Développement d’une méthode de télédétection du changement de conditions de site pour le suivi du scarifiage – Rapport méthodologique

Les techniques issues de la télédétection permettent de plus en plus de remplacer des activités de collecte de données sur le terrain. Cette tendance permet de sauver des coûts importants, requerrant moins de temps et de ressources, et parfois même d’augmenter la précision des données. Dans le cadre du projet faisant l’objet du présent rapport, une méthode de suivi du scarifiage a été développée à l’aide d’images provenant du satellite Wordview-3, acquises à l’été 2017 et 2018, en plus des données d’un lidar aéroporté diffusées gratuitement par le Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP). Suite au prétraitement des images et à la production d’indices topographiques variés, une approche multitemporelle fut confrontée à une approche unitemporelle pour la réalisation du suivi. La première information d’intérêt à extraire était, dans un premier temps, la superficie réellement scarifiée, et la deuxième, la qualité du scarifiage effectué. Pour ce faire, une classification des images satellitaires a permis la délimitation de la zone scarifiée. Ensuite, avec l’ajout de l’information topographique des indices produits, une classification de la zone scarifiée pour identifier des types de terrain fut réalisée. Dans un premier temps, il fut déterminé que le gain de précision obtenu par l’approche multitemporelle ne valait pas la complexité supérieure de l’approche. Ensuite, le résultat de la classification du terrain fut mis en relation avec les données d’inventaire terrain de suivi du scarifiage, mais peu de tendances ne furent dégagées pour caractériser les secteurs inadéquats. La méthode développée présente cependant un potentiel pour l’identification de sols à forte pierrosité et comportant des affleurements rocheux.

Contacter le chargé de projet pour plus d’informations.

Rentabilité de deux scénarios sylvicoles visant la production de bouleau jaune dans la région de Lanaudière. CERFO. Rapport 2014-14.

Les Produits forestiers Lachance Inc. est une entreprise localisée dans la région de Lanaudière qui scie du bouleau jaune (BOJ) et du bouleau à papier (BOP). Son approvisionnement se fait dans des peuplements mixtes et feuillus de la région. Au cours des dernières décennies, le jardinage conventionnel a souvent été le traitement utilisé mais, en plus de présenter souvent une faible rentabilité opérationnelle, il ne permet pas de régénérer efficacement les essences intolérantes telles que le BOP et semi-tolérantes, telle que le BOJ, dont la diminution est à l’origine de l’émergence d’un enjeu de composition forestière. Dans le but de guider l’entreprise vers des choix de scénarios sylvicoles plus rentables et de permettre d’acquérir de nouvelles connaissances sur les traitements sylvicoles en futaie irrégulière, l’objectif principal du projet est d’évaluer la rentabilité financière et l’efficacité associées à l’application de de scénarios de production de bouleau jaune, adaptés aux produits de sciage de l’entreprise (BOJ et BOP) et aux conditions écologiques de la région qui influencent les conditions d’application, ainsi que les coûts et revenus anticipés. Suivant l’analyse du secteur d’étude, deux scénarios comportant des modalités d’application et de récoltes différentes ont été comparés. Le premier est basé sur les
recommandations du Comité d’évaluation des impacts des modalités opérationnelles des traitements en forêts feuillues (CIMOTFF) qui vise à maximiser les revenus et à maintenir le potentiel de sciage. Le second est basé sur les besoins écologiques du bouleau jaune qui se traduit par une gestion fine de la densité selon différents stades de développement appliquée par micropeuplements dans l’optique d’optimiser les forces de productions du bouleau jaune (installation et croissance) et d’augmenter la quantité de sciage et déroulage. Les résultats montrent que les deux scénarios proposés présentent des opportunités différentes. Dans le cas du scénario CIMOTFF, il peut être considéré comme une coupe d’amélioration en futaie jardinée, où un prélèvement soutenu est visé, les revenus sont plus élevés. Comme la régénération et l’éducation du bouleau
jaune ne sont pas priorisées, il ne peut être considéré durable pour maintenir des approvisionnements à long terme de produits de qualité tel que pris par Produits Forestiers Lachance lté. De plus, il est basé sur le recrutement constant d’importante quantité de perches et de petits bois de qualité sans interventions particulières, ce qui le rend risqué. Le scénario CPIBOJ génère moins de revenus, mais maintien la valeur et le recrutement du bouleau jaune. Le couvert est progressivement enlevé pour libérer le jeune peuplement qui évolue pour donner un nouveau peuplement avec plus de volume par tige à 80 ans. Les projections laissent entrevoir à la fois un rendement accru, une valeur accrue et des bénéfices accrus à long terme. Des propositions sont suggérées afin d’améliorer chacune des deux approches. Il serait intéressant d’explorer une combinaison des deux approches afin de maximiser les revenus sans compromettre la régénération en bouleau jaune.

Rapport Confidentiel

Rentabilité des scénarios sylvicoles visant la production d’érable à sucre – Rapport final

Scierie Carrière est une entreprise localisée dans la région des Laurentides. La principale activité de cette entreprise consiste à scier l’érable à sucre (ERS) et dans une moindre proportion, d’autres essences de bois franc. Son approvisionnement se fait notamment dans des érablières qui ont un fort potentiel. Actuellement, les traitements sylvicoles de récolte, essentiellement axés sur le prélèvement des tiges sanitaires, génèrent souvent un faible volume en bois d’œuvre rendant l’intervention peu rentable, l’approvisionnement problématique et la production d’érable à sucre de qualité, suboptimale, à long terme.De plus, ces pratiques peuvent engendrer dans certains cas un rendement accru en hêtre à grandes feuilles, une espèce moins désirée.

Dans la nouvelle loi sur les forêts (avril 2013), l’ajout d’un nouveau régime sylvicole comprenant la coupe progressive irrégulière1(CPI) est un changement majeur d’orientation en sylviculture. Abondamment utilisée en Europe et proche de la nature, la CPI permet d’effectuer des interventions s’adaptant au fur et à mesure à la variabilité de situations rencontrées sur le terrain. Pour le moment, peu d’exemples de mise en œuvre opérationnelle sont disponibles au Québec. Ce projet propose d’explorer, en les modélisant, les effets de certaines modalités de prélèvement de CPI afin de produire la plus grande quantité d’ERS de qualité au moindre coût, de favoriser une certaine biodiversité et de limiter la proportion de hêtre.

Suivant l’analyse du secteur d’étude, deux scénarios comportant des modalités d’application et de récoltes différentes ont été comparés. Le premier est basé sur les modalités prescrites par la MFFP pour la coupe progressive irrégulière à couvert permanent (CPI_CP) visant à améliorer le peuplement et à maintenir un couvert permanent. Le second est basé sur l’optimisation des forces productives en vue d’augmenter la quantité de sciage et déroulage et traduit par une gestion fine de la densité selon différents stades de développement appliquée par micro-peuplements (CPI_MP).

Les résultats démontrent que les deux scénarios proposés présentent des opportunités différentes. Dans le cas du scénario CPI_CP, les revenus sont plus constants et mieux répartis dans le temps, mais ils sont globalement moins élevés. Le scénario de CPI_MP procure des revenus plus intéressants et permet le maintien de la production de sciage en érable à sucre à long terme. Des recommandations sont proposées dont des essais de mise en œuvre de ces scénarios sur le terrain.

Contacter le chargé de projet pour plus d’informations.

Rentabilité des scénarios sylvicoles visant la production d’érable à sucre. CERFO. Rapport 2015-14.

Scierie Carrière est une entreprise localisée dans la région des Laurentides. La principale activité de cette entreprise consiste à scier l’érable à sucre (ERS) et dans une moindre proportion, d’autres essences de bois franc. Son approvisionnement se fait notamment dans des érablières qui ont un fort potentiel. Actuellement, les traitements sylvicoles de récolte, essentiellement axés sur le prélèvement des tiges sanitaires, génèrent souvent un faible volume en bois d’œuvre rendant l’intervention peu rentable, l’approvisionnement problématique et la production d’érable à sucre de qualité, suboptimale, à long terme.De plus, ces pratiques peuvent engendrer dans certains cas un rendement accru en hêtre à grandes feuilles, une espèce moins désirée.

Dans la nouvelle loi sur les forêts (avril 2013), l’ajout d’un nouveau régime sylvicole comprenant la coupe progressive irrégulière1(CPI) est un changement majeur d’orientation en sylviculture. Abondamment utilisée en Europe et proche de la nature, la CPI permet d’effectuer des interventions s’adaptant au fur et à mesure à la variabilité de situations rencontrées sur le terrain. Pour le moment, peu d’exemples de mise en œuvre opérationnelle sont disponibles au Québec. Ce projet propose d’explorer, en les modélisant, les effets de certaines modalités de prélèvement de CPI afin de produire la plus grande quantité d’ERS de qualité au moindre coût, de favoriser une certaine biodiversité et de limiter la proportion de hêtre.

Suivant l’analyse du secteur d’étude, deux scénarios comportant des modalités d’application et de récoltes différentes ont été comparés. Le premier est basé sur les modalités prescrites par la MFFP pour la coupe progressive irrégulière à couvert permanent (CPI_CP) visant à améliorer le peuplement et à maintenir un couvert permanent. Le second est basé sur l’optimisation des forces productives en vue d’augmenter la quantité de sciage et déroulage et traduit par une gestion fine de la densité selon différents stades de développement appliquée par micropeuplements (CPI_MP).

Les résultats démontrent que les deux scénarios proposés présentent des opportunités différentes. Dans le cas du scénario CPI_CP, les revenus sont plus constants et mieux répartis dans le temps, mais ils sont globalement moins élevés. Le scénario de CPI_MP procure des revenus plus intéressants et permet le maintien de la production de sciage en érable à sucre à long terme. Des recommandations sont proposées dont des essais de mise en œuvre de ces scénarios sur le terrain.

Rapport Confidentiel

Essais de différentes méthodes de préparation de terrain favorisant la régénération du bouleau jaune et de l’épinette blanche – Suivi après 6 ans. (CERFO et GFCBC) Rapport 2013-07. 71 pages + 1 annexe.)

En Gaspésie, la régénération en bouleau jaune et en épinette blanche à la suite des interventions de récolte est souvent difficile étant donnée la présence d’une compétition élevée en érable à épis et en framboisier dans les ouvertures. Dans ce contexte, un dispositif expérimental en plan aléatoire par blocs a été élaboré par le CERFO et le Groupement forestier coopératif Baie-deschaleurs à l’automne 2006 afin de comparer l’effet de différents types de préparation de terrain sur l’établissement et la survie de la régénération ainsi que sur le développement de la compétition.

Le dispositif est localisé dans la Baie-des-Chaleurs en Gaspésie, dans l’UAF 111-52. Il appartient au sous-domaine bioclimatique de la sapinière à bouleau jaune de l’est et le type écologique dominant est MS13. Il comprend trois blocs traités par coupe progressive d’ensemencement (CPE) et un quatrième bloc traité par une coupe avec réserve de semenciers (CRS). Chacun des blocs comprend six types de préparation de terrain, soit : par buttes, en plein, par poquets simples, par poquets doubles, par sillons et un témoin sans préparation de terrain.

En 2006, un suivi des travaux de préparation de terrain (Desjardins et coll., 2007) a permis d’évaluer la qualité des lits de germination créés par les différents traitements et la capacité des essences à s’établir. Un an et trois ans après les travaux (2007 et 2009), un premier et un deuxième suivi de la régénération ont été effectués pour mesurer l’implantation du bouleau jaune et de l’épinette blanche (Desjardins et coll., 2008; 2010). Le suivi réalisé en 2012 a pour objectif d’évaluer le traitement qui génère les meilleures conditions de survie et de développement des semis à plus long terme. Il vise également à évaluer la capacité des traitements à contrôler les essences compétitrices.

Les résultats des premiers suivis indiquaient que chaque traitement s’est avéré efficace pour établir une bonne distribution de semis de bouleau jaune (> 70 %). Tous les traitements présentaient une distribution supérieure en bouleau jaune comparativement au témoin. L’épinette blanche est faiblement distribuée dans tous les traitements. La préparation de terrain avait eu un effet de réduction de la composition préétablie des gaules de feuillus non commerciaux. Cependant, elles étaient toujours fortement présentes, tel que documenté dans le suivi après 3 ans (Desjardins et coll., 2010).

Les faits saillants en 2012 sont à l’effet que l’on remarque la plus forte proportion de tiges d’avenir de bouleau jaune libres de croître (38 %) dans le bloc de CPE 2003 ayant le plus fort couvert résiduel (52,5 % de couvert). On remarque également que c’est dans ce bloc de CPE 2003, ayant le couvert le plus fermé après intervention, que l’on observe la plus faible quantité, distribution et hauteur des gaules de feuillus non commerciaux.

On observe la plus grande densité de gaules de bouleau jaune dans la préparation de terrain en plein (779 ti/ha), suivie des poquets simples (675 ti/ha) et des buttes (675 ti/ha). C’est dans la préparation de terrain en plein que l’on observe la plus faible densité et distribution des gaules de feuillus non commerciaux (3 012 ti/ha et 42 %), suivie des poquets simples (4 362 ti/ha et 62 %). C’est également dans le traitement de la préparation de terrain en plein que l’on observe les plus faibles variabilités, et ce, peu importe les données considérées de bouleau jaune et de feuillus non commerciaux, confirmant l’importance de générer le meilleur mélange possible d’humus et de sol minéral au moment de la préparation et de viser la plus grande superficie et uniformité dans le peuplement.

Étant donné que le suivi 6 ans après intervention correspond à un stade auquel un grand nombre de tiges sont en transition vers l’état de gaule (24 340 semis/ha de bouleau jaune comparativement à 502 gaules/ha en moyenne et un coefficient de distribution de semis de bouleau jaune de 77 % comparativement à un CD de 23 % pour les gaules en moyenne), un suivi 9 ans après intervention est recommandé pour confirmer les résultats observés.

De façon générale, à ce stade, il est recommandé de maintenir un peuplement résiduel avec plus de 50 % de couvert après la première intervention de coupe progressive afin de diminuer l’incidence de la compétition. La préparation de terrain en plein est également recommandée en priorité car elle permet un meilleur contrôle de la compétition, en ayant la possibilité de déraciner une plus grande quantité d’érables à épis, suivie de la préparation de terrain par poquets doubles et par poquets simples. De plus, étant donné la forte densité et distribution des gaules de feuillus non commerciaux, une intervention de nettoiement sous forme de dégagement à l’européenne est à envisager afin de libérer les tiges en essences désirées et assurer la composition du futur peuplement. L’étude d’un scénario optimal devra également être faite afin d’améliorer les résultats obtenus avec l’épinette blanche ainsi que pour déterminer le meilleur moment et la méthode la plus appropriée pour réaliser la coupe finale.

Implantation d’un dispositif de la coupe progressive irrégulière avec et sans martelage au secteur Bergeron – 3e année. CERFO. Rapport 2013-27. 39 p. + 5 annexes.

La structure actuelle de certaines forêts mélangées au Québec est très particulière. Celle-ci s’est développée suite à la réalisation d’interventions répétées, parfois abusives, et de perturbations naturelles. Elle est souvent constituée de groupes d’arbres dont la composition, la qualité et le niveau de maturité sont variables. L’utilisation de coupes progressives irrégulières dans ce type de peuplement semble une avenue intéressante puisqu’elle est adaptée pour la sylviculture d’espèces à tolérance, à longévité ou à régénération différentes. Contrairement à la coupe progressive uniforme et à la coupe progressive par trouées, la coupe progressive irrégulière (CPI) fait appel à une plus grande diversité d’interventions, où les arbres sont récoltés de façon irrégulière dans l’espace et dans le temps lors des interventions de régénération, pour diversifier au maximum les conditions d’installation et de développement de la régénération, selon le potentiel du peuplement déjà en place.

Le but du projet est d’expérimenter et de comparer la réalisation de la coupe progressive irrégulière avec et sans martelage dans des peuplements mixtes de structure irrégulière de la région écologique 4c-M (Hautes collines du lac Édouard (moyen St-Maurice)). Ainsi, les objectifs spécifiques du projet sont d’établir les modalités de martelage pour optimiser l’utilisation de la coupe progressive irrégulière; d’évaluer, à l’aide de critères et indicateurs, l’efficacité de la coupe progressive irrégulière réalisée avec et sans martelage; et d’installer un dispositif pour suivre les effets réels des différentes modalités de la coupe progressive irrégulière sur la croissance et l’installation de la régénération désirée.

Ce projet, qui a duré trois ans, a permis la mise en œuvre opérationnelle de la coupe progressive irrégulière par micro-peuplement dans la sapinière à bouleau jaune de l’ouest, plus précisément dans le chantier du lac Bergeron. Lors de la première année du projet, les prescriptions ont été réalisées, ainsi que le martelage positif, le suivi du martelage et la réalisation des travaux de récolte avec et sans martelage (Joanisse et al., 2012). Pour la deuxième année, les suivis après coupe ont été réalisés et analysés (Joanisse et al., 2013). Ces suivis consistaient en des analyses de bois sur pied, de conformité des travaux de récolte et de productivité de l’abattage. De plus, les facteurs influençant le martelage et la récolte (qualité et effort de martelage) ont été discutés ainsi que la méthode de suivi du martelage selon deux types d’inventaire, soit des placettes à rayon fixe et des placettes à rayon variable (prisme).

Lors de la troisième année, deux méthodes de scarifiage ont été testées, soit en plein et par trouées pointées (standard pour la région), et un dispositif de suivi du scarifiage et de la régénération a été implanté, dans lequel des mesures de couvert, de qualité des microsites et de régénération ont été notées. Le suivi du scarifiage a démontré que le scarifiage en plein permettait de produire une plus grande quantité de microsites propices que le scarifiage standard par trouées, mais que les temps d’exécution étaient plus longs dans ce traitement. Au niveau de l’évaluation du couvert résiduel, les méthodes utilisées ont permis de déterminer que le couvert obtenu se trouvait à l’intérieur des limites de l’intervalle du couvert moyen visé. Pour la régénération, les mesures prises immédiatement après scarifiage ont montré que la compétition était moins élevée dans les portions scarifiées. Un suivi à moyen terme permettra d’évaluer l’installation et la survie de la régénération désirée en plus de la compétition. Plusieurs recommandations sont également formulées.

À moyen terme, les résultats du projet permettront de documenter la mise en application de traitements sylvicoles visant à favoriser la récolte, la croissance du peuplement résiduel et l’installation et le développement de la régénération en essences désirées dans les peuplements feuillus et mixtes à dominance feuillue de la sapinière à bouleau jaune de l’ouest. Ainsi, le projet procurera aux intervenants régionaux différentes modalités sylvicoles pour optimiser la production de bois d’œuvre d’essences désirées à long terme. L’exploration du régime de la futaie irrégulière générera de nouvelles options qui pourront servir tant à l’échelle régionale que provinciale par le biais de recommandations pour la mise en œuvre des coupes progressives irrégulières.

Effets de la coupe progressive irrégulière sur la dynamique forestière : succès d’installation de la régénération en bouleau jaune et en chêne rouge – installation du dispositif. CERFO et UQAT. Rapport 2013-26. 93 p. + 6 annexes.

Dans la région du Témiscamingue, comme dans d’autres régions feuillues du Québec, la régénération des espèces feuillues semi-tolérantes comme le bouleau jaune et le chêne rouge s’avère difficile et la possibilité en bois d’œuvre de ces espèces ainsi que la biodiversité sont compromises. Une des pistes de solution est l’exploration de différentes coupes progressives irrégulières. Le régime de la futaie irrégulière a le potentiel de contribuer à maintenir davantage toute la complexité et l’irrégularité des forêts naturelles irrégulières tout en favorisant des essences forestières semi-tolérantes. La coupe progressive irrégulière (CPI) permettrait à la fois l’établissement de la régénération et son éducation tout en contrôlant la compétition dans les peuplements de structure irrégulière.

L’objectif du projet est de comparer différentes variantes de coupe progressive irrégulière, notamment pour identifier les effets sur la composition de la régénération, la production forestière, la biodiversité et l’utilisation de la forêt par la faune (petit gibier). Pour ce faire, un suivi de la régénération à l’automne 2011 de quatre variantes de coupe progressive irrégulière, soit la CPI en plein (CPI), la CPI à trouées agrandies (CPIt) et la CPI par lisières (orientation estouest : CPIl et nord-sud : coupe par bande (CB) réalisées à l’hiver 2010 a été réalisé dans le secteur du Petit lac Caugnawana. Un scarifiage a été effectué en juin 2010 accompagné d’un ensemencement de glands de chêne rouge dans les trouées et d’un regarni en pin blanc dans les CB.

Le dispositif de régénération comprend plusieurs répétitions des traitements (CPI, CPIt, CB, CPIl, témoins) dans plusieurs types de peuplement (érablière à bouleau jaune (ESBJ), érablière à chêne rouge (CHR), bétulaie jaune à érable (BJER), peuplements mixtes à pin blanc (PIB)) et de milieu physique (2 et 5). Pour suivre l’installation de la régénération, 313 virées semipermanentes ont été installées.

Le suivi réalisé une année et demi après intervention a permis de démontrer que pour chaque type de traitement, un nombre de microsites favorable à l’installation du BOJ était présent, et que ce dernier était bien installé dans tous les traitements lorsque des microsites adéquats étaient présents. Pour le chêne rouge et le pin blanc, les suivis ont démontré qu’une portion des glands ensemencés et des plants avait survécu. Au niveau des essences compétitives, elles étaient présentes et pouvaient être en grand nombre; un suivi permettra d’évaluer la nécessité de réaliser des dégagements. Des tiges broutées étaient présentes dans tous les traitements et il sera essentiel de faire un suivi à moyen terme pour quantifier l’effet du broutement sur la régénération. Concernant l’utilisation des différents traitements par le lièvre, on a pu constater une présence de crottin dans tous les traitements, mais plus élevée dans les témoins et les CPIt que dans les autres traitements. Des suivis comprenant la caractérisation d’habitat (couvert vertical et obstruction latérale) permettront d’expliquer ces résultats.

Le projet permettra aux intervenants régionaux et même provinciaux, de développer la capacité de déployer une sylviculture qui soit davantage diversifiée et répondant aux besoins écologiques des espèces.

Bilan de l’état de la régénération en bouleau blanc suite à des opérations de préparation de terrain réalisées par poquets depuis 1999. CERFO. Rapport 2011-10. 59 pages + 2 annexes.

Dans le cadre du programme de mise en valeur des ressources du milieu forestier, le CERFO, en collaboration avec le ministère des ressources naturelles, les industries TLT inc. et Foresco GTH, a élaboré un projet visant à effectuer le bilan de l’état de la régénération en bouleau blanc suite à des opérations de préparation de terrain réalisées par poquets depuis 1999. Le bilan a été effectué selon une stratification élaborée en fonction du type écologique, des années de scarifiage et de coupe, du délai entre le scarifiage et la coupe finale et de la présence de semenciers lors des opérations de scarifiage. Un total de 533 grappes de 10 micro-placettes a été établi pour couvrir les différents cas à l’étude.

Pour les stations plus âgées, les résultats indiquent un maintien de la distribution et de la densité du bouleau à papier dans les stations scarifiées alors que les stations témoin présentent une diminution de la distribution et de la densité. Le scarifiage contribue à diminuer la densité des feuillus non commerciaux, mais pas nécessairement leur distribution. La préparation de terrain contribue également à diminuer la densité et la distribution des peupliers.

Pour la hauteur moyenne des arbres études, les résultats indiquent que les semis se retrouvant sur un sol minéral sont moins hauts que les semis se retrouvant en bordure ou à l’extérieur du poquet. Pour une position de semis identique par rapport au sol minéral, les résultats indiquent que la hauteur moyenne des semis entre les secteurs scarifiés et non scarifiés est équivalente. Ceci indique que le scarifiage est bon pour le bouleau à papier, mais qu’il faut éviter une surexposition du sol minéral. L’idéal consisterait à effectuer une préparation de terrain qui viserait seulement à briser légèrement la matière organique afin de créer un mélange de terre et d’humus. De cette façon, des microsites favorables à l’implantation et à la croissance en hauteur des semis de bouleau à papier seraient créés tout en éliminant la compétition.

Le nombre de semenciers n’a pas eu d’impact sur la hauteur moyenne, la densité et le coefficient de distribution du bouleau à papier. Une différence de qualité de scarifiage entre les stations présentant un nombre différent de semenciers semble influencé la densité des bouleaux.

Le délai entre la coupe et le scarifiage n’a pas eu d’influence sur la hauteur moyenne, la densité et le coefficient de distribution du bouleau à papier. Cependant, les résultats ont démontré que plus le délai entre la coupe et le scarifiage était court, moins les espèces de compétition étaient denses et présentes. Cela peut se traduire par des besoins de dégagement différents dans le temps selon que la station ait été scarifiée ou pas.

La proportion d’arbres d’avenir est plus faible dans les secteurs témoins que dans les secteurs scarifiés. Les arbres libres de croître sont plus hauts que les arbres non libres. La position des semis par rapport au poquet n’influence pas la proportion d’arbres libres de croître. Le traitement avec réserve de semenciers présente une proportion d’arbres études libres de croître plus grande que celle des traitements de scarifiage, mais équivalente au témoin. Dans toutes les situations, il a été observé que seulement de 7 à 40 % des arbres ont été considérés comme étant libres de croître. Ces résultats indiquent que des traitements de dégagement visant à conserver la vocation des sites et à maintenir la quantité de bouleau à papier sur pied sont à prévoir pour les mettre en lumière.