Comment choisir les tiges à récolter dans une coupe progressive irrégulière ?

En octobre dernier, la chronique du CERFO a présenté une approche simple pour assurer le renouvellement constant des arbres de tout diamètre, par le jardinage cultural. Dans certaines situations, notamment en présence de peuplements hétérogènes, le jardinage cultural n’est pas la solution à retenir et d’autres options s’offrent pour maintenir une diversité de structures, telle la coupe progressive irrégulière (CPI). Cette chronique propose une méthode d’évaluation du prélèvement des tiges dans une CPI, basée sur la distance entre les tiges résiduelles.

Article paru dans le Monde forestier des mois de décembre 2017 – janvier 2018

Comment gérer simplement le renouvellement constant des arbres dans le jardinage cultural ?

La plupart des propriétaires privés souhaitent améliorer l’état de leur boisé et le jardinent en enlevant les tiges mortes et malades, tout en privilégiant les essences forestières qui les intéressent, etc. Mais si vous avez l’objectif d’assurer le renouvellement constant des arbres de tout diamètre dans vos peuplements, la méthode du jardinage cultural vous intéresse!

Article paru dans le Monde forestier du mois d’octobre 2017

Application du jardinage cultural pour favoriser l’intensification de la production de tiges de qualité en érable à sucre et en feuillus nobles (secteur Early – UAF 71-51). CERFO. Rapport 2013-08. 55 pages + 3 annexes.

Les effets réels concernant le jardinage conventionnel ont démontré que les rendements escomptés n’étaient pas toujours au rendez-vous (Bédard et Brassard, 2002). Confirmant ces résultats, un suivi 15 ans après coupe dans l’Outaouais (Joanisse et al., 2010) a démontré que 5 des 7 secteurs ne donneront pas les rotations prévues; cependant la situation serait différente sur les très bonnes stations forestières.

Le jardinage cultural est fondé sur la gestion de la structure horizontale du peuplement. Or, la gestion de la structure ne fait actuellement pas partie des préoccupations en forêt publique malgré que ce paramètre essentiel permet de gérer des enjeux de biodiversité comme la présence de gros bois ainsi que le renouvellement constant des diverses cohortes constituant la structure horizontale du peuplement pour la production soutenue d’arbres de qualité.

Dans ce contexte, à l’automne 2012, un dispositif expérimental sur le jardinage cultural a été installé dans une érablière riche de l’UAF 71-51 sur le type écologique FE22. Les principaux objectifs visent à déterminer la structure optimale du peuplement en vue de comparer : divers types de modalités de martelage, les prélèvements, la rentabilité, les accroissements, les rendements, le maintien de certains attributs ainsi que le retour de certaines espèces plus difficiles à régénérer.

Le dispositif expérimental est composé de 4 blocs et de 4 traitements. Il compare un jardinage conventionnel MSCR (CJ_MRNF) avec deux variantes de jardinage cultural (CJ_CERFO), avec ou sans prélèvement dans les tiges de 10-22 cm, et un témoin. Les structures résiduelles optimales ont été déterminées à l’aide des données décrivant la situation actuelle des peuplements, des courbes de Liocourt et des simulations effectuées dans SaMARE. Ainsi, pour un martelage effectué selon une courbe de Liocourt 1,06 comprenant une surface terrière résiduelle de 18 m²/ha, une reconstitution totale de la surface terrière est prévue après 20 ans. Ces résultats appuient l’hypothèse selon laquelle la rotation de 20 ans serait appropriée pour ce type de peuplement.

Les résultats indiquent que le martelage et la récolte ont été réalisés conformément à ce qui avait été prescrit dans les deux traitements de jardinage. Des prélèvements respectifs de 34 % et 30 % ont été observés dans la CJ_CERFO et la CJ_MRNF. Cette différence est principalement expliquée par un prélèvement en volume de sciage supérieur dans la CJ_CERFO. Pour une situation initiale équivalente, une différence de 5,7 m³/ha a été observée en faveur de la CJ_CERFO.

À présent, il importe de poursuivre le travail afin d’effectuer une évaluation de la rentabilité des traitements sylvicoles où les volumes débités par produit ont été mesurés sur le bord du chemin après la coupe. L’évaluation du retour des espèces nobles (tilleul, frêne, chêne, bouleau jaune) et l’impact du maintien de certains attributs écologiques dans le contexte de modalités plus intensives (gros bois, perchoirs, skip and gap, chicots, etc.) seront également traités lors des prochaines étapes du projet. À moyen terme, la poursuite des travaux permettra de valider les hypothèses de rendement en effectuant l’évaluation des rendements en volume et en bois d’œuvre de ces peuplements.