Détermination des conditions de réussite de la CPE dans les peuplements à dominance résineuse de la forêt mixte – Suivi après 5 ans. CERFO. Rapport 2006-12. 34 p. + 2 annexes

Dans les aires communes de la Mauricie, plusieurs peuplements forestiers dégradés possèdent une structure et une qualité qui soulèvent plusieurs interrogations quant à la méthode de les traiter pour augmenter la quantité future de bois d’œuvre tout en assurant une régénération qui assure le renouvellement du peuplement.

C’est dans cette optique qu’un dispositif de comparaison de traitements fut installé en 1999 dans les peuplements mixtes à dominance résineuse sur type écologique MJ22 dans la région du BasSt-Maurice près du Lac Belette dans la réserve de Mastigouche (Blouin et al., 2000). Ce dispositif vise à comparer huit traitements sylvicoles afin d’en évaluer la portée réelle sur la composition de la régénération. Ces traitements sont : la coupe progressive d’ensemencement par pieds d’arbre, les coupes progressives d’ensemencement par trouées (1H, 1,5H et 2H), la coupe avec protection de la régénération et des sols et les aires de croissance (0,25 ha, 0,5 ha et 1 ha).

Le présent document vise à dresser le portrait 5 ans après la réalisation des interventions de récolte du bois sur pied et des travaux de préparation de terrain. Les résultats indiquent que l’érable rouge et le sapin baumier sont les essences commerciales les plus fortement représentées dans l’ensemble des traitements. Le scarifiage dans les trouées favorise l’installation et le développement des épinettes, des bouleaux et des peupliers alors que l’érable à sucre s’accommode mieux des sites moins perturbés. C’est dans la coupe progressive d’ensemencement que l’on observe les plus fortes densités de gaules d’épinette et de bouleau jaune (tiges préétablies protégées) et le peuplier y est faiblement représenté. Il y a moins de compétition d’érable à épis et de Pennsylvanie dans les trouées scarifiées, on y retrouve toutefois un grand nombre de gaules de cerisier de Pennsylvanie de forte taille.

L’étude de la relation entre l’âge et la hauteur des semis de sapin et d’épinette permet de confirmer l’importance de la mise en lumière pour favoriser la croissance en hauteur et le développement du plein potentiel des sites en voies de régénération. Afin de contrôler la composition future et de minimiser la compétition de ces peuplements en régénération, des interventions de dégagement seront à prévoir au cours de la prochaine année. Des travaux de suivi sont également recommandés afin de continuer à quantifier l’effet des interventions.

Ainsi, il est primordial de comprendre qu’il est obligatoire de mettre en application des scénarios d’aménagement intensif sur les types écologiques les plus fertiles dans le contexte où l’on désire bénéficier du plein potentiel d’accroissement de ces types de peuplements mixtes à dominance résineuse.

Mise au point et suivi des méthodes de dégagement dans le feu de Parent (Phase 1). CERFO. Rapport 2003-14. 26 p.

Cinq ans après le passage du feu de Parent, le bilan de la régénération indique que 68 % de la superficie est présentement occupée par des peuplements à dominance résineuse. Or, en l’absence d’intervention d’entretien de la régénération, le modèle de prédiction d’évolution naturelle sur 50 ans développé par Boulfroy et al. (2001) prédit que 93 % de la superficie sera constituée de peuplements à dominance feuillue dont 60 % en feuillu pur et 33 % en mélangé à dominance feuillue. Dans le cas de l’évolution prédite lorsque des interventions de dégagement des tiges résineuses sont réalisées sur les sites à potentiel résineux, soit 91 % du territoire, on aurait 32 % de la superficie couverte par des peuplements résineux purs et 30 % de peuplements mélangés à dominance résineuse. Seulement 38 % de la superficie serait toujours dominée par les essences feuillues.

À moyen terme, l’objectif des bénéficiaires est de réaliser entre 1000 et 2000 hectares par année de dégagement dans les peuplements ayant un potentiel résineux situé dans les secteurs brûlés du feu de Parent.

Il s’agit cependant de conditions particulières de travail puisque, dans ces secteurs, on observe la présence d’un grand nombre de tiges brûlées sur pied et une grande quantité de déchets au sol. Ces deux éléments, qui ne sont habituellement pas présents dans les opérations standards de dégagement, représentent un risque élevé pour la sécurité des travailleurs et augmentent les risques de blessures.

La présente étude constitue un projet en deux phases qui vise à préserver la part de vocation résineuse du feu de Parent par l’application d’interventions adaptées au territoire brûlé. Cette étude a pour objectifs généraux : (1) de déterminer quelles sont les méthodes de dégagement les plus sécuritaires et les plus rentables, (2) d’établir la productivité des travaux de dégagement, (3) d’installer un dispositif de suivi de manière à valider les hypothèses d’évolution des peuplements selon les scénarios d’évolution naturelle et d’évolution des tiges résineuses dégagées.

Étant donné la nature dangereuse des travaux, il n’est pas possible d’avoir recours à des opérations manuelles sans opérations mécaniques préalables facilitant l’accès au site telles que des interventions de nettoiement. Deux méthodes ont été mises à l’essai. L’abattage de déblaiement réalisé par une abatteuse-groupeuse est un traitement peu perturbateur qui permet de préserver la régénération dans le cas où celle-ci est moins abondante. Cette intervention se réalise à un coût raisonnable (350 $/ha pour 1250 tiges marchandes brûlées sur pied) en vue de la préparation des sites à un dégagement manuel de la régénération naturelle. Le dépressage mécanique par bandes réalisé à l’aide de la débroussailleuse Nokamic s’applique dans le cas de régénération très abondante et permet à la fois de libérer l’accès au site et de diminuer le nombre de tiges à couper. Cette intervention représente un coût moyen estimé à 325 $/ha et facilitera l’opération d’éclaircie précommerciale subséquente.

Les deux traitements ont semblé efficaces pour faciliter l’accès au site pour un traitement de dégagement subséquent. Il sera toutefois nécessaire, dans le cadre du deuxième volet de ce projet, de mesurer l’impact réel sur les opérations manuelles subséquentes pour évaluer l’intérêt pratique et financier du traitement de nettoiement préalable.