Analyse et développement d’une méthode de diagnostic et prescription sylvicole relative à la rétention variable en forêt boréale. CERFO. Rapport 2006-03. 80 p.

Rapport_final_CERFO_2006-03.pdf

La prise de conscience de la diversité structurale des peuplements de la forêt boréale entraîne progressivement une volonté de la gérer par une diversification de la sylviculture, notamment par l’utilisation de rétention variable dans les procédés de régénération par coupes à blanc. Dans ce contexte, une méthode innovatrice et peu coûteuse a été proposée sur la Côte-Nord pour simplifier et améliorer le processus de prescription (Duval, 2005). À la suite d’une photointerprétation fine et par un nombre accru de points d’observation, la prescription sylvicole est effectuée directement sur le terrain, sans installation de placettes et par des estimations oculaires des paramètres décisionnels.

Le projet proposait de valider et de rendre opérationnelle la méthode de prescription sylvicole développée par Duval (2005). Six critères (ou filtres) sont utilisés dans la grille décisionnelle actuelle soit : la trouée, l’obstruction latérale, le type de peuplement, la structure, la présence de chicots sur pied ainsi que la présence de débris ligneux.

La plupart des critères sont documentés dans la littérature. La phase terrain du projet a permis de constater l’efficacité de plusieurs de ces critères pour discriminer particulièrement les cas les plus évidents d’admissibilité ou non de la CPPTM. Toutefois, les deux derniers critères pourraient être éliminés ou être retenus avec certains ajustements seulement si l’identification de vieilles forêts est visée.

Pour une meilleure performance de la grille, certains critères supplémentaires devraient être ajoutés. Il est proposé d’aborder la gestion du risque de chablis, la faisabilité opérationnelle (volume minimal à prélever, capacité à maintenir l’espacement des sentiers et une évaluation oculaire du nombre de gaule et des petites tiges marchandes (pour discriminer les nouveaux traitements avec divers degrés de rétention). Enfin certains paramètres des critères actuels devraient être redéfinis. On retrouvera notamment l’utilisation de la structure verticale pour l’identification de la structure générale. Une nouvelle grille décisionnelle est également proposée : elle indique les paramètres obligatoires pour qu’une CPPTM puisse s’appliquer et identifie aussi des paramètres indicateurs de la difficulté d’utiliser ce traitement.

À la lumière des résultats obtenus, il est possible de conclure que la méthode par point d’observation est aussi valable que les méthodes conventionnelles (inventaires) pour prescrire adéquatement un traitement de rétention variable. Du point de vue économique, elle est, sans équivoque, moins coûteuse que les méthodes conventionnelles (inventaires). De plus, elle ouvre la porte à un travail de prescription plus près des conditions terrains et plus souple devant la diversité rencontrée. L’établissement d’un dispositif permettant la calibration des observateurs est proposé en vue d’une certification des habiletés. Les seuils utilisés dans la présente étude demeurent à valider dans d’autres conditions.