Un dispositif expérimental a été mis en place en 1998 dans des bétulaies jaunes résineuses (BjR), afin de comparer l’installation de la régénération dans différentes modalités de coupe par trouées (CPE par trouées, coupe de jardinage par petites trouées de 1H, par grandes trouées de 2H), de coupe avec réserve de semenciers sur 1 ha et de coupe par parquets de 1 ha. En 2010, la régénération installée a fait l’objet d’un dégagement à l’européenne sur la moitié du dispositif.
Les résultats montrent que le type de coupe de régénération pratiqué permet d’influencer la composition de la régénération, mais qu’un traitement d’assistance à la régénération s’avère nécessaire pour limiter l’expansion d’essences indésirables, notamment l’érable rouge, et contrôler adéquatement la composition du nouveau peuplement. Le traitement de dégagement à l’européenne permet d’améliorer la proportion d’essences désirées dans le peuplement.
Dans les bétulaies jaunes résineuses, la coupe par parquets avec semenciers suivie d’un scarifiage et d’un dégagement semble l’option la plus susceptible de régénérer une bétulaie. Les jardinages avec trouées suivis d’un dégagement seraient favorables à une évolution de la régénération comportant une bonne proportion d’érables à sucre et de bouleaux jaunes, alors que la coupe progressive sans retrait du couvert résiduel, mais suivie d’un dégagement au niveau du sous-étage, évoluerait vers le développement d’une cohorte d’érable à sucre sous couvert. Enfin, les coupes par parquets suivies d’un dégagement seraient favorables à l’obtention d’une composition dominée par l’érable à sucre.
Ces résultats viennent appuyer la thèse d’une révision nécessaire du statut successionnel de l’érable à sucre en faveur d’un statut généraliste plutôt que de celui d’essence de fin de succession.