Rapport_final_CERFO_2000-16.pdf
Au Québec, 2.84 % de la superficie de l’ensemble du territoire est actuellement considérée comme aires protégées, divisée en deux grandes catégories : les prélèvements autorisés (catégories IV et VI) et sans prélèvements autorisés, sous forme de parcs nationaux et québécois, réserves écologiques, etc. (catégories III et IV). Le pourcentage de superficie occupée est habituellement l’un des standards retenus pour l’appréciation des efforts. La moyenne mondiale était de l’ordre de 8,84 % en 1996.
Le Québec s’apprête à emboîter le pas en fixant un objectif de 8 % de la superficie de son territoire en aires protégées. Cette augmentation devrait être répartie selon les six catégories d’aires protégées.
Or, en foresterie, l’équation directe «perte de territoire = perte de possibilité», que craignent plusieurs intervenants pour l’approvisionnement des usines de sciage et de pâte et papier, est inexacte. La forêt québécoise n’est pas souvent dans un état de normalité. L’impact dépendra ainsi de la structure de chacun des massifs forestiers considérés dans les calculs de chacune des aires considérées.
Des mesures d’atténuation sont possibles dans plusieurs cas. Plusieurs groupes au Québec travaillent déjà sur des mesures d’atténuation ou des stratégies d’intensification. On retrouve d’abord le groupe sur l’intensification de l’aménagement forestier coordonné par le consultant Pierre Mathieu. Dans le cadre d’une entente entre l’Association des manufacturiers de bois de sciage du Québec (AMBSQ) et le Fond mondial pour la faune (WWF), un document a été produit sur le sujet.
L’objectif du présent travail est de démontrer l’effet des diverses structures d’âge de la forêt sur la possibilité forestière et d’effectuer un inventaire des mesures d’atténuation possibles de l’impact de la mise en place des aires protégées en milieu forestier sur les terres publiques. Des sections générales sur la classification des aires protégées, sur quelques notions d’aménagement et sur certains modèles pour l’utilisation du territoire ont été ajoutées afin de permettre au lecteur de comprendre et évaluer ce que sont les aires protégées et leur compatibilité avec la production ligneuse, de rappeler la mécanique des décisions sur l’évaluation de la possibilité et enfin de situer les processus d’atténuation en fonction des choix d’utilisation du territoire.