La Première Nation des Innus Essipit (PNIE) vise à obtenir la pleine propriété des territoires occupés présentement par quatre des six Pourvoiries Essipit. Ce territoire, que l’on appellera Innu
assi, couvre une superficie de plus de 325 km² qui fait présentement partie de l’unité d’aménagement forestier 097-51.). Elle vise également à obtenir la gestion de l’aménagement forestier sur le territoire de deux autres Pourvoiries Essipit.
Les attributs fauniques et culturels de ce territoire ont été bien documentés par la Première nation au cours des dernières années, mais peu d’information existe actuellement sur le potentiel et les enjeux de production de bois sur ce territoire
Pourtant, il est nécessaire de bien connaître les enjeux de production afin de réaliser un aménagement optimal non seulement pour la conservation et la mise en valeur de la forêt mais qui pourra répondre aussi aux attentes fauniques et culturelles sur le territoire. Le territoire principal pour l’aménagement forestier se divise en deux blocs : 1) le bloc du Nord, résineux et mélangés à résineux, 2) le bloc du Sud, feuillus et mélangés feuillus. Le bloc sud contraste avec les productions traditionnelles de sapin et épinette noire du reste de la Côte Nord. Il présente des essences différentes comme le pin blanc, le bouleau jaune, le thuya et l’érable rouge, mais aussi potentiellement de l’érable à sucre et du frêne noir. À la limite de leur aire de distribution, la valorisation de ces espèces pourrait s’inscrire comme mesure d’adaptation aux changements climatiques prévoyant un réchauffement du futur territoire Innu assi. Certaines de ces essences, potentiellement très intéressantes au plan économique, sont aussi des essences longévives en raréfaction dans le territoire et représentent donc également un enjeu de biodiversité. La restauration de la naturalité de la composition forestière a d’ailleurs été identifiée de manière explicite comme exemple de situation mutuellement bénéfique à favoriser dans une aire protégée polyvalente (APP), en raison de la synergie entre les enjeux économiques et écologiques (CCAPP
2016).