Étude comparative de différents traitements sylvicoles visant à favoriser le développement du bouleau jaune – Suivi après 8 ans. CERFO. Rapport 2006-09. 66 p. + 1 annexe.

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En 1997, en Estrie, dans le domaine de l’érablière à bouleau jaune, un dispositif expérimental de suivi était implanté afin de comparer la capacité à régénérer le bouleau jaune des coupes de jardinage par pied d’arbre, de jardinage par trouées, des parquets, des parquets avec semenciers et des coupes progressives.

Le peuplement d’origine était une érablière à bouleau jaune de 70 ans à structure inéquienne. Un an après les interventions, la régénération en érable à sucre, érable de Pennsylvanie et sapin baumier était semblable à la régénération préétablie. On observait une forte augmentation de la régénération de peuplier faux-tremble et de bouleau jaune. Le peuplier faux-tremble était essentiellement issu de drageons et présent en grande quantité, mais de façon localisée, dans l’ensemble du dispositif. La régénération en bouleau jaune était moyennement abondante dans la coupe progressive et les parquets et plus abondante dans les trouées du jardinage et dans les parquets avec semenciers.

Huit ans après les interventions, la régénération en érable à sucre domine en nombre dans l’ensemble du dispositif. La régénération en bouleau jaune est plus abondante dans les portions du dispositif ayant fait l’objet d’un scarifiage réalisé en 1998. Elle est très abondante (6 000 – 12 000 tiges/ha) dans les parquets scarifiés, ainsi que dans les coupes progressives scarifiées. Elle est modérément abondante (1 500 – 3 000 tiges/ha) dans les parquets avec semenciers scarifiés, ainsi que dans les coupes progressives non scarifiées et les trouées du jardinage avec trouées. Elle est faiblement abondante (500 – 1 500 tiges/ha) dans les parquets avec semenciers non scarifiés, la coupe de jardinage, l’éclaircie commerciale, la portion jardinée du jardinage par trouées et les parquets non scarifiés. La régénération de peupliers a pris le dessus là où elle était présente, soit essentiellement là où des peupliers avaient été récoltés lors des interventions.

Les différentes interventions ont toutes, à divers niveaux, favorisé le développement de la végétation compétitrice. Les densités totales de végétation compétitrice retrouvées après huit ans peuvent être reliées au niveau d’ouverture du couvert résultant du type d’intervention. Ainsi, les interventions provoquant une ouverture plus importante (soit les parquets sans semenciers, puis les parquets avec semenciers) ont déclenché un foisonnement de la compétition. Les interventions résultant en une ouverture modérée (soit la coupe progressive et les trouées du jardinage par trouées) ont provoqué un développement relativement important de la végétation compétitrice. Enfin, les interventions ayant maintenu une bonne part du couvert ont déclenché un développement modéré de la végétation compétitrice (soit la coupe de jardinage, l’éclaircie commerciale et la portion jardinée du jardinage par trouées).

Afin de conserver la proportion de bouleau jaune présente dans l’ensemble des traitements visant l’installation de la régénération, des travaux de dégagement des bouleaux jaunes d’avenir en détourant les cimes sont recommandés. De plus, le suivi des prochaines années permettra de vérifier le niveau de maintien du bouleau jaune et d’en qualifier, pour chacun des traitements, le développement face à la compétition faite par le peuplier faux-tremble et l’érable à épis.