La Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier (LADTF) revoit la protection des milieux aquatiques, riverains, humides et des sols afin de mieux protéger ces derniers. Parallèlement à ces révisions, les technologies d’acquisition et de traitement de données géospatiales ne cessent de progresser et d’évoluer. Récemment, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) du Québec a mis sur pied un plan d’acquisition provincial de données lidar aéroportées dans le milieu forestier. L’utilisation de cette technologie permet entre autres de créer des modèles numériques de terrain (MNT) à très haute résolution spatiale, utiles notamment pour analyser la microtopographie. Il s’agit également d’une avancée majeure pour l’extraction d’attributs forestiers (hauteur des arbres, etc.) par rapport à la méthode traditionnelle de photo-interprétation (Maltamo et al., 2014). Ces nouveautés ouvrent aussi la voie au développement d’outils d’aide à la décision pour la planification forestière, notamment pour la planification des chemins forestiers.
Le centre d’enseignement et de recherche en foresterie de Sainte-Foy (CERFO), avec différents organismes, a travaillé dans les dernières années sur le développement d’outils automatisés permettant la cartographie de l’hydrographie surfacique et linéaire ainsi que de sites avec contraintes de drainage aux opérations forestières (Varin et al., 2017 ; Varin et al., 2019 ; Drolet, 2020 ; Gadbois-Langevin et al., 2020 ; Lessard, 2020). Ces travaux ont notamment montré que les modélisations répertorient plus de zones humides et de cours d’eau en milieu forestier que ceux déjà cartographiés actuellement. Les outils automatisés développés servant à cibler la présence de ces éléments permettent donc notamment de les cartographier avec une plus grande précision. Ces résultats impliquent pour l’industrie forestière une planification plus fine des chantiers ainsi que moins de corrections sur le terrain. Cependant, bien que les résultats obtenus aient permis de mettre en évidence leur pertinence et leur précision, les efforts de recherche sont à poursuivre afin de réduire le niveau d’erreurs, encore trop élevé dans le cadre d’une utilisation courante dans la pratique. Face à ces constats, l’objectif du projet était de développer des outils semi-automatisés d’aide à la planification des chemins à partir de données lidar. Cinq volets ont été étudiés : 1) la modélisation des cours d’eau linéaires, 2) l’identification des cours d’eau ayant une forte pente, 3) l’identification des chutes d’une hauteur de plus d’un mètre, 4) la cartographie des zones de contraintes humides et 5) la modélisation de chemins forestiers visant un coût de déplacement le plus faible. Le projet de recherche a été réalisé sur trois zones de test proposées par les partenaires.
Pour accéder à la technote : Technote_SBL_modelisation_contraintes