Application du jardinage cultural pour favoriser l’intensification de la production de tiges de qualité en érable à sucre et en feuillus nobles (secteur Early – UAF 71-51). CERFO. Rapport 2013-08. 55 pages + 3 annexes.

Les effets réels concernant le jardinage conventionnel ont démontré que les rendements escomptés n’étaient pas toujours au rendez-vous (Bédard et Brassard, 2002). Confirmant ces résultats, un suivi 15 ans après coupe dans l’Outaouais (Joanisse et al., 2010) a démontré que 5 des 7 secteurs ne donneront pas les rotations prévues; cependant la situation serait différente sur les très bonnes stations forestières.

Le jardinage cultural est fondé sur la gestion de la structure horizontale du peuplement. Or, la gestion de la structure ne fait actuellement pas partie des préoccupations en forêt publique malgré que ce paramètre essentiel permet de gérer des enjeux de biodiversité comme la présence de gros bois ainsi que le renouvellement constant des diverses cohortes constituant la structure horizontale du peuplement pour la production soutenue d’arbres de qualité.

Dans ce contexte, à l’automne 2012, un dispositif expérimental sur le jardinage cultural a été installé dans une érablière riche de l’UAF 71-51 sur le type écologique FE22. Les principaux objectifs visent à déterminer la structure optimale du peuplement en vue de comparer : divers types de modalités de martelage, les prélèvements, la rentabilité, les accroissements, les rendements, le maintien de certains attributs ainsi que le retour de certaines espèces plus difficiles à régénérer.

Le dispositif expérimental est composé de 4 blocs et de 4 traitements. Il compare un jardinage conventionnel MSCR (CJ_MRNF) avec deux variantes de jardinage cultural (CJ_CERFO), avec ou sans prélèvement dans les tiges de 10-22 cm, et un témoin. Les structures résiduelles optimales ont été déterminées à l’aide des données décrivant la situation actuelle des peuplements, des courbes de Liocourt et des simulations effectuées dans SaMARE. Ainsi, pour un martelage effectué selon une courbe de Liocourt 1,06 comprenant une surface terrière résiduelle de 18 m²/ha, une reconstitution totale de la surface terrière est prévue après 20 ans. Ces résultats appuient l’hypothèse selon laquelle la rotation de 20 ans serait appropriée pour ce type de peuplement.

Les résultats indiquent que le martelage et la récolte ont été réalisés conformément à ce qui avait été prescrit dans les deux traitements de jardinage. Des prélèvements respectifs de 34 % et 30 % ont été observés dans la CJ_CERFO et la CJ_MRNF. Cette différence est principalement expliquée par un prélèvement en volume de sciage supérieur dans la CJ_CERFO. Pour une situation initiale équivalente, une différence de 5,7 m³/ha a été observée en faveur de la CJ_CERFO.

À présent, il importe de poursuivre le travail afin d’effectuer une évaluation de la rentabilité des traitements sylvicoles où les volumes débités par produit ont été mesurés sur le bord du chemin après la coupe. L’évaluation du retour des espèces nobles (tilleul, frêne, chêne, bouleau jaune) et l’impact du maintien de certains attributs écologiques dans le contexte de modalités plus intensives (gros bois, perchoirs, skip and gap, chicots, etc.) seront également traités lors des prochaines étapes du projet. À moyen terme, la poursuite des travaux permettra de valider les hypothèses de rendement en effectuant l’évaluation des rendements en volume et en bois d’œuvre de ces peuplements.

Projet pilote en agroforesterie garantissant une production triplée de PEH, feuillus nobles et PFNL (volet 2). CERFO. Rapport 2010-14. 22 p. + 4 annexes.

Dans la municipalité de Bastican dans la région de la Mauricie, un dispositif de recherche en agroforesterie a été établi à l’été 2009 sur deux parcelles d’environ 1 hectare chacune afin de créer un exemple de production agroforestière ultra-intensive sur une friche agricole par des cultures intercalaires de peupliers hybrides, de feuillus nobles accompagnés de plants destinés à alimenter les pépinières rapidement – lilas japonais et chênes des marais.

Le dispositif comporte 2 blocs dans lesquels des plants sont répartis suivant un schéma présenté plus loin.

Les résultats ont démontré que les essences s’accroissent différemment suite à leur mise en terre. Le noyer noir et le peuplier hybride sont les essences qui s’accroissent le plus en hauteur. Le noyer noir se différencie du peuplier hybride en présentant des accroissements en hauteur supérieurs. Cette tendance pourrait très bien s’inverser lorsque le système racinaire du peuplier hybride sera mieux développé lors de la deuxième saison de croissance. Le chêne des marais et le lilas japonais ont des accroissements en hauteur similaires, mais inférieurs au noyer noir et au peuplier hybride. Un deuxième suivi sera nécessaire pour confirmer la tendance observée dans le cadre de cette étude.

Cet essai est avant tout une expérience novatrice expérimentant une production ultra-intensive et permettant à différents acteurs de travailler sur un territoire auparavant improductif, afin de le rendre très productif sur différentes périodes de croissance. Pour cette première année de plantation, l’essai s’avère fructueux particulièrement grâce à l’engagement du propriétaire terrien, M. Gilles Trudel, qui a investi en temps et en argent afin de participer à cette étude et atteindre les résultats prévus. Normalement, une demande de financement devrait avoir lieu d’ici 2 ans pour l’installation de produits forestiers non ligneux (PFNL) d’ici 3 ans, puisque l’ombre sera créée suite à la croissance des arbres. Les PFNL sous couverts seront choisis avec le propriétaire selon une étude de marché préalablement réalisée.

Caractérisation des possibilités de mise en place d’une chaîne de production et d’approvisionnement en bois feuillu de qualité pour l’industrie de la première, deuxième et troisième transformation en Mauricie – Phase 2. CERFO. Rapport 2007-06. 106

Au cours des dernières années, les usines de transformation de la Mauricie ont rencontré des problèmes d’approvisionnement en bois de feuillus nobles de qualité. Afin d’identifier les avenues possibles pour remédier à cette situation, le présent projet propose un portrait de la ressource ligneuse en feuillus nobles présentes sur le territoire de la forêt privée mauricienne, et plus particulièrement en chêne rouge et cerisier tardif. Deux autres essences ayant fait l’objet de la phase 1 du projet (2005-2006) ont aussi été ajoutées à la présente étude : le tilleul d’Amérique et le frêne blanc. Pour ce faire, un inventaire constitué de 450 placettes et grappes de régénération a été réalisé sur le territoire de la forêt privée mauricienne. Ce portrait a ensuite été confronté à différentes caractéristiques du milieu, de manière à vérifier s’il existe des liens entre la présence des essences cibles et les variables du milieu (végétation potentielle, dépôt, drainage, âge cartographique du peuplement, composition en essences, etc.). Il apparaît ainsi que le cerisier tardif est extrêmement rare à l’échelle des strates ciblées par son inventaire. Le frêne blanc et le tilleul apparaissent sous forme de trace, sur une gamme assez variée de milieux. Enfin, le chêne rouge est l’essence qui a été le plus observée et pour qui quelques relations avec les variables du milieu ont pu être mises en évidence. Des corrélations entre la présence du bois marchand et celle de la régénération ont également été analysées, montrant des liens solides et significatifs chez le frêne blanc et le chêne rouge.

Finalement, des stratégies sylvicoles visant à améliorer la présence et la qualité des tiges des 4 essences cibles ont été proposées. Il est essentiel de mettre en valeur le potentiel actuel des essences cibles, en adoptant des stratégies de repérage et de détourage des perches, ce qui permettra d’optimiser la croissance des volumes sur pied surtout lorsque les tiges sont vigoureuses. L’éducation des gaules est également à privilégier pour favoriser leur croissance et leur qualité. Devant la faible présence des essences recherchées, il faudra favoriser l’installation d’une régénération naturelle, par des coupes progressives régulières, irrégulières ou du jardinage par trouées selon la structure. Lorsque les essences sont absentes, la régénération artificielle devra être envisagée, avenue à ne pas négliger dans le cas d’essences de valeur et recherchées. La régénération devra faire l’objet d’un suivi attentif, de manière à la maintenir en position hiérarchique optimale pour sa croissance, le développement de sa qualité et sa survie.

Devant la faible présence des 4 essences ciblées en forêt privée mauricienne qui a été mise en évidence, les propositions de stratégies d’aménagement pour mettre en valeur leur potentiel actuel et surtout favoriser leur réintroduction prennent toutes leur importance dans le cadre d’une stratégie régionale de restauration et dans le contexte des enjeux de biodiversité relatifs à la composition forestière au Québec.

Caractérisation des possibilités de mise en place d’une chaîne de production et d’approvisionnement en bois feuillu de qualité pour l’industrie de la 1re, 2e et 3e transformation en Mauricie. CERFO. Rapport 2006-04. 75 p. + 7 annexes

Au cours des dernières années, les usines de transformation de la Mauricie ont rencontré certains problèmes d’approvisionnement en bois de feuillus nobles de qualité. Afin d’identifier les avenues possibles pour remédier à cette situation, il était essentiel dans un premier temps, d’améliorer les connaissances en brossant le portrait de la ressource ligneuse en frêne et en tilleul présente sur le territoire. Plus spécifiquement, il s’agissait d’établir un constat sur l’état actuel des volumes de bois en tilleul et frêne que l’on retrouve sur les stations susceptibles de contenir ces essences, de valider le portrait des exigences des essences désirées en fonction des caractéristiques du milieu et de proposer des actions sylvicoles visant à améliorer la situation. Pour ce faire, un inventaire ciblé a été réalisé dans les stations potentielles pour le frêne et le tilleul, comprises dans les terres privées des MRC des Chenaux, Maskinongé et Mékinac. Le sondage effectué a couvert près de 300 placettes incluant autant de grappes de régénération.

De façon générale, il ressort qu’il y a peu de frêne et de tilleul, tant en termes de bois sur pied qu’au niveau de la régénération (gaules et semis). Quant aux exigences par rapport aux conditions du milieu, le frêne d’Amérique se retrouve davantage sur les drainages mésiques (30) et sur les dépôts qui n’appartiennent pas à la catégorie roc-till, alors qu’il se concentre principalement sur les dépôts marins (5A et 5S) et littoraux marins (6S). Un plus grand nombre de tiges de frêne d’Amérique par unité de surface a été rencontré dans les peuplements jeunes. Par contre, il y a eu davantage de régénération en essences cibles répertoriée sous les vieux peuplements. Sur le plan des associations végétales, le frêne d’Amérique est présent principalement dans les érablières à érable rouge, les érablières à feuillus tolérants, ainsi que les peuplements dominés par les feuillus tolérants, alors que le tilleul se trouve essentiellement dans les érablières à érable rouge et les érablières à feuillus tolérants. Enfin, on retrouve la régénération dans les strates où il y a du bois sur pied de l’essence correspondante.

À la lumière des résultats obtenus, un zonage du territoire a permis d’identifier un territoire où l’aménagement des essences cibles devrait être priorisé. Les actions préconisées visent principalement à favoriser la croissance des essences cibles et aussi à permettre l’établissement de la régénération naturelle, lorsque ces essences sont présentes, ou encore à procéder à leur introduction artificielle dans les peuplements favorables situés dans la zone prioritaire, mais qui en sont actuellement dépourvus.

L’élagage chez les essences feuillues nobles – Une action à valeur ajoutée

Au Québec, l’élagage est rarement pratiqué. Pourtant les besoins d’éducation des jeunes peuplements feuillus sont de plus en plus répandus. Pour maximiser la qualité et la valeur marchande de ces peuplements, les propriétaires de boisés auraient intérêt à recourir à la taille de certaines branches. En effet, l’élagage permet de produire du bois non élagué. L’écart de prix important est généré par l’élagage risque de s’accentuer avec le temps, devant l’excédent de bois feuillus de médiocre qualité qui existe dans de nombreuses régions du Québec. Le bois élagué devrait donc s’en trouver d’autant plus valorisé.

Article paru dans le Monde forestier du mois de février 2006

La plantation feuillue en milieu ouvert : pourquoi pas?

Maintes raisons peuvent inciter un propriétaire à planter des feuillus nobles sur un terrain récemment coupé ou en friche: en augmenter la valeur, modifier le paysage, diversifier la composition de l’éventuelle forêt pour la faune, utiliser les espèces adaptées aux propriétés du terrain, etc. Planter des feuillus en milieu ouvert demeure une opération laborieuse, mais qui vaut la peine d’être tentée. Voici quelques conseils qui augmenteront vos chances de réussite.

Article paru dans le Monde forestier du mois d’avril 2005