de martelage de la CPImp, dont les espacements visés entre les tiges permettaient d’atteindre le couvert résiduel cible seulement si une préparation terrain était réalisée, indiquent la nécessité de retirer le sous-couvert non désiré pour atteindre des conditions lumineuses adéquates au niveau du sol pour l’installation et la survie du BOJ. Cette notion d’espacement permet de dégager davantage les tiges d’avenir et potentiellement d’accroître davantage la production de bois d’œuvre dans la CPImp que dans la CPIt et la CPIcp. L’analyse de la régénération a démontré un succès d’installation élevé du BOJ (>80 % de coefficient de distribution) dans tous les traitements lorsque le sol est perturbé dans le secteur sud, mais plus faible dans le secteur nord. Des suivis à moyen et long termes permettront d’évaluer la croissance du bois sur pied et la survie de la régénération.

L’exploration de nouveaux traitements et de nouvelles modalités générera de nouvelles options qui pourront servir tant à l’échelle de la Station forestière de Duchesnay qu’à l’échelle régionale et même provinciale par le biais de recommandations pour la réalisation des différentes coupes progressives irrégulières proposées dans le Guide sylvicole provincial.

Scénarios d’évolution de la composition des peuplements après feu sur un horizon de 15-20 ans dans le domaine bioclimatique de la sapinière à bouleau blanc – Deuxième année. CERFO. Rapport 2014-10. 99 p. + 3 annexes

Durant l’été 2010, la Mauricie a été frappée par des feux majeurs qui ont couvert 105 000 ha. Suite à ces événements, de nombreuses questions importantes, ayant des implications directes en aménagement et sylviculture, se posent. Cette étude porte sur deux d’entre elles, à savoir : (1) quels seront les retours de strates (composition et densité) immédiatement après feu et (2) comment évoluera la composition de la végétation quelques décennies après la perturbation. Un modèle de prédiction de la régénération forestière 5 ans après feu a été développé en 2012 par le CERFO, pour le sous-domaine de la sapinière à bouleau blanc de l’ouest, à partir d’une analyse réalisée sur le feu de Parent de 1995. Suite à ce projet, il a été proposé de documenter l’évolution de la composition des peuplements sur un horizon de 15-20 ans après feu, dans l’optique de prévenir les problèmes pouvant résulter de modifications importantes de la composition forestière, autant sur les plans de la biodiversité que de l’approvisionnement ligneux. Le présent projet, réalisé sur 2 ans, couvre deux principaux objectifs : (1) élaborer des scénarios d’évolution de la composition des peuplements sur un horizon de 15-20 ans après feu, applicables au sousdomaine bioclimatique de la sapinière à bouleau blanc de l’ouest et (2) appliquer les scénarios produits aux feux ayant brûlé en 2010 en Mauricie, dans la sapinière à bouleau blanc de l’ouest.

Les scénarios d’évolution du couvert 15-20 ans après feu reposent sur le portrait de la végétation 17 ans après feu, produit à partir d’une classification semi-dirigée d’une mosaïque d’images RapidEye prises 17 ans après feu sur le territoire du feu de Parent. La classification finale proposée comprend huit classes de végétation. Les classes ont été déterminées suite à des analyses statistiques réalisées sur des données d’inventaire terrain et des analyses des signatures spectrales des zones d’entraînement. Pour chaque classe de végétation, une densité de cime couverte par chaque essence commerciale est proposée. L’évaluation de cette classification est satisfaisante, avec un indice de Kappa de 0,82 et une précision globale de 85 %. Le résultat de cette classification a ensuite été appliqué à l’échelle des 11 strates créées pour le portrait de la régénération 5 ans après feu (strates obtenues suite à la combinaison d’un type écologique et d’une classe d’intensité du feu). Ainsi, pour ces 11 strates, l’aménagiste dispose maintenant de prédictions du couvert forestier 15-20 ans après feu, exprimées en densité de cime pour les essences commerciales qui se régénèrent après feu. Les scénarios produits ont ensuite été appliqués à 5 feux de la Mauricie ayant brûlé en 2010 et permettent de prédire la composition en essences 17 ans après feu sur environ 80 % des superficies productives brûlées. Finalement, plusieurs recommandations ont été formulées, en vue d’améliorer éventuellement le modèle proposé et de poursuivre la documentation des recherches sur la dynamique de la végétation à plus long terme après feu.

Évaluation de l’efficacité de la coupe progressive irrégulière à répondre aux enjeux de biodiversité dans l’UAF 82-51. Rapport 2014-11.

L’UAF 82-51 fait face à des enjeux écologiques importants qui nécessitent des solutions sylvicoles adaptées. Ainsi, l’évaluation des écarts entre la forêt préindustrielle et la forêt actuelle fait ressortir une réduction de la proportion d’épinettes dans les peuplements résineux et mélangés et une augmentation de la proportion de feuillus intolérants. Un écart est également observé entre la proportion préindustrielle et actuelle du stade mûr irrégulier à l’échelle de l’UAF. L’OPMV consacré au maintien de vieilles forêts et l’application de la stratégie d’aménagement durable du MFFP devraient contribuer à réduire un tel écart. Cependant, les intervenants disposent de très peu d’outils pour (1) choisir les pratiques sylvicoles adaptées permettant de répondre aux objectifs de maintien de certaines caractéristiques des forêts mûres et surannées, et (2) cibler les peuplements présentant le meilleur potentiel pour l’implantation de ces pratiques sylvicoles adaptées. Ce manque de ressources s’illustre d’ailleurs par un retard dans la réalisation des pratiques sylvicoles adaptées dans l’UAF. Les objectifs du présent projet étaient de déterminer les caractéristiques des peuplements qui présentaient le meilleur potentiel pour l’implantation de pratiques sylvicoles adaptées et d’évaluer si la Coupe progressive à régénération lente (CPIRL) pouvait être utilisée comme traitement pouvant maintenir des
attributs de vieilles forêts. L’analyse de la cartographie et de visites terrain a permis de développer une clé permettant de classer le potentiel des peuplements. Pour évaluer si la CPIRL
pouvait servir à cette fonction, un suivi du chantier Beaumesnil a été fait et des mesures de bois sur pied, chicots, débris ligneux et régénération ont été prises dans des peuplements traités en
CPIRL, en CPPTM (à titre comparatif) et des témoins. Les résultats pour les peuplements ayant subi des CPIRL montrent qu’il est possible de maintenir des attributs de vieilles forêts, au moins
similaires au témoin, lorsque le couvert initial est suffisant. Plusieurs recommandations sont proposées, dont celle de considérer des règles de prélèvement différentes axées sur le maintien d’un couvert résiduel qui pourrait réduire l’impact du traitement et maintenir davantage des attributs de vieilles forêts.

Évaluation de l’efficacité de la coupe progressive irrégulière à répondre aux enjeux de la biodiversité dans l’UAF 82-51 – Rapport final

L’UAF 82-51 fait face à des enjeux écologiques importants qui nécessitent des solutions sylvicoles adaptées. Ainsi, l’évaluation des écarts entre la forêt préindustrielle et la forêt actuelle fait ressortir une réduction de la proportion d’épinettes dans les peuplements résineux et mélangés et une augmentation de la proportion de feuillus intolérants. Un écart est également observé entre la proportion préindustrielle et actuelle du stade mûr irrégulier à l’échelle de l’UAF. L’OPMV consacré au maintien de vieilles forêts et l’application de la stratégie d’aménagement durable du MFFP devraient contribuer à réduire un tel écart. Cependant, les intervenants disposent de très peu d’outils pour (1) choisir les pratiques sylvicoles adaptées permettant de répondre aux objectifs de maintien de certaines caractéristiques des forêts mûres et surannées, et (2) cibler les peuplements présentant le meilleur potentiel pour l’implantation de ces pratiques sylvicoles adaptées. Ce manque de ressources s’illustre d’ailleurs par un retard dans la réalisation des pratiques sylvicoles adaptées dans l’UAF. Les objectifs du présent projet étaient de déterminer les caractéristiques des peuplements qui présentaient le meilleur potentiel pour l’implantation de pratiques sylvicoles adaptées et d’évaluer si la Coupe progressive à régénération lente (CPIRL) pouvait être utilisée comme traitement pouvant maintenir des attributs de vieilles forêts. L’analyse de la cartographie et de visites terrain a permis de développer une clé permettant de classer le potentiel des peuplements. Pour évaluer si la CPIRL pouvait servir à cette fonction, un suivi du chantier Beaumesnil a été fait et des mesures de bois sur pied, chicots, débris ligneux et régénération ont été prises dans des peuplements traités en CPIRL, en CPPTM (à titre comparatif) et des témoins. Les résultats pour les peuplements ayant subi des CPIRL montrent qu’il est possible de maintenir des attributs de vieilles forêts, au moins similaires au témoin, lorsque le couvert initial est suffisant. Plusieurs recommandations sont proposées, dont celle de considérer des règles de prélèvement différentes axées sur le maintien d’un couvert résiduel qui pourrait réduire l’impact du traitement et maintenir davantage des attributs de vieilles forêts.

Dispositif du secteur du Lac de la Tête – Remise en production et impacts fauniques de la coupe progressive irrégulière en forêt mixte visant à favoriser la régénération et la croissance du bouleau jaune – 2e année. CERFO. Rapport 2014-04. 34 p.

En 2008, un projet d’expérimentation sylvicole a été réalisé sur 800 ha au secteur du lac de la Tête, dans Lanaudière. Il avait pour objectif principal d’appliquer la démarche de diagnostic sylvicole pour la production de bouleau jaune à ce secteur et six prescriptions sylvicoles ont été préparées. En 2010, une fois la récolte terminée, un scarifiage a été réalisé dans la plupart des traitements. En 2011, deux ans après la coupe de 2009, la régénération et certaines caractéristiques de l’habitat faunique (degré d’obstruction latérale, densité et surface terrière en chicots et volume de débris ligneux) ont été évaluées pour tous les traitements. En 2013, objet du présent rapport, un dispositif expérimental a été établi afin de mesurer les caractéristiques d’habitat comme l’installation des semis, la surface terrière feuillue et résineuse et l’utilisation par la faune, dans les trois traitements les plus importants, soit: la coupe de jardinage par lisières (CJ_LIS), la coupe progressive d’ensemencement (CPE) et la coupe progressive irrégulière (CPI).

Les résultats indiquent que les trois traitements étudiés permettent d’installer une bonne densité de bouleau jaune. Cependant, la meilleure distribution a été observée dans les lisières de la CJ_LIS. Contrairement au bouleau jaune qui a beaucoup diminué entre 2011 et 2013, l’érable à sucre s’est maintenu dans les trois traitements autant au niveau de la densité des semis que de la distribution.

Globalement, les résultats indiquent que les lièvres et cervidés fréquentent le territoire à l’étude, mais que le broutement est plutôt faible. Ceci signifie que le broutement ne représente pas un enjeu important et qu’aucune modification de la composition du peuplement futur n’est à prévoir pour le moment. Les lièvres ont tendance à préférer brouter le bouleau jaune que les autres essences alors que les cervidés préfèrent plutôt l’érable rouge ou le noisetier. Les analyses ont démontré une corrélation positive entre la surface terrière résineuse et la densité de fèces de lièvre. Il n’y a pas de différences significatives entre les traitements sur la quantité ou la présence de fèces.

Les prochains suivis, prévus 10 ans après la coupe (2019), devraient être rapprochés pour couvrir la période critique de 4 à 7 ans après coupe afin de documenter la survie et la croissance de la régénération et la croissance en considérant les besoins de dégagement. Le broutement pourra de nouveau être évalué afin de vérifier s’il est devenu problématique. Ce sera également l’occasion de poursuivre le scénario prévu au diagnostic sylvicole : coupe finale dans la CPE, une coupe intermédiaire dans la CPI ainsi que dans la CJ_Lisière.

Portrait de la régénération après 15 ans de peuplements issus de coupe de jardinage, de coupe progressive d’ensemencement et de coupe d’amélioration – Première année – Rapport d’étape

Depuis le début des années 1990, plusieurs coupes de jardinage (CJ), coupes progressives d’ensemencement (CPE) et coupes d’amélioration (CA) ont été réalisées dans des peuplements à dominance feuillue ou mélangée dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue, plus particulièrement dans les UAF 081-51 et 081-52. Cependant, des inquiétudes subsistent quant à la conduite des peuplements résiduels issus de ces coupes, en particulier au niveau de la régénération en essences désirées et de la croissance des tiges résiduelles. En effet, pour ces types de coupes, aucun suivi de régénération n’a été réalisé et n’est prévu dans le cas des CJ et des CA. Pour ce qui est des CPE, un suivi de la régénération est réalisé seulement lorsqu’il est prévu de faire la coupe finale, ce qui peut être plusieurs années après la coupe d’ensemencement. Ainsi le succès de l’installation et de survie de la régénération est peu connu et un peuplement prévu en coupe finale peut être très mal régénéré en essences désirées. De plus, il importe de considérer les enjeux écologiques dans les traitements envisagés afin que les actions entreprises permettent une réduction de l’écart entre la forêt actuelle et la forêt jugée naturelle. Les objectifs du projet sont donc de réaliser un portrait des coupes partielles (régénération, bois sur pied et attributs de biodiversité) des 20 dernières années puis d’émettre des recommandations sylvicoles. Pour la première année du projet, des constats cartographiques des UAF 081-51 et 081-52 ont été réalisés quant aux types de coupes partielles réalisés, aux groupes de production et aux potentiels forestiers. Un plan de sondage et des protocoles de suivi sont proposés. Un inventaire terrain sera réalisé dans la deuxième année du projet.

Effets de la coupe progressive irrégulière sur la dynamique forestière : succès d’installation de la régénération en bouleau jaune – installation du dispositif, 2e secteur. CERFO et UQAT. Rapport 2014-03. 97 p. + 5 annexes.

Dans la région du Témiscamingue, comme dans d’autres régions feuillues du Québec, la régénération des espèces feuillues semi-tolérantes comme le bouleau jaune s’avère difficile et la possibilité en bois d’œuvre de ces espèces ainsi que la biodiversité sont compromises. Une des pistes de solution pour y remédier est l’exploration de différentes coupes progressives irrégulières. Le régime de la futaie irrégulière a le potentiel de contribuer à maintenir davantage toute la complexité et l’irrégularité des forêts naturelles irrégulières tout en favorisant des essences forestières semi-tolérantes. La coupe progressive irrégulière (CPI) permettrait à la fois l’établissement de la régénération et son éducation tout en contrôlant la compétition dans les peuplements de structure irrégulière.

L’objectif du projet est de comparer différentes variantes de coupe progressive irrégulière, notamment pour identifier les effets sur la composition de la régénération, la production forestière, la biodiversité et l’utilisation de la forêt par la faune (petit gibier). Pour ce faire, un suivi de la régénération à l’automne 2012 de deux variantes de coupe progressive irrégulière, soit la CPI en plein (CPI) et la CPI par lisières (orientation est-ouest : CPIL) réalisées à l’automne 2011 et l’hiver 2012 a été effectué dans le secteur du Grand lac George.

Le dispositif de régénération comprend plusieurs répétitions des traitements (CPI, CPIL, témoins) dans divers types de peuplement (bétulaie jaune à érable rouge et érable à sucre , érablière à chêne rouge, érablière à bouleau jaune ) et de milieu physique (2 et 5). Pour suivre l’installation de la régénération et l’utilisation par le lièvre, 106 virées semi-permanentes ont été installées.

Le suivi réalisé une année et demi après intervention a permis de démontrer que pour chaque type de traitement, le nombre de microsites favorables à l’installation du bouleau jaune était faible, et que ce dernier n’était pas très bien installé dans tous les traitements. Pour le chêne rouge et le pin blanc, les suivis ont démontré que la régénération naturelle est pratiquement inexistante. Au niveau des essences compétitrices, elles étaient présentes et pouvaient être en grand nombre; un suivi permettra d’évaluer la nécessité de réaliser des dégagements. Des tiges broutées étaient présentes dans tous les traitements en faible proportion mais il sera essentiel de faire un suivi à moyen terme pour quantifier l’effet du broutement sur la régénération quand les semis seront plus grands. Concernant l’utilisation des différents traitements par le lièvre, on a pu constater une présence de crottin dans tous les traitements, mais plus élevée dans les témoins et les CPIL que dans la CPI en plein, alors que le couvert vertical y est moins élevé et que l’obstruction latérale y est comparable. Des suivis à plus long termes permettront de mieux quantifier la qualité d’habitat, le brout disponible et l’installation de la régénération.

Le projet permettra aux intervenants régionaux et même provinciaux de développer la capacité de déployer une sylviculture qui soit davantage diversifiée et qui réponde aux besoins écologiques des espèces.

Régénération par coupe progressive irrégulière – Suivi du couvert et de la régénération après 6 ans. Rapport 2013-30. 79 p. + 2 annexes.

En Gaspésie, plus précisément dans la Baie-des-Chaleurs, la régénération en bouleau jaune s’avère difficile. Pour pallier à ce problème, et surtout pour maintenir les réalités écologiques des forêts, deux types de coupe progressive irrégulière (CPI) ont été expérimentés à l’automne 2006 : la CPI en plein (ou par pied d’arbre) et la CPI par trouées. Une préparation de terrain a suivi immédiatement les opérations de coupe pour profiter de l’excellente période semencière. À l’automne 2007, un premier suivi a été effectué pour documenter l’implantation de la régénération après un an dans les différents traitements. Ces deux traitements aux modalités d’intervention différentes ont démontré leur efficacité pour établir une nouvelle cohorte de bouleaux jaunes post-traitement. Il n’y a pas eu de différence significative entre les deux types de coupe concernant l’établissement du bouleau jaune et de l’épinette blanche.

Six ans après les interventions, la densité et la distribution en régénération de bouleau jaune sont significativement supérieures dans les CPI comparativement au témoin. Comparativement à la CPI par trouées, la CPI en plein a permis d’obtenir une meilleure distribution de bouleau jaune. La différence en termes de densité de régénération de bouleau jaune n’est pas significativement différente entre ces deux traitements.

Le coefficient de distribution de l’érable à sucre est, pour sa part, équivalent dans les deux types de coupe, mais la densité en régénération est significativement supérieure dans la coupe de CPI en plein. En termes de recrutement dans la classe de gaules (classe de 2 cm de DHP), les résultats pour l’érable à sucre surpassent ceux du bouleau jaune dans les coupes par trouées. La densité des gaules dans les coupes en plein se compare pour les deux essences, mais l’érable à sucre atteint des hauteurs moyennes de tiges d’avenir plus élevées.

Pour ce qui est de la régénération en épinette blanche, la faible distribution observée dans les deux traitements de CPI est supérieure à celle du témoin.

Les tiges d’avenir sont fortement opprimées dans les deux types de coupe progressive irrégulière. Dans les deux cas, l’oppression est générée majoritairement par l’érable à épis suivi par le framboisier. Ce sont dans les trouées que l’on observe les plus fortes densités de gaules de feuillus non commerciaux. Afin de conserver la proportion d’essences désirées, il serait important d’envisager de faire un dégagement à l’européenne (nettoiement) des semis et des gaules dans les 2 traitements de coupe progressive irrégulière.

Le suivi du bois sur pied démontre que la surface terrière mesurée en 2006, immédiatement après intervention, est demeurée stable dans le témoin alors qu’elle a diminué dans la CPI par trouées et la CPI en plein. La surface terrière résiduelle dans la coupe progressive en plein est très faible. Le maintien d’une plus forte surface terrière résiduelle (entre 14 et 16 m2 /ha) combiné à un scarifiage pourrait permettre un meilleur contrôle du développement de la compétition tout en laissant la possibilité de faire une seconde intervention plus rapidement en maintenant une structure irrégulière du peuplement. À cette fin, des travaux de scarifiage visant à arracher l’érable à épis préétabli sont proposés.

Six ans après intervention, entre 20 et 50 % des sapins laissés sur pied sont déjà cassés, devenus des chicots ou renversés. Afin d’éviter cette situation à l’avenir, les modalités de prélèvement devraient être ajustées pour faire en sorte de ne laisser que des bouquets de sapins lorsque ceux-ci sont encore jeunes et qu’ils peuvent survivre et être en santé jusqu’à la prochaine intervention.

À ce stade-ci, il semble que l’application de la coupe progressive irrégulière en plein soit plus intéressante pour le développement du bouleau jaune. Dans le cas de la CPI par trouées, des ouvertures plus petites permettraient de mieux contrôler la compétition. Dans le cas de peuplements dégradés, des coupes progressives par lisières étroites pourraient être envisagées.

Afin de quantifier l’évolution de la régénération et de la compétition, un suivi 9 ans après intervention est recommandé alors que pour le bois sur pied, un suivi 12 ans après les interventions permettra de quantifier le retour à un accroissement net positif. Ces suivis permettront de confirmer le scénario sylvicole à envisager pour chacun des traitements de coupe progressive irrégulière.

Groupement forestier coopératif de la Baie-des-Chaleurs (GFCBC) et CERFO.

Essais de différentes méthodes de préparation de terrain favorisant la régénération du bouleau jaune et de l’épinette blanche – Suivi après 6 ans. (CERFO et GFCBC) Rapport 2013-07. 71 pages + 1 annexe.)

En Gaspésie, la régénération en bouleau jaune et en épinette blanche à la suite des interventions de récolte est souvent difficile étant donnée la présence d’une compétition élevée en érable à épis et en framboisier dans les ouvertures. Dans ce contexte, un dispositif expérimental en plan aléatoire par blocs a été élaboré par le CERFO et le Groupement forestier coopératif Baie-deschaleurs à l’automne 2006 afin de comparer l’effet de différents types de préparation de terrain sur l’établissement et la survie de la régénération ainsi que sur le développement de la compétition.

Le dispositif est localisé dans la Baie-des-Chaleurs en Gaspésie, dans l’UAF 111-52. Il appartient au sous-domaine bioclimatique de la sapinière à bouleau jaune de l’est et le type écologique dominant est MS13. Il comprend trois blocs traités par coupe progressive d’ensemencement (CPE) et un quatrième bloc traité par une coupe avec réserve de semenciers (CRS). Chacun des blocs comprend six types de préparation de terrain, soit : par buttes, en plein, par poquets simples, par poquets doubles, par sillons et un témoin sans préparation de terrain.

En 2006, un suivi des travaux de préparation de terrain (Desjardins et coll., 2007) a permis d’évaluer la qualité des lits de germination créés par les différents traitements et la capacité des essences à s’établir. Un an et trois ans après les travaux (2007 et 2009), un premier et un deuxième suivi de la régénération ont été effectués pour mesurer l’implantation du bouleau jaune et de l’épinette blanche (Desjardins et coll., 2008; 2010). Le suivi réalisé en 2012 a pour objectif d’évaluer le traitement qui génère les meilleures conditions de survie et de développement des semis à plus long terme. Il vise également à évaluer la capacité des traitements à contrôler les essences compétitrices.

Les résultats des premiers suivis indiquaient que chaque traitement s’est avéré efficace pour établir une bonne distribution de semis de bouleau jaune (> 70 %). Tous les traitements présentaient une distribution supérieure en bouleau jaune comparativement au témoin. L’épinette blanche est faiblement distribuée dans tous les traitements. La préparation de terrain avait eu un effet de réduction de la composition préétablie des gaules de feuillus non commerciaux. Cependant, elles étaient toujours fortement présentes, tel que documenté dans le suivi après 3 ans (Desjardins et coll., 2010).

Les faits saillants en 2012 sont à l’effet que l’on remarque la plus forte proportion de tiges d’avenir de bouleau jaune libres de croître (38 %) dans le bloc de CPE 2003 ayant le plus fort couvert résiduel (52,5 % de couvert). On remarque également que c’est dans ce bloc de CPE 2003, ayant le couvert le plus fermé après intervention, que l’on observe la plus faible quantité, distribution et hauteur des gaules de feuillus non commerciaux.

On observe la plus grande densité de gaules de bouleau jaune dans la préparation de terrain en plein (779 ti/ha), suivie des poquets simples (675 ti/ha) et des buttes (675 ti/ha). C’est dans la préparation de terrain en plein que l’on observe la plus faible densité et distribution des gaules de feuillus non commerciaux (3 012 ti/ha et 42 %), suivie des poquets simples (4 362 ti/ha et 62 %). C’est également dans le traitement de la préparation de terrain en plein que l’on observe les plus faibles variabilités, et ce, peu importe les données considérées de bouleau jaune et de feuillus non commerciaux, confirmant l’importance de générer le meilleur mélange possible d’humus et de sol minéral au moment de la préparation et de viser la plus grande superficie et uniformité dans le peuplement.

Étant donné que le suivi 6 ans après intervention correspond à un stade auquel un grand nombre de tiges sont en transition vers l’état de gaule (24 340 semis/ha de bouleau jaune comparativement à 502 gaules/ha en moyenne et un coefficient de distribution de semis de bouleau jaune de 77 % comparativement à un CD de 23 % pour les gaules en moyenne), un suivi 9 ans après intervention est recommandé pour confirmer les résultats observés.

De façon générale, à ce stade, il est recommandé de maintenir un peuplement résiduel avec plus de 50 % de couvert après la première intervention de coupe progressive afin de diminuer l’incidence de la compétition. La préparation de terrain en plein est également recommandée en priorité car elle permet un meilleur contrôle de la compétition, en ayant la possibilité de déraciner une plus grande quantité d’érables à épis, suivie de la préparation de terrain par poquets doubles et par poquets simples. De plus, étant donné la forte densité et distribution des gaules de feuillus non commerciaux, une intervention de nettoiement sous forme de dégagement à l’européenne est à envisager afin de libérer les tiges en essences désirées et assurer la composition du futur peuplement. L’étude d’un scénario optimal devra également être faite afin d’améliorer les résultats obtenus avec l’épinette blanche ainsi que pour déterminer le meilleur moment et la méthode la plus appropriée pour réaliser la coupe finale.

Effets de la coupe progressive irrégulière sur la dynamique forestière : succès d’installation de la régénération en bouleau jaune et en chêne rouge – installation du dispositif. CERFO et UQAT. Rapport 2013-26. 93 p. + 6 annexes.

Dans la région du Témiscamingue, comme dans d’autres régions feuillues du Québec, la régénération des espèces feuillues semi-tolérantes comme le bouleau jaune et le chêne rouge s’avère difficile et la possibilité en bois d’œuvre de ces espèces ainsi que la biodiversité sont compromises. Une des pistes de solution est l’exploration de différentes coupes progressives irrégulières. Le régime de la futaie irrégulière a le potentiel de contribuer à maintenir davantage toute la complexité et l’irrégularité des forêts naturelles irrégulières tout en favorisant des essences forestières semi-tolérantes. La coupe progressive irrégulière (CPI) permettrait à la fois l’établissement de la régénération et son éducation tout en contrôlant la compétition dans les peuplements de structure irrégulière.

L’objectif du projet est de comparer différentes variantes de coupe progressive irrégulière, notamment pour identifier les effets sur la composition de la régénération, la production forestière, la biodiversité et l’utilisation de la forêt par la faune (petit gibier). Pour ce faire, un suivi de la régénération à l’automne 2011 de quatre variantes de coupe progressive irrégulière, soit la CPI en plein (CPI), la CPI à trouées agrandies (CPIt) et la CPI par lisières (orientation estouest : CPIl et nord-sud : coupe par bande (CB) réalisées à l’hiver 2010 a été réalisé dans le secteur du Petit lac Caugnawana. Un scarifiage a été effectué en juin 2010 accompagné d’un ensemencement de glands de chêne rouge dans les trouées et d’un regarni en pin blanc dans les CB.

Le dispositif de régénération comprend plusieurs répétitions des traitements (CPI, CPIt, CB, CPIl, témoins) dans plusieurs types de peuplement (érablière à bouleau jaune (ESBJ), érablière à chêne rouge (CHR), bétulaie jaune à érable (BJER), peuplements mixtes à pin blanc (PIB)) et de milieu physique (2 et 5). Pour suivre l’installation de la régénération, 313 virées semipermanentes ont été installées.

Le suivi réalisé une année et demi après intervention a permis de démontrer que pour chaque type de traitement, un nombre de microsites favorable à l’installation du BOJ était présent, et que ce dernier était bien installé dans tous les traitements lorsque des microsites adéquats étaient présents. Pour le chêne rouge et le pin blanc, les suivis ont démontré qu’une portion des glands ensemencés et des plants avait survécu. Au niveau des essences compétitives, elles étaient présentes et pouvaient être en grand nombre; un suivi permettra d’évaluer la nécessité de réaliser des dégagements. Des tiges broutées étaient présentes dans tous les traitements et il sera essentiel de faire un suivi à moyen terme pour quantifier l’effet du broutement sur la régénération. Concernant l’utilisation des différents traitements par le lièvre, on a pu constater une présence de crottin dans tous les traitements, mais plus élevée dans les témoins et les CPIt que dans les autres traitements. Des suivis comprenant la caractérisation d’habitat (couvert vertical et obstruction latérale) permettront d’expliquer ces résultats.

Le projet permettra aux intervenants régionaux et même provinciaux, de développer la capacité de déployer une sylviculture qui soit davantage diversifiée et répondant aux besoins écologiques des espèces.

Développement et mise en oeuvre d’une stratégie sylvicole permettant de lutter contre l’enfeuillement dans la région de Lanaudière (année 3). CERFO. Rapport 2013-24. 60 p. + 1 annexe.

Ce rapport fait état de l’avancement du projet à l’année 3. La stratégie permettant de lutter contre l’enfeuillement dans la région de Lanaudière développée à l’année 1 a été appliquée à l’UAF 062-51.

Le secteur Conscrit a été sélectionné à l’année 1 pour la mise en place d’un essai sylvicole. Les travaux de martelage et de récolte réalisés au cours de l’automne 2011 et de l’hiver 2012 et les résultats ont été présentés dans le rapport à l’année 2. Le présent rapport dresse le portrait de la régénération présente suite à la récolte ainsi qu’une évaluation terrain du couvert résiduel.

Implantation d’un dispositif de comparaison de traitements pour optimiser la fonction de régénération dans les érablières envahies par le hêtre – 4e année. CERFO. Rapport 2013-21. 52 p. + 2 annexes

Le dépérissement des érablières du Québec et l’envahissement du hêtre à grandes feuilles (Fagus grandifolia Ehrh) dans les forêts feuillues sont deux phénomènes qui ont été documentés par plusieurs auteurs au cours des dernières années. Pour étudier ces phénomènes, un dispositif expérimental à l’échelle opérationnelle a été mis en place dans le secteur du lac des Lys pour évaluer l’impact de différentes modalités de remise en production visant à favoriser la croissance et la régénération de l’érable à sucre.

Lors de la première année du projet, une démarche de prescription sylvicole complète, utilisant l’approche de prescription par diagnostic sylvicole, a été utilisée pour élaborer une prescription de coupe progressive irrégulière (CPI) adaptée à l’érable à sucre. Lors de la 2e année du projet, un échantillonnage des sols, un inventaire de régénération avant récolte et scarifiage, ainsi que des travaux de martelage et de récolte ont été réalisés. Lors de la 3e année du projet, des travaux de scarifiage et de chaulage aérien ont été réalisés pour compléter la liste des traitements prévus par le diagnostic sylvicole. Ces travaux ont été accompagnés d’une vérification de la qualité des travaux et d’un inventaire de régénération, une saison de croissance après les travaux de récolte et de scarifiage. Enfin, lors de la 4e année du projet, un inventaire de régénération 2 ans après la récolte et 1 an après le scarifiage et le chaulage, un inventaire de densité du couvert et une classification d’image pour évaluer la densité du couvert après la CPI ont été effectués. Finalement, des mesures de la qualité de l’épandage aérien accompagnées d’une évaluation financière documentant les coûts d’une telle opération ont également été réalisés.

Les résultats de 2012 indiquent que le coefficient de distribution de la régénération en érable à sucre est supérieur à celui du hêtre dans tous les traitements alors que les traitements de chaulage, scarifiage et scarifiage et chaulage présentaient des équivalences statistiques en 2011. Des résultats semblables ont été obtenus concernant la densité à l’exception que les traitements de scarifiage présentaient des densités plus faibles que celles observées dans les autres traitements. Ces résultats laissent présager une progression plus rapide de la régénération d’érable à sucre dans les stations ayant bénéficié d’un chaulage. Par ailleurs, les résultats indiquent une progression marquée du bouleau jaune, surtout dans les traitements ayant bénéficié du scarifiage.

Les résultats de la classification d’image et du densiomètre indiquent que la CPI a permis de respecter les objectifs de maintien de couvert, avec une densité de couvert supérieure à 60 % dans tous les traitements. L’épandage aérien de chaux a été effectué sur toute la superficie et de façon uniforme. Cependant, la quantité prescrite est moindre que celle épandue réellement. Le taux d’humidité, les débordements par rapport à la zone prescrite et la chaux restée collée dans les arbres sont identifiés comme étant les principaux facteurs influençant la qualité de l’épandage. Enfin, un bilan financier des coûts reliés à l’épandage aérien nous indique que ce traitement est comparable à celui d’une EPC, avec un taux de 1 185 $/ha. Il est encore trop tôt pour affirmer lequel des scénarios est le plus performant à tous les égards, mais les suivis de régénération permettent d’identifier les avenues les plus prometteuses. Pour l’instant, la CPI et le chaulage présentent des alternatives valables. La CPI permettant une bonne régénération en érable à sucre tout en limitant celle des espèces de lumières et le chaulage stimulant la régénération de l’érable à sucre.

Le projet profite d’une collaboration des plus stimulantes entre deux équipes de recherche complémentaires, soit celle de l’équipe de recherche sur les écosystèmes et l’environnement de la Direction de la recherche forestière (DRF) et celle de l’équipe de sylviculture et d’aménagement forestier durable du CERFO. Il s’agit également d’un complément au réseau de dispositifs des deux organismes et d’un exemple local d’intensification de la pratique sylvicole pour une chaîne de production de bois de haute valeur.

Développement de la sylviculture du bouleau jaune en futaie irrégulière – 2e année. CERFO. Rapport 2013-20. 191 p. + 10 annexes.

En 2010, un projet sur la bonification de la stratégie d’aménagement forestier de la Station forestière de Duchesnay a été réalisé par le CERFO. Ce projet proposait des pistes de solution pour améliorer à court et à long terme la possibilité forestière du territoire, dont celle du bouleau jaune. Une des pistes de solution fournies est l’exploration de différentes coupes progressives irrégulières. Le régime de la futaie irrégulière a le potentiel de contribuer à incorporer davantage toute la complexité et l’irrégularité des forêts naturelles irrégulières tout en favorisant des essences forestières semi-tolérantes. La coupe progressive irrégulière (CPI) permettrait à la fois l’établissement de la régénération et son éducation tout en contrôlant la compétition dans les peuplements de structure irrégulière.

L’objectif du projet est comparer différentes variantes de coupe progressive irrégulière, notamment pour identifier les effets sur la composition de la régénération, la production forestière, la biodiversité et la faisabilité à une échelle opérationnelle. Pour ce faire, trois variantes de coupe progressive irrégulière ont été réalisées à Duchesnay, soit la CPI par micropeuplement (CPImp), la CPI à trouées agrandies (CPIt) la CPI à couvert permanent (CPIcp).

Lors de la première année du projet, un dispositif comprenant 4 blocs séparés en trois traitements de CPI, soit la CPImp, la CPIcp et la CPIt ainsi qu’un témoin et 1 bloc avec la CPImp ont été établis. Le martelage dans la CPImp visait à maintenir un couvert se situant entre 55 et 65 % en fonction des caractéristiques du peuplement rencontrées lors du martelage, soit des cas d’installation, de croissance et de libération de la régénération. Le martelage négatif de la CPIcp visait à établir des trouées sur un maximum de 20 % de la superficie, pour installer la régénération là où le peuplement était de mauvaise qualité et de réaliser une récolte de type amélioration entre les trouées. Pour la CPIt, le martelage positif visait à identifier les tiges au pourtour des trouées pour former entre 10 et 12 % de trouées variant de 200 à 400 m2 . Les opérations de récoltes ont eu lieu à l’automne 2011. Dans les différents blocs de coupe, des traitements de préparation terrain ont été réalisés (scarifiage, débroussaillage et débroussaillage et scarifiage) à l’automne 2011.

Les objectifs de la deuxième année sont d’évaluer les travaux de récolte réalisés, d’implanter un dispositif de suivi du bois sur pied et d’implanter un dispositif de suivi de la régénération, incluant un essai sur le drageonnement du hêtre. Les résultats d’installation du dispositif sont présentés dans ce rapport ainsi que des recommandations quant aux modalités des différentes CPI et des suivis à réaliser.

Pour le suivi du bois sur pied, des placettes ont été mesurées après coupe et des placettes permanentes avec des arbres étude ont été installées. Des critères de conformité des travaux ont été élaborés dans le cadre du projet. Pour suivre l’installation de la régénération et le couvert forestier résiduel, des virées semi-permanentes ont été installées. De plus, considérant la problématique d’envahissement du HEG à Duchesnay, un essai a été réalisé pour tester l’effet de différentes hauteurs de coupe de HEG sur le drageonnement et les rejets de souche.

Le suivi réalisé une année après intervention a permis de démontrer que la CPImp et la CPIcp étaient facilement réalisables de façon opérationnelle (déplacement de la machinerie, conformité des travaux, volume récolté), alors que pour la CPIt, le niveau de récolte des tiges non martelées en bordure de sentiers et trouées était faible. Au niveau des couverts résiduels, les modalités de martelage de la CPImp, dont les espacements visés entre les tiges, permettaient d’atteindre le couvert résiduel cible seulement si une préparation terrain était réalisée, indiquant la nécessité de retirer le sous-couvert non-désiré pour atteindre des conditions lumineuses adéquates au niveau du sol pour l’installation et la survie du BOJ. Cette notion d’espacement permet de dégager davantage les tiges d’avenir et potentiellement accroitre la production de bois d’œuvre dans la CPImp que dans la CPIt et la CPIcp. L’analyse de la régénération a démontré un succès d’installation élevé du BOJ (>80 % de coefficient de distribution) dans tous les traitements lorsque le sol est perturbé. Des suivis à moyen et long termes permettront d’évaluer la croissance du bois sur pied et la survie de la régénération.

L’exploration de nouveaux traitements et de nouvelles modalités générera de nouvelles options qui pourront servir tant à l’échelle de la Station forestière de Duchesnay qu’à l’échelle régionale et même provinciale par le biais de recommandations pour la réalisation des différentes coupes progressives irrégulières proposées dans le Guide sylvicole provincial.

Suivi de la régénération du chêne rouge dans le secteur Sauriol. CERFO. Rapport 2012-10. 41 p. + 3 annexes.

Les espèces de chêne ont un long historique de dominance dans les forêts de l’est de l’Amérique du Nord et leur présence est souvent associée à des feux récurrents (Abrams et al., 1995; Dey et Guyette, 2000). Aujourd’hui, la dynamique forestière diffère de celle du passé en raison de la suppression des feux. Ainsi, la régénération en chêne rouge (CHR) est souvent déficiente ou même parfois absente sur plusieurs stations forestières. La raréfaction de cette espèce est maintenant devenue une préoccupation de première importance et il est urgent de clarifier les interventions permettant la restauration et l’augmentation à long terme des volumes récoltables. Pour étudier la problématique de la restauration du CHR, un processus de développement d’une stratégie adaptée à cette espèce s’est enclenché en 2008 en collaboration notamment avec l’Unité de gestion Coulonge du MRNF et le CERFO (Blouin et al., 2009).

L’objectif de ce projet consiste à mesurer l’établissement, la survie et la croissance des semis de chêne rouge en fonction des différentes interventions qui ont été effectuées en 2009 dans le bloc 2 du secteur Sauriol. Le projet vise également à mesurer l’impact du broutage sur les jeunes tiges.

Le dispositif a été établi, au début de l’été 2009 dans un peuplement de chênes rouges ayant subi une coupe partielle en 1999 et ayant peu ou pas de régénération établie en essences désirées (Blouin et al., 2009). Il est localisé à 25 km au nord-ouest de Fort-Coulonge dans le sousdomaine bioclimatique de l’érablière à bouleau jaune de l’ouest. Il couvre une superficie de 13,23 hectares et comprend 4 interventions différentes de remise en production : un débroussaillage manuel, un ensemencement manuel, un débroussaillage combiné à de l’ensemencement manuel et aucune intervention. En 2011, un inventaire a été effectué pour mesurer la densité et la distribution de la régénération, la hauteur moyenne de la régénération et des essences compétitrices, la proportion de tiges broutées, l’effet de la présence des semenciers sur la régénération et le pourcentage de couvert résiduel du peuplement.

Bien qu’on s’attendait à obtenir les plus fortes densités en régénération de CHR dans le traitement débroussaillé + ensemencé, cela n’a pas été le cas. En effet, selon les résultats, les semis de chênes rouges sont abondants dans tous les traitements et on n’observe aucun gain en régénération en chênes rouges (densité et coefficient de distribution) sur les superficies ayant bénéficié de ce traitement. Le fait que l’ensemencement manuel ait coïncidé avec une année semencière exceptionnelle peut expliquer en grande partie ces résultats. De plus, plusieurs éléments peuvent avoir contribué à atténuer l’efficacité de l’ensemencement manuel tel que la période dans l’année où il a été effectué, la conservation des glands, les microsites disponibles, la prédation et le parasitisme des glands.

Les résultats ont démontré que la densité et le coefficient de distribution sont significativement supérieurs lorsqu’un semencier de chêne rouge est présent. La présence d’un nombre suffisant de semenciers de chêne rouge représente un élément clé important pour l’établissement d’une régénération abondante en CHR.

Le peuplement résiduel ne présente pas de différence significative de couvert résiduel moyen entre les traitements; il varie entre 51 et 69 %.

De plus, les résultats indiquent que la hauteur moyenne des essences compétitrices diffère selon que le secteur ait bénéficié ou non d’un débroussaillage. Dans les portions débroussaillées, la hauteur moyenne des essences compétitrices est inférieure. Par contre, dans tous les cas, la hauteur moyenne des CHR est inférieure à celle des essences compétitrices et la densité des essences compétitrices ne diffère pas en fonction des traitements, les sections débroussaillées étant revenues à leur état initial. Après trois saisons de croissance, le débroussaillage a donc permis de diminuer la hauteur de la compétition mais pas sa densité.

Par conséquent, la régénération en chêne rouge nécessiterait un dégagement dans les secteurs non débroussaillés mais également dans les secteurs débroussaillés pour éviter que la compétition ne cause la mortalité des semis. Dans le futur, une intervention dans le couvert principal pourrait être favorable à la régénération de chêne rouge après qu’il y ait eu un débroussaillage. Enfin, pour le moment, la problématique du broutage de la régénération semble assez peu préoccupante. Dans le cadre des prochains suivis, il sera intéressant de vérifier si la régénération en chêne rouge sur les portions débroussaillées est davantage broutée.

Mise à jour d’un modèle de prédiction de la régénération forestière 5 ans après feu et application aux territoires récemment brûlés en Mauricie dans la sapinière à bouleau blanc. CERFO. Rapport 2012-12. 119 p. + 3 annexes.

La Mauricie a été frappée, en 2010, par plusieurs feux majeurs. Plusieurs questions importantes se posent la suite de ces événements, en ce qui concerne la présence de la régénération, sa composition et les travaux sylvicoles à planifier (regarni, reboisement, dégagement).

Des modèles de prédiction de la régénération forestière 5 ans après feu, applicables au sous-domaine de la sapinière à bouleau blanc de l’ouest, ont été développés par le CERFO en 2001. Ces modèles utilisent principalement la composition des peuplements avant feu, le milieu physique et l’intensité du feu comme variables explicatives. Avec l’arrivée de la cartographie écoforestière du 4e décennal (NAIPF), l’appellation des peuplements devient plus précise et le découpage des peuplements plus fin. Cette nouvelle donnée représente une opportunité intéressante d’améliorer le pouvoir prédictif des modèles de prédiction de la régénération.

Ainsi, de nouveaux modèles de prédiction de la régénération 5 ans après feu ont été construits, à partir de données provenant du feu de Parent, mais en utilisant la caractérisation des peuplements avant feu établie selon la norme NAIPF. Les variables prédictives utilisées sont le type écologique et les classes regroupées des dommages. Huit types écologiques font l’objet de prédictions : MS22, RE21, RE22, RE24, RE25, RE39, RS22 et RS25. Les nouveaux modèles retenus présentent un coefficient de détermination (R2 ) variant entre 0,22 et 0,52, ce qui leur assure un meilleur pouvoir prédictif que les modèles construits en 2001 (R2 < 0,35). Le plus grand pouvoir prédictif de ces modèles peut certainement s’expliquer par l’utilisation de données plus précises décrivant les peuplements avant feu, ainsi que par l’approche statistique globale qui a été retenue, qui intègre l’ensemble des variables explicatives dans un même modèle.

Ces modèles, applicables à tout feu ayant brûlé dans le domaine de la sapinière à bouleau blanc, ont ensuite été appliqués à six feux survenus en 2010 en Mauricie. Pour chacun des feux, plus de 75 % de la superficie brûlée est couverte par les 8 types écologiques à l’étude et fait donc l’objet de prédictions du coefficient de distribution de la régénération pour les essences individuelles et les essences regroupées. Le portrait de la régénération prédite 5 ans après feu pour chacun de ces territoires brûlés a ensuite permis de proposer des scénarios d’intervention en phase juvénile, dans l’optique de favoriser l’obtention d’un peuplement de retour de composition résineuse (recommandations de regarni, reboisement, dégagement-nettoiement et EPC).

Remise en production et impacts fauniques de la coupe progressive irrégulière visant à favoriser la régénération et la croissance du bouleau jaune. CERFO. Rapport 2012-04. 74 p. + 4 annexes.

Les peuplements feuillus et mixtes posent un réel défi sylvicole pour atteindre les objectifs du développement durable (maintien de l’intégrité de l’environnement, équité sociale et efficience économique). En 2008, un projet qui avait pour objectif principal d’appliquer la démarche de diagnostic pour l’aménagement du bouleau jaune a été réalisé sur 800 ha du secteur du lac de la Tête. Cette démarche a permis d’établir six prescriptions sur l’ensemble du secteur : coupes de jardinage par lisières, coupe progressive irrégulière, coupe progressive, éclaircie commerciale, coupe avec protection de la régénération et des sols et coupe avec protection de la régénération et des sols combinée à des travaux de préparation de terrain. Un scarifiage a été réalisé en 2010 sur la plus grande partie de la superficie. En plus de l’installation de la régénération, des cibles et des indicateurs de diversité faunique et floristique doivent maintenant être établis et mesurés.

L’inventaire réalisé au secteur du lac de la Tête comprenait 132 grappes qui permettaient de mesurer la densité de la régénération, le coefficient de distribution et le brout. À la dernière micro-placette de chaque grappe, le degré d’obstruction latérale était évalué. De plus, 80 transects ont permis d’effectuer les mesures de bois mort et de chicots. Tel que proposé par Bissonnette et al., 1997, les caractéristiques des habitats fauniques suivantes ont été évaluées: brout disponible (densité des essences commerciales et non commerciales), degré d’obstruction latérale, densité et surface terrière en chicots par classe de DHP et décomposition et volume en débris ligneux. L’évaluation de l’utilisation de la faune des différents habitats a été évaluée en notant les traces de brout laissées par le lièvre ou les cervidés.

Concernant la régénération, les résultats indiquent que la densité et le coefficient de distribution en régénération de bouleau jaune est élevée dans tous les traitements ayant bénéficié d’une préparation de terrain (coupe de jardinage par lisières, CPE, CPI, ECL avec scarifiage et CPRS avec scarifiage). Les superficies non scarifiées comprennent des densités moins élevées en bouleau jaune (éclaircie non scarifiée et CPRS non scarifiée) mais le coefficient de distribution dans la CPRS non scarifiée est assez élevé. La meilleure distribution en bouleau jaune a été observée dans la CPRS combinée à une préparation de terrain et la plus faible dans l’éclaircie sans scarifiage. La densité et la distribution du sapin baumier et de l’érable rouge sont plus élevées dans le secteur non scarifié de la CPRS et dans celui de l’éclaircie. Les essences compétitrices comprennent également une proportion importante d’essences non commerciales; il est à noter que le cerisier de Pennsylvanie est plus dense sur les superficies scarifiées de la CPRS et de l’éclaircie, comparativement aux superficies non scarifiées de ces mêmes traitements. De plus, le succès de l’établissement du bouleau jaune est supérieur dans les micro-placettes localisées dans un sentier de débardage. En effet, le passage de la machinerie permet d’exposer davantage le sol minéral. Dans le même ordre d’idées, plus la proportion de la superficie de la micro-placette scarifiée est importante, plus la densité et le coefficient de distribution en bouleau jaune sont élevés.

Concernant les habitats fauniques et la présence de brout, les résultats indiquent que deux ans après les interventions et un an après le scarifiage, le degré d’obstruction latérale est faible dans tous les traitements. De plus, le seuil de 10 à 15 gros chicots à l’hectare (seuil de l’OPMV 4) ayant un DHP de 20 cm et plus est atteint dans les traitements de coupe de jardinage par lisières (23 gros chicots/ha), CPE (14 gros chicots/ha) et CPI (12 gros chicots/ha). Dans l’éclaircie, on observe 7 gros chicots/ha. Le volume en gros débris ligneux excède 5 m3 /ha (seuil de l’OPMV 4) dans tous les traitements. Enfin, les traces de brout en 2011 sont marginales. Ceci s’explique probablement en partie par le fait que les semis ont pour le moment une seule saison de croissance et sont donc encore très petits. À cette hauteur, ils ne dépassent pas le couvert nival. Les suivis des prochaines années permettront de mieux évaluer ces aspects.

Implantation d’un dispositif de comparaison de traitements pour optimiser la fonction de régénération dans les érablières envahies par le hêtre – 3e année. CERFO. Rapport 2012-05. 54 p.

Le dépérissement des érablières du Québec et l’envahissement du hêtre à grandes feuilles (Fagus grandifolia Ehrh) dans les forêts feuillues sont deux phénomènes qui ont été documentés par plusieurs auteurs au cours des dernières années. Pour étudier ces phénomènes, un dispositif expérimental à l’échelle opérationnelle a été mis en place dans le secteur du lac des Lys pour évaluer l’impact de différentes modalités de remise en production visant à favoriser la croissance et la régénération de l’érable à sucre au détriment du hêtre.

Lors de la première année du projet, une démarche de prescription sylvicole complète, utilisant l’approche de prescription par diagnostic sylvicole, a été utilisée pour élaborer une prescription de coupe progressive irrégulière adaptée à l’érable à sucre. Lors de la 2e année du projet, un échantillonnage des sols, un inventaire de régénération avant récolte et scarifiage, des travaux de martelage et de récolte ont été réalisés. Lors de la 3e année du projet, des travaux de scarifiage et de chaulage aérien ont été réalisés pour compléter la liste des traitements prévus par le dispositif expérimental. Ces travaux ont été accompagnés de vérification de la qualité des travaux et d’un inventaire de régénération une saison de croissance après les travaux de récolte et de scarifiage.

Le scarifiage effectué au moyen d’une pelle mécanique a été justifié par la pente élevée et la difficulté de circuler entre les arbres résiduels. La préparation du lit de germination a consisté à effectuer des poquets simples en brisant légèrement la litière et en mélangeant le sol organique et minéral sans surexposer le sol minéral. Les résultats indiquent que le traitement de scarifiage effectué au lac des Lys a respecté la stratégie appliquée dans l’UAF 31-51 pour ce type de peuplement. Dans l’ensemble, une moyenne de 326 poquets/hectare a été crée.

Les résultats de régénération indiquent que malgré la faible quantité de hêtre sur pied dans la strate de bois mature, sa présence dans le sous-couvert, souvent aussi bien implantée que celle de l’érable à sucre, confirme la présence de la problématique et de son augmentation possible dans le temps.

Pour le chaulage aérien, le rapport fait état de plusieurs recommandations et dresse le bilan des différentes étapes quant à sa mise en œuvre opérationnelle. L’épandage aérien peut constituer une alternative à l’épandage terrestre et une option sylvicole intéressante pour les terrains montagneux et rugueux avec accessibilité restreinte.

Ce projet permettra d’explorer diverses modalités de traitements pour assurer le contrôle de la présence du hêtre, l’augmentation de celle de l’érable à sucre et, le cas échéant, de celle du bouleau jaune. Le dispositif permettra d’explorer des solutions préventives en vérifiant les effets du chaulage, de la coupe progressive irrégulière et de la préparation de terrain à une échelle opérationnelle.

Le projet profite d’une collaboration des plus stimulantes entre deux équipes de recherche complémentaires, soit celle de l’équipe de recherche sur les écosystèmes et l’environnement de la Direction de la recherche forestière (DRF) et celle de l’équipe de sylviculture et d’aménagement forestier durable du CERFO. Il s’agit également d’un complément au réseau de dispositifs des deux organismes et d’un exemple local d’intensification de la pratique sylvicole pour une chaîne de production de bois de haute valeur.

Implantation d’un dispositif de comparaison de traitements pour optimiser la fonction de régénération dans les érablières envahies par le hêtre – 2e année. CERFO et MRNF. Rapport 2012-02. 73 pages + 5 annexes

Le dépérissement des érablières du Québec et l’envahissement du hêtre à grandes feuilles (Fagus grandifolia Ehrh) dans les forêts feuillues sont deux phénomènes qui ont été documentés par plusieurs auteurs au cours des dernières années. Il existe plusieurs causes potentielles pour expliquer ces phénomènes et plusieurs d’entre elles peuvent interagir et amplifier le problème.

Dans la région de Portneuf, un dispositif expérimental à l’échelle opérationnelle a été mis en place dans le secteur du lac des Lys pour évaluer l’impact de différentes modalités de remise en production visant à favoriser la croissance et la régénération d’érable à sucre au détriment du hêtre. Des travaux de martelage, de récolte et de vérification de ces travaux ont été réalisés pour étudier les modalités de préparation de terrain et de régénération naturelle suite à une intervention de coupe progressive irrégulière. Associés à ces travaux, un échantillonnage des sols et un inventaire de bois sur pied et de régénération avant traitement ont été réalisés.

Les travaux de coupe progressive irrégulière effectués à l’automne 2010 ont permis de maintenir un maximum d’érables à sucre dans le peuplement tout en diminuant de moitié la proportion de hêtres. Les analyses de sol ont confirmé qu’il y avait une carence en calcium dans le secteur à l’étude. Malgré la faible quantité de hêtre sur pied dans la strate de bois mature, sa présence dans le sous-couvert, souvent aussi bien implantée que celle de l’érable à sucre, confirme la présence de la problématique et de son augmentation possible dans le temps.

Une méthode de vérification des travaux de martelage et de récolte est proposée pour effectuer les suivis de qualité. Dans l’ensemble, les résultats indiquent que les travaux de martelage et de récolte réalisés au lac des Lys ont respecté la prescription de coupe progressive irrégulière. Les formations de martelage et de récolte adaptée à la coupe progressive irrégulière, l’approche proactive des marteleurs et des vérificateurs et le suivi en temps réel des travaux sont identifiés comme étant des éléments clés dans la réussite de ce nouveau traitement sylvicole.

Ce projet permettra d’explorer diverses modalités de traitements pour assurer le contrôle de la présence du hêtre, l’augmentation de celle de l’érable à sucre et, le cas échéant, de celle du bouleau jaune. Le dispositif permettra d’explorer des solutions préventives en vérifiant les effets du chaulage, de la coupe progressive irrégulière et de la préparation de terrain à une échelle opérationnelle.

Le projet profite d’une collaboration des plus stimulantes entre deux équipes de recherche complémentaires, soit celle de l’équipe de recherche sur les écosystèmes et l’environnement de la direction de la recherche forestière (DRF) et celle de l’équipe de sylviculture et d’aménagement forestier durable du CERFO. Il s’agit également d’un complément au réseau de dispositifs des deux organismes et d’un exemple local d’intensification de la pratique sylvicole pour une chaîne de production de bois de haute valeur.

Développement et mise en oeuvre d’une stratégie sylvicole permettant de lutter contre l’enfeuillement dans la région de Lanaudière – 1re année. CERFO. Rapport 2012-01. 230 p. + 1 annexe

Ce rapport fait état de l’avancement du projet à l’année 1. Une stratégie permettant de lutter contre l’enfeuillement dans la région de Lanaudière a été développée. Elle est basée sur l’autécologie des espèces désirées et non désirées et leur présence selon les différents types écologiques observés dans la forêt lanaudoise. La stratégie proposée se base sur le pourcentage de couvert, la proportion de peuplier, de bouleau blanc et d’érable rouge dans le peuplement et les types écologiques. Des familles de traitements sont proposées pour les différents régimes sylvicoles.

Le secteur Conscrit a été sélectionné pour la mise en place d’un essai sylvicole. Une photo-interprétation fine a permis de caractériser les peuplements du secteur. Les peuplements ont ensuite été regroupés selon leurs caractéristiques cartographiques et la stratégie proposée. Un diagnostic sylvicole a été réalisé pour chaque groupe. Une validation terrain a permis de valider les prescriptions issues des diagnostics et une synthèse a été réalisée à l’échelle du chantier.

Soins à apporter à la régénération (suite) : qu’en est-il du dépressage et du nettoiement ?

La chronique sylvicole publiée en novembre 2011 débutait la présentation des soins à apporter à la régénération. La dynamique associée à chaque stade de développement (semis, fourré et gaulis) y a été décrite et les objectifs sylvicoles recherchés pour chacun de ces stades ont été précisés. Finalement, les traitements de regarnis, enrichissement et débroussaillage ont été présentés. La chronique actuelle s’intéresse à deux autres traitements : le dépressage et le nettoiement. Le dégagement fera l’objet, quant à lui, d’une chronique ultérieure.

Article paru dans le Monde forestier du mois de décembre-janvier 2011-2012

Soins à apporter à la régénération

Les stades en régénération sont déterminants dans la vie d’un peuplement, car ils conditionnent certaines caractéristiques clés du futur peuplement mature (composition, densité, qualité du bois…). Ils nécessitent donc une attention particulière dans la conduite du peuplement.

Article paru dans le Monde forestier du mois de novembre 2011

Le dégagement à l’européenne : un élément essentiel de la conduite de peuplement. CERFO. Technote 2011-05.

Dans le contexte de l’aménagement forestier durable au Québec, les espèces semi-tolérantes (CHR, BOJ, PIB, CAC, FRA et ORA) occupent une place très particulière. En effet, elles présentent un intérêt certain, autant pour la production de matière ligneuse de grande valeur que pour la biodiversité, alors qu’elles sont souvent en régression dans le paysage forestier. La récolte a longtemps été ciblée sur ces espèces pour faire place, à la fin des années 80, à l’adoption massive du régime de la futaie jardinée, qui, dans la pratique, négligeait leur réintroduction. Si l’enjeu sylvicole de régénération de ces espèces est crucial, l’enjeu d’éducation devrait être également considéré, de par le rôle fondamental qu’il peut jouer. Ainsi, en jeune âge, il est peu approprié de laisser la nature agir selon son objectif naturel de favoriser les plus forts. Si l’on veut promouvoir ces essences semi-tolérantes, l’élément naturel vainqueur n’est pas nécessairement le meilleur choix. Des soins culturaux sont alors nécessaires pour constituer une cohorte de tiges utiles.  

La coupe progressive irrégulière : pour une mise en oeuvre opérationnelle. CERFO. Technote 2011-02.

Actuellement, la coupe de jardinage telle que pratiquée au Québec, reposant essentiellement sur le prélèvement des tiges moribondes, est le principal traitement de coupe partielle réalisé en forêt mixte et feuillue. Cette approche permet certes une amélioration à court terme du peuplement, mais ne cherche pas à optimiser les conditions de croissance des tiges résiduelles ni la régénération en essences désirées.

Depuis quelques années, de nouvelles approches sylvicoles en futaie irrégulière, inspirées des pratiques européennes, font l’objet d’expérimentations au Québec et la coupe progressive irrégulière (CPI) est une avenue prometteuse. Dans ce contexte, le CERFO s’est intéressé à définir des modalités de la CPI qui sont optimales pour assurer l’installation de la régénération et la croissance des tiges résiduelles ainsi que la façon de traduire ces modalités en instructions de travail, facilement réalisables sur le terrain.

Évaluation des effets de la coupe progressive irrégulière sur la dynamique forestière : installation du dispositif de suivi du bois sur pied. CERFO. Rapport 2011-21. 53 pages + 5 annexes.

Dans la région du Témiscamingue, comme dans d’autres régions feuillues du Québec, la régénération des espèces feuillues semi-tolérantes, comme le bouleau jaune (BOJ) et le chêne rouge (CHR), s’avère difficile et la possibilité en bois d’œuvre de ces espèces ainsi que la biodiversité sont compromises. Ainsi, en 2009, dans le cadre du Programme de mise en valeur des ressources du milieu forestier, le CERFO, en collaboration avec le ministère des Ressources naturelles et Tembec inc., a réalisé un projet dans le secteur du Petit lac Caugnawana, localisé dans l’UAF 81-51, visant à améliorer le processus de prescription sylvicole par l’utilisation de la photo-interprétation fine et d’une démarche diagnostique argumentée, dans le but d’élaborer des prescriptions sylvicoles adaptées à l’écologie des essences. Lors de cette première phase, trois types de coupe ont été prescrites afin de tenter de restaurer ou d’installer une régénération adéquate en BOJ ou en CHR, soit : des coupes progressives irrégulières en plein, par trouées et par lisières. Les interventions prescrites ont été réalisées au printemps 2010. Ces types d’intervention étant de plus en plus fréquemment prescrites dans le cadre de traitements alternatifs, il est essentiel d’évaluer leurs effets et de mesurer si les interventions permettent d’atteindre les objectifs visés. Le projet proposé vise à acquérir des connaissances sur l’effet de la CPI en plein sur les tiges résiduelles.

En 2011, un dispositif expérimental a été établi pour réaliser le suivi du bois sur pied, en plus de réaliser des indicateurs de performance de la CPI, tels que le maintien d’une structure diversifiée, d’attributs de biodiversité et d’un couvert résiduel cible. Le dispositif, qui a une superficie de 121 ha, a été stratifié en considérant le traitement (CPI vs témoin) et les groupements d’essences (ESBJ, BJES, CHR). Un réseau de 60 placettes permanentes a été établi pour étudier l’évolution du bois sur pied. Ce réseau de placettes permanentes a également servi à tracer le portrait du bois sur pied avant et après coupe.

Les analyses ont révélé que les différences significatives se trouvaient surtout au niveau de la composition en essences des groupes, différences correspondant aux appellations cartographiques. La principale différence entre la CPI et le témoin est la proportion plus grande de tiges libres de croître, avec plus de faces de cimes dégagées que le témoin, indiquant que la CPI a permis de libérer des tiges.

Les objectifs de la CPI ont été atteints puisque la coupe réalisée a permis de s’adapter aux conditions de peuplements rencontrées en créant des conditions propices pour l’établissement d’une régénération en essences désirées (maintien d’un couvert résiduel et scarifiage des sols), et en libérant et dégageant des tiges d’avenir pour favoriser leur croissance future. Ce dispositif permettra de documenter la croissance des tiges résiduelles suivant une CPI et devra être suivi aux cinq ans.

Régénération de chêne rouge dans une érablière de sommet. Suivi de la régénération après ensemencement, plantation et préparation de terrain (UAF 64-52, secteur Brazeau). CERFO. Rapport 2011-04. 52 p.

Dans le cadre du programme de mise en valeur des ressources du milieu forestier, le CERFO, en collaboration avec Lauzon Planchers de bois exclusifs, McForêt et la Coopérative des HautesLaurentides, a élaboré un projet visant à favoriser la régénération du chêne rouge dans une érablière de sommet, dans le but d’effectuer une conversion de peuplement. Différentes modalités de remise en production ont été étudiées à l’intérieur de deux dispositifs expérimentaux distincts. Le premier appartient à la futaie irrégulière et le deuxième à la futaie régulière. Les modalités ont été choisies en fonction du régime diagnostiqué lors des premières phases du projet, de la présence de semenciers, de la structure de peuplement, de la machinerie disponible et des types de régénération artificielle disponibles. Au total, les deux dispositifs établis comportent 44 unités expérimentales, dont 32 appartiennent à la futaie irrégulière et 12 à la futaie régulière. Pour la futaie irrégulière, deux origines de semis et deux méthodes de préparation de terrain ont été étudiées et comparées entre elles avec des stations témoins. Pour la futaie régulière, deux méthodes de préparation de terrain ont été étudiées et comparées à des stations témoins.

Dans la futaie irrégulière, la plantation combinée au débroussaillage comporte une densité et une distribution supérieure aux autres méthodes de régénération. Cette méthode est certainement la meilleure pour régénérer le chêne rouge. Les stations scarifiées présentent des densités et une distribution inférieure aux autres méthodes de remise en production. L’ensemencement de glands n’a pas produits les résultats escomptés reliés en partie à l’humidité minimale requise, aux risques associés à la température élevée et à la prédation. Ne pouvant statuer sur le maintien ou non de l’option d’ensemencement qui, bien que peu coûteuse présente une avenue risquée.

La densité et la distribution des espèces non désirées sont très élevées, que ce soit pour la futaie irrégulière ou la futaie jardinée. Ceci signifie que les espèces de compétition sont encore très présentes au stade de semis dans le secteur Brazeau et qu’il faudra suivre leur évolution de près si l’on veut minimiser leur impact. Le hêtre à grandes feuilles, l’érable rouge, l’érable de Pennsylvanie et le cerisier de Pennsylvanie sont les espèces non désirées les plus représentées.

En raison de l’effet direct du maintien de semenciers sur la densité et la distribution de la régénération du chêne rouge et puisque les semences sont lourdes et ne voyagent pas beaucoup, nos résultats suggèrent de maintenir la meilleure distribution possible de semenciers lors des opérations forestières. Par ailleurs, une présence importante de cerisier tardif en régénération a été observée dans le dispositif, ce qui contribuera à rehausser la valeur des terres.

Les réponses qu’apporteront les suivis de ces travaux permettront de fournir un exemple local pour la justification de l’adoption d’une telle stratégie dans la planification de l’aménagement des forêts feuillues. Le présent rapport fait état des caractéristiques du peuplement sur pied à l’origine, des travaux de remise en production effectués et des résultats de régénération une saison de croissance après les travaux sylvicoles.

Bilan de l’état de la régénération en bouleau blanc suite à des opérations de préparation de terrain réalisées par poquets depuis 1999. CERFO. Rapport 2011-10. 59 pages + 2 annexes.

Dans le cadre du programme de mise en valeur des ressources du milieu forestier, le CERFO, en collaboration avec le ministère des ressources naturelles, les industries TLT inc. et Foresco GTH, a élaboré un projet visant à effectuer le bilan de l’état de la régénération en bouleau blanc suite à des opérations de préparation de terrain réalisées par poquets depuis 1999. Le bilan a été effectué selon une stratification élaborée en fonction du type écologique, des années de scarifiage et de coupe, du délai entre le scarifiage et la coupe finale et de la présence de semenciers lors des opérations de scarifiage. Un total de 533 grappes de 10 micro-placettes a été établi pour couvrir les différents cas à l’étude.

Pour les stations plus âgées, les résultats indiquent un maintien de la distribution et de la densité du bouleau à papier dans les stations scarifiées alors que les stations témoin présentent une diminution de la distribution et de la densité. Le scarifiage contribue à diminuer la densité des feuillus non commerciaux, mais pas nécessairement leur distribution. La préparation de terrain contribue également à diminuer la densité et la distribution des peupliers.

Pour la hauteur moyenne des arbres études, les résultats indiquent que les semis se retrouvant sur un sol minéral sont moins hauts que les semis se retrouvant en bordure ou à l’extérieur du poquet. Pour une position de semis identique par rapport au sol minéral, les résultats indiquent que la hauteur moyenne des semis entre les secteurs scarifiés et non scarifiés est équivalente. Ceci indique que le scarifiage est bon pour le bouleau à papier, mais qu’il faut éviter une surexposition du sol minéral. L’idéal consisterait à effectuer une préparation de terrain qui viserait seulement à briser légèrement la matière organique afin de créer un mélange de terre et d’humus. De cette façon, des microsites favorables à l’implantation et à la croissance en hauteur des semis de bouleau à papier seraient créés tout en éliminant la compétition.

Le nombre de semenciers n’a pas eu d’impact sur la hauteur moyenne, la densité et le coefficient de distribution du bouleau à papier. Une différence de qualité de scarifiage entre les stations présentant un nombre différent de semenciers semble influencé la densité des bouleaux.

Le délai entre la coupe et le scarifiage n’a pas eu d’influence sur la hauteur moyenne, la densité et le coefficient de distribution du bouleau à papier. Cependant, les résultats ont démontré que plus le délai entre la coupe et le scarifiage était court, moins les espèces de compétition étaient denses et présentes. Cela peut se traduire par des besoins de dégagement différents dans le temps selon que la station ait été scarifiée ou pas.

La proportion d’arbres d’avenir est plus faible dans les secteurs témoins que dans les secteurs scarifiés. Les arbres libres de croître sont plus hauts que les arbres non libres. La position des semis par rapport au poquet n’influence pas la proportion d’arbres libres de croître. Le traitement avec réserve de semenciers présente une proportion d’arbres études libres de croître plus grande que celle des traitements de scarifiage, mais équivalente au témoin. Dans toutes les situations, il a été observé que seulement de 7 à 40 % des arbres ont été considérés comme étant libres de croître. Ces résultats indiquent que des traitements de dégagement visant à conserver la vocation des sites et à maintenir la quantité de bouleau à papier sur pied sont à prévoir pour les mettre en lumière.

Réalisation d’un dispositif de comparaison de modalités de coupes progressives irrégulières visant à favoriser la régénération et la croissance du chêne rouge. CERFO. Rapport 2011-11. 80 p.

Dans les peuplements sous aménagement, la régénération en chêne rouge (CHR) sur plusieurs stations forestières est souvent absente ou déficiente. Dans son document sur « Les enjeux de biodiversité relatifs à la composition forestière » (Grondin et Cimon, 2003), le Ministère reconnaît effectivement la raréfaction du chêne, espèce compagne de l’érablière, comme un enjeu de biodiversité pour la composition forestière. Dans la région de l’Outaouais, le Plan régional de développement intégré des ressources et du territoire (PRDIRT) mentionne d’ailleurs la raréfaction des chênaies rouges comme un enjeu écologique prioritaire. Tel que mentionné par le comité du Manuel d’aménagement forestier (MRNF, 2004), le défi de la biodiversité repose sur la nécessité de développer et de mettre en œuvre une sylviculture proche de la nature afin de maintenir à long terme la biodiversité des peuplements naturels.

Le présent projet cherche donc à définir des modalités efficaces pour restaurer la présence de CHR dans un procédé de régénération par CPI. Dans cette optique, il a pour objectif de réaliser une coupe progressive irrégulière dans des peuplements avec CHR pour favoriser sa régénération et suivre les effets réels (régénération et bois sur pied) de différentes modalités de remise en production. Enfin, il vise à fournir un exemple local pour la justification de l’adoption d’une telle stratégie dans la planification de l’aménagement. Les objectifs spécifiques du projet sont : (1) la formation des marteleurs, des contremaîtres, des agents du MRNF; (2) la réalisation d’une CPI dans des peuplements jeunes et dans des peuplements vieux pour fins de comparaisons; (3) la détermination du type de placettes échantillon (à rayon fixe ou à rayon variable) à privilégier pour évaluer la CPI; (4) la comparaison des volumes récoltés et la quantité de bois d’œuvre pour le jardinage et pour la CPI; (5) l’évaluation de la pertinence de l’utilisation de la photo-interprétation fine pour préciser les contours; (6) l’évaluation de la rentabilité des travaux effectués dans le secteur Cloak; (7) la vérification de la capacité de la CPI à rencontrer les objectifs de fonction sylvicole.

Le secteur de CPI ayant une superficie de 88 ha a été installé dans le secteur Cloak dans l’UAF 071-51 localisé dans le sous-domaine de l’érablière à tilleul de l’ouest. La méthode de démarche de diagnostic sylvicole a été appliquée et le choix de la prescription découle d’une analyse argumentée et documentée. Des formations ont été données aux marteleurs, contremaîtres et bûcherons. Tout au long de l’encadrement des travailleurs, une rétroaction constante a été effectuée, ce qui a permis le transfert des connaissances et l’intégration opérationnelle des nouvelles modalités. Selon l’évaluation qui a été faite, la formation a permis de réaliser un martelage qui respecte la prescription de CPI. Ainsi, le martelage a permis de diminuer la proportion de surface terrière ayant une faible vigueur (M et S) et augmenter celle qui est vigoureuse (C et R). Le martelage réalisé a également permis d’augmenter la proportion de surface terrière en essences désirées bien réparties sur le territoire. Une évaluation plus précise de la conformité pourrait être réalisée directement sur le terrain en effectuant les calculs en temps réel. Les opérations réalisées ont permis de laisser un peuplement résiduel qui atteint les objectifs prévus dans les modalités de martelage et de récolte.

Les suivis en temps réel ont été effectués en utilisant des placettes à rayon fixe afin de mieux estimer l’espacement entre les tiges tel que décrit dans les consignes de martelage. Considérant une équivalence dans les méthodes d’inventaire au prisme et à rayon fixe lors des compilations (volumes, surface terrière, tiges à l’hectare), l’utilisation de placettes au prisme pour faire le suivi du martelage et des opérations en temps réel sur le terrain est à explorer.

La photo-interprétation fine du secteur a permis de préciser les contours des peuplements, et de mieux séparer les peuplements JIN et VIN que la cartographie du 4e décennal. De plus, la prescription réalisée sur le secteur correspond à la stratégie du CHR proposée dans Grenon et al. (2011). Ainsi, l’application de la stratégie pour prévoir les types de traitements pour régénérer le CHR est recommandée.

Des comparaisons du prélèvement de jardinage versus la coupe progressive irrégulière ont été faites. La récolte d’un nombre de tiges plus élevée mais de plus faible volume a été notée dans la CPI comparativement au jardinage, quoique les peuplements initiaux dans les deux types de coupes n’étaient pas identiques. Ceci a résulté en un volume par tige récoltée moyen plus faible pour la CPI que pour le jardinage. Ceci s’explique par les modalités de traitements et les objectifs, ainsi que les DHP plus faibles initialement pour la CPI. Dans le cas où les opérations sont réalisées dans un jeune peuplement, tel qu’un JIN, cette intervention correspond davantage à une éclaircie commerciale plutôt qu’une étape de coupe d’ensemencement, et c’est au moyen d’une évaluation de la rentabilité de la récolte que la décision d’intervenir ou non peut être prise.

Suivant les interventions et l’obtention de la photo-interprétation fine, un dispositif comportant 5 blocs expérimentaux par traitement (CJ et CPI) est planifié. Chacun des blocs proposés dans la coupe progressive irrégulière est scindé en 6 unités de traitement : (1) sans préparation et régénéré naturellement, (2) avec préparation de terrain régénéré naturellement, (3) sans préparation de terrain avec reboisement hâtif, (4) sans préparation de terrain avec reboisement tardif, (5) avec préparation de terrain avec reboisement hâtif, (6) avec préparation de terrain avec reboisement tardif. Trente unités de traitement ont été créées, soit 5 répétitions de 6 traitements. Pour les blocs expérimentaux proposés dans la coupe de jardinage, ceux-ci sont scindés en deux unités de traitement où sont appliquées les modalités suivantes : unité témoin (sans préparation de terrain régénéré naturellement) ; unité avec préparation de terrain régénérée naturellement. Dans la coupe de jardinage, il y a 10 unités de traitement créées, soit 5 répétitions de 2 traitements.

L’implantation du dispositif et de son suivi permettra de vérifier la capacité de la CPI à rencontrer les objectifs de fonction sylvicole.

Essais de traitements sylvicoles et de modalités d’interventions dans l’érablière à bouleau jaune de Lanaudière – Troisième année. CERFO. Rapport 2011-05. 104 pages + 6 annexes.

Les peuplements feuillus et mixtes posent un réel défi sylvicole pour atteindre les objectifs du développement durable (maintien de l’intégrité de l’environnement, équité sociale et efficience économique). En effet, les interventions sylvicoles qui ont été réalisées ont souvent engendré des problèmes d’installation de la régénération, de production de tiges de qualité et de rentabilité économique.

Le but du projet consiste donc à trouver des solutions plus efficaces pour traiter les érablières à bouleau jaune de Lanaudière et pour créer des conditions environnementales adéquates pour installer efficacement la régénération en bouleau jaune et optimiser sa croissance. Trois objectifs sont poursuivis : (1) améliorer les méthodes de travail pour préparer la prescription sylvicole; (2) rechercher des traitements et des modalités plus performantes; (3) appliquer les traitements et les modalités prescrites afin de vérifier leur application opérationnelle.

La méthode de la démarche de diagnostic et prescription sylvicole (2008) a été appliquée sur un secteur du Lac de la Tête dans Lanaudière. La réalisation du martelage et des opérations (2009) a permis de vérifier la faisabilité opérationnelle des traitements prescrits. Les suivis du martelage (2010), des opérations (2010) et du scarifiage (2011) ont été réalisés afin de vérifier s’ils permettaient de créer des conditions favorables pour le bouleau jaune. Les impacts potentiels sur les rendements, la croissance, la régénération et économiques (ASEF) ont été évalués.

Dans le cadre de cette démarche, le territoire a été subdivisé en 9 strates. Les traitements suivants ont été retenus : la coupe progressive irrégulière, la coupe de jardinage par lisières, la coupe progressive d’ensemencement, l’éclaircie, la coupe avec réserve de semenciers et la coupe avec protection de la régénération et des sols. Un cas-type de la démarche est présenté et illustre les étapes à suivre : utilisation des données cartographiques pour formation des unités de travail à partir de la cartographie; utilisation de statistiques pour l’évaluation de la variabilité des données; utilisation de peuplements cibles; formulation de problèmes à résoudre; formulation d’options; argumentation des options et des choix retenus; formulation d’une prescription à partir du choix; suivi. La démarche de diagnostic sylvicole a le potentiel d’améliorer les méthodes de travail pour préparer la prescription sylvicole car elle s’appuie sur un grand nombre de paramètres décisionnels permettant de bâtir une argumentation rigoureuse et structurée. De plus, elle permet de mettre en perspective les problèmes et les solutions possibles. Elle présente les avantages suivants : structurée, logique, vérifiable, rigoureuse, objective, souple, holistique.

Pour réaliser une bonne gestion de la lumière, la notion de distance entre les arbres résiduels doit être intégrée. En effet, l’utilisation unique du CFC comme priorité de récolte engendre plusieurs désavantages car elle occasionne un prélèvement constituant un peuplement résiduel trop dense par endroits ou trop ouvert à d’autres.

À la suite de l’application de la démarche sylvicole, on constate qu’une bonne proportion du territoire à l’étude devrait être traitée par CPI (CPI : 401 ha et CPI_M : 62,9 ha) pour favoriser le bouleau jaune. Cette intervention « proche de la nature » permet de s’adapter à l’irrégularité des peuplements en place et de créer les conditions favorables à la fois pour l’installation et la croissance du bouleau jaune. La CPI permet de favoriser l’installation et la croissance d’essences semi-tolérantes en mélange avec d’autres essences et contribue ainsi au maintien et même l’amélioration1 de la composition de certains peuplements. En plus des avantages sylvicoles et de la capacité à répondre à certains enjeux de biodiversité, la CPI peut avoir un impact positif sur les calculs de possibilité et être économiquement plus rentable que le jardinage dans certains cas.

Essai de coupe progressive irrégulière dans un peuplement mixte de la sapinière à bouleau jaune (Dispositif du Lac Turcotte, La Tuque) – Suivi de la régénération. CERFO. Rapport 2010-29. 37 p. + 4 annexes.

Un essai visant à comparer deux types de coupes progressives irrégulières et la coupe sélective mixte de résineux à bouleau du Manuel d’aménagement forestier (MRNFP 2004) à un témoin a été établi en 2007-2008. Le projet vise à optimiser le rendement forestier par la mise en application du procédé de régénération par la coupe progressive irrégulière dans des peuplements mixtes de structure irrégulière de la région écologique (4c-M) des Hautes-Collines du Lac Édouard (Moyen St-Maurice) afin de favoriser l’épinette rouge (Picea rubens [Sarg.]) et le bouleau jaune (Betula alleghaniensis [Britton]).

Un inventaire un an après intervention de préparation de terrain a été réalisé à l’automne 2009 pour mesurer la régénération. Le dispositif de recherche permettra d’assurer le suivi de l’évolution de la régénération dans le temps et de comparer entre eux les différents traitements sylvicoles.

Les résultats démontrent que les travaux de préparation de terrain ont permis d’augmenter la présence du bouleau jaune. Les coupes progressives irrégulières se sont avérées être les plus efficaces pour régénérer cette essence avec une présence de plus de 12 500 tiges par hectare dans 55 % et plus des placettes de 4 m2 . La coupe progressive offre les conditions climatiques et la luminosité optimale pour le bouleau jaune (van der Kelen et Lessard 2004). Le bouleau jaune s’est installé de préférence sur les sites où le sol avait été perturbé.

Les différentes interventions sylvicoles n’ont pas permis l’installation de l’épinette rouge de façon satisfaisante pour l’instant. Il faut noter que le coefficient de distribution des semis d’épinette rouge dans les témoins n’est que de 7 % en moyenne. La susceptibilité élevée de l’épinette rouge à la sécheresse des couches superficielles du sol est une des hypothèses pour expliquer l’insuccès des différents traitements à régénérer cette essence. Il peut y avoir un délai dans l’installation de cette essence et des suivis seront nécessaires pour voir l’évolution de l’installation de l’épinette rouge.

À moyen terme, il faudra vérifier la survie de la régénération en essences désirées. Ce suivi permettra de déterminer la pertinence d’effectuer des travaux de contrôle de la végétation compétitrice. Il sera également très important de suivre l’évolution de la régénération par rapport au broutage du chevreuil et trouver des solutions si celui-ci devient problématique.

Régénération du pin blanc par coupes progressives (Dispositif du secteur Alexandre à Fort-Coulonge). CERFO. Rapport 2010-09. 39 p. + 4 annexes.

Dans la région de l’Outaouais, les suivis de la régénération dans les travaux des dernières décennies (CDL, jardinage, coupe progressive) confirment l’absence quasi-totale de régénération de pins blancs dans les strates à production prioritaire de pin, régénération qui n’est plus favorisée par le passage des feux, maintenant contrôlés. Dans ce contexte, la Compagnie Commonwealth Plywood Ltée et le ministère des Ressources naturelles et de la Faune, en collaboration avec le CERFO, ont mis en place un important dispositif expérimental et 2004, au secteur Alexandre.

Composé de 5 blocs (suivant une variabilité de conditions de station), il comporte 4 traitements et 3 types de préparation de terrain. Les traitements étudiés sont la coupe progressive d’ensemencement (CPF) et l’éclaircie commerciale de feuillus et de pins (ECF) adaptés de la norme appliquée au Québec, la coupe progressive uniforme ontarienne (CPU) et un témoin sans intervention. Les préparations de terrain évaluées à l’intérieur des traitements sont le scarifiage, le scarifiage ayant bénéficié d’une plantation et un témoin n’ayant reçu aucune préparation de terrain. La récolte est réalisée en 2005. Le scarifiage a été décalé de manière à être synchronisée avec la bonne année semencière de 2007 (300 000 à 1 000 000 semences/ha). Le remesurage de 2009 s’intéresse à l’installation de la régénération du pin blanc et de la compétition.

Déjà, certaines conclusions sont évidentes et déjà documentées dans la littérature. Le scarifiage favorise la régénération du pin blanc mais contribue aussi à augmenter la compétition en feuillus intolérants. Les semis de pin blanc plantés accusent déjà un retard de croissance sur leurs compétiteurs feuillus et un dégagement est à envisager le plus rapidement possible. L’intensité de l’ouverture du couvert comporte également un effet positif sur la distribution et le nombre de tiges de pin blanc. Par contre, un couvert plus fermé présente moins d’espèces intolérantes.

La gestion de la lumière n’est pas adéquate dans les modalités de coupes progressives ontariennes ou québécoises. En effet, le type de prélèvement n’assure pas l’abri nécessaire (shelter) pour contrôler l’envahissement des espèces de lumière : 64% des PE (CPF) et 86% des PE (CPU) CPU ne respectent pas la recommandation de seuil minimal de 50% de recouvrement. Il y aurait lieu de viser plutôt un nombre de tiges résiduelles, tirés de nomogrammes de densité (considérant ainsi le coefficient d’espace vital). Les prélèvements fixes ou encore basés uniquement sur la priorité de récolte MSCR devrait être abandonnés pour des préoccupations plus sylvicoles de régénération et de croissance.

Des suivis après 3, 5, 7 et 10 ans seront nécessaires pour tracer l’évolution du coefficient de distribution du pin blanc et des autres espèces, pour vérifier la présence et la vulnérabilité au charançon du pin blanc et à la rouille vésiculeuse. La poursuite de ces travaux permettra de documenter les scénarios sylvicoles adaptés et applicables aux peuplements de pin blanc de l’Outaouais.

Essais de différentes méthodes de préparation de terrain favorisant la régénération du bouleau jaune et de l’épinette blanche – État de la régénération, trois ans après les travaux. CERFO et GFBC. Rapport 2010-04. 66 p. + 4 annexes.

En Gaspésie, la régénération rapide en bouleau jaune et en épinette blanche s’avère difficile. Afin de garantir le succès du retour de ces espèces, des coupes de régénération adéquates doivent être appliquées et des méthodes efficaces de scarifiage doivent être retenues pour favoriser la régénération de ces deux espèces. Un dispositif expérimental, installé à l’automne 2006, explore cinq méthodes différentes de préparation de terrain, soit la création de poquets simples, de poquets doubles, de sillons, de buttes et le déblaiement en plein avec peigne ainsi qu’un témoin. La première étape consiste à évaluer la productivité des méthodes et leur acceptabilité économique, le pourcentage de superficie perturbée et la qualification des microsites. La deuxième étape consiste à évaluer, un an après les travaux, l’établissement du bouleau jaune et de l’épinette blanche en fonction des divers traitements réalisés. Finalement, la troisième étape consiste à effectuer un suivi trois ans après les travaux de scarifiage, afin d’évaluer le taux de survie et le rendement du bouleau jaune et de l’épinette blanche et l’agressivité de la compétition.

La préparation de terrain par le déblaiement en plein a été celle où la superficie perturbée a été la plus importante. Cependant, cette éventualité était possible quand les facteurs terrain (pente, végétation préétablie, épaisseur du sol) ne contraignaient pas le déplacement de la machine. Ce type de scarifiage a été efficace pour la création de lits de germination favorables à la germination, minimisant ainsi les décapages trop sévères. La création de poquets simples est le traitement le plus productif en termes de temps, mais tout comme les poquets doubles et les buttes, il risque de créer des lits de germination infertiles. La création de poquets est la méthode la plus efficace pour traiter les pentes fortes et pour protéger la régénération préétablie. Les buttes diminuent beaucoup l’efficacité de production de la pelle et les sillons, quoique très productifs, ne perturbent pas une surface importante mais toutefois suffisante.

Après 3 ans, aucune différence significative ne fut remarquée entre les traitements, concernant le taux de survie, le rendement en croissance et la compétition interspécifique de la régénération des différentes essences. Cependant, les traitements de scarifiage apportent des résultats significatifs quant à la régénération du bouleau jaune par rapport au témoin. Afin de définir un seuil convenable pouvant gérer les risques de la non-plasticité des semis de bouleaux jaunes, le coefficient de distribution a été évalué sur de très petites placettes de 1 m². Puisque l’objectif est la régénération rapide d’une seule cohorte, il est important de vérifier l’uniformité de la régénération avec une unité de base très petite afin de s’assurer d’atteindre les objectifs de plein boisement. Sur cette base, le succès d’établissement obtenu pour le bouleau jaune se chiffre avec un coefficient de distribution supérieur à 70 % (avec plus de 7 000 tiges à l’hectare). Ce succès serait en lien direct avec un substrat minéral ou mélangé, créé par le scarifiage. Le taux de survie après trois ans est de 62 % pour 4 600 semis/ha uniformément distribués au m². Le taux de survie dans les secteurs scarifiés est de 14 % supérieur au témoin mais ce résultat ne représente pas une différence significative.

Les résultats du scarifiage sont plus mitigés pour l’épinette blanche qui obtient un coefficient supérieur à 20 % pour l’établissement, ce qui demeure tout de même un coefficient quatre fois plus élevé que le témoin. Le taux de survie après trois ans n’est que de 41 % dans les secteurs scarifiés, ce qui est 8 % supérieur aux témoins. Avec 800 tiges/ha réparties uniformément au m², l’épinette blanche devrait maintenir une présence équivalente au peuplement précédant. Bien que les résultats de régénération des secteurs scarifiés soient supérieurs aux témoins, ces derniers ne sont pas significativement différents.

Le scarifiage n’a pas eu d’effet significatif sur la régénération du sapin baumier, du bouleau à papier et de l’érable rouge. Le déblaiement en plein a par contre eu un effet négatif sur le coefficient de distribution de l’érable à sucre. Le scarifiage a significativement influencé la présence du framboisier. La présence de l’érable à épis est très forte dans chacun des traitements incluant le témoin, de sorte que 96 % des bouleaux jaunes sont opprimés. Concernant le broutage, celui-ci semble aléatoire malgré le fait qu’une faible tendance démontre que la présence de broutage est en hausse quand la densité de bouleau jaune augmente.

En résumé, cette étude démontre que la régénération du bouleau jaune est très dense trois ans après la préparation de terrain avec plus de 65 0000 semis à l’hectare, mais le coefficient de distribution est inférieur à 50 % en considérant la présence d’une tige à tous les mètres carrés. De plus, la compétition pourrait fortement limiter sa croissance et sa survie à plus long terme sans intervention supplémentaire.

Essai de régénération de chêne rouge dans une érablière de sommet – Diagnostic, prescriptions, suivi du martelage et suivi après intervention. CERFO. Rapport 2010-03. 84 p. + 6 annexes.

Dans le cadre du programme de mise en valeur des ressources du milieu forestier, le CERFO, en collaboration avec Lauzon-Planchers de bois exclusifs et McForêt, a réalisé un projet visant la régénération du chêne rouge dans une érablière de sommet. Les objectifs principaux du projet sont de : 1) vérifier les modalités nécessaires pour restaurer la présence de chêne rouge dans un procédé de régénération par coupes progressives et de 2) fournir un exemple local pour la justification de l’adoption d’une telle stratégie dans la planification de l’aménagement.

Dans le secteur sélectionné, situé au sud de Mont-Laurier (Notre-Dame-de-Pontmain), une photointerprétation fine a été réalisée. Les résultats de la photo-interprétation fine en combinaison avec les données dendrométriques de l’inventaire d’intervention ont permis d’identifier cinq conditions de peuplement. La méthode du diagnostic sylvicole a été utilisée afin de déterminer la prescription dans chacun des cas. Il en ressort que 3 cas sont apparentés au régime de la futaie irrégulière et 2 cas au régime de la futaie jardinée. Dans chacun des régimes, des coupes d’amélioration ont été prescrites avec des modalités différentes. La réalisation de ces prescriptions constitue des essais sylvicoles.

Dans le cas de la futaie irrégulière, la prescription a permis de maintenir sur pied après intervention un peuplement principalement constitué d’érable à sucre, d’érable rouge et de chêne rouge, ce qui n’était pas le cas avant intervention. Dans le cas de la futaie jardinée, un prélèvement faible de l’ordre de 19 % a permis de maintenir une bonne répartition des tiges par classe de diamètre et d’augmenter la proportion des tiges de classe C et R.

À l’intérieur de ces essais sylvicoles, un dispositif expérimental sera installé pour valider les modalités de préparation de terrain et de régénération. Ces modalités seront choisies en fonction de la présence ou non de semenciers désirés, de la structure de peuplement, de la régénération préétablie, de la machinerie disponible et des types de régénération artificielle à l’essai. Le présent rapport fait état du diagnostic, des prescriptions ainsi que du suivi du martelage effectué.

Essais comparatifs de traitements sylvicoles lorsque le jardinage ne s’applique pas (Lanaudière – peuplements mixtes et feuillus) – Phase 2 – Suivi de la régénération. CERFO. Rapport 2009-20. 46 p. + 1 annexe.

Un dispositif en blocs complets aléatoires en tiroirs a été élaboré en 2005 par le CERFO et la compagnie Simon Lussier Ltée pour trouver des solutions qui favoriseront l’implantation du bouleau jaune dans les forêts de Lanaudière. Le dispositif est situé dans des peuplements mixtes et feuillus du domaine bioclimatique de la sapinière à bouleau jaune (4c). Il comporte 4 blocs expérimentaux de 4 unités expérimentales chacune. Dans chaque bloc, il y a un témoin, un traitement de jardinage par trouées, un traitement de coupe progressive irrégulière en lisières et un traitement de coupe progressive irrégulière en plein. Chaque unité expérimentale ayant fait l’objet d’une coupe a été subdivisée en deux où une moitié a été scarifiée et l’autre moitié ne l’a pas été. L’évaluation des effets des traitements et du scarifiage sur le coefficient de distribution et la densité de la régénération a été basée sur un inventaire de régénération réalisé selon un plan de sondage aléatoire.

Les résultats de cette étude ont démontré que la distribution du bouleau jaune a été favorisée par le traitement de coupe progressive irrégulière en lisières avec scarifiage et, dans une moindre mesure, par la coupe de jardinage par trouées avec scarifiage. Le scarifiage a contribué à augmenter le coefficient de distribution en bouleau jaune, mais il a également favorisé le développement des espèces intolérantes comme le framboisier et le cerisier de Pennsylvanie. Cependant, ce constat ne s’applique pas à la coupe progressive irrégulière en plein ou aucune différence significative entre les unités expérimentales scarifiées et non scarifiées n’a été observée. La difficulté technique à réaliser le scarifiage dans ce type de coupe en a probablement compromis sa qualité. De son côté, l’érable à sucre n’a pas été favorisé par l’une ou l’autre des combinaisons de traitements étudiées et il semble que sa présence sur le territoire est garantie peu importe l’intervention effectuée.

Les résultats obtenus avec le procédé de coupe progressive irrégulière en lisières avec scarifiage et la coupe de jardinage par trouées avec scarifiage sont très satisfaisants et ont permis d’atteindre les objectifs initialement fixés par le projet qui étaient d’avoir une distribution de bouleau jaune se situant entre 50 et 100 %. Sans scarifiage, aucun des autres traitements n’a permis d’atteindre cet objectif. Les suivis après 5 et 7 ans permettront de suivre l’évolution du bouleau jaune et de déterminer les besoins de dégagements de l’un ou l’autre des traitements. À la lumière des présents résultats, on peut anticiper qu’une éclaircie précommerciale hâtive sera nécessaire pour assurer le maintien d’une proportion importante de bouleau jaune dans la cohorte en régénération.

Essai de régénération de chêne rouge dans une érablière de sommet. Diagnostic, prescriptions et suivi du martelage. CERFO. Rapport 2009-11. 82 p. + 6 annexes.

Dans le cadre du programme de mise en valeur des ressources du milieu forestier, le CERFO, en collaboration avec Lauzon-Planchers de bois exclusifs et McForêt, a réalisé un projet visant la régénération du chêne rouge dans une érablière de sommet. Les objectifs principaux du projet sont de : 1) vérifier les modalités nécessaires pour restaurer la présence de chêne rouge dans un procédé de régénération par coupes progressives et de 2) fournir un exemple local pour la justification de l’adoption d’un telle stratégie dans la planification de l’aménagement.

Dans le secteur sélectionné, situé au sud de Mont-Laurier (Notre-Dame-de-Pontmain), une photointerprétation fine a été réalisée. Les résultats de la photo-interprétation fine en combinaison avec les données dendrométriques de l’inventaire d’intervention ont permis d’identifier cinq conditions de peuplement. La méthode du diagnostic sylvicole a été utilisée afin de déterminer la prescription dans chacun des cas. Il en ressort que 3 cas sont apparentés au régime de la futaie irrégulière et 2 cas au régime de la futaie jardinée. Dans chacun des régimes, des coupes d’amélioration ont été prescrites avec des modalités différentes. La réalisation de ces prescriptions constitue des essais sylvicoles. À l’intérieur de ces essais sylvicoles, un dispositif expérimental sera installé pour valider les modalités de préparation de terrain et de régénération. Ces modalités seront choisies en fonction de la présence ou non de semenciers désirés, de la structure de peuplement, de la régénération préétablie, de la machinerie disponible et des types de régénération artificielle à l’essai. Le présent rapport fait état du diagnostic, des prescriptions ainsi que du suivi du martelage effectué.

Annexes 4-5-6 sur demande.

Suivi après 6 ans de la régénération – Dispositif de coupe progressive d’ensemencement favorisant le bouleau jaune à la station forestière de Duchesnay. CERFO. Rapport 2009-16. 61 p. + 1 annexe.

Un essai de coupe progressive d’ensemencement incluant différents types de prélèvement du couvert et de préparation de terrain a été réalisé en 2002 à la Station écotouristique de Duchesnay dans les bandes résiduelles d’un système de coupe par bande. Trois types d’intensité de prélèvement (40 % du couvert, 40 % de la surface terrière et aucun) associés à trois types de préparation de terrain (aucun, débroussaillement, et scarifiage) ont été étudiés. Cette intervention visait à régénérer efficacement le bouleau jaune dans un peuplement où le hêtre à grandes feuilles pré établie occupait une place prépondérante. Le premier suivi a été réalisé en 2003 et une deuxième série de mesures ont également été réalisées en 2008.

Six ans après la réalisation du traitement, la distribution du bouleau jaune était plus élevée dans le traitement dont le prélèvement a été de 40 % du couvert (prélèvement le plus sévère). Le scarifiage combiné au débroussaillement a également eu un effet significatif sur l’installation d’une régénération bien distribuée et très abondante en bouleaux jaunes. Par contre, le débroussaillement seul n’a pas eu d’effets significatifs sur son installation. L’érable à sucre est mieux distribué et plus abondante sur les stations ayant fait l’objet d’un prélèvement du couvert. Cependant, aucune différence significative entre les différents prélèvements n’a été notée. La préparation de terrain seule n’a pas influencé la distribution ou la densité de l’érable à sucre.

Concernant les essences compétitrices, le coefficient de distribution du hêtre à grandes feuilles est élevé et n’a pas été significativement affecté par les types de prélèvement dans le couvert ou par la préparation de terrain. Le framboisier possède un coefficient de distribution élevé dans les mêmes conditions qui favorisent le bouleau jaune. À cet égard, il est proposé d’effectuer un contrôle de la lumière pour conserver un couvert un peu plus dense tout en scarifiant et en débroussaillant la station. D’autre part, les résultats ont démontré que plus de la moitié des arbres d’avenir de la station avaient besoin d’un dégagement pour être considérés libres de croître. Finalement, il faudra envisager la coupe définitive dans les prochaines années afin de limiter les risques de blessures aux semis lors des opérations ainsi qu’un dégagement pour faire l’éducation des tiges. Pour ce faire, un suivi est proposé immédiatement avant et après les travaux afin d’observer l’état des semis et de caractériser de nouveau la libre croissance des arbres d’avenir.

La restauration du pin blanc

Le pin blanc a toujours fait partie du paysage de nos forêts feuillues et mixtes. Historiquement, le passage récurrent des feux ou les renversements par le venta (chablis) favorisaient l’installation de sa régénération. De nos jours, les grands feux ayant disparu de la réalité de la zone feuillue, la régénération du pin blanc comme celle du chêne rouge est affectée.

Article paru dans le Monde forestier du mois d’octobre 2008

Dispositif expérimental de régénération du pin blanc par coupes progressives – Rapport des activités 2007

Au cours du XXe siècle, les développements technologiques (transport, récolte, etc.) ont facilité l’accessibilité aux massifs forestiers tant pour la protection contre les feux que pour les interventions sylvicoles (Bouillon, 2003). Ces développements ont affecté la dynamique naturelle des pinèdes blanches. En effet, les suivis de la régénération dans les travaux effectués au cours des dernières années confirment l’absence quasi-totale de régénération de pins blanc et rouge dans les strates à production prioritaire de pin et ces observations ont suscité un questionnement quant à la stratégie à adopter afin de préserver la vocation de ces superficies.

C’est dans ce contexte que la compagnie Commonwealth Plywood Ltée et le ministère des Ressources naturelles et de la Faune, en collaboration avec le CERFO, ont mis en place un important dispositif de comparaison de traitements depuis 2004. Ce dispositif a pour objectif de comparer et d’identifier les procédés de récolte et de régénération favorables aux pins blanc et rouge.

Le dispositif situé dans le secteur Alexandre au nord de Fort-Coulonge comprend 96 ha traités par coupe progressive uniforme (CPU) ontarienne, 12 ha par coupe progressive d’ensemencement du Québec (CPF), 20 ha en éclaircie commerciale de feuillus et de pins (ECF) du Québec et 17 ha en superficie témoin (TEM) non traitée, pour un grand total de 145 ha.

Les interventions de récolte ont été réalisées en 2005 alors que des travaux de préparations de terrain et de reboisement lors d’une mauvaise année semencière ont été réalisés au printemps 2006. Les travaux de préparation de terrain en vue de l’ensemencement naturel lors d’une bonne année semencière ont été réalisés à l’été 2007.

La pluie de semences a été abondante avec l’équivalant de 300 000 à 1 000 000 de semences à l’hectare durant le mois de septembre 2007.

C’est le suivi de ces travaux au cours des prochaines années qui permettra de documenter des scénarios sylvicoles adaptés et applicables aux peuplements de pin blanc et rouge de l’Outaouais.

Essais de différentes méthodes de préparation de terrain favorisant la régénération du bouleau jaune et de l’épinette blanche-Suivi après 1 an-Volet 1. CERFO. Rapport 2008-04. 32 p.+2 annexes.

En Gaspésie, la régénération en bouleau jaune et en épinette blanche s’avère difficile. Afin de garantir le succès du retour de ces espèces, des coupes de régénération adéquates doivent être appliquées mais aussi des méthodes efficaces de scarifiage doivent être retenues pour favoriser la régénération de ces deux espèces. Un dispositif expérimental, installé à l’automne 2006, explore cinq méthodes différentes de préparation de terrain, soit la création de poquets simples, de poquets doubles, de sillons, de buttes et déblaiement en plein avec peigne. La première étape consistait à évaluer la productivité des méthodes ainsi que de leur acceptabilité économique; le pourcentage de superficie perturbée et la qualification des microsites sont analysés dans le rapport 2007.

La deuxième étape consiste à évaluer, un an après les travaux, l’établissement du bouleau jaune et de l’épinette blanche en fonction des divers traitements réalisés. Le scarifiage est décalé d’une année afin d’être synchronisé avec l’excellente année semencière de 2006. Un coefficient de distribution plus restrictif que celui des normes actuelles (placettes de rayon 0,56 m (1 m²)) est utilisé.

Chaque traitement s’est avéré efficace pour établir une bonne quantité de semis uniformément bien répartie dans les blocs de coupes partielles, ne montrant pas de différences significatives entre eux, mais une différence significative avec les témoins. Ceux-ci ont cependant obtenu des résultats satisfaisants. Un succès de régénération a été obtenu pour le bouleau jaune, soit un coefficient supérieur à 70 % (avec plus de 7000 tiges à l’hectare). Ce succès serait en lien direct avec un substrat minéral ou mélangé, créé par le scarifiage. Les résultats du scarifiage sont plus mitigés pour l’épinette blanche, qui obtient un coefficient supérieur à 20 % ce qui demeure tout de même un coefficient quatre fois plus élevé que le témoin. Le scarifiage n’a pas eu d’effet significatif sur la régénération de l’érable à sucre, du sapin baumier, du bouleau à papier et de l’érable rouge. Il a cependant eu un effet de réduction de la composition préétablie des gaules d’érable à épis.

Le prochain suivi (2009) permettra de vérifier le traitement qui engendrera une meilleure survie et croissance des semis. Il permettra également de vérifier l’évolution de la compétition selon les effets des différents traitements. Le tout en relation avec les coûts réciproques de chaque traitement. Une série de recommandations sont présentées.

Régénération par coupe progressive irrégulière-Volet 1, suivi 1 an. CERFO. Rapport 2008-03. 38 p. + 4 annexes.

En Gaspésie, plus précisément dans la Baie-des-Chaleurs, la régénération en bouleau jaune s’avère difficile. Pour pallier à ce problème, et surtout pour maintenir les réalités écologiques des forêts, deux types de coupes progressives irrégulières ont été expérimentés à l’automne 2006 : la coupe progressive irrégulière en plein ou par pied d’arbre et la coupe progressive irrégulière par trouées. Une préparation de terrain a suivi immédiatement les opérations de coupe pour profiter de l’excellente période semencière. À l’automne 2007, un suivi a été effectué pour documenter l’implantation de la régénération après 1 an dans les différents traitements.

Ces deux traitements aux modalités d’interventions différentes ont démontré leur efficacité pour établir une nouvelle cohorte de bouleau jaune post-traitement. Il n’y a pas eu de différence significative entre les deux types de coupe sur l’établissement du bouleau jaune et de l’épinette blanche. L’épinette blanche, bien que moins abondante que le bouleau jaune suite aux traitements, doit bénéficier d’une préparation de terrain pour la maintenir dans la dynamique du peuplement.

La préparation de terrain, combinée aux opérations de coupe, a été efficace pour éradiquer les feuillus non commerciaux, en particulier l’érable à épis. Cependant, ces opérations se sont avérées peu efficaces pour supprimer les feuillus non commerciaux de moins de 1,6 m.

Les coupes de jardinage

Le jardinage est un procédé polyvalent qui assure à la fois la régénération, l’éducation et la récolte de peuplements dont la structure est caractérisée par la présence d’arbres en essences désirées de toutes dimensions, des semis aux arbres matures, en passant par les gaules et les perches. La recherche ou le maintien d’une structure équilibrée, tant verticale qu’horizontale , est une action importante dans ce traitement, puisque cet équilibre assure un renouvellement continu des effectifs, et ce, à tous les étages du peuplement et pour toutes les dimensions de tiges. Dans certains cas, des interventions sanitaires peuvent être également intégrées.

Article paru dans le Monde forestier du mois de février 2008

Les coupes progressives irrégulières

Comme la coupe progressive d’ensemencement, la coupe progressive irrégulière est constituée de coupes partielles visant à installer la régénération, tout en maintenant un couvert protecteur. La période de régénération s’étend cependant sur une plus longue durée. De plus, ce procédé constitue un moyen d’étirer la récolte d’essences à longévité élevée, assurant la production de tiges à plus fort diamètre et un revenu réparti sur une plus longue période. Il permet aussi de répondre à des considérations écologiques ou sociales (esthétisme, production faunique…). Tous ces avantages rendent ce procédé très intéressant pour les propriétaires de lots privés. Les peuplements ciblés par la CPI ont les caractéristiques suivantes :

* Production d’essences tolérantes ou semi-tolérantes à l’ombre, exigeant la présence d’un couvert protecteur pour l’établissement et la survie des semis (bouleau jaune, chêne rouge, pin blanc, épinettes blanche et rouge, thuya occidental…).

* Régénération préétablie en essences désirées insuffisante ou présence d’une régénération suffisante mais risque élevé d’envahissement par la compétition après l’ouverture du couvert;

* Structure irrégulière du peuplement, souvent bi-étagée ou par groupes de différents âges (sociabilité en îlots);

* Peuplements composés d’essences à longévité variable, dont on veut maintenir certaines sur pied durant une bonne période.

Article paru dans le Monde forestier du mois de septembre 2007

Les coupes progressives

Ce procédé de régénération consiste en plusieurs coupes partielles qui ouvrent progressivement le peuplement pour favoriser l’établissement et la survie de la régénération sous un couvert protecteur.

Article paru dans le Monde forestier du mois de juin 2007

Essais de différentes méthodes de préparation de terrain favorisant la régénération du bouleau jaune et de l’épinette blanche – Phase 1 – Exécution des travaux. CERFO. Rapport 2007-07. 55 p.

Le projet cherche à définir, dans un contexte de coupe de régénération dans les peuplements mixtes de la Baie-des-Chaleurs (BJR et RBJ), les modalités les plus efficaces de préparation de terrain en terme de coûts/bénéfices favorisant la germination, l’établissement et la croissance de semis de bouleau jaune et d’épinette blanche.

Aux fins de comparaison, le choix des méthodes de préparation de terrain s’est basé sur différents projets réalisés au Québec, et ce, tout en respectant l’éventail des possibilités offertes pour la région de la Gaspésie. La préparation était en sous-couvert de peuplement traité par coupes progressives d’ensemencement et de coupe avec réserve de semencier. Il s’agit d’un plan d’expérience à 4 blocs complets aléatoires constitué de six traitements de préparation de terrain : par poquets simples, par poquets doubles, par sillons, par déblaiement des déchets, par buttes et un témoin sans intervention.

La préparation de terrain par le déblaiement en plein a été celle où la superficie perturbée a été la plus importante, tout en maximisant les lits de germination de qualité et en minimisant les décapages trop sévères. Ce traitement atteint son plein potentiel en condition de pente faible à modérée. La création de poquet simple est le traitement le plus productif en terme de temps, mais tout comme les poquets doubles, elle risque de créer des lits de germination infertiles. La création de poquet soit simple ou double est la plus efficace pour traiter les pentes fortes et pour protéger la régénération pré-établie. Les buttes diminuent de beaucoup l’efficacité de production de la pelle et les sillons, quoique très productifs, ne perturbent pas une surface importante.

Ce sont les suivis 1 et 3 ans après les travaux qui démontreront le potentiel de chacun des traitements à établir une quantité de semis et qui permettront d’identifier le taux de survie des semis par rapport aux différents traitements. Essais de différentes méthodes de préparation de terra

La restauration du pin blanc : une stratégie québécoise. CERFO. Technote 2007-04.

Historiquement, le pin blanc s’est toujours régénéré grâce au régime des feux dans la région de l’Outaouais. D’ailleurs, les pinèdes actuelles qui sont pour la plupart âgées de 90 à 120 ans sont majoritairement issues de grands feux de forêt qui ont couvert la vallée de l’Outaouais au début du XXe siècle. Or, de nos jours, le développement des interventions de protection des forêts contre les feux a restreint considérablement la superficie couverte par cette perturbation naturelle dans la zone feuillue, restreignant par le fait même la régénération naturelle et abondante des pins blancs. De plus, l’application de la coupe à diamètre limite dans ces peuplements, des années 60 jusqu’à la fin des années 80, a eu pour principal effet de récolter les plus belles tiges et de créer des ouvertures de tailles variables, sans réel souci de régénérer le pin blanc. De 1980 à aujourd’hui, la coupe de jardinage par pied a eu comme principale préoccupation la récolte des tiges les moins vigoureuses sans porter d’attention à l’installation de la régénération. Ainsi, en ce début de XXIe siècle, de sérieuses inquiétudes sont éprouvées quant à la présence d’une composante dominante en pin blanc dans les peuplements de retour. C’est donc dans l’optique de confirmer ou d’infirmer ces inquiétudes  ainsi que d’élaborer la stratégie d’aménagement du pin blanc que le MRNF, en collaboration avec le CERFO et quelques autres intervenants du milieu, ont entrepris divers travaux.

Régénération par coupe progressive irrégulière – Volet 1. CERFO. Rapport 2007-03. 63 p. + 17 annexes.

Tel que mentionné par le comité du Manuel d’aménagement forestier (MRNFP, 2004), le défi de la biodiversité repose sur la nécessité de développer et de mettre en œuvre des approches sylvicoles plus diversifiées qui permettront de reproduire des peuplements et des paysages forestiers qui incorporent davantage toute la complexité et l’irrégularité des forêts naturelles. Parmi les principaux axes de diversification qui devraient guider le travail des sylviculteurs québécois pour répondre adéquatement aux enjeux de la biodiversité, on distingue trois grands régimes sylvicoles visant à reproduire les peuplements à structure régulière, inéquienne et irrégulière. Pour les peuplements à structure irrégulière, on retrouve la famille de la coupe avec protection des petites tiges marchandes et la famille de la coupe progressive irrégulière.

En Gaspésie, plus précisément dans la Baie-des-Chaleurs, la régénération en bouleau jaune s’avère difficile. Pour pallier à ce problème, et surtout pour maintenir les réalités écologiques des forêts, deux types de coupes progressives irrégulières ont été expérimentés : la coupe progressive irrégulière en plein ou par pied d’arbre et la coupe progressive irrégulière par trouées.

Ces deux traitements aux modalités d’interventions différentes affectent tout aussi différemment la structure et la composition du peuplement post-traitement. Suite aux travaux, il fût constaté que chacun des traitements expérimentés répond à des objectifs différents tout en maintenant ou en accentuant une structure irrégulière. La coupe progressive irrégulière a permis de libérer une quantité de bois d’œuvre beaucoup plus intéressante qu’une coupe de jardinage. La CPI en plein a généré plus de résineux et de feuillus pâte que la CPI par trouées, tout en récoltant un volume de bois de feuillus sciage comparable.

Suivi après 7 ans de la régénération dans un peuplement mélangé à dominance feuillue – Dispositif expérimental du lac Marcotte dans la Réserve faunique Mastigouche. CERFO.

Dans les peuplements forestiers mixtes de l’érablière à bouleau jaune, une régénération déficiente en bouleau jaune et en épinette rouge est fréquemment observée. Le dispositif du lac Marcotte vise donc à comparer l’installation de la régénération dans différents systèmes de trouées et de parquets dans un peuplement mélangé à dominance feuillue sur les types écologiques FE30 et MJ20. Au total, six traitements utilisant des trouées de 500 m² à 1 ha, ont été comparés en ce qui a trait à la distribution et à la densité de leur régénération respective.

Malgré les très fortes quantités de bouleaux jaunes installés en 1999, on observe après 7 ans une baisse du nombre de tiges et du coefficient de distribution dans tous les traitements. Ce sont l’érable rouge et l’érable à sucre qui occupent une position dominante de plus en plus importante.

Dans le cas des traitements par trouées, ce passage de la dominance du bouleau jaune, vers l’érable rouge et ensuite l’érable à sucre semble se faire plus rapidement dans les traitements avec les plus forts prélèvements (dans le cas présent, la coupe progressive par trouées) et plus lentement pour les traitements avec les plus faibles prélèvements (dans le cas présent, les jardinages avec grandes et petites trouées).

Dans le cas des parquets avec et sans semenciers, on observe en plus des érables, l’apparition d’une quantité significative de feuillus intolérants, principalement constitués de bouleau à papier, qui occupe une position dominante de plus en plus importante par rapport au bouleau jaune.

Dans tous les traitements, l’épinette rouge est en plus grande quantité et mieux distribuée dans la portion sous-couvert comparativement à la portion dans les trouées. En fonction des normes présentement en vigueur, des travaux d’éclaircie précommerciale devraient être prescrits dans les parquets sans semencier et dans les coupes progressives par trouées malgré qu’il s’agit des deux traitements les moins bien stockés en bouleau jaune. En fonction de la dynamique observée au cours des sept premières années après l’installation de la régénération confirmant une diminution continue de la quantité de bouleau jaune en position dominante, il est recommandé d’effectuer un traitement d’éclaircie précommerciale dans tous les traitements. Dans le cadre de la présente expérimentation, la moitié des trouées ou parquets de chacun des traitements devront faire l’objet de cette intervention à l’été 2007.

Portrait de la régénération en pin blanc après coupe de régénération dans les strates de la production PIN sur les aires communes 071-01 et 071-21. CERFO. Rapport 2006-07. 133 p. + 8 annexes.

Le maintien et la restauration des pinèdes blanches en Outaouais nécessitent une intensification des efforts d’aménagement visant notamment à en améliorer la régénération. La méthode en vigueur à cet effet depuis une quinzaine d’années, consiste à procéder par coupe progressive, parfois accompagnée d’une préparation de terrain par poquets. La présente étude a permis de dresser le portrait de la régénération en pins installée à la suite de coupes progressives, avec ou sans poquets, sur les aires communes 071-01 et 071-21. Il ressort que la préparation par poquets a permis l’installation de davantage de semis de pins. Toutefois, nous faisons face à un constat général d’envahissement des parterres de coupe par la compétition. Cette végétation empêche le développement de la régénération de pins qui est généralement de petite taille et qui dans certains cas, commence à disparaître. La situation observée indique qu’il est urgent d’agir pour sauver ce qui peut encore l’être. D’autre part, elle suscite de sérieuses inquiétudes quant à la présence d’une composante dominante en pin blanc dans les peuplements de retour.

Dispositif expérimental de régénération du pin blanc par coupes progressives – Rapport d’activités 2004-2005 et planification des activités. CERFO. Rapport 2005-09. 31 p.

Ce rapport vise d’abord à définir les plans et devis des prochaines activités du dispositif expérimental de régénération du pin blanc par coupes progressives au secteur Alexandre sur l’aire commune 71-20. Étant donné l’absence d’un document de référence, nous avons profité de cette occasion pour y rassembler les principaux écrits existants concernant ce dispositif (problématique, objectifs, méthodologie) pour assurer la bonne marche du suivi du dispositif.

Mise au point et suivi des méthodes de dégagement dans le feu de Parent (suite de la Phase 1). CERFO. Rapport 2005-08. 55 p.

Cinq ans après le passage du feu de Parent, le bilan de la régénération indique que 68 % de la superficie est présentement occupée par des peuplements à dominance résineuse. Or, en l’absence d’intervention d’entretien de la régénération, le modèle de prédiction d’évolution naturelle sur 50 ans développé par Boulfroy et al. (2001) prédit que 93 % de la superficie sera constituée de peuplements à dominance feuillue dont 60 % en feuillu pur et 33 % en mélangé à dominance feuillue. Dans le cas de l’évolution prédite lorsque des interventions de dégagement des tiges résineuses sont réalisées sur les sites à potentiel résineux, soit 91 % du territoire, on aurait 32 % de la superficie couverte par des peuplements résineux purs et 30 % de peuplements mélangés à dominance résineuse. Seulement 38 % de la superficie serait dominée par les essences feuillues.

À moyen terme, l’objectif des bénéficiaires est de réaliser entre 1000 et 2000 hectares par année de dégagement dans les peuplements ayant un potentiel résineux situé dans les secteurs brûlés du feu de Parent. Il s’agit cependant de conditions particulières de travail puisque, dans ces secteurs, on observe la présence d’un grand nombre de tiges brûlées sur pied et une grande quantité de déchets au sol. Ces deux éléments, qui ne sont habituellement pas présents dans les opérations standards de dégagement, représentent un risque élevé pour la sécurité des travailleurs et augmentent les risques de blessures.

La présente étude constitue un projet en deux phases qui vise à préserver la part de vocation résineuse du feu de Parent par l’application d’interventions adaptées au territoire brûlé. Cette étude a pour objectifs généraux : (1) de déterminer quelles sont les méthodes de dégagement les plus sécuritaires et les plus rentables, (2) d’installer un dispositif de suivi de manière à valider les hypothèses d’évolution des peuplements selon les scénarios d’évolution naturelle et d’évolution des tiges résineuses dégagées .

Étant donné la nature dangereuse des travaux, il n’est pas possible d’avoir recours à des opérations manuelles sans opérations mécaniques préalables facilitant l’accès au site telles que des interventions de nettoiement. Deux méthodes de nettoiement ont été mises à l’essai lors de la phase 1 du présent projet. L’abattage de déblaiement réalisé par une abatteuse-groupeuse dans le secteur Wabash du feu de Parent, est un traitement peu perturbateur qui permet de préserver la régénération dans le cas où celle-ci est moins abondante. Cette intervention se réalise à un coût raisonnable (350 $/ha pour 1250 tiges marchandes brûlées sur pied) en vue de la préparation des sites à un dégagement manuel de la régénération naturelle. La seconde méthode proposée dans le secteur Greening, le dépressage mécanique par bandes, réalisé à l’aide de la débroussailleuse Nokamic, s’applique dans le cas de régénération très abondante et permet à la fois de libérer l’accès au site et de diminuer le nombre de tiges à couper. Cette intervention représente un coût moyen estimé à 325 $/ha et facilitera l’opération d’éclaircie précommerciale subséquente.

Les deux traitements ont été réalisés dans le cadre d’un dispositif expérimental qui permet de suivre l’efficacité des différents travaux réalisés, ainsi que l’effet de ces derniers sur la régénération en place et l’encombrement visuel. Les deux traitements ont semblé efficaces pour faciliter l’accès au site pour un traitement de dégagement ou d’éclaircie précommerciale subséquent. Dans le secteur d’abattage de déblaiement (Wabash), la régénération en épinette noire est admissible au traitement de dégagement mécanique afin de réduire la densité du peuplement (dépressage) et, surtout, de libérer la régénération résineuse de l’envahissement par les espèces de compétition (nettoiement). Quant au secteur de dépressage par bandes (Greening), la hauteur et la densité des pins gris rend admissible le traitement par l’éclaircie précommerciale afin d’en réduire la densité (dépressage seulement). Les dispositifs de Wabash et Greening permettront, dans le cadre du deuxième volet de ce projet, de mesurer l’impact réel des travaux de nettoiement sur les opérations manuelles subséquentes, de manière à évaluer l’intérêt pratique et financier du traitement de nettoiement préalable. De plus, ces dispositifs permettront le suivi de l’évolution de la régénération.

De plus, une planification sommaire du réseau routier dans le feu de Parent est proposée, dans le but de rendre accessible la plus grande concentration de sites qui, après des opérations de dégagement, contiendront le plus de tiges d’avenir résineuses. Cette planification est basée sur une classification des peuplements forestiers selon 3 catégories, en fonction de leur composition en essences dans un horizon de 50 ans si des opérations de dégagement sont réalisées :

-Retour prédit en peuplements résineux purs : priorité I

-Retour prédit en peuplements mélangés à dominance résineuse : priorité II

-Retour prédit en peuplements mélangés à dominance feuillue : priorité III

Enfin, la comparaison des rendements du scénario sans dégagement avec le scénario avec dégagement dans le feu de Parent permet de démontrer que la réalisation d’un dégagement a un impact important sur les rendements en SEPM alors qu’il a très peu d’effet sur le rendement total ou sur l’âge à maturité. Le dégagement du feu de Parent amènerait un investissement majeur d’une trentaine de millions de dollars pour un gain supplémentaire en volume résineux sur pied à maturité d’un peu plus de 2 000 000 m3 . Basée sur la valeur marchande des bois sur pied, la différence entre la valeur du SEPM et du peuplier multiplié par le gain en volume en SEPM suite à un dégagement équivaut à l’investissement occasionné par ce même traitement en dollars d’aujourd’hui.

Étude de l’impact de divers travaux sylvicoles sur la régénération de feuillus tolérants dans l’Outaouais. Les Entreprises Pro-Folia et CERFO. 18 p.

Étant donné l’objectif de restauration du chêne rouge du projet, la revue de littérature a porté sur l’autécologie de l’espèce, la régénération naturelle, la relation entre la densité du couvert et la régénération naturelle, les procédés de récolte favorisant la régénération du chêne rouge, le reboisement, l’ensemencement et la germination des semences, les rendements et la croissance ainsi que la densité des peuplements.

Mise au point et suivi des méthodes de dégagement dans le feu de Parent (Phase 1). CERFO. Rapport 2003-14. 26 p.

Cinq ans après le passage du feu de Parent, le bilan de la régénération indique que 68 % de la superficie est présentement occupée par des peuplements à dominance résineuse. Or, en l’absence d’intervention d’entretien de la régénération, le modèle de prédiction d’évolution naturelle sur 50 ans développé par Boulfroy et al. (2001) prédit que 93 % de la superficie sera constituée de peuplements à dominance feuillue dont 60 % en feuillu pur et 33 % en mélangé à dominance feuillue. Dans le cas de l’évolution prédite lorsque des interventions de dégagement des tiges résineuses sont réalisées sur les sites à potentiel résineux, soit 91 % du territoire, on aurait 32 % de la superficie couverte par des peuplements résineux purs et 30 % de peuplements mélangés à dominance résineuse. Seulement 38 % de la superficie serait toujours dominée par les essences feuillues.

À moyen terme, l’objectif des bénéficiaires est de réaliser entre 1000 et 2000 hectares par année de dégagement dans les peuplements ayant un potentiel résineux situé dans les secteurs brûlés du feu de Parent.

Il s’agit cependant de conditions particulières de travail puisque, dans ces secteurs, on observe la présence d’un grand nombre de tiges brûlées sur pied et une grande quantité de déchets au sol. Ces deux éléments, qui ne sont habituellement pas présents dans les opérations standards de dégagement, représentent un risque élevé pour la sécurité des travailleurs et augmentent les risques de blessures.

La présente étude constitue un projet en deux phases qui vise à préserver la part de vocation résineuse du feu de Parent par l’application d’interventions adaptées au territoire brûlé. Cette étude a pour objectifs généraux : (1) de déterminer quelles sont les méthodes de dégagement les plus sécuritaires et les plus rentables, (2) d’établir la productivité des travaux de dégagement, (3) d’installer un dispositif de suivi de manière à valider les hypothèses d’évolution des peuplements selon les scénarios d’évolution naturelle et d’évolution des tiges résineuses dégagées.

Étant donné la nature dangereuse des travaux, il n’est pas possible d’avoir recours à des opérations manuelles sans opérations mécaniques préalables facilitant l’accès au site telles que des interventions de nettoiement. Deux méthodes ont été mises à l’essai. L’abattage de déblaiement réalisé par une abatteuse-groupeuse est un traitement peu perturbateur qui permet de préserver la régénération dans le cas où celle-ci est moins abondante. Cette intervention se réalise à un coût raisonnable (350 $/ha pour 1250 tiges marchandes brûlées sur pied) en vue de la préparation des sites à un dégagement manuel de la régénération naturelle. Le dépressage mécanique par bandes réalisé à l’aide de la débroussailleuse Nokamic s’applique dans le cas de régénération très abondante et permet à la fois de libérer l’accès au site et de diminuer le nombre de tiges à couper. Cette intervention représente un coût moyen estimé à 325 $/ha et facilitera l’opération d’éclaircie précommerciale subséquente.

Les deux traitements ont semblé efficaces pour faciliter l’accès au site pour un traitement de dégagement subséquent. Il sera toutefois nécessaire, dans le cadre du deuxième volet de ce projet, de mesurer l’impact réel sur les opérations manuelles subséquentes pour évaluer l’intérêt pratique et financier du traitement de nettoiement préalable.

Évolution de la régénération dans des coupes partielles et totales, 20 ans après intervention. CERFO. Rapport 2003-12. 47 p. + 6 annexes.

Il y a plusieurs incertitudes dans la définition de la simulation de l’évolution des strates de moins de 7 m en vue de l’élaboration des stratégies d’aménagement forestier et des plans généraux 2005- 2010. Dans le Bas-St-Maurice (Unité de gestion 41), une des préoccupations concerne plus de 30 000 ha de forêts issus des coupes effectuées entre 1976 et 1984. Lors de ces coupes, seules les tiges feuillues de qualité sciage ou déroulage et les tiges résineuses ont été récoltées. En conséquence, il y a de nombreuses tiges rémanentes et leur densité a mené à l’attribution du titre de coupe «partielle» ou «totale» lors de la photo-interprétation. Ces superficies étaient bien régénérées en résineux (coefficient de distribution  60 %) en 1985 et n’ont pas été traitées depuis cette époque. Les objectifs de cette étude étaient donc de tracer un portrait de l’évolution de ces strates et d’évaluer les impacts de la présence des rémanents sur les strates de retour. Les principales caractéristiques d’intérêt pour les strates de retour étaient la composition, la croissance et le délai de régénération.

Un remesurage de 265 placettes (40 m² et prisme), parmi celles effectuées en 1985 (4 m² et prisme), a donc été réalisé sur la base d’un regroupement de types écologiques, de la densité du couvert et du groupe d’essences (résineux, feuillus tolérants, feuillus intolérants). L’âge des tiges n’a pu être mesuré en 2002 pour le calcul du délai de régénération et pour l’attribution des IQS. Une méthode indirecte a donc été développée pour estimer l’âge des différentes essences en régénération en se basant sur le diamètre (DHP) quadratique et des relations hauteur-diamètre développées pour les gaules.

De façon générale, de 1985 à 2002, les volumes des rémanents résineux ont augmenté, alors que des baisses ont été observées pour les feuillus intolérants et une tendance à la stagnation pour les feuillus tolérants. La composition de la strate de retour suit deux gradients principaux. D’abord, les résineux et les feuillus autres que le peuplier faux-tremble subissent un gradient de compétition en fonction de la surface terrière des rémanents. Les placettes situées dans un environnement ouvert sont majoritairement envahies par le peuplier faux-tremble (FE32_3H_30_35, MJ20_10, MJ22_12 et MS21) ou les feuillus non commerciaux (MJ21_11, MJ25_15_24 et MS21); alors que dans les placettes ayant plus de rémanents, la régénération est davantage dominée par les feuillus tolérants, les feuillus peu tolérants et les résineux. L’autre gradient est fonction du type écologique et concerne l’importance relative des résineux (surtout le sapin) et des feuillus tolérants et peu tolérants. En effet, la surface terrière des résineux de la strate de retour augmente selon un gradient en passant des types écologiques feuillus (FE) aux types écologiques mélangés (MJ, puis MS) et finalement aux types écologiques résineux (RS); alors que les feuillus tolérants suivent le même gradient, mais dans l’ordre inverse.

L’accroissement annuel moyen en hauteur des gaules de sapin est réduit d’environ 15-20 % par l’abondance du recouvrement au sol des cimes des rémanents ou par l’oppression provenant d’autres tiges de la strate de retour. Cependant, les résultats de cette étude ne permettent pas, à eux seuls, de fournir un taux précis de perte de croissance en hauteur causée par les rémanents. En effet, les tiges sélectionnées pour étudier l’accroissement n’étaient pas nécessairement celles susceptibles de former le peuplement final et leur âge n’a pas été mesuré.

Installation de la régénération naturelle dans un peuplement mixte à dominance feuillue de la région de la Mauricie (dispositif du lac Marcotte) – Suivi après trois ans. CERFO. Rapport 2003-02. 39 p.

Dans les peuplements forestiers mixtes de l’érablière à bouleau jaune, une régénération déficiente en bouleau jaune et en épinette rouge est fréquemment observée. Le dispositif du lac Marcotte vise donc à comparer l’installation de la régénération dans différents systèmes de trouées et de parquets dans un peuplement mélangé à dominance feuillue sur les types écologiques FE32 et MJ22. Au total, six traitements utilisant des trouées de 500 m² à 1 ha, ont été comparés en ce qui a trait à la distribution et à la densité de leur régénération respective sur les types.

Après 3 ans, le parquet avec réserve de semenciers et les trouées de 799 et 1657 m² ont donné les meilleurs résultats de régénération en bouleau jaune : coefficients de distribution de 88 à 91% et densité de 22 000 à 32 000 semis/ha. Les semenciers de bouleau jaune conservés dans les parquets amènent une régénération plus abondante, mieux distribuée et plus haute. Dans les trouées du jardinage (799 et 1657 m²), la régénération en bouleau jaune est aussi abondante que dans le parquet avec réserve de semenciers. La dominance des érables, au détriment du bouleau jaune, dans les trouées de la coupe progressive d’ensemencement pourrait être due à leur plus petite taille (533 m²).

La régénération en épinette rouge dans le témoin a diminué significativement de 1999 à 2001, ce qui indique que les traitements ne sont pas les seuls responsables des diminutions observées. Néanmoins, l’épinette rouge est plus abondante sous couvert jardiné que dans les trouées et le parquet sans réserve de semenciers.

La régénération abondante et plus haute dans le parquet avec réserve de semenciers pourrait avoir contrôlé l’envahissement par les espèces compétitrices. Les résultats après trois ans n’indiquent pas qu’il y a nécessité de dégager la régénération dans les traitements, mais le parquet sans réserve de semenciers pourrait en nécessiter un au cours des prochaines années.

Étude sur les traitements sylvicoles favorisant la régénération du bouleau jaune à la Station forestière de Duchesnay (Part 2001A057). CERFO. Rapport 2002-14. 104 p.

En forêt feuillue, plusieurs interventions sylvicoles peuvent être mises en pratique pour améliorer les rendements et atteindre les nouveaux objectifs que l’actuelle sylviculture de compromis ne permet pas d’atteindre, surtout dans les forêt dégradées. Des essais effectués par M. Pierre Ricard, professeur au Cégep de Sainte-Foy, dans les bandes résiduelles à Duchesnay, ont présenté une régénération abondante de bouleau jaune sous couvert (plus d’un million de tiges à l’hectare) suite à l’élimination des gaules et à un scarifiage. Ces essais démontrent la pertinence d’explorer cette avenue.

Par ailleurs, la coupe progressive est bien documentée dans la littérature, en ce qui concerne ce type de peuplement. Toutefois, sur les sites riches du domaine bioclimatique de l’érablière à bouleau jaune, la présence de régénération préétablie et de gaules d’essences moins désirées et envahissantes comme le hêtre constituent un obstacle majeur à l’installation d’une régénération en essences désirées de grande valeur. Ainsi, les modalités d’application de la coupe d’ensemencement, en ce qui concerne l’élimination des gaules nuisibles et le scarifiage restent encore à développer.

Comparaison de différents traitements sylvicoles pour l’installation de la régénération en bouleau jaune dans des peuplements mixtes à dominance feuillue – Suivi 2001. CERFO. Rapport 2002-15. 72 p. + 1 annexe

En Gaspésie, dans le sous-domaine de la sapinière à bouleau jaune de l’est, la régénération en bouleau jaune (Betula alleghaniensis) et en feuillus tolérants s’avère difficile. L’une des causes possibles expliquant ce fait serait les méthodes de coupe utilisées. De plus, l’agressivité des essences non désirées, comme l’érable à épis (Acer spicatum), diminuerait les résultats escomptés. L’actuel projet, débuté en 1999, se donne ainsi le mandat de trouver une solution à cette problématique régionale de régénération du bouleau jaune et de contrôle de l’érable à épis.

Pour ce faire, différents traitements ont été réalisés dans des peuplements mixtes à dominance feuillue de bouleau jaune, à savoir le jardinage par pied d’arbre, le jardinage par trouées de 500, 1000 et 1500 m2, la coupe par parquets de 0,5 et 1 ha, la coupe progressive basée sur le prélèvement de différents pourcentages du couvert arborescent (40, 50 et 60 %), la coupe avec réserve de semenciers de différentes densités (0, 10-15, 20-30 et 40-50 semenciers) et des essais d’ensemencement artificiel manuel.

À l’automne 2001, un inventaire de régénération dans les secteurs mentionnés à été réalisé. De façon générale, nos résultats démontrent qu’un plus grand nombre de semis est retrouvé lorsqu’une conservation du couvert arborescent d’environ 50% est alliée à une mise à nu du sol minéral. Ces conditions amènent également une diminution significative de la compétition. En ce sens, la coupe préservant entre 40 et 50 semenciers de même que les coupes progressives prélevant entre 40 et 60% du couvert forestier, alliées à une scarification importante du sol (poquets), sont celles qui devraient permettre d’optimiser l’ensemencement en bouleau jaune.

Quant à l’ensemencement artificiel, il permettrait de pallier une déficience de semenciers en améliorant significativement la distribution des semis sur le parterre de coupe. La création de microsites adéquat est toutefois nécessaire pour assurer le succès des opérations.

Bien qu’il soit encore tôt pour statuer du succès de la régénération en bouleau dans les dispositifs installés depuis 1999, des pistes intéressantes ont été amenées quant aux conditions de réussite de l’ensemencement en cette espèce.

Bonification d’un modèle de prédiction de la régénération forestière après feu, en intégrant les données écologiques, l’intensité de feu et la composition des peuplements survivants adjacents. CERFO. Rapport 2001-10. 160 p.

Un premier modèle permettant de prédire la régénération forestière 5 ans après feu à partir de la composition forestière avant feu a été développé par le Consortium de recherche sur la forêt boréale commerciale il y a quelques années. Ce modèle, s’il a un taux d’efficacité de prédiction satisfaisant pour certains types de strates, présente néanmoins la faiblesse de ne prendre en considération ni l’intensité du feu, ni les conditions écologiques. À la demande de Kruger inc., il a donc été décidé de développer une seconde version, qui tiendrait compte de nouveaux paramètres explicatifs, soit l’intensité du feu et les conditions de dépôts de surface et de drainage.

Dans le cadre de cette étude, huit modèles de prédiction ont été construits pour chaque essence, à partir des données d’inventaire recueillies : 3 modèles d’intensité de feu, 4 modèles correspondant aux 4 principales conditions de dépôt-drainage présentes sur le territoire d’étude, et un modèle global, construit à partir de toutes les données d’inventaire recueillies. Une sélection des modèles présentant les meilleurs degrés d’ajustement avec les données d’inventaire (exprimé à l’aide du coefficient de corrélation R2) a ensuite été faite parmi les 8 modèles construits.

Le degré d’ajustement des différents modèles retenus varie de 13 à 55 %. De plus, sur les 20 modèles qui ont été retenus, 9 d’entre eux ont un degré d’ajustement supérieur ou égal à 25%, ce qui signifie qu’au moins un quart de la variation du stocking de la régénération est expliqué par les variables choisies (intensité du feu, combinaison de dépôt-drainage, nombre de tiges marchandes avant feu). Enfin, l’intervalle de confiance accompagnant chaque modèle de prédiction est globalement satisfaisant pour tous les modèles, à l’exception de ceux du bouleau blanc, puisqu’il est compris entre ± 10 et ± 25 %.

Certains modèles présentent néanmoins quelques limites, lorsqu’une partie non négligeable du stocking de la régénération reste encore inexpliqué. Ceci peut s’expliquer par le fait qu’il existerait d’autres variables explicatives qui n’ont pas été considérées dans cette étude, mais qui joueraient un rôle important dans le succès de la régénération après feu. Le degré de précision des données qui ont été utilisées pour décrire la composition en essences avant feu (nombre de tiges marchandes avant feu déterminé par strate regroupée à partir des fichiers Ts et Gs du MRNQ) est aussi un élément pouvant expliquer le faible degré de corrélation des modèles avec les données d’inventaire. Enfin, il est possible que le nombre des données d’inventaire de la régénération après feu qui ont servi à la construction des modèles soit, pour certains cas étudiés, insuffisant.

Les différents modèles retenus ont ensuite été appliqués à l’ensemble du territoire brûlé, dans le but de proposer deux séries d’hypothèses de compositions en essences sur un horizon d’une cinquantaine d’années. Un premier scénario considère l’évolution naturelle des peuplements, alors que le second considère l’évolution suite à des interventions de dégagement des tiges résineuses. La confrontation des cartes synthèse produites à partir des deux scénarios d’évolution permet alors de localiser les secteurs qui ont un fort potentiel résineux (peuplements résineux purs ou mélangés à dominance résineuse). Ceci représente un outil intéressant de planification des opérations de dégagement, puisqu’il sera alors possible de privilégier le dégagement des sites dont le potentiel résineux est important. Ainsi, le scénario d’évolution naturelle met en évidence, en l’absence d’opérations de dégagement des tiges résineuses, la quasi-absence, à l’échelle du territoire brûlé, de peuplements à vocation résineuse sur un horizon de 50 ans après le passage du feu. La confrontation des deux scénarios d’évolution montre par contre qu’il est possible d’accroître fortement la composante résineuse du territoire par des opérations de dégagement. En effet, le scénario avec intervention prédit que l’on pourrait augmenter la présence de peuplements dominés par des essences résineuses (peuplements résineux purs ou mélangés à dominance résineuse) sur 56% de la superficie productive brûlée. Enfin, la confrontation du scénario d’évolution sur 50 ans après dégagement avec la classification de l’image satellite 5 ans après feu confirme parfaitement la présence réelle d’un potentiel résineux sur les sites dont les prédictions sur 50 ans indiquent la présence majoritaire de tiges résineuses.

Suivi de remise en production par l’ensemencement aérien – Volet 1. CERFO. Rapport 2000-13. 42 p.

Suite à l’ensemencement aérien effectué conjointement par le CERFO et la compagnie Domtar à l’automne 1998 et au printemps 1999 dans l’aire commune 74-02, un suivi de la régénération a été exécuté à l’automne 1999. Ce suivi a pour but de vérifier l’efficacité des opérations d’ensemencement. Quatre secteurs ont été ensemencés soit : en pin blanc, en pin gris, en épinette blanche, en épinette noire avec un mélange de ces essences, selon le type de terrain rencontré. Les résultats des secteurs du lac Bell et du lac Reid, ensemencés à la volée et par des mini-serres avec du pin blanc, sont aussi compilés dans ce rapport.

Les compilations et les analyses effectuées grâce aux données terrain démontrent que bien que l’ensemencement aérien ait permis l’établissement d’un certain nombre de semis sur certains sites, ce nombre n’est pas suffisant pour permettre la régénération d’un peuplement forestier. Les taux d’établissement des semis sont faibles, se retrouvant généralement sous la barre des 500 tiges à l’hectare.

Cependant, considérant les conditions difficiles de croissance de la saison 1999, nous ne sommes pas en mesure d’éliminer de façon définitive l’ensemencement aérien comme moyen de régénération. Il est toutefois important d’admettre que malgré une planification et une réalisation minutieuse des opérations, les conditions climatiques durant la période de germination sont des éléments critiques et incontournables. En effet, la sécheresse importante qu’ont connue les secteurs à l’étude au printemps et à l’été 1999 peut expliquer en grande partie l’absence de semis des essences ensemencées. Les conditions difficiles de cette saison de croissance ont causé une diminution dans l’installation des semis de l’ensemble des essences, causant même la disparition d’une partie des semis de 1998 inventoriés dans les parcelles échantillons permanentes.

Comme il a été établi que les graines de pin gris pouvaient poursuivre leur germination jusqu’à 5 ans après leur épandage, un second suivi de l’évolution des secteurs s’avérerait intéressant pour permettre de déterminer le succès réel des opérations.

Installation de la régénération naturelle dans un peuplement mixte à dominance feuillue de la région de la Mauricie (suivi après un an). CERFO. Rapport 2000-03. 43 p.

Dans le domaine de l’érablière à bouleau jaune, les peuplements forestiers mixtes possèdent souvent une structure et une qualité qui soulèvent plusieurs interrogations quant aux régimes sylvicoles à utiliser pour maximiser la production de bois d’œuvre tout en assurant une régénération en essences désirées. En effet, dans ce type de peuplement, il est fréquemment observé que la régénération en bouleau jaune et en épinette rouge est déficiente, ce qui pose un certain questionnement sur la composition future de ces peuplements.

L’usage de systèmes utilisant les trouées est fréquemment évoquée pour pallier à ces problèmes. Ceux-ci permettent, notamment, de faciliter l’installation d’une régénération semi-tolérante tout en fournissant un environnement de croissance adéquat aux semis.

C’est dans le but d’évaluer l’efficacité de tels systèmes pour l’installation d’une régénération en nombre et en qualité adéquats qu’un projet visant à comparer différents systèmes de trouées et de parquets a été mis sur pied dans la réserve de Mastigouche, en Mauricie, dans un peuplement à dominance feuillue. En tout six traitements utilisant des trouées de 500 m² à 1 ha, ont été comparés en ce qui a trait à la distribution et à la densité de leur régénération respective.

Les résultats des inventaires, un an après intervention, indiquent que la régénération du bouleau jaune a été grandement favorisée par l’application des interventions sylvicoles, particulièrement dans les trouées, où la scarification a créé des lits de germination idéaux pour cette essence. Par ailleurs, l’épinette rouge ne semble pas avoir réagi significativement aux différents traitements, et ce, même si des lits de germination adéquats pour cette essence avaient été créés. Les suivis ultérieurs devraient permettre d’identifier quels traitements permettent un établissement à long terme en espèces désirées.

Comparaison de différents traitements sylvicoles pour l’installation de la régénération en épinette blanche dans les sapinières à bouleau blanc. CERFO. Rapport 2000-02. 54 p. + 4 annexes.

Dans les domaines de la sapinière à bouleau jaune et de la sapinière à bouleau blanc, plusieurs forestiers s’interrogent sur l’envahissement appréhendé par le sapin baumier. Cette crainte a été d’ailleurs confirmée par une récente étude, de quelques milliers de parcelles échantillons permanentes, au nord de l’Outaouais (Lessard et al. 1999). Or, le sapin baumier présente plusieurs caractéristiques le rendant moins désirable comparativement à l’épinette blanche, comme sa vulnérabilité à la tordeuse des bourgeons de l’épinette, sa sensibilité au chablis et sa vulnérabilité à la carie. De plus, il appert que la proportion de sapin baumier aurait tendance à augmenter suite aux coupes avec protection de la régénération et des sols (Hatcher 1960; Wall 1983).

Un très grand nombre d’auteurs recommandent le système de régénération par coupes progressives lorsque le but visé est d’obtenir une régénération naturelle d’épinettes blanches. La coupe progressive permet, entre autre par le maintien des arbres résiduels, de créer un couvert protecteur qui réduit les écarts et les stress environnementaux, minimise la venue des feuillus intolérants et fournit une source de semences de qualité.

Ainsi, dans le cadre de ce projet, il est proposé, avec des moyens de récolte mécanisés, de comparer la coupe progressive d’ensemencement uniforme à la coupe progressive d’ensemencement par trouées combinées à la préparation de terrain et l’étude du statut nutritionnel des semis.

La recherche de secteur fut infructueuse. Il fut impossible de cibler des secteurs convenant à la prescription de coupe progressive d’ensemencement visant à favoriser l’épinette blanche dans les secteurs annuels d’intervention forestiers de Manifor et de Domtar.

Toutefois, la recherche de tel secteur nous a fait découvrir l’étendue des peuplements mélangés de faible densité (C et D) ne supportant souvent pas suffisamment de bois pour justifier la rentabilité des opérations forestières de coupes avec protection de la régénération et des sols. Il s’agit là d’une toute autre problématique à laquelle les bénéficiaires de CAAF autant que le ministères des Ressources naturelles du Québec devront faire face au cours des prochaines années.

Ce rapport présente d’abord une revue de littérature sur l’épinette blanche portant une attention particulière sur les conditions de germination, les besoins de préparation de terrain et la réalisation de coupe progressive d’ensemencement. Les données et résultats concernant les secteurs visités sont ensuite décrits. Enfin, les secteurs retenus et inclus dans le plan annuel d’intervention forestière de Domtar pour l’année à venir (2000-2001) sont présentés, visant à hâter le démarrage du projet sur le terrain et assurer le bon déroulement des activités au cours de la prochaine saison.

Comparaison de différents traitements sylvicoles pour l’installation de la régénération en essences tolérantes et intermédiaires dans des peuplements à dominance feuillue (bouleau jaune). CERFO. Rapport 2000-01. 38 p. + 7 annexes.

Dans la région de la Gaspésie, dans le sous-domaine climacique de la sapinière à bouleau jaune (Baie-desChaleurs), la régénération du bouleau jaune s’avère souvent difficile. Les procédés de régénération utilisés, la quasi absence de lit de germination adéquat et la forte compétition seraient les principales causes possibles. L’épinette blanche semble présenter la même problématique.

Dans ce contexte, le projet consiste à établir un dispositif expérimental à trois blocs dans un peuplement mélangé à dominance feuillue de type bétulaie à bouleau jaune et sapin sur le type écologique dominant (MS13) avec objectif de constituer les meilleures conditions pour régénérer le bouleau jaune et l’épinette blanche. Les coupes de jardinage par trouées de 500, 1000 ou 1500 m2 , les coupes progressives et les coupes à blanc en parquets (0,5 et 1 ha) sont disposées aléatoirement dans chaque bloc. De plus, un second dispositif est établi afin d’évaluer l’installation de la régénération en espèces désirées de différentes densités de semenciers et différents modes de préparation de terrain dans une coupe avec semenciers. La préparation de terrain est reportée à l’automne 2000, puisqu’une bonne année semencière est anticipée.

Le dispositif permettra également d’amorcer une base comparative pour les effets réels en vue de l’optimisation des scénarios d’aménagement. Il servira également de démonstration pour la réalisation pratique de ces différentes coupes.

Étude de l’impact de divers travaux sylvicoles sur la régénération de feuillus tolérants dans l’Outaouais. CERFO. Rapport 1999-03. 53 p. + 4 annexes.

Dans l’aire commune 72-01 (Outaouais), plusieurs peuplements forestiers soulèvent des interrogations quant à la méthode officielle de les traiter. Ceux-ci n’auraient ni la structure et ni une répartition de vigueur adéquate pour être considérés jardinables à la première intervention selon la norme actuelle. D’autre part, quelques problèmes de biodiversité des espèces arborescentes ont été soulevés, notamment des espèces intermédiaires comme le chêne rouge, le bouleau jaune, le cerisier tardif et le pin blanc. D’anciens rapports de coupe révèlent une proportion plus grande de chêne rouge et de pin blanc que celle qu’on retrouve actuellement.

La coupe progressive serait l’une des meilleures méthodes pour régénérer une essence intermédiaire comme le chêne rouge ou le bouleau jaune sans nuire aux autres feuillus tolérants. Le dispositif compare, pour une érablière dégradée sur sommet à sol mince sec, l’impact de différentes modalités d’application de la coupe progressive.

L’influence des différents traitements comme le débroussaillement, le scarifiage, l’ensemencement manuel et la plantation sur l’installation de la régénération des feuillus tolérants, plus particulièrement le chêne rouge, ont été vérifiés.

Les résultats ont démontré que le maintien de 15 à 30 semenciers de chêne rouge bien distribués à l’hectare permet l’installation d’une régénération naturelle de chêne rouge suite à la coupe progressive d’ensemencement et le débroussaillement de la régénération préétablie indésirable afin d’assurer l’entrée de la lumière jusqu’au sol. Les travaux de scarifiage légers permettent de tripler la quantité de chêne rouge établie en passant de 6 990 tiges à l’hectare à plus de 20 970 tiges à l’hectare. Les activités d’ensemencement manuel de glands peuvent être pratiquées pour maintenir la distribution de la régénération dans les secteurs où les semenciers sont absents.

Un suivi régulier sera nécessaire afin de déterminer le moment des prochaines interventions qui sont le dégagement de la régénération et la coupe finale du bois sur pied.