Rapport_final_CERFO_2016-07.pdf
La Côte-de-Beaupré est un heureux mélange de terres agricoles situées le long du fleuve Saint-Laurent et de terres forestières plus au nord. Certaines portions agricoles sont totalement dépourvues d’arbres, alors que dans d’autres secteurs, on y retrouve des bandes ou des îlots forestiers boisés entre les champs. Or, la présence d’arbres en milieu agricole est garante d’une plus grande variété d’habitats, amenant une faune et une flore plus diversifiées. La présence d’arbres en milieu agricole peut également jouer d’autres rôles bénéfiques, comme lutter contre l’érosion des sols à l’aide de haies brise-vent, protéger les cours d’eau par la présence d’une bande riveraine suffisante, et améliorer la qualité de certains paysages en limitant les impacts visuels d’éléments non souhaités.
Le présent projet vise à améliorer la biodiversité sur la Côte-de-Beaupré, en augmentant la présence du couvert arborescent, sur la base d’un diagnostic rigoureux du territoire et des choix de solutions répondant aux besoins des propriétaires agricoles. Un portait des principaux enjeux présents sur le territoire (présence du couvert arborescent et connectivité des îlots forestiers, problèmes de vents violents et qualité des paysages) a donc d’abord été documenté. Des modèles de plantations en fonction des situations rencontrées ont ensuite été proposés.
Pour ce faire, une cartographie fine des îlots forestiers présents dans la zone agricole a été produite par la photo-interprétation d’images aériennes de haute résolution. Des analyses spatiales ont ensuite permis de documenter la connectivité des parcelles d’habitat. Les zones de connectivité faible à très faible couvrent de grandes superficies. Néanmoins, plusieurs noyaux relativement bien répartis sur le territoire d’étude présentent une connectivité élevée. Un portrait de la composition des îlots forestiers a ensuite mis en évidence une diversité végétale relativement faible, de par la présence majoritaire des essences feuillues intolérantes à l’ombre.
Un portrait sommaire des conditions d’exposition aux vents violents provenant d’ouest/sud-ouest a également été dressé et a permis de conclure que la plantation de haies brise-vent orientées perpendiculairement à la direction des vents dominants serait une avenue intéressante pour limiter les effets néfastes du vent sur le sol et les cultures. En ce qui concerne la qualité paysagère, elle a été évaluée le long de certains tronçons routiers traversant la zone d’étude et est globalement élevée sur la majorité du territoire d’étude. Ces différents portraits permettent donc d’identifier, à une échelle macro, les secteurs qui pourraient être retenus prioritairement pour des projets de plantations d’arbres et arbustes, dans l’objectif non seulement de rehausser la biodiversité (secteurs de connectivité faible et très faible en priorité), mais aussi de lutter contre les effets des vents violents et éventuellement d’améliorer la qualité paysagère.
Un deuxième volet de ce projet a consisté à produire cinq fiches présentant différents modèles de plantations en fonction du type de site (bordure de cours d’eau, bordure de champ exposé aux vents violents, bordure de bâtiment, de route et anciennes friches). Ces dernières sont des guides pour les projets de plantations, en fonction des objectifs poursuivis. Des modalités particulières pour favoriser la biodiversité au sens large et la faune en particulier sont aussi proposées.
Finalement, quatre projets de plantation ont été planifiés en 2015, dont trois ont été réalisés. Ces plantations répondent à l’objectif principal d’augmenter le couvert ligneux en vue d’améliorer la connectivité qui est faible ou très faible sur ces sites. Les plantations ont aussi permis de répondre à d’autres objectifs, soit la protection du sol et des cultures contre le vent, la protection contre le vent dans l’aire de stabulation des bovins en hiver ainsi que la protection de la qualité de l’eau et la diminution des pertes de sol dans des fossés de drainage. Ce sont 1980 m de plantations linéaires qui ont été ainsi réalisés en 2015. Il est prévu en 2016 et 2017 d’approcher de nouveaux producteurs agricoles, en vue de réaliser de nouveaux projets de plantations d’arbres, en priorité dans des sites où la connectivité des îlots forestiers est faible ou très faible.