Suivi de la coupe finale dans un dispositif de coupe progressive d’ensemencement du chêne rouge sur les sommets de l’aire commune 72-01. CERFO. Rapport 2002-11. 68 p. + 3 annexes.

Dans l’aire commune 72-01, plusieurs peuplements forestiers soulèvent des interrogations quant à la méthode officielle de les traiter. Selon la norme actuelle, ceux-ci n’auraient ni la structure ni une répartition de vigueur adéquate pour être considérés jardinables à la première intervention. D’autre part, quelques problèmes de biodiversité des espèces arborescentes ont été soulevés, notamment des espèces intermédiaires comme le chêne rouge. D’anciens rapports de coupe révèlent en effet une proportion plus grande de chêne rouge que celle que l’on retrouve actuellement dans ces secteurs.

Selon la littérature, la coupe progressive serait l’une des meilleures méthodes pour régénérer des essences intermédiaires comme le chêne rouge ou le bouleau jaune sans nuire aux autres feuillus tolérants. Ce type d’intervention, lorsque associé à un contrôle de la végétation compétitrice, conduit à de meilleurs taux de survie et de meilleures croissances des semis naturels de chêne rouge.

Afin d’étudier la mise en application d’un tel système, un dispositif de recherche a été mis en place en 1997, dans le canton de Denholm, en Outaouais. Ce dispositif, établi dans une érablière dégradée sur sommet à sol mince et sec, visait dans un premier temps à observer les effets de la coupe progressive sur l’établissement du chêne rouge et dans un deuxième temps à vérifier l’effet de divers modes de contrôle de la végétation concurrente (débroussaillement, scarifiage) sur l’installation et la croissance des semis établis de façon naturelle et artificielle.

Dans la première phase du projet, il fut démontré que suite à la coupe d’ensemencement, les travaux furent une réussite avec l’installation d’une grande quantité de feuillus tolérants et l’absence de feuillus intolérants. La réalisation de la coupe finale, originalement prévue pour 2000, a été effectuée à l’hiver 2001 afin de protéger la régénération et d’ouvrir le couvert.

Les résultats du suivi effectué un an après la coupe finale indiquent que le chêne rouge est présent à des distributions moyennes variant entre 35 et 58 %1 selon le traitement de préparation de terrain appliqué. Les sites secs, où des semenciers sont présents, sont généralement les sites les mieux régénérés. On observe, en effet, une meilleure compétitivité du chêne dans les milieux présentant un niveau de stress hydrique important. Les résultats indiquent par ailleurs qu’un contrôle de la végétation s’avère nécessaire pour assurer le maintien du chêne dans la cohorte de régénération. Or, les conditions de pleine lumière créées suite à la coupe finale pourraient lui donner un avantage compétitif face aux autres espèces.

Les prochaines démarches consisteront à faire la mise en application opérationnelle de ces traitements. Ainsi, il sera possible de valoriser les autres sites de la région (sommets à sol mince et sec ayant la présence de semenciers) à fort potentiel pour le chêne rouge. De plus, les meilleurs moyens d’en faire l’éducation devront être identifiés.