Dans le contexte actuel où l’on doit chercher à augmenter les rendements en qualité et en valeur, la Commission régionale sur les ressources naturelles et le territoire public de l’Outaouais (CRRNTO) se penche sur la possibilité et les effets potentiels de l’intensification des pratiques sylvicoles. Elle a mandaté le CERFO et son partenaire OptiVert pour effectuer une revue de littérature et une consultation sur le sujet afin d’établir des propositions de scénarios intensifs avec leurs rendements.
L’intensification des pratiques sylvicoles est le niveau d’investissement (capital, travail, expertise) qui est appliqué pour accroître le flux de bénéfices issus d’un peuplement forestier. Elle est établie en fonction d’objectifs et de seuils de rendement déterminés dans la stratégie d’aménagement. On peut intensifier pour différents produits, par exemple : une culture de taillis pour la production de biomasse, une ligniculture de peupliers hybrides (PEH) pour de la pâte ou du déroulage, de très courtes rotations de jardinage ou un régime d’éclaircies pour la production de plusieurs billes de déroulage par tige. Les principaux paramètres sur lesquels le sylviculteur intervient au besoin sont la croissance, la composition et l’augmentation de qualité. La question de l’intensification nécessite cependant l’intégration des considérations économiques (optimisation des investissements, efforts nécessaires), sociales (acceptabilité) et environnementales (impacts sur la diversité de la flore et de la faune, sur les sols, l’eau et les paysages).
Quatre niveaux d’intensification de la pratique sylvicole sont proposés : extensif, de base, intensif et super-intensif. Dans ce dernier niveau, il faut distinguer particulièrement la sylviculture destinée à la production de bois de haute valeur versus la ligniculture, particulièrement sensible des points de vue social et environnemental. Les niveaux doivent être adaptés aux différents types de produits désirés. Ils ne sont pas nécessairement corrélés avec une augmentation des efforts et des investissements ou une perte de naturalité. Une synergie peut être réalisée à l’occasion entre les pratiques sylvicoles intensives et écosystémiques.
Une stratégie d’intensification de la pratique sylvicole axée sur l’augmentation de la qualité s’exerce habituellement sur les milieux les plus fertiles, à proximité des marchés et de la maind’œuvre. Cependant, une stratégie axée sur l’augmentation des volumes pourrait ne pas être exclusive aux zones les plus fertiles.
L’intensification de la pratique sylvicole se situe dans une démarche d’intensification de l’aménagement. Les enjeux et les objectifs locaux sont d’abord déterminés et les différentes stratégies possibles sont ensuite analysées. L’identification des zones d’aménagement intensif et de zones de production ligneuse super-intensive (élite) devrait plutôt être effectuée a posteriori de l’analyse comme c’est le cas dans l’exercice récent de planification stratégique de la Réserve faunique des Laurentides.
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