Projet de stratification opérationnelle dans l’élaboration des plans de sondage et des prescriptions sylvicoles à l’aide d’un raffinement de la photo-interprétation existante (PARTIE I) – Rapport final

Le processus actuellement utilisé dans la forêt feuillue de l’ouest du Québec pour élaborer les prescriptions sylvicoles, soit du plan de sondage au diagnostic sylvicole, suscite de nombreuses discussions. La méthode actuelle est couteuse, imprécise et inadapté e. En effet, elle tient peu compte des peuplements cartographiques lors de la planification (plan de sondage systématique), de l’écologie des essences et de la variabilité observée. De plus, les traitements proposés sont souvent difficilement réalisables puisque les modalités sont mal adaptées et répondent peu aux enjeux régionaux. En fait, les prescriptions sont souvent des analyses de conformité de valeur moyenne des UE formées à partir de regroupement de placettes d ’inventaires avec aucune stratification cartographique. Une des raisons pour laquelle une stratification a priori n’est pas utilisée est la précision variable des appellations ou la méconnaissance du potentiel de l’information cartographique. L’imprécision de plusieurs caractéristiques influence la qualité de la prescription, par exemple, la densité du couvert, la structure autant verticale qu’horizontale, la composition et la sociabilité. De plus, les méthodes utilisées actuellement pour définir les prescriptions ne sont pas uniformes entre les intervenants, ce qui apporte des différents aux niveaux des constats et des traitements sylvicoles.

Ainsi, le projet visait à 1) revoir la démarche actuellement utilisée pour l’élaboration d’un plan de sondage, la compilation des données d’inventaire et la délimitation d’unités pour la prescription d’un traitement sylvicole en utilisant une stratification du territoire au préalable; 2) optimiser les paramètres décisionnels; 3) com parer la performance de différents processus de diagnostic sylvicole pour répondre aux enjeux régionaux et appliquer des prescriptions mieux adaptées; 4) uniformiser et améliorer les méthodes de diagnostic sylvicole entre les différents intervenants.

Pour ce faire, le secteur du Petit lac Caugnawa na, localisé au Témiscamingue, a été utilisé comme secteur d’étude. Après que les paramètres décisionnels ont été définis, une photo-interprétation fine a été réalisée sur le secteur. Des analyses et comparaisons, en utilisant des critères et indicateurs, ont en suite été réalisées par rapport à la qualité des informations cartographiques et la réponse aux enjeux régionaux, des stratifications en UE, des traitements selon le cadre normatif (validation de conformité) et la démarche diagnostique proposée, pour les cartographies du 3 e décennal, du 4 e décennal et de la photo- interprétation fine. La photo-interprétation fine améliore les con naissance du territoire, permet d’orienter les re cherches de superficie, de diminuer les coûts exagérés d’inventaire forestier de prospection en excluant dès le départ les superficies non recherchées, de clarifier les choix de production, de réduire la variabilité dans les peuplements, de préciser les divers paramètres décisionnels utilisés pour le diagnostic sylvicole et d’améliorer substantiellement la prescription sylvicole en abandonnant le regroupement subjectif de placettes. De plus, les paramètres de prescriptions mieux définis, plus complets et plus orientés vers des critères de performance permettent d’asseoir la prescription sur une réelle démarche rationnelle plutôt qu’une vulgaire validation de conformité loin des objectifs attendus et niant l’autécologie des espèces, les coefficients d’espace vitaux, la conduite de peuplements et l’optimisation des superficies productives. L’utilisation d’une démarche de diagnostic sylvicole s’appuyant sur le processus de solutions de problèmes favorise une démarche objective beaucoup plus efficace pour générer des solutions novatrices pour les problèmes complexes. Plusieurs recommandations ont alors été émises au niveau du processus de prescription, des paramètres décisionnels et de la mise en œuvre de la sylviculture en futaie irrégulière.

Condensé du rapport de réingénierie du processus de prescriptions sylvicoles pour l’aménagement des strates mixtes dans les UAF 012-51, 012-53 et 012-54 – Condensé du rapport principal

Le Bas-Saint-Laurent bénéficie d’une structure industrielle diversifiée en matière de transformation des produits de la forêt. L’utilisation de produits différents entraîne une complémentarité qui constitue un atout majeur devant être protégé et développé. L’usine Félix Huard inc. est une usine de sciage de bois feuillus durs dans la région du Bas-Saint-Laurent. En dépit du fait que la compagnie détienne, sur terre publique, des contrats d’approvisionnement et d’aménagement forestier (CAAF), elle vit des difficultés considérables d’approvisionnement en bois qui se sont accentuées avec la conjoncture économique actuelle : les volumes escomptés de feuillus (érables et bouleaux), provenant des CAAF, ne sont pas générés suite aux opérations de récolte. Ceci a un impact majeur sur la vie des travailleurs, des entrepreneurs, de leurs familles et de la communauté. L’identification de solutions afin d’assurer un approvisionnement régulier et suffisant aux producteurs de bois d’œuvre de feuillus durs devient donc une préoccupation importante pour l’économie de la région.

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Méthode d’inventaire par points d’observation et de prescription sylvicole des coupes à rétention variable au Québec – Guide de terrain

L’aménagement écosystémique est une approche écologique appliquée à l’aménagement des forêts. Sa mise en œuvre vise à assurer le maintien de la biodiversité et la viabilité de l’ensemble des écosystèmes forestiers tout en répondant à des besoins sociaux et économiques. Cette approche consiste à réaliser des interventions forestières de manière à reproduire la variété et l’irrégularité des forêts naturelles.

En forêt boréale, l’aménagement écosystémique entraîne l’application de pratiques sylvicoles diversifiées pour recréer la diversité structurale des peuplements. Les coupes à rétention variable font partie des pratiques actuellement utilisées au Québec qui permettent de reproduire les attributs des forêts naturelles. Dans le cas des mesures de substitution à la coupe en mosaïque prévues dans la pessière à mousses, et qui sont permises par la Loi sur les forêts (article 25.3), le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) exige qu’au moins 20 % des traitements réalisés dans les agglomérations de coupes soient des coupes à rétention variable (Jetté, 2007). Ces dernières peuvent être des coupes avec protection de la régénération et des sols avec rétention de bouquets (CPRSRBOU), des coupes avec protection de tiges à diamètre variable (CPTDV) ou des coupes avec protection des petites tiges marchandes (CPPTM) (Leblanc, 2004 et 2005).

Afin de déterminer le potentiel des peuplements pour les coupes à rétention variable et plus particulièrement pour la CPPTM, une méthode d’inventaire simple et innovatrice a été mise au point sur la Côte-Nord (Duval, 2005). Celle-ci consiste à évaluer visuellement une série de critères qualitatifs à partir de points d’observation établis sur le terrain. L’utilisation de cette méthode permet d’améliorer le processus de prescription et d’autorisation des coupes tout en diminuant de façon appréciable les coûts de l’inventaire (CERFO, 2006).

Ce guide est destiné aux aménagistes forestiers et à ceux qui procèdent aux inventaires sur le terrain en vue d’établir des prescriptions sylvicoles. Il renferme toute l’information requise pour recueillir les données selon la méthode d’inventaire par Introduction Introduction 2 3 points d’observation, déterminer l’aptitude des peuplements à la CPPTM et prescrire les traitements appropriés. Les objectifs de ce guide sont donc de :

• décrire la méthode d’inventaire par points d’observation;

• présenter le cadre général d’utilisation de la méthode qui peut être adaptée localement pour diverses raisons ou utilisations;

• servir d’outil pour la formation des observateurs qui utiliseront la méthode.

Prescriptions sylvicoles Notre-Dame de Pontmain – Visite terrain 23 juillet 2008

Les érablières sur sommets dans les sous-domaines de l’ouest de l’érablière à bouleau jaune et de l’érablière à tilleul présentent souvent une problématique quant à leur capacité à réellement produire du bois d’œuvre de qualité. La faible épaisseur des sols, limitant la prospection des racines, mais surtout les indices d’aridité élevés (150-200, Thibault, 1987), deviennent des facteurs limitants. Ainsi la seule présence de l’érable à sucre n’est pas garante d’une productivité raisonnablement acceptable.

Par ailleurs, parmi les enjeux de biodiversité sur la composition, le pin blanc et le chêne rouge reviennent souvent comme des cibles à restaurer. Or, ces espèces sont reconnues pour être xérophiles (ou plutôt tolérantes à la sécheresse), contrairement à l’érable à sucre. Le rapport de la Commission Coulombe propose justement comme virage la production de la bonne espèce au bon endroit. Enfin, la menace du réchauffement planétaire plaide également pour la priorisation d’espèces mieux adaptées.

Dans l’unité d’aménagement, 64-02, la présence de ces espèces sur les sommets pourrait justifier une stratégie d’aménagement particulière pour les réintroduire progressivement. La situation géographique de l’érablière à tilleul ainsi que de l’érablière à bouleau jaune méridionale justifierait la présence de ces espèces qui, même si elles ne sont pas ainsi sur des stations optimales du point de vue fertilité, sont néanmoins bien adaptées. Actuellement, la régénération sur ces stations forestières est souvent dominée par le hêtre à grandes feuilles (Paquin et Noël, 2003).

 Le présent rapport rappelle les objectifs et la méthodologie retenus. Il présente ensuite des options de traitements sylvicoles. Les prescriptions du secteur d’intervention sont ensuite proposées avec leur argumentaire. Enfin, une ébauche des différents suivis sont décrits en prévision de la prochaine phase.