Dans le monde, les zones riveraines, au sens large, font partie des environnements qui subissent le plus fortement le stress des activités anthropiques (Fernandes et al., 2011; Garófano-Gómez et al., 2013; Richardson et al., 2007, You et al., 2015), dont l’expansion urbaine et agricole (Arroyo et al., 2010), la déforestation (Miserendino et al., 2011; Sirombra et Mesa, 2012; Tompalski et al., 2017), la construction de barrages (Benjankar et al., 2016; Richardson et al., 2007) sans compter qu’elles sont également victimes de l’invasion croissante d’espèces exotiques envahissantes (Castro-Lopez et al., 2019; Gonzalez de Tanago et Garcia de Jalon, 2011; Johansen et al., 2010 b; Macfarlane et al., 2016; Richardson et al., 2007). Étant donné le rôle majeur de ces zones riveraines dans l’apport de multiples fonctions écologiques, dont un support en biodiversité (Betz et al., 2018; de Sosa et al., 2018 b; Dufour et al., 2019; Feld et al., 2018; González et al., 2017; Michez et al., 2013; Salo et Theobald, 2016; Tompalski et al., 2017) et une préservation de la qualité de l’eau (Saint-Jacques et Richard, 1998), il est primordial d’évaluer leur état actuel afin d’appliquer des actions concrètes de surveillance, de préservation, voire de réhabilitation et d’en faire le suivi (Décamps et al., 2004; González et al., 2017; Johansen et al., 2010 a et b; Riedler et al., 2015; Santolini et al., 2015; Macfarlane et al., 2016; Michez et al., 2013).
Les fonctions écologiques, telles que la captation des sédiments ou la régulation des crues, remplies par les zones riveraines et les services associés, dont l’homme bénéficie, représentent une valeur monétaire mesurable non négligeable (Biron et al., 2013; Daigneault et al., 2017; de Groot et al., 2010; Fu et al., 2016; Trenholm et al., 2013). En outre, les dégradations anthropiques des zones riveraines affectent ces fonctions écologiques, dont le maintien de la biodiversité (Bryce et al., 2002; Wang et al., 2008) et de la qualité de l’eau (Saint-Jacques et Richard, 1998; Tormos et al., 2011; Zhang et al., 2018). Dans une moindre mesure, les grands animaux (orignaux, chevreuils, vaches en pâturage, etc.), peuvent également modifier la structure des zones riveraines et par conséquent, leurs capacités à fournir certaines fonctions écologiques (Naiman et Rogers, 2006).
Face aux changements climatiques qui influencent la fréquence et la gravité des inondations, la préoccupation de préservation des zones riveraines croit à travers le monde (Dufour et al., 2019). C’est dans cette optique générale de surveillance, dans un but de conservation et de réhabilitation que le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les Changements climatiques (MELCC) a mandaté le Centre d’Enseignement et de Recherche en Foresterie de Sainte-Foy (CERFO) pour concevoir un « outil géomatique pour le calcul d’un indice de suivi de l’état de l’écosystème riverain (ISÉÉR) applicable au territoire du Québec méridional ». En effet, suite à l’adoption du projet de loi sur les milieux humides et hydriques (Assemblée nationale, 2017), les municipalités régionales de comté devront se doter d’outils de suivi simples et efficaces, tels que l’ISÉÉR.
La présente revue de littérature couvre les définitions générales des écosystèmes riverains et des bandes riveraines des points de vue politique et écologique dans un objectif de suivi des écosystèmes riverains. Les fonctions écologiques liées à la biodiversité et celles qui influencent directement la qualité de l’eau seront également abordées. Les indicateurs, métriques et indices existants concernant ces deux aspects seront ensuite passés en revue. Enfin, le système de classification écologique des cours d’eau sera présenté succintement.
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