La forêt feuillue du Québec, en plus d’être une entité biologique hétérogène, a fait l’objet de différents types d’exploitation au cours du dernier siècle. Aujourd’hui, celle-ci se retrouve dans un état très variable quant à sa structure, sa composition et sa qualité. Dans le contexte de globalisation des marchés et des engagements de Rio, les objectifs de maintien de la biodiversité et de développement durable font partie des enjeux forestiers au même titre que le respect de la possibilité forestière basée sur le concept du rendement soutenu.
C’est par considération pour l’ensemble de ces éléments qu’un suivi serré des interventions en forêt auprès des bénéficiaires est imposé par le ministère des Ressources naturelles du Québec.
Or, la bonne volonté de vouloir transposer les éléments de simulation du calcul de possibilité pour les mettre en application directement dans les différents secteurs d’intervention sur le terrain
n’est pas une chose aussi simple. Il faut rappeler que les simulations réalisées pour le calcul de la possibilité forestière sont faites à partir des strates d’aménagement (ou strates d’inventaire) alors
que la planification de la récolte et des autres interventions sylvicoles s’effectuent à l’échelle du secteur d’intervention ou du peuplement. Tous les forestiers reconnaissent la variabilité existante, en volume, en composition, en structure et en qualité dans un peuplement feuillu ou mixte.
Dans le cadre du suivi des interventions, le MRN exige un contrôle du pourcentage de prélèvement par essence ou groupe d’essence occupant plus de 10 % de la surface terrière totale. Ce pourcentage de prélèvement doit être maintenu dans les limites de l’intervalle autorisé de 30 % ± 5 ou à l’intérieur de limites plus petites.
Le constat fait par les mandataires d’opération, les professionnels responsables des compilations et les travailleurs en forêt de la région de l’Outaouais est simple : le respect des seuils de prélèvement par essence est difficilement atteint pour des essences faiblement représentées.
Le but de ce rapport est d’analyser la problématique en terme statistique pour tenter de documenter la faisabilité ou non du contrôle des paramètres retenus. Les objectifs sont de : 1) vérifier l’intervalle de confiance proposé par le MRN correspondant aux seuils de précision de 80 à 85 % pour les coupes de jardinage; 2) vérifier le pourcentage d’occupation minimum requis d’une essence correspondant au seuil minimum de précision de 80 à 85 %; 3) décrire par un exemple la problématique d’application sur le terrain des résultats statistiques.