Méthode de diagnostic et prescription sylvicole en forêt boréale. CERFO. Rapport 2007-05. 73 p.

Rapport_final_CERFO_2007-05.pdf

La prise de conscience de la diversité structurale des peuplements de la forêt boréale entraîne progressivement une volonté de la gérer par une diversification de la sylviculture, notamment par l’utilisation d’une rétention variable dans les procédés de régénération par coupes à blanc. Dans ce contexte, une méthode innovatrice et peu coûteuse a été proposée sur la Côte-Nord pour simplifier et améliorer le processus de prescription (Duval, 2005). À la suite d’une photo-interprétation fine, par un nombre accru de points d’observation et par des évaluations qualitatives de paramètres décisionnels, la prescription sylvicole est effectuée directement sur le terrain.

Le projet proposait de mesurer la fiabilité des résultats de la prise de données effectuée par différents observateurs sur la méthode développée et de poursuivre la diffusion de cette méthode par la formation d’observateurs et l’installation de 3 sites de formation dans trois régions différentes.

Les sites au Lac-St-Jean n’étant pas accessibles en hiver, et ceux au Saguenay n’ayant pas les caractéristiques recherchées, seul un site sur la Côte-Nord (Manic 5) a été retenu. Trentehuit personnes ont assisté à une formation théorique sur la méthode tandis que 27 observateurs provenant du Saguenay, du Lac-St-Jean et en majorité de la Côte-Nord ont réalisé la prise de données avec cette méthode.

Une relation raisonnable a été constatée entre l’obstruction visuelle et le nombre de gaules, entre l’obstruction visuelle et l’aptitude à la CPPTM et entre le nombre de gaules et l’aptitude à la CPPTM. De plus, le niveau d’accord observé entre les observateurs est raisonnable pour les critères d’obstruction visuelle, du nombre de PTM (petites tiges marchandes) et du nombre de gaules ainsi que pour l’aptitude à la CPPTM.

Selon les différents critères obligatoires observés, les observateurs ont eu la même appréciation (1 seule classe) dans seulement 0 à 20 % des points d’observation et une appréciation similaire, i.e. deux classes adjacentes, dans 55 à 75 % des points d’observation. Cependant plus de 70 % des observations dont l’appréciation est similaire tendent vers une seule classe.

À la lumière des résultats obtenus, il est possible de conclure que la méthode par points d’observation est fiable pour prescrire adéquatement un traitement de CPPTM mais nécessite certains ajustements afin d’augmenter le niveau de convergence des résultats obtenus. Une méthodologie d’évaluation qualitative des gaules et des PTM doit être élaborée et les seuils d’aptitude à la CPPTM doivent être mieux définis. Il est recommandé d’ajouter le critère du % de cime des PTM comme critère obligatoire et la faisabilité opérationnelle comme critère optionnel. De plus, l’élaboration d’un guide terrain permettra de former adéquatement les utilisateurs de cette méthode.