Au cours du XXe siècle, les développements technologiques (transport, récolte, etc.) ont facilité l’accessibilité aux massifs forestiers tant pour la protection contre les feux que pour les interventions sylvicoles (Bouillon, 2003). Ces développements ont affecté la dynamique naturelle des pinèdes blanches. En effet, les suivis de la régénération dans les travaux effectués au cours des dernières années confirment l’absence quasi-totale de régénération de pins blanc et rouge dans les strates à production prioritaire de pin et ces observations ont suscité un questionnement quant à la stratégie à adopter afin de préserver la vocation de ces superficies.
C’est dans ce contexte que la compagnie Commonwealth Plywood Ltée et le ministère des Ressources naturelles et de la Faune, en collaboration avec le CERFO, ont mis en place un important dispositif de comparaison de traitements depuis 2004. Ce dispositif a pour objectif de comparer et d’identifier les procédés de récolte et de régénération favorables aux pins blanc et rouge.
Le dispositif situé dans le secteur Alexandre au nord de Fort-Coulonge comprend 96 ha traités par coupe progressive uniforme (CPU) ontarienne, 12 ha par coupe progressive d’ensemencement du Québec (CPF), 20 ha en éclaircie commerciale de feuillus et de pins (ECF) du Québec et 17 ha en superficie témoin (TEM) non traitée, pour un grand total de 145 ha.
Suite aux interventions de récolte réalisées en 2005, il est possible de constater que le prélèvement toutes essences confondues est plus élevé dans la CPU que dans la CPF et la ECF. Cette différence est principalement due au prélèvement plus intense des petites tiges (10-22 cm DHP) dans la CPU par rapport aux autres traitements, ces classes de diamètres étant composées en majeure partie d’érables rouges et de sapins. Dans tous les cas, on produit des conditions de luminosité au sol permettant une bonne régénération du PIB, et ce de façon encore plus marquée dans la CPU que dans les autres traitements.
Des travaux de préparations de terrain et de reboisement lors d’une mauvaise année semencière ont été réalisés au printemps 2006 alors que des travaux de préparation de terrain en vue de l’ensemencement naturel lors d’une bonne année semencière ont été réalisés à l’été 2007. C’est le suivi de ces travaux au cours des prochaines années qui permettra de documenter des scénarios sylvicoles adaptés et applicables aux peuplements de pin blanc et rouge de l’Outaouais.