Élaboration d’une stratégie alternative pour la production de pin blanc – Suivi du bois sur pied 5 ans après intervention (Secteur Alexandre – Fort-Coulonge). CERFO. Rapport 2010-05. 43 p. + 4 annexes.

Rapport_final_CERFO_2010-05.pdf

Dans la région de l’Outaouais, l’utilisation de plus en plus fréquente du procédé de régénération par coupes progressives pour restaurer la régénération de pin blanc entraîne de nouvelles interrogations sur les impacts de certaines modalités pour la croissance ou la mortalité des tiges résiduelles. Dans ce contexte, la Compagnie Commonwealth Plywood Ltée et le ministère des Ressources naturelles et de la Faune, en collaboration avec le CERFO, ont mis en place un important dispositif expérimental et 2004, au secteur Alexandre sur l’aire commune 71-20.

Composé de 5 blocs (suivant une variabilité de conditions de station), le dispositif comporte 4 traitements et 3 types de préparation de terrain. Les traitements étudiés sont la coupe progressive d’ensemencement (CPF) et l’éclaircie commerciale de feuillus et de pins (ECF) adaptés de la norme appliquée au Québec, la coupe progressive uniforme ontarienne (CPU) et un témoin sans intervention. Les préparations de terrain évaluées à l’intérieur des traitements sont le scarifiage, le scarifiage ayant bénéficié d’une plantation et un témoin n’ayant reçu aucune préparation de terrain. La récolte est réalisée en 2005. Le scarifiage a été décalé de manière à être synchronisée avec la bonne année semencière de 2007 (300 000 à 1 000 000 semences/ha). Ce projet s’intéresse à l’évolution du bois sur pied dans le dispositif.

Les résultats démontrent que l’accroissement en diamètre varie en fonction du diamètre de la tige au moment de l’intervention, de l’essence et du traitement. Cinq ans après traitement :

-Plus le diamètre de la tige après intervention en 2004 est grand, plus l’accroissement est élevé.

-Le pin blanc, le sapin baumier, le chêne rouge et l’érable rouge sont les essences dont l’accroissement est le plus important.

-L’accroissement, toutes essences confondues, est significativement plus élevé dans les peuplements traités (CPU, CPF et ECF) que dans les peuplements témoins (TEM).  Pour le pin blanc, les accroissements en diamètre sont plus importants dans la CPU (prélèvement plus élevé) que dans la CPF, l’ECF et le témoin.

Malgré une diminution du nombre de tiges engendrée par la mortalité et le chablis, on observe une augmentation de la surface terrière totale ainsi que du volume total à l’hectare pour tous les traitements et le témoin.

Les modalités d’intervention ne sont pas optimales dans les traitements québécois. Elles devraient être orientées en priorité sur la mise en lumière des tiges désirées. De plus, 64% des PE (CPF) et 86% des PE (CPU) CPU ne respectent pas la recommandation de seuil minimal de 50% de recouvrement, reconnu dans la littérature, pour notamment limiter l’envahissement des espèces de lumière. Comme objectif sylvicole supplémentaire, la croissance des espèces cibles pourraient être favorisées. En s’inspirant de nomogramme de densité (considérant le coefficient d’espace vital), des espacements cibles devraient être priorisés. L’utilisation d’un prélèvement fixe ou d’un seul paramètres de priorité de récolte MSCR qui se concentre sur la mortalité à venir devrait être abandonnées. Une série de recommandations sont proposées en ce sens.