Régénération du pin blanc par coupes progressives (Dispositif du secteur Alexandre à Fort-Coulonge). CERFO. Rapport 2010-09. 39 p. + 4 annexes.

Dans la région de l’Outaouais, les suivis de la régénération dans les travaux des dernières décennies (CDL, jardinage, coupe progressive) confirment l’absence quasi-totale de régénération de pins blancs dans les strates à production prioritaire de pin, régénération qui n’est plus favorisée par le passage des feux, maintenant contrôlés. Dans ce contexte, la Compagnie Commonwealth Plywood Ltée et le ministère des Ressources naturelles et de la Faune, en collaboration avec le CERFO, ont mis en place un important dispositif expérimental et 2004, au secteur Alexandre.

Composé de 5 blocs (suivant une variabilité de conditions de station), il comporte 4 traitements et 3 types de préparation de terrain. Les traitements étudiés sont la coupe progressive d’ensemencement (CPF) et l’éclaircie commerciale de feuillus et de pins (ECF) adaptés de la norme appliquée au Québec, la coupe progressive uniforme ontarienne (CPU) et un témoin sans intervention. Les préparations de terrain évaluées à l’intérieur des traitements sont le scarifiage, le scarifiage ayant bénéficié d’une plantation et un témoin n’ayant reçu aucune préparation de terrain. La récolte est réalisée en 2005. Le scarifiage a été décalé de manière à être synchronisée avec la bonne année semencière de 2007 (300 000 à 1 000 000 semences/ha). Le remesurage de 2009 s’intéresse à l’installation de la régénération du pin blanc et de la compétition.

Déjà, certaines conclusions sont évidentes et déjà documentées dans la littérature. Le scarifiage favorise la régénération du pin blanc mais contribue aussi à augmenter la compétition en feuillus intolérants. Les semis de pin blanc plantés accusent déjà un retard de croissance sur leurs compétiteurs feuillus et un dégagement est à envisager le plus rapidement possible. L’intensité de l’ouverture du couvert comporte également un effet positif sur la distribution et le nombre de tiges de pin blanc. Par contre, un couvert plus fermé présente moins d’espèces intolérantes.

La gestion de la lumière n’est pas adéquate dans les modalités de coupes progressives ontariennes ou québécoises. En effet, le type de prélèvement n’assure pas l’abri nécessaire (shelter) pour contrôler l’envahissement des espèces de lumière : 64% des PE (CPF) et 86% des PE (CPU) CPU ne respectent pas la recommandation de seuil minimal de 50% de recouvrement. Il y aurait lieu de viser plutôt un nombre de tiges résiduelles, tirés de nomogrammes de densité (considérant ainsi le coefficient d’espace vital). Les prélèvements fixes ou encore basés uniquement sur la priorité de récolte MSCR devrait être abandonnés pour des préoccupations plus sylvicoles de régénération et de croissance.

Des suivis après 3, 5, 7 et 10 ans seront nécessaires pour tracer l’évolution du coefficient de distribution du pin blanc et des autres espèces, pour vérifier la présence et la vulnérabilité au charançon du pin blanc et à la rouille vésiculeuse. La poursuite de ces travaux permettra de documenter les scénarios sylvicoles adaptés et applicables aux peuplements de pin blanc de l’Outaouais.

Comparaison de traitements et productivité des opérations de dégagement des tiges d’avenir de bouleau jaune installées par poquets dans des parquets. CERFO. Rapport 2003-05. 35 p.

Au cours des dernières années, la préparation de terrain par poquets doubles a été pratiquée dans la région de la Tuque. Cette pratique est réalisée dans les parquets et les coupes avec réserves de semenciers en vue d’installer une régénération naturelle de bouleau jaune.

Selon les observations régionales, les secteurs réalisés au cours des quatre dernières années sont bien régénérés. Dans la majorité des cas, on retrouve suffisamment de bouleaux jaunes libres de croître ne nécessitant pas de dégagement face à la compétition.

Dans le cas du secteur Bessonne, trois ans après intervention, moins de 3000 bouleaux jaunes (c.d. 54 %) d’une hauteur moyenne de 30 cm, sont grandement menacés par la compétition de framboisier (c.d. 99 %) et de cerisier de Pennsylvanie (c.d. 90 %) d’une hauteur variant de 1 à 2 m. Sur une superficie de 4,5 hectares, un dispositif de suivi fut installé afin de comparer le développement des bouleaux jaunes dégagés mécaniquement par débroussailleuse sur un mètre au pourtour des poquets (identifiés et non identifiés) à des témoins sans intervention. Afin de préserver les bouleaux, le dégagement a été réalisé de 30 à 50 cm au-dessus du niveau du sol.

Il fut très difficile pour les travailleurs sylvicoles de différencier les bouleaux des autres espèces comme le noisetier à long bec et l’aulne. La présence d’une forte compétition diminue la visibilité des obstacles et rend difficile le repérage des poquets. La présence de déchets au sol rend le travail moins sécuritaire. Pour sensibiliser davantage les travailleurs ayant une bonne expérience sur les territoires à vocation résineuse, une intégration progressive quant à la méthode de travail et la reconnaissance des espèces associées à une diminution du rythme des opérations est recommandée. Au niveau opérationnel, une approche combinée d’utilisation de la débrousailleuse pour le dégagement grossier à l’utilisation du sécateur ou de la machette suédoise pour le dégagement des tiges individuelles pourrait être envisagée.

Les résultats de l’expérimentation amènent à s’interroger sur la méthode de préparation de terrain par poquet versus la méthode en plein. Certes, le pourtour des poquets crée des conditions intéressantes, assurant la survie de semis, mais les efforts sont considérables.