Cartographie fine des essences individuelles par une approche de modélisation de type « Random Forest », à partir du lidar et de RapidEye – Rapport synthèse

La cartographie du territoire forestier est obtenue traditionnellement à partir de l’interprétation de photographies aériennes. Les produits de cette technique servent de base pour la planification et la compilation des inventaires forestiers. Bien que cette approche donne des résultats intéressants depuis l’arrivée de nouvelles procédures de photo-interprétation (Berger, 2008), elle reste fastidieuse, longue, coûteuse et présente certaines limites pour caractériser les peuplements, en particulier pour l’interprétation des essences forestières (Leboeuf et Vaillancourt, 2015; Varin et al., 2016).

 La pénurie de photo-interprètes qualifiés, de manière générale, affecte l’atteinte des cibles de production annuelle de la carte écoforestière produite par la direction des inventaires forestiers. Cela a comme principale conséquence de complexifier la prévision des coûts. Les principaux défis sont par ailleurs de réaliser une nouvelle carte écoforestière de qualité similaire à celle produite actuellement, notamment pour la composition en essences des peuplements forestiers productifs. L’arrivée de nouvelles technologies pour la télédétection forestière pourrait permettre d’améliorer non seulement la précision de la caractérisation du territoire forestier, mais également la vitesse d’exécution (Gougeon et Leckie, 2003).

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Scénarios d’évolution de la composition des peuplements après feu sur un horizon de 15-20 ans dans le domaine bioclimatique de la sapinière à bouleau blanc – Deuxième année. CERFO. Rapport 2014-10. 99 p. + 3 annexes

Durant l’été 2010, la Mauricie a été frappée par des feux majeurs qui ont couvert 105 000 ha. Suite à ces événements, de nombreuses questions importantes, ayant des implications directes en aménagement et sylviculture, se posent. Cette étude porte sur deux d’entre elles, à savoir : (1) quels seront les retours de strates (composition et densité) immédiatement après feu et (2) comment évoluera la composition de la végétation quelques décennies après la perturbation. Un modèle de prédiction de la régénération forestière 5 ans après feu a été développé en 2012 par le CERFO, pour le sous-domaine de la sapinière à bouleau blanc de l’ouest, à partir d’une analyse réalisée sur le feu de Parent de 1995. Suite à ce projet, il a été proposé de documenter l’évolution de la composition des peuplements sur un horizon de 15-20 ans après feu, dans l’optique de prévenir les problèmes pouvant résulter de modifications importantes de la composition forestière, autant sur les plans de la biodiversité que de l’approvisionnement ligneux. Le présent projet, réalisé sur 2 ans, couvre deux principaux objectifs : (1) élaborer des scénarios d’évolution de la composition des peuplements sur un horizon de 15-20 ans après feu, applicables au sousdomaine bioclimatique de la sapinière à bouleau blanc de l’ouest et (2) appliquer les scénarios produits aux feux ayant brûlé en 2010 en Mauricie, dans la sapinière à bouleau blanc de l’ouest.

Les scénarios d’évolution du couvert 15-20 ans après feu reposent sur le portrait de la végétation 17 ans après feu, produit à partir d’une classification semi-dirigée d’une mosaïque d’images RapidEye prises 17 ans après feu sur le territoire du feu de Parent. La classification finale proposée comprend huit classes de végétation. Les classes ont été déterminées suite à des analyses statistiques réalisées sur des données d’inventaire terrain et des analyses des signatures spectrales des zones d’entraînement. Pour chaque classe de végétation, une densité de cime couverte par chaque essence commerciale est proposée. L’évaluation de cette classification est satisfaisante, avec un indice de Kappa de 0,82 et une précision globale de 85 %. Le résultat de cette classification a ensuite été appliqué à l’échelle des 11 strates créées pour le portrait de la régénération 5 ans après feu (strates obtenues suite à la combinaison d’un type écologique et d’une classe d’intensité du feu). Ainsi, pour ces 11 strates, l’aménagiste dispose maintenant de prédictions du couvert forestier 15-20 ans après feu, exprimées en densité de cime pour les essences commerciales qui se régénèrent après feu. Les scénarios produits ont ensuite été appliqués à 5 feux de la Mauricie ayant brûlé en 2010 et permettent de prédire la composition en essences 17 ans après feu sur environ 80 % des superficies productives brûlées. Finalement, plusieurs recommandations ont été formulées, en vue d’améliorer éventuellement le modèle proposé et de poursuivre la documentation des recherches sur la dynamique de la végétation à plus long terme après feu.