Introduction d’une nouvelle intervention sylvicole ultra intensive en forêt feuillue – Suivi après trois saisons de croissance et effet de l’amendement des sols. CERFO. Rapport 2011-09. 53 p. + 3 annexes.

Dans les prochains plans d’aménagement forestier, l’intensification des pratiques sylvicoles devra être prise en considération comme stratégie pour augmenter la production ligneuse en volume et en qualité. Une stratégie envisageable pour atteindre ces deux objectifs est la plantation d’essences nobles.

Le but de ce projet consiste à comparer la croissance de plants à croissance ultra rapide (RPM) avec celle des plants conventionnels. Par leur croissance rapide, ces plants présentent l’avantage potentiel d’échapper rapidement à la prédation et à l’oppression des essences compétitrices. Les objectifs de ce projet consistent donc à (1) comparer la survie et la croissance des plants RPM à ceux traditionnellement mis en terre au Québec; (2) évaluer l’impact de l’utilisation de protecteurs de plants en forêt sur la croissance et la survie des plants; (3) évaluer la densité et la présence de la compétition autour des plants; (4) évaluer l’effet de l’ajout de résidus calciques papetiers sur la croissance des plants et sur l’état de la compétition; (5) comparer la capacité des plants à utiliser les éléments minéraux présents dans le sol; (6) comparer la disponibilité des éléments nutritifs pour les plants en fonction de la préparation de terrain et l’ajout de résidus calciques papetiers.

Un dispositif expérimental couvrant une superficie de 2 ha portant sur la plantation de bouleaux jaunes et d’érables à sucre a été établi à l’été 2008 à Windsor sur les terres de l’usine Domtar. Au printemps 2008, une préparation de terrain a été réalisée, formant 400 buttes par hectare sur lesquelles les arbres ont été plantés. Des mesures initiales (hauteur et diamètre à hauteur de souche (DHS)) ont été effectuées immédiatement après la plantation et à la fin de la saison de croissance (28 octobre 2008). En 2009, Domtar a procédé à un épandage de résidus calciques papetiers sur la moitié des unités expérimentales. En 2010, les mesures de hauteur et de DHS ont été répétées afin de mesurer les accroissements des plants après trois saisons de croissance. De plus, l’état des protecteurs a été évalué pour vérifier leur résistance en milieu forestier. Pour les protecteurs toujours en place en 2010, l’impact du protecteur sur la tige qu’il protégeait a été noté (intacte, pliée, cassée, couchée au sol ou morte). Enfin, des analyses de sol et des analyses foliaires ont été réalisées.

Après trois saisons de croissance, la survie des érables à sucres est meilleure que celle des bouleaux jaunes. Les résultats démontrent que l’utilisation de plants RPM sur ce site n’a pas permis d’éviter le broutage et que l’érable à sucre est autant brouté que le bouleau jaune. De plus, l’utilisation de protecteurs de plants en milieu forestier n’a pas permis d’assurer une protection adéquate des plants. En effet, leur capacité à résister aux conditions forestières (broutage intense et neige) peut être remise en question puisque seulement 19 % étaient toujours bien en place en 2010. L’installation altérée des protecteurs engendre des risques importants de blessures aux plants. Actuellement, il ne reste qu’un très faible nombre de plants sans trace de broutage et sans blessure engendrée par les protecteurs (83 plants sur 563). Les érables à sucre RPM amendés ont démontré un meilleur accroissement que les érables à sucre RPM non amendés. Bien que les différences ne soient pas significatives statistiquement, les bouleaux jaunes conventionnels et les bouleaux jaunes RPM présentent également de meilleurs accroissements sur un site amendé. De plus, les plants RPM présentent des accroissements en DHS supérieurs à ceux des plants conventionnels (différence significative seulement pour l’érable à sucre RPM). La croissance des plants a potentiellement été influencée par les conditions de sol. Les analyses indiquent des concentrations très élevées en aluminium et un PH inférieur à 6.0 en moyenne, engendrant probablement des problèmes pour la nutrition végétale en phosphore. L’amendement des sols a permis d’augmenter la présence de calcium. Par contre, dans le cas de ce dispositif, la préparation de terrain par buttes a réduit de façon significative la capacité d’échange cationique. Aussi, les analyses foliaires démontrent que les plants RPM n’ont pas une plus grande capacité d’absorption des nutriments. On peut penser qu’ils ont cependant une plus grande capacité d’utilisation des nutriments. Enfin, l’amendement semble augmenter le pourcentage de recouvrement par les essences compétitrices mais pas la densité des tiges.

Avant d’utiliser des plants RPM en milieu forestier, d’autres études devront être menées sur des stations plus riches et moins affectées par le broutage. Pour la région de l’Estrie, il est recommandé d’effectuer des analyses de sol préalablement à la mise en place d’une plantation de feuillus nobles pour s’assurer du bon potentiel du site.

Introduction d’une nouvelle intervention sylvicole d’aménagement forestier feuillu ultra intensif. CERFO. Rapport 2009-06. 35 p. + 4 annexes.

Un dispositif de recherche a été établi à l’été 2008 pour évaluer l’effet des systèmes racinaires transformés mécaniquement (RPM) sur la croissance des espèces plantées. Le dispositif comporte deux secteurs, l’un à Denholm et l’autre à Bouchette. Chaque secteur comporte cinq blocs composés de quatre unités expérimentales. Chaque bloc contient une unité expérimentale de chêne rouge, de chêne rouge RPM, de pin blanc et de pin blanc RPM.

Les chênes rouges dont le système racinaire a été modifié (RPM) s’accroissent plus rapidement en diamètre que les chênes rouges réguliers. Pour les pins blancs, le système racinaire transformé a entraîné des croissances en diamètre inférieures. Les différences d’âge entre les pins blancs réguliers et les pins blancs RPM accompagnés de la faible dimension des pins blancs au moment de l’implantation pourraient expliquer en partie ce phénomène. Pour la croissance en hauteur, les chênes rouges ont présenté des accroissements légèrement supérieurs aux chênes rouges RPM. Concernant les pins blancs, aucune différence n’a été observée. Dans l’ensemble, les faibles accroissements sont en grande partie attribuables à la plantation tardive effectuée en juillet.

Les chênes rouges traditionnels sont plus affectés par le broutage que les chênes rouges RPM. Pour le moment, il est impossible de dire pourquoi cette situation a été observée. Les chênes rouges sont plus affectés par le broutage que les pins blancs. D’autre part, il a été démontré que les pins blancs RPM subissaient une compétition pour la lumière plus élevée que celle observée chez les pins blancs. Finalement, ces résultats devront être validés sur une période d’étude plus longue afin de caractériser la performance des plants RPM.

Introduction d’une nouvelle intervention sylvicole ultra intensive en forêt feuillue. CERFO. Rapport 2009-04. 33 p. + 2 annexes.

Un dispositif de recherche a été établi à l’été 2008 dans une plantation de feuillues nobles pour évaluer l’effet des systèmes racinaires transformés mécaniquement (RPM) sur la croissance des espèces plantées. Le dispositif comporte cinq blocs et seize unités expérimentales dans lesquels des plants d’érable à sucre, d’érable à sucre RPM, de bouleau jaune et de bouleau jaune RPM sont répartis.

Les érables à sucre dont le système racinaire a été modifié (RPM) s’accroissent plus rapidement en hauteur et en diamètre que les plants à racines nues. Pour les bouleaux jaunes, le système racinaire transformé (RPM) a entraîné des croissances en hauteur supérieures, mais pas nécessairement en diamètre par rapport aux bouleaux jaunes en récipients.

Les bouleaux jaunes sont plus affectés par le broutage que l’érable à sucre. Cependant, ce constat ne s’applique pas aux érables à sucre RPM. Les protecteurs de croissance contribuent à réduire les dommages causés sur les tiges. Il y a 30 % des tiges avec protecteur qui n’ont pas de défaut et ce ratio diminue à 10 % pour les tiges qui n’ont pas de protecteurs. Cependant, ces résultats devront être validés sur une période d’étude plus longue afin de caractériser la résistance des protecteurs de croissance aux effets de l’hiver et des cervidés. Finalement, à court terme, le type de sol n’a eu aucune influence sur le rendement des espèces.