Suivi des travaux de dégagement de la régénération naturelle de bouleau jaune dans l’érablière à bouleau jaune de l’Outaouais : remesurage après un deuxième dégagement à 26 ans. CERFO. Rapport 2011-18. 49 p. + 4 annexes.

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Un dispositif expérimental comportant 6 blocs de 4 unités expérimentales chacun a été établi en 1995 dans un gaulis de 11 ans du secteur de la Réserve faunique de Papineau-Labelle. Le dispositif est situé dans le domaine bioclimatique de l’érablière à bouleau jaune. Chaque bloc est constitué d’une unité expérimentale témoin, d’une unité dégagée par puits de lumière, d’une unité ayant fait l’objet d’un dégagement de la cime avec une taille de formation et d’une unité dont la cime a été dégagée sans taille de formation. En 2008, une remesure des caractéristiques dendrométriques a été effectuée. Suite à un diagnostic de compétition encore élevée par endroits et dans un souci de produire du bois de très haute qualité, un deuxième dégagement à l’européenne à été effectué en 2010. Dans le dispositif, 3 blocs ont fait l’objet d’un nouveau traitement de dégagement dans le peuplement alors âgé de 26 ans. Dans ces 3 blocs, le même traitement de dégagement a été appliqué une seconde fois dans les blocs préalablement traités, et les témoins ont fait l’objet d’un dégagement de cimes tardif.

Les principaux effets observés à la suite des dégagements concernent les essences non désirées. On peut en effet observer qu’il y a tendance à y avoir une plus grande proportion d’essences non désirées dans le témoin, alors que cette proportion est généralement plus faible dans les stations présentant un deuxième dégagement. Il semble donc que le double dégagement de cimes permette un meilleur contrôle de la compétition. Le principal effet de dégagement observé concerne l’érable rouge dont la densité et le diamètre moyen ont été réduits à la suite des seconds dégagements.

Les caractéristiques des arbres études varient principalement selon l’espèce d’arbre. Les essences désirées intolérantes à l’ombre présentes (CET et BOP) se sont développées davantage (plus fort DHP, plus grande hauteur, plus grosse cime, ratio H/D plus faible) par rapport aux essences désirées, notamment le bouleau jaune. Le cerisier tardif et le bouleau à papier étant plus grands que les bouleaux jaunes ou les érables à sucre. Dans une optique d’intensification de l’aménagement, la présence de ces tiges à ce stade de développement est très intéressante puisqu’elle permettra de rentabiliser les prochains travaux d’éclaircie commerciale. La culture en futaie régulière (équienne) est une tactique sylvicole valable, notamment pour la revitalisation de forêts dégradées. Suivi d’un dégagement, elle permet de constituer une cohorte de tiges utiles de qualité et elle permet d’avoir des tiges de remplacement pour mieux gérer le risque, ce qui est important pour une espèce peu plastique comme le bouleau jaune.

Tout comme les résultats de 2008, il y a peu de différences associées au traitement pour les essences désirées comme le bouleau jaune et l’érable à sucre. Le second dégagement est encore trop récent pour avoir un effet sur le développement des arbres d’espèces désirées.

Les résultats précédents ont démontré que la réalisation de la taille de formation à 11 ans a favorisé la transmission d’un chancre parmi les bouleaux jaunes, ce qui souligne la nécessité d’appliquer ce traitement avec beaucoup de précautions. La réalisation hâtive de la taille de formation a engendré des retards de croissance chez les bouleaux jaunes qui présentent toujours un diamètre moyen parmi les plus faibles dans ce traitement. Les conditions sanitaires du peuplement soulèvent donc des craintes quant à la réalisation d’une deuxième taille de formation. L’élagage naturel étant assurément encore en cours, déjà, à 26 ans, il y a près de 5 m sans branches, ce qui indique que nous sommes sur la bonne voie pour obtenir du bois de très haute qualité.

La prise de mesure de 2010 a été l’occasion de rafraîchir le dispositif en vue de la poursuite des suivis. Les résultats obtenus serviront de référence pour ces suivis puisqu’ils reflètent les conditions immédiatement après la réalisation du second dégagement.

Bien qu’il soit trop tôt pour être à même d’observer d’éventuels effets de traitements sur les essences désirées à la suite du second dégagement, la mesure de 2010 a permis de mettre en évidence les effets de la réitération d’un dégagement sur le contrôle des essences non désirées.