Bilan de l’état du bouleau blanc suite à des éclaircies précommerciales réalisées au Lac St-Jean depuis 2001. CERFO. Rapport 2013-28. 37 p.

Au Saguenay Lac-St-Jean, d’importantes superficies occupées par des peuplements de bouleau blanc sont remises en production à l’aide de coupes totales ou de coupes avec réserve de semenciers. Les principales techniques de remise en production utilisées sont le scarifiage et, par la suite, l’éclaircie précommerciale pour maximiser la croissance et orienter la composition du peuplement. Or, des questionnements existent concernant les gains en croissance des tiges dégagées, leur qualité et leur survie dans certains secteurs.

Ce projet a permis de faire le bilan de l’état du bouleau blanc à la suite d’éclaircies précommerciales (EPC) réalisées depuis 2001. Telle que pratiquée dans les stations étudiées de la sapinière à bouleau blanc, les résultats montrent que l’EPC a permis de concentrer la croissance sur un nombre de tiges réduit. L’EPC a influencé la composition des tiges d’élite dans le peuplement en favorisant la présence de feuillus intolérants comme le bouleau à papier. Le traitement a permis d’augmenter la proportion de tiges libres de croître, ce qui s’est répercuté sur leur croissance. Ainsi, les 400 plus grosses tiges/ha des aires traitées présentent un plus gros diamètre que celles dans les témoins. Le traitement n’a pas affecté la hauteur des arbres, qui s’avère plutôt reliée à l’âge des peuplements. Le traitement a permis de réduire la densité, mais la différence de densité entre l’EPC et le témoin n’est pas aussi contrastée que ce qui était anticipé pour les tiges de 2 cm et plus. Ces résultats s’expliquent par la prolifération des rejets de souche suite à une EPC, qui viennent rapidement combler les vides créés par l’éclaircie.

Les résultats indiquent que des gains significatifs de 1,2 cm/tige sur le diamètre des 400 plus gros feuillus intolérants du peuplement sont anticipés 8 ans après l’EPC. Pour les 400 plus gros bouleaux à papier du peuplement, ce sont des gains de 1,7 cm/tige qui ont été observés 8 ans après EPC. Les résultats de l’étude du délai de l’EPC par rapport à l’âge du peuplement ont confirmé l’effet du traitement sur la croissance en diamètre, mais n’ont pas permis de conclure à un effet du délai. Ainsi, ces résultats soulignent l’importance d’effectuer l’EPC tôt ou tard pour favoriser le diamètre des tiges et la composition du peuplement, puisque les arbres continuent de réagir positivement, même lorsque le traitement est pratiqué tardivement. Toutefois, plus l’EPC est réalisé tôt, plus les gains de croissance seront capitalisés rapidement dans le peuplement. Enfin, selon nos observations effectuées dans la végétation potentielle de la sapinière à bouleau blanc (MS2) de la sous-région écologique 5d-T, l’EPC pourrait être réalisé dans une fenêtre de temps de 10 à 30 ans après la coupe.

Caractérisation des attributs de vieilles forêts dans des peuplements aménagés et des peuplements matures de la sapinière et de la pessière du Lac St-Jean. CERFO. Rapport 2013-04. 44 p. + 1 annexe.

Le projet vise à documenter différents attributs de vieilles forêts dans différentes classes d’âges de forêts dans la sapinière à bouleau blanc et la pessière à mousses. Dans chacun de ces domaines bioclimatiques, huit cas ont été répertoriés, soit des peuplements résineux et mixtes dans la sapinière et des pessières pures et mélangées dans la pessière. Les classes d’âges comparées étaient de 50 à 65 ans, 70 à 75 ans et 80 ans et plus dans la sapinière et de 70 à 85 ans, 90 à 95 ans et 100 ans et plus dans la pessière. De plus, des peuplements ayant fait l’objet de coupes partielles à sélection rapprochée (CPSR) ont également été inventoriés. Les attributs comparés sont la densité, la surface terrière, le diamètre moyen, la structure diamétrale, la proportion de gros bois, la proportion de tiges colonisées par du lichen arboricole, les débris ligneux, la classe de décomposition des débris ligneux, les gros débris ligneux, les chicots, les gros chicots et les souches.

Comme l’hypothèse de base est qu’il y a une différence entre les cas au sein d’un domaine bioclimatique et d’une composition donnée, le test d’hypothèse s’en trouve inversé. Par contre, les effectifs requis pour un tel test sont impossibles à obtenir dans une campagne terrain de l’envergure du présent projet. Le test d’hypothèse a donc été établi de manière conventionnelle et le seuil a été abaissé à 0,15 par mesure de précaution. Les résultats montrent que les peuplements de la sapinière résineuse inventoriés de classe d’âge 50-65 ans et 70-75 ans diffèrent peu de ceux classés 80 ans et plus et pourraient potentiellement être considérés comme de vieux peuplements en ce qui concerne les attributs mesurés. Par contre, dans les peuplements mélangés, les différences sont nombreuses et ceux-ci ne peuvent être considérés comme équivalents aux vieux peuplements. Pour la pessière, les peuplements mixtes de 70-85 et 90-95 ans montrent peu de différences avec les peuplements de 100 ans et plus et pourraient eux aussi être considérés comme de vieux peuplements en ce qui concerne les attributs mesurés. Par contre, dans les peuplements purs, quelques différences importantes sont présentes entre les vieux peuplements et les autres cas. De plus, l’âge mesuré dans les peuplements inventoriés montre qu’ils seraient plus vieux que l’âge estimé. Les résultats pour les peuplements ayant subi des coupes partielles soulèvent plusieurs interrogations quant à la pertinence de les considérer comme des vieilles forêts.