Comme peu d’informations sont disponibles à ce jour sur les effets des traitements d’éclaircie précommerciale dans les peuplements de peuplier faux-tremble, différents dispositifs de comparaison de traitements ont été mis en place depuis 1992.
Dans des secteurs d’éclaircie précommericale de 1992, Forex St-Michel a fait l’implantation en 1993 d’un dispositif constitué de 3 blocs dont seulement 2 sont toujours intacts aujourd’hui. La perte d’un des blocs rend toutes analyses statistiques impossibles. Malgré cela, on y observe des croissances du même ordre que celles des dispositifs plus récents. La présence du chancre hypoxylonien est marginale et ne semble par être promue par l’éclaircie jusqu’à maintenant.
Dans des secteurs d’éclaircie précommericale de 2001, deux dispositifs de suivi ont été implantés dans des peuplements de peuplier dans le secteur d’intervention du Lac au Piège, au sud du Réservoir Taureau, près de St-Michel-des-Saints dans le sous domaine bioclimatique de l’érablière à bouleau jaune de l’est (3c-T). Ces dispositifs visent à évaluer l’effet de différentes intensités d’éclaircie précommerciale sur la croissance du peuplier faux-tremble. Le premier dispositif permet d’évaluer la réponse des tiges à des densités résiduelles visées de 816 ti/ha, 1 111 ti/ha, 1 600 ti/ha ainsi qu’un témoin sans intervention. Le second dispositif permet d’évaluer l’effet sur la croissance des tiges des travaux d’éclaircie précommerciale réalisés en fonction de la norme du MRNF, soit de dégager entre 825 et 1 375 ti/ha.
Après cinq ans, la densité ainsi que la réponse des peupliers entre les différentes intensités d’éclaircie précommerciale ne sont pas statistiquement différentes. Par contre, les traitements d’éclaircie précommerciale se distinguent du témoin pour la densité et la croissance en diamètre et en hauteur du peuplier. La croissance en diamètre des peupliers individuels éclaircis est environ 1,33 fois supérieure à celle des témoins, ce qui n’est pas suffisant pour compenser la diminution de densité du peuplier engendrée par le traitement (2,3 à 3,3 fois moins de tiges de peuplier dans les secteurs traités) et la croissance en hauteur plus élevée dans le témoin. L’effet sur l’âge d’exploitabilité reste à confirmer dû à la faible différence de croissance en diamètre. L’effet attendu sur le contrôle de la composition ne semble pas être très efficace et, au contraire, semble avoir un effet adverse sur la proportion de peuplier par rapport aux autres essences. Ces peuplements étant encore jeunes, ce sont les suivis ultérieurs des dispositifs qui permettront de valider les hypothèses de productivité et de rendement.
Dans une optique d’optimisation de la conduite de peuplement, des interventions plus légères permettant d’éliminer seulement la compétition nuisant à la partie supérieure de la cime des peupliers tout en permettant de conserver entre 4000 et 8000 tiges de peuplier à l’hectare devraient être envisagées. Le dégagement à l’européenne stimule la croissance en diamètre et en hauteur des tiges dégagées, conserve une densité plus grande de tige et exerce un contrôle sur la composition du peuplement résiduel.