Portrait des arbres à valeur faunique dans l’érablière à bouleau jaune, en vue de les intégrer dans les prescriptions sylvicoles. (CERFO). Rapport 2015-09. 165 pages et 9 annexes.

Dans le contexte de l’aménagement durable des forêts, la mise en œuvre de l’aménagement écosystémique pose de nombreux nouveaux défis aux aménagistes et sylviculteurs. Les directions générales régionales de Laval–Lanaudière–Laurentides et de l’Estrie–Montréal–Montérégie (LLL-EMM) ont amorcé leur réflexion sur le sujet des arbres à valeur faunique pour l’érablière à bouleau jaune et la sapinière à bouleau jaune de l’ouest. Ainsi, le projet visait à dresser le portrait des arbres à valeur faunique et de déterminer la présence de carences par l’entremise de calcul d’indice de qualité d’habitat d’espèces sensibles.

Pour ce faire, les données d’intervention ont été utilisées ainsi que des données après intervention disponibles. De plus, un inventaire complémentaire a été réalisé pour déterminer si une bonification des certaines mesures d’attributs était nécessaire. Ceci a permis d’émettre des cibles et seuils minimaux pour les différents attributs. Les compilations ont été réalisées sur la base de la stratification écoforestière (grand type forestier, densité de couvert, type de milieu, végétation potentielle et la classe d’âge), stratification pouvant être utilisée lors des prescriptions sylvicoles. Des portraits ont été réalisés et présentent les compilations pour des attributs de vieilles forêts, les chicots, les arbres à cavités et les ilots de résineux. Pour chaque attribut, les carences ont été évaluées et des recommandations pour maintenir ou promouvoir ces attributs ont été faites. Les différents attributs ont servi ensuite à calculer des IQH pour la paruline couronnée et le grand pic, suite à une revue de littérature.

Les impacts de différentes coupes partielles à court terme, soient des CPIcp, CPIrl, CPIrlF, EC et CJ, sur les indices de qualités d’habitats ont été évalués. Pour la paruline couronnée, il appert que toutes les coupes partielles défavorisent son habitat, en raison de l’ouverture du couvert, de la surface terrière résiduelle et du développement du sous-bois, qui sont inappropriés pour cette espèce. Il est, par conséquent, recommandé de conserver, à l’échelle du regroupement du chantier ou des UTR, des blocs forestiers non fragmentés (500 ha) renfermant des noyaux durs d’habitats (90 ha). Pour le grand pic, il peut fréquenter les habitats générés par les coupes partielles, à condition de prévoir la rétention de gros chicots et arbres moribonds et d’avoir une surface terrière minimale. Par contre, certaines variables clés pour la classification des habitats n’ont pas été mesurées après intervention, dont les chicots après intervention pour le grand pic, quoique des mesures de rétention puissent en être estimées. De plus, puisque les coupes finales ne sont pas des milieux adéquats pour le grand pic, il est recommandé de ne pas tous synchroniser les coupes finales d’un chantier en même temps.

Les inventaires d’interventions sont en général suffisants pour établir les portraits d’indice de qualité d’habitat, mais pourraient être bonifiés avec quelques mesures complémentaires selon les objectifs d’aménagement, tels que les chicots et la couverture arbustive. Un suivi après intervention permettra d’estimer à plus grande échelle la rétention d’arbres à attributs fauniques.

Plusieurs recommandations sont émises suite au projet. Pour valider les différents seuils proposés et les IQH, l’implantation de chantiers d’expérimentation des diverses coupes partielles avec le suivi de leurs effets sur les habitats et les populations des espèces sensibles est recommandée.

Bonification du portrait de la forêt préindustrielle de Portneuf en lien avec l’enjeu de structure interne des peuplements feuillus. CERFO. Rapport 2013-11. 48 pages + 2 annexes.

L’un des objectifs fixés dans le PDIRT de la région de la Capitale-Nationale concerne l’implantation de l’aménagement écosystémique sur son territoire. La mise en œuvre de l’aménagement écosystémique requiert de considérer les enjeux écologiques dans l’aménagement forestier. En forêt feuillue, le principal enjeu appréhendé concerne le maintien d’attributs de vieilles forêts en lien avec la structure interne. Dans ce contexte, un portrait provincial des caractéristiques dendrométriques de vieux peuplements feuillus a été réalisé. Ce portrait décrit, entre autres, la surface terrière totale, la surface terrière des tiges de 40 cm et plus et le diamètre moyen quadratique des essences longévives, à partir de données localisées presque exclusivement dans l’ouest du Québec. Les peuplements feuillus de la région de Portneuf sont donc absents de cette analyse. La présente étude permet de combler cette lacune, en ayant pour objectif de dresser un portrait des mêmes caractéristiques dendrométriques (notamment établir des cibles minimales de surface terrière et de diamètre quadratique), mais établies à partir de données provenant de la forêt feuillue de la région de Portneuf. Le second objectif est de comparer les cibles minimales obtenues à partir du portrait régional aux cibles provinciales.

Plusieurs sources de données ont été utilisées : 20 peuplements inventoriés dans le cadre du présent projet (généralement 4 à 5 placettes/peuplement), 8 peuplements provenant d’un inventaire d’exploitation (1 à 5 pe/peuplt), 16 peuplements inventoriés par le MRN dans des EFE (1 pe/peuplt) et 8 peuplements inventoriés pour les placettes échantillons permanentes du MRN (1 pe/peuplt). Sept cas ont été couverts, répartis dans trois domaines bioclimatiques (érablière à bouleau jaune, sapinière à bouleau jaune et limite sud-ouest de la sapinière à bouleau blanc), selon 3 végétations potentielles (FE3, MJ1 et MJ2), sur milieux mésiques.

Un tableau des valeurs des cibles minimales de surface terrière et de diamètre quadratique en essences longévives, adaptées à la réalité de Portneuf, est proposé. Les résultats démontrent des divergences avec les cibles provinciales, confirmant que l’extrapolation géographique de certains résultats établis à partir de données provenant de l’ouest du Québec à la région de Portneuf serait certainement source de plusieurs erreurs. Il est donc possible à présent de dresser le portrait des vieilles forêts de la région de Portneuf, sur la base d’une typologie adaptée à la réalité régionale. L’étude réalisée présente par contre quelques limites, notamment pour le domaine de l’érablière à bouleau jaune, dont l’échantillon utilisé s’est avéré très limité, en raison de la difficulté à trouver sur le terrain des peuplements adéquats (présence fréquente de perturbations anthropiques visibles). Une recherche plus approfondie de nouveaux secteurs d’inventaire pourrait permettre d’augmenter la précision du portrait de ces cas déficients. D’autres pistes d’amélioration sont également proposées dans la section des recommandations.

Inventaire des témoins écologiques de la région de Chaudière-Appalaches. CERFO. Rapport 2013-12. 32 pages + 1 annexe.

Ce projet visait à bonifier les connaissances sur les forêts naturelles de Chaudière-Appalaches pour la mise en place de l’aménagement écosystémique sur les terres publiques de la région. Principalement, il vise à documenter les attributs de structure interne et de bois mort des vieilles forêts de la région. L’inventaire a été stratifié selon les unités homogènes de végétation, les végétations potentielles et les drainages. Au total, 128 peuplements ont été inventoriés. Les attributs qui ont été mesurés sont : la surface terrière des gros arbres d’essences longévives, le diamètre moyen quadratique toutes essences et des essences longévives, la surface terrière totale toutes essences et des essences longévives, le volume de débris ligneux et la densité des chicots. Les résultats ont permis de constater que les seuils recommandés par la DRF pour les vieilles forêts feuillues étaient en général légèrement plus élevés que ceux calculés à partir de notre inventaire. Les quantités de bois mort et la densité de chicots seront également utiles pour définir des cibles régionales. Certains cas n’ont pu être inventoriés alors que pour d’autres, l’intensité d’échantillonnage n’a pas été suffisante. Une bonification de l’inventaire pourrait combler ces lacunes, mais un repérage minutieux sera nécessaire.