Établissement des mesures d’harmonisation dans les secteurs d’intervention à vocations particulières. CERFO. Rapport 2003-16 volet 1 / 43-12-09.

Actuellement, certains secteurs de l’aire commune 43-20 font l’objet d’ententes spécifiques avec d’autres utilisateurs du milieu. Ces ententes prévoient des modalités particulières d’intervention (préservation du paysage, maintien d’une diversité de stades et de peuplements, maintien d’un pourcentage de couverture) en fonction des besoins de ces utilisateurs.

Les peuplements dominants qui composent ces secteurs sont les peuplements à pin gris (PGPG, PGE), les peuplements feuillus (BBPE, PEBB), les peuplements mixtes à bouleau blanc ou les peuplements mixtes à peuplier. Ces peuplements ont subi des catastrophes naturelles, comme la tordeuse des bourgeons de l’épinette, des chablis ou des feux et leur structure est souvent irrégulière. Des espèces à longévité différente cohabitent.

Dans ces peuplements mixtes à résineux et feuillus intolérants, les modèles traditionnels de récolte présentent plusieurs difficultés. L’application des CPRS ne permet pas toujours d’assurer adéquatement la régénération désirée, notamment en épinettes, et crée des ouvertures trop grandes qui ne répondent pas aux besoins des peuplements et ne sont pas socialement acceptables.

Dans un tel contexte de diversité forestière et d’intérêts, il y a lieu de mieux définir la composition, la structure et la régénération des peuplements en présence que l’habituelle cartographie forestière avec ses superficies minimales. Les problématiques et les besoins sylvicoles seront définis plus précisément. Les prescriptions sylvicoles pourront mieux coller aux besoins.

Parmi les outils disponibles, les coupes partielles, les procédés par coupes progressives, par semenciers et les petites coupes à blanc comme des parquets, des blocs ou des bandes sont à explorer. Des procédés comme le jardinage par bouquets ou par trouées ou encore la coupe progressive irrégulière (comprenant la CPPTM) pourraient également être étudiés puisqu’ils permettent de poursuivre différents objectifs et d’étaler la période de régénération, tout en conservant un couvert. À l’occasion, ces procédés permettent de combiner dans une seule prescription sylvicole, la réponse à plusieurs besoins. Plusieurs auteurs traitent de ces traitements spécifiques aux forêts inéquiennes ou irrégulières résineuses (Frank, 1973; Solomon et Frank, 1983; Schütz, 1989).

D’un point de vue faunique, la réponse aux interventions varie selon l’espèce, bien qu’en général les grandes coupes à blanc soient défavorables. Par exemple, alors que le cerf de Virginie affectionne les coupes progressives, la fauvette à gorge orangée préfère la futaie jardinée avec très courte rotation (5 à 10 ans).

Le projet vise à développer la mise en application de procédés de récolte assurant : le maintien de la productivité des sites, l’installation de la régénération désirée, un faible niveau de pertes engendrées par le chablis et le respect des besoins des autres utilisateurs. L’aire d’étude pour cette expérimentation couvre une superficie 298,8 hectares et est répartie en 4 secteurs. Ce rapport rappelle d’abord les objectifs, puis présentera la méthodologie retenue. Un portrait détaillé présente le secteur suite à l’analyse et à la synthèse des données de photo-interprétation fine et de sondage. Des prescriptions sylvicoles avec leurs argumentations sont proposées ainsi que quelques recommandations.

Discussions sur les mesures d’atténuation de l’impact de la mise en place des aires protégées en milieu forestier. CERFO. Rapport 2000-16.

Au Québec, 2.84 % de la superficie de l’ensemble du territoire est actuellement considérée comme aires protégées, divisée en deux grandes catégories : les prélèvements autorisés (catégories IV et VI) et sans prélèvements autorisés, sous forme de parcs nationaux et québécois, réserves écologiques, etc. (catégories III et IV). Le pourcentage de superficie occupée est habituellement l’un des standards retenus pour l’appréciation des efforts. La moyenne mondiale était de l’ordre de 8,84 % en 1996.

Le Québec s’apprête à emboîter le pas en fixant un objectif de 8 % de la superficie de son territoire en aires protégées. Cette augmentation devrait être répartie selon les six catégories d’aires protégées.

Or, en foresterie, l’équation directe «perte de territoire = perte de possibilité», que craignent plusieurs intervenants pour l’approvisionnement des usines de sciage et de pâte et papier, est inexacte. La forêt québécoise n’est pas souvent dans un état de normalité. L’impact dépendra ainsi de la structure de chacun des massifs forestiers considérés dans les calculs de chacune des aires considérées.

Des mesures d’atténuation sont possibles dans plusieurs cas. Plusieurs groupes au Québec travaillent déjà sur des mesures d’atténuation ou des stratégies d’intensification. On retrouve d’abord le groupe sur l’intensification de l’aménagement forestier coordonné par le consultant Pierre Mathieu. Dans le cadre d’une entente entre l’Association des manufacturiers de bois de sciage du Québec (AMBSQ) et le Fond mondial pour la faune (WWF), un document a été produit sur le sujet.

L’objectif du présent travail est de démontrer l’effet des diverses structures d’âge de la forêt sur la possibilité forestière et d’effectuer un inventaire des mesures d’atténuation possibles de l’impact de la mise en place des aires protégées en milieu forestier sur les terres publiques. Des sections générales sur la classification des aires protégées, sur quelques notions d’aménagement et sur certains modèles pour l’utilisation du territoire ont été ajoutées afin de permettre au lecteur de comprendre et évaluer ce que sont les aires protégées et leur compatibilité avec la production ligneuse, de rappeler la mécanique des décisions sur l’évaluation de la possibilité et enfin de situer les processus d’atténuation en fonction des choix d’utilisation du territoire.