Le CERFO est le centre d’enseignement et de recherche en foresterie affilié au Cégep de Sainte-Foy. Il est membre du Regroupement des Centres collégiaux de transfert de technologie du Québec, Synchronex anciennement appelé le Réseau Trans Tech.
sylviculture
Comment évaluer simplement la qualité d’un site ?
Comme les quatre articles précédents, cette chronique s’insère dans la boite à outils du sylviculteur, en s’intéressant cette fois-ci à l’évaluation de la qualité d’un site influençant directement les conditions de croissance de la végétation. La méthode proposée est presque intégralement tirée d’un texte de VINCENT GERARDIN, présenté dans l’ouvrage Gérer ma forêt, avec l’aimable autorisation de l’auteur.
Article paru dans le Monde forestier des mois de juillet et août 2018
Suivi du bois sur pied dans une CPE effectuée en 2002 – Dispositif expérimental de Duchesnay. Rapport 2016-03. 52 pages + 1 annexe.
À la station écotouristique de Duchesnay, un régime de coupes à blanc par bande a été amorcé au début des années 80 dans des peuplements dégradés. Comme la régénération des bandes résiduelles pouvaient présenter certains risques d’être mal régénérées et étant donné l’importance de la fonction paysage pour l’écotourisme, l’option de coupes progressives (CPE) est envisagée, permettant de maintenir un couvert qui sert alors de sources de semences et d’abris pour la régénération. Un dispositif de CPE a été installé en 2002 dans des bandes résiduelles étudiant à la fois les prélèvements et la préparation de terrain. En 2010, un dégagement à l’européenne (nettoiement) a été effectué sur la moitié de toutes les unités expérimentales afin d’évaluer l’effet de ce traitement sur la régénération en essences désirées. Jusqu’ici, trois suivis de la régénération ont été réalisés : en 2003 (un an après intervention), en 2008 (6 ans après intervention) et en 2010 (8 ans après intervention).
Une fois l’étape de l’établissement de la régénération accomplie, trois scénarios sont possibles dans le traitement de CPE : effectuer une ou des coupes secondaires (augmenter l’apport en lumière tout en conservant un couvert), effectuer la coupe finale (libérer complètement la régénération) ou laisser le peuplement résiduel en place s’il ne nuit pas à la régénération.
En 2013-2014, afin d’étudier l’évolution du peuplement résiduel et choisir l’option la plus pertinente, un inventaire du bois sur pied a permis de mesurer :
-l’accroissement moyen par classe de DHP; l’évolution de la vigueur moyenne;
-la rentabilité de la récolte; –
l’intérêt faunique potentiel du peuplement.
Selon l’état actuel des peuplements et les prévisions qui ont été faites, la coupe finale du procédé de régénération par coupes progressives est proposée pour être réalisée prochainement afin de libérer la régénération établie. Parmi les arguments retenus, on retrouve :
– Valeur sur pied à l’hectare en décroissance;
– 30 à 40 % du volume est classé M, prêt à récolter;
– Volume de récolte intéressant, de qualité et de valeur;
– Libérer la régénération désirée en bouleau jaune installée qui :
o ne nécessite plus la protection de couvert, nécessaire au stade d’installation;
o vient d’être dégagée de la compétition de HEG et d’ERP;
o risque à nouveau d’être entravée si elle continue de pousser sous couvert;
Centre d’enseignement et de recherche en foresterie de Sainte-Foy inc. (CERFO)
Comparaison de méthodes d’éducation de peuplements feuillus équiennes de 32 ans issus d’une coupe par bande – Implantation d’un dispositif expérimental d’éclaircie précommerciale tardive. (CERFO) Rapport 2016-02. 58 pages + 3 annexes.
Dans les années 70 et 80, le procédé de régénération par coupe par bande a été largement utilisé pour la récolte dans les peuplements feuillus dégradés. Pour assurer la survie et la croissance des tiges de BOJ et favoriser la production de bois de haute qualité, des interventions sylvicoles sont nécessaires. À la station de Duchesnay, le programme du CERFO s’intéresse à la production de bois d’œuvre de haute qualité en BOJ, en l’occurrence ici, la poursuite d’une cible de 200 tiges à l’hectare de bouleau jaune avec 4 billes de déroulage par tige, déterminée par le professeur Pierre Ricard.
Les objectifs sont:
1. de comparer deux bandes de 32 dont l’une a été éduquée en bas âge par des dégagements à l’européenne (1987 ; 1992), un élagage (1992) et une taille de formation (1994) et l’autre non ;
2. d’évaluer la qualité des travaux d’éclaircie précommerciale tardive (EPCt) réalisés en 2013 ;
3. de permettre d’évaluer à plus long terme l’impact des EPCt sur différents paramètres en implantant un dispositif expérimental.
Trente-deux ans après la coupe, la bande traitée avec le dégagement à l’européenne (nettoiement) présente plus de tiges marchandes en général, plus de tiges de bouleau jaune marchandes et plus de tiges dans les classes 6 cm à 16 cm. Cependant pour les tiges de plus de 18 cm de DHP, il n’y a pas de différence dans le nombre de tiges, laissant supposer que, traitement ou non, les plus grandes tiges s’affranchissent de la compétition. La densité moyenne totale de tiges/ha est plus élevée dans la bande non éduquée comparativement à la bande éduquée, s’expliquant principalement par une densité en essences compétitrices plus élevée dans la bande non éduquée. La hauteur utilisable (hauteur sans branches) a été légèrement favorisée par le maintien d’une pression latérale et l’élagage ne permettant toutefois pas d’obtenir pour l’instant une bille de tronc de plus dans le peuplement éduqué.
Le jeune peuplement serait dans une phase de ralentissement de croissance; mais la situation diffère selon les bandes : dans la bande non traitée, les espèces non longévives s’éliminent libérant les BOJ favorisant leur croissance en DHP, leur rayon de cime et la surface de leur cime (plus élevés dans cette bande pour les 400 plus belles tiges de BOJ/ha); dans la bande traitée, la compétition est intraspécifique, les tiges s’étiolent, les BOJ ne sont pas libérés, mais les codominants et intermédiaires favorisent l’élagage.
L’installation du dispositif expérimental d’EPCt (10,1 ha) comprend 18 unités expérimentales (UE), dont 6 témoins, 6 traitées par EPCt à l’hiver 2013 et 6 qui seront traitées par EPCt en 2023. Les tests confirment que le blocage (bande et position sur la pente) contrôle la variabilité du terrain. De plus, les densités et surfaces terrières (totales et marchandes) et celles du BOJ (totale et marchande) sont similaires au point de départ entre les unités traitées et non traitées.
Les travaux d’EPCt réalisés en 2013 respectent le martelage et préservent les tiges martelées positivement. Le nombre de tiges d’avenir blessées est presque nul. De plus, une plus grande proportion de tiges sont libres de croître parmi les plus beaux BOJ identifiés.
Dans le scénario choisi pour atteindre les cibles retenues, l’éducation en très bas âge a permis de constituer une cohorte de tiges utiles. La longue période sans intervention, prévue à l’origine pour maintenir le peuplement serré et favoriser l’élagage, entraîne un sacrifice de croissance. Est-ce qu’un dégagement dans la fenêtre opérationnelle autour de 18 ans aurait permis d’éviter le ralentissement de croissance et favoriser la dominance hiérarchique des arbres d’avenir sélectionnés, tout en maintenant une pression latérale et de nombreuses tiges marchandes de remplacement ?
Bilan des plantations réalisées dans les Laurentides et Lanaudière. Rapport 2015-10. 80 pages.
Ce bilan des plantations a été réalisé pour les régions des Laurentides et de Lanaudière. Les plantations étudiées, datant de 1978 à 1994, se situent principalement dans les domaines bioclimatiques de l’érablière à bouleau jaune (régions écologiques 3b et 3c) et de la sapinière à bouleau jaune (régions écologiques 4b et 4c). Dans un premier temps, 26 876 ha provenant de la cartographie papier du 2e inventaire décennal des Laurentides ont été numérisés, superposés à la carte du 4e inventaire décennal et utilisés pour réaliser la stratification de l’inventaire. De ces plantations, 11 233 ha possédaient encore un code de plantation dans la cartographie du 4e décennal. Ces résultats soulignent que seulement 42 % des plantations étaient encore assez pures pour conserver leur code de plantation entre le 2e et le 4e inventaire décennal. La présence accrue de feuillus est identifiée comme étant la principale source de déclassement des plantations au profit de peuplements naturels.
Pour dresser le portrait dendrométrique des plantations du 2e et du 4e inventaire décennal, un réseau de 476 placettes et de 1 404 arbres-études a été implanté et utilisé. Les relations hauteurdiamètre ont servi pour l’élaboration des zones de tarifs de cubage et des IQS. D’ordre général, les IQS des plantations sont semblables à ceux trouvés dans la littérature (EPN : 9 m à 25 ans, EPB : 10 m à 25 ans et PIG : 11,6 m à 25 ans).
Les caractéristiques du volume marchand, de la densité de tiges marchandes, du volume moyen par tige marchande et du diamètre moyen quadratique des plantations ont été modélisées en fonction de l’âge des peuplements selon deux façons de faire, soit : en considérant les tiges résineuses seulement (SEPM), ou en considérant les tiges de toutes les essences commerciales. Ces analyses ont permis de déterminer des effets significatifs de l’âge, de l’essence plantée, de la végétation potentielle et de la cartographie du 2e ou du 4e inventaire décennal sur les caractéristiques calculées. L’atteinte combinée des seuils de plus de 1 000 ti/ha marchandes, d’un diamètre moyen quadratique supérieur à 14,0 cm, d’un volume à l’hectare supérieur à 100 m³/ha et d’un volume moyen par tige supérieur 0,100 m³/tige sont utilisés comme critères pour déterminer qu’une plantation est prête pour une éclaircie commerciale.
Si on ne s’intéresse qu’aux tiges résineuses (SEPM), l’étude de ces paramètres permet de conclure que les plantations du 4e décennal seront prêtes pour un premier traitement d’éclaircie commerciale entre 32 et 40 ans selon les essences plantées, soit de façon générale à l’âge de 35 ans. De plus, il faut prévoir une récolte résineuse qui ne soit pas limitée à l’essence plantée seulement. Par exemple, dans les plantations d’épinette blanche, seulement 56 % du volume résineux est constitué d’épinette blanche alors que dans les plantations d’épinette noire, c’est seulement 37 % du volume résineux qui est de l’épinette noire. Pour le pin gris, la proportion observée est de 78 %.
En considérant les tiges feuillues dans les calculs, des gains de 2 à 8 ans sont anticipés selon les différents scénarios pour l’atteinte des critères établis. L’ajout des tiges feuillues n’a que très peu d’impacts sur les plantations du 4e décennal situées sur des stations résineuses.
Le scénario le plus rapide pour atteindre les seuils fixés pour un premier traitement d’éclaircie commerciale est celui de la plantation d’épinette blanche du 4e inventaire décennal, dans lequel les tiges feuillues sont considérées. Dans cette situation, un premier traitement d’éclaircie commerciale peut être envisagé lorsque les plantations seront âgées de 28 ans.
À l’exception des plantations du 4e décennal situées sur des stations résineuses, la proportion de feuillus commerciaux dans les autres peuplements est importante. Sur les stations mélangées du 2e décennal, on peut s’attendre à ce qu’il y ait de 41 à 47 % de volume feuillu alors que celui-ci varie de de 15 à 25 % dans les autres situations.
Pour l’ensemble du territoire, en fonction des critères fixés et des superficies disponibles atteingnant l’âge de 35 ans, il est possible de considérer que la réalisation de travaux d’éclaircie commerciale pourrait débuter avec une base de 300 ha par année pour les 5 prochaines années, avec une augmentation des superficies à environ 1 500 ha/an à compter de 2020 et pour les 30 années suivantes.
Intégrer la biodiversité à la sylviculture des peuplements mûrs et vieux
Application du jardinage cultural pour favoriser l’intensification de la production de tiges de qualité en érable à sucre et en feuillus nobles (secteur Early – UAF 71-51). CERFO. Rapport 2013-08. 55 pages + 3 annexes.
Les effets réels concernant le jardinage conventionnel ont démontré que les rendements escomptés n’étaient pas toujours au rendez-vous (Bédard et Brassard, 2002). Confirmant ces résultats, un suivi 15 ans après coupe dans l’Outaouais (Joanisse et al., 2010) a démontré que 5 des 7 secteurs ne donneront pas les rotations prévues; cependant la situation serait différente sur les très bonnes stations forestières.
Le jardinage cultural est fondé sur la gestion de la structure horizontale du peuplement. Or, la gestion de la structure ne fait actuellement pas partie des préoccupations en forêt publique malgré que ce paramètre essentiel permet de gérer des enjeux de biodiversité comme la présence de gros bois ainsi que le renouvellement constant des diverses cohortes constituant la structure horizontale du peuplement pour la production soutenue d’arbres de qualité.
Dans ce contexte, à l’automne 2012, un dispositif expérimental sur le jardinage cultural a été installé dans une érablière riche de l’UAF 71-51 sur le type écologique FE22. Les principaux objectifs visent à déterminer la structure optimale du peuplement en vue de comparer : divers types de modalités de martelage, les prélèvements, la rentabilité, les accroissements, les rendements, le maintien de certains attributs ainsi que le retour de certaines espèces plus difficiles à régénérer.
Le dispositif expérimental est composé de 4 blocs et de 4 traitements. Il compare un jardinage conventionnel MSCR (CJ_MRNF) avec deux variantes de jardinage cultural (CJ_CERFO), avec ou sans prélèvement dans les tiges de 10-22 cm, et un témoin. Les structures résiduelles optimales ont été déterminées à l’aide des données décrivant la situation actuelle des peuplements, des courbes de Liocourt et des simulations effectuées dans SaMARE. Ainsi, pour un martelage effectué selon une courbe de Liocourt 1,06 comprenant une surface terrière résiduelle de 18 m²/ha, une reconstitution totale de la surface terrière est prévue après 20 ans. Ces résultats appuient l’hypothèse selon laquelle la rotation de 20 ans serait appropriée pour ce type de peuplement.
Les résultats indiquent que le martelage et la récolte ont été réalisés conformément à ce qui avait été prescrit dans les deux traitements de jardinage. Des prélèvements respectifs de 34 % et 30 % ont été observés dans la CJ_CERFO et la CJ_MRNF. Cette différence est principalement expliquée par un prélèvement en volume de sciage supérieur dans la CJ_CERFO. Pour une situation initiale équivalente, une différence de 5,7 m³/ha a été observée en faveur de la CJ_CERFO.
À présent, il importe de poursuivre le travail afin d’effectuer une évaluation de la rentabilité des traitements sylvicoles où les volumes débités par produit ont été mesurés sur le bord du chemin après la coupe. L’évaluation du retour des espèces nobles (tilleul, frêne, chêne, bouleau jaune) et l’impact du maintien de certains attributs écologiques dans le contexte de modalités plus intensives (gros bois, perchoirs, skip and gap, chicots, etc.) seront également traités lors des prochaines étapes du projet. À moyen terme, la poursuite des travaux permettra de valider les hypothèses de rendement en effectuant l’évaluation des rendements en volume et en bois d’œuvre de ces peuplements.
Intégrer la biodiversité en sylviculture chez les jeunes peuplements
Avec la venue du nouveau régime forestier, plusieurs défis doivent être relevés, dont l’intégration des besoins en habitats fauniques aux opérations forestières. Dans ce contexte, le CERFO propose de publier quelques articles qui traiteront de l’intégration de la biodiversité en sylviculture.
Article paru dans le Monde forestier du mois de novembre 2012
40 ans de sylviculture feuillue à la Station forestière de Duchesnay
Le 17 septembre avait lieu, lors du Congrès conjoint IFC/OIFQ, une tournée pré-conférence à la Station forestière de Duchesnay, organisée par le CERFO et la Direction de la recherche forestière du Québec (DRF). Deux autobus de 66 personnes ont sillonné les quelques kilomètres qui séparent les 5 stations de recherche. Au programme, plusieurs traitements sylvicoles bien documentés, certains ayant jusqu’à 40 ans d’histoire.
Article paru dans le Monde forestier du mois d’octobre 2012.
Suivi 12 ans après l’application de deux traitements d’éclaircie commerciale dans les peuplements mixtes à dominance de bouleau à papier. CERFO. Rapport 2012-14. 88 pages + 1 annexe.
Les éclaircies commerciales peuvent constituer une alternative intéressante pour accélérer la croissance des tiges présentant de faibles diamètres. En 1999, le Manuel d’aménagement proposait deux types d’éclaircies pour les peuplements destinés à la production prioritaire de bouleau à papier : l’éclaircie commerciale (EC) et l’éclaircie commerciale d’étalement (ECE).
Afin de comparer l’effet de ces deux interventions sylvicoles, un dispositif expérimental a été établi en 1999 dans une bétulaie blanche à sapin à dominance feuillue de 62 ans au Lac Picard en Mauricie. En 2011, le projet avait pour objectif de réaliser un troisième suivi de ce dispositif qui comprend 6 blocs et 6 répétitions de trois traitements : une éclaircie commerciale par détourage de cimes de tiges d’avenir régulièrement espacées (EC), une éclaircie commerciale d’étalement (ECE) ayant récolté les tiges défectueuses (anciennes classes de vigueur III et IV, correspondant partiellement aux classes M et S) et un témoin. Ce dispositif visait à déterminer, 12 ans après ces interventions, l’effet du mode de prélèvement sur le développement et la croissance du bouleau à papier (BOP). Environ le tiers des tiges est récolté dans les deux traitements, mais la faible dimension limitait la rentabilité.
Jusqu’ici, trois mesurages ont été effectués (1999, 2006 et 2011). Les résultats de 1999 révèlaient que la densité et la surface terrière moyennes totales et celles en BOP étaient assez similaires dans l’EC et l’ECE après traitement. Par contre, certaines différences significatives existaient entre les éclaircies et le témoin qui présentait des valeurs plus élevées pour ces paramètres. De plus, entre 1999 et 2006, la densité en tiges de BOP recrutées a été significativement supérieure dans l’ECE (23 ti/ha) comparativement au témoin (9 ti/ha). Par contre, il n’existait pas de différence significative de recrutement entre les deux types d’éclaircie (EC=19 ti/ha et ECE= 23ti/ha). Entre 2006 et 2011, le nombre de tiges recrutées (EC= 6ti/ha; ECE= 5ti/ha et Témoin = 4 ti/ha) et mortes (EC=17 ti/ha; ECE= 29 ti/ha; Témoin= 24 ti/ha) a diminué dans tous les traitements et il n’existe pas de différences significatives entre les traitements. En 2006, la densité avait diminué dans tous les traitements par rapport à 1999. Par contre, en 2011, le nombre de tiges dans les éclaircies a légèrement augmenté alors que dans le témoin, la densité a continué de diminuer. Entre 2006 et 2011, la mortalité consécutive aux traitements semble donc s’être stabilisée.
L’accroissement en diamètre du BOP est supérieur dans les éclaircies comparativement au témoin. Avant les traitements d’éclaircies, l’accroissement annuel périodique radial était inférieur comparativement à celui mesuré après les interventions. À la suite des interventions d’éclaircies effectuées en 1999, l’accroissement radial annuel périodique a augmenté dans l’éclaircie commerciale et l’éclaircie commerciale d’étalement. Par contre, dans le témoin, l’accroissement annuel périodique a continué de diminuer. De plus, la largeur des cimes est plus importante sur les tiges éclaircies. L’ouverture du couvert a donc été favorable à la croissance en diamètre du bouleau à papier. Si l’accroissement se maintient et que les tiges d’avenir conservent leur vigueur et demeurent détourée, vingt ans après les éclaircies, la surface terrière du peuplement pourra atteindre 21-22m3 /ha.
En général, les résultats démontrent que les tiges vigoureuses dominent dans tous les traitements et pour toutes les années de mesures. Ils indiquent que la densité et la surface terrière en BOP en tiges vigoureuses sont semblables en fonction des traitements pour une même année. Entre 2006 et 2011, il y a une très légère diminution de la proportion de tiges vigoureuses. La faible perte de vigueur graduelle est probablement davantage associée au vieillissement des peuplements, qui dépassent actuellement 70 ans, qu’aux traitements effectués. Ceci restera à confirmer lors des prochains suivis.
En 2006 et en 2011, la majeure partie des arbres-études ne présente pas de défoliation. En 2006, la proportion totale de tiges sans défoliation variait entre 83% (ECE) et 95% (EC), alors qu’en 2011, elle varie entre 65% (ECE) et 83% (témoin). La proportion totale de tiges sans défoliation a donc diminué dans tous les traitements et on constate en 2011, une plus faible proportion d’arbres études sans défoliation dans l’ECE comparativement au témoin.
Les interventions n’ont pas permis d’obtenir une meilleure composition en essences désirées puisque la proportion de bouleau à papier est approximativement la même en fonction des traitements (densité en 2011 : EC=46%; ECE=44%; témoin=49%; Surface terrière en 2011 : EC=50%; ECE=48%; témoin=46%). Ceci s’explique en partie par le fait que ces peuplements issus d’un feu survenu en 1922 comprenaient au départ une forte proportion de BOP. De plus, la hauteur de la base de la cime n’est pas significativement différente en fonction des traitements tout comme la hauteur totale de l’arbre. Également un certain recrutement en sapin a été observé.
On constate qu’il y a très peu de différence entre les deux types d’éclaircies. Ceci s’expliquerait en grande partie par le fait qu’il y avait une très forte proportion de BOP vigoureux avant les interventions et immédiatement après, faisant en sorte que les différentes instructions de récolte n’ont pas généré de différences entre les traitements d’éclaircie sur le terrain. De plus, la forte vigueur des tiges et le faible diamètre quadratique moyen des BOP (19,6 cm dans l’EC) suggèrent que l’âge d’exploitabilité n’est pas encore atteint en 2011. L’âge d’exploitabilité absolu est de 60 ans pour un IQS de 18m à 50, mais l’âge d’exploitabilité pourrait être repoussé à 80-85 ans. Un suivi permettra de vérifier si la vigueur des tiges se maintient.
Guide pour la sylviculture du thuya occidental. CERFO, Ressources naturelles Canada, Service canadien des forêts et Centre canadien sur la fibre. Rapp. inf. FI-X-008. 84 p.
Le thuya occidental (Thuja occidentalis L.) est une espèce d’arbre importante dans le nord-est des États-Unis et dans la partie mitoyenne du Canada. Il se présente à la fois en peuplements purs et en peuplements mixtes de feuillus ou de résineux au sein desquels il constitue une essence mineure. Les praticiens disposent pourtant de peu d’information, voire souvent d’informations contradictoires, sur l’écologie et la sylviculture du thuya. À l’initiative de Maibec et prenant acte de ce besoin, un groupe de chercheurs universitaires et gouvernementaux des États-Unis et du Canada se sont lancés dans des recherches collaboratives qui se sont étalées sur plus d’une décennie. Ce guide inclut plusieurs des résultats de recherche issus de cette initiative. Il comprend un aperçu des valeurs marchandes et non marchandes du thuya ainsi que de son autécologie et de celle de ses essences compagnes, une estimation des volumes en thuya dans le nord-est des États-Unis, au Québec et en Ontario, ainsi que des lignes directrices sylvicoles s’appuyant sur la littérature scientifique déjà publiée sur ce sujet et sur de nouvelles études portant sur les rapports entre la régénération, la croissance, la mortalité, les caractéristiques de la station et les réactions aux traitements. Le thuya présentant généralement une croissance lente et un recrutement faible, voire nul, sur la plupart des placettes d’inventaire de son aire de distribution, il semble justifié d’établir des prescriptions sylvicoles le ciblant explicitement. Nous recommandons notamment dans ce guide la conservation et le dégagement du thuya dans les peuplements aménagés ainsi que l’établissement et la protection de la régénération préétablie de thuya et d’arbres résiduels durant la récolte. En ce qui concerne la régénération des peuplements comprenant une composante de thuyas, nous suggérons des coupes partielles utilisant, par exemple, les méthodes de « coupe de jardinage » ou de « coupe progressive irrégulière ». Toutefois, il conviendra dans ce contexte de prendre en considération le broutage par le cerf de Virginie (Odocoileus virginianus Zimmermann) qui peut avoir une influence sur les résultats du traitement. Une fois établi, le thuya réagit bien au dégagement et profitera du contrôle des espèces concurrentes et des traitements d’éclaircie. Dans le cas des peuplements mixtes où ce sont des essences plus dominantes que les thuyas qui déterminent les prescriptions sylvicoles à l’échelle du peuplement, il est essentiel, en vue de conserver les thuyas, de faire preuve de souplesse quant aux traitements appliqués. Nous proposons dans ce cadre une démarche par « micropeuplement » où des îlots de thuyas sont repérés et aménagés de manière spécifique.
Vers une sylviculture plus proche de la nature au Québec
La coupe progressive irrégulière en réponse à plusieurs enjeux de biodiversité. CERFO. Technote 2011-01.
Avec la mise en œuvre de l’aménagement écosystémique, il devient important de bonifier le coffre à outils traditionnel du sylviculteur, afin qu’il puisse répondre adéquatement aux enjeux écologiques identifiés régionalement. On pense notamment à la restauration d’espèces en régression, au maintien des attributs de vieilles forêts ou encore au maintien d’un certain niveau de complexité dans la structure des peuplements après intervention. Le CERFO, dans le cadre de plusieurs de ses essais et expérimentations, a fait la démonstration que la coupe progressive irrégulière (CPI) présente une flexibilité d’application qui permet justement de répondre à plusieurs de ces enjeux et est véritablement une sylviculture proche de la nature.
La coupe progressive irrégulière – Un outil pour maintenir des attributs de vieilles forêts
Avec la mise en œuvre de l’aménagement écosystémique, il devient important de bonifier le coffre à outils traditionnel du sylviculteur, afin qu’il puisse répondre adéquatement aux enjeux écologiques régionaux, dont le maintien des attributs de vieilles forêts.
Article paru dans le Monde forestier du mois de mai 2011
Le diagnostic sylvicole, un outil indispensable pour le sylviculteur
Dans le cadre de la refonte du régime forestier, le gouvernement propose des changements majeurs, telle la mise en oeuvre de l’aménagement écosystémique, l’intensification de la pratique sylvicole et la gestion intégrée et régionalisée des ressources forestières. Or, ces changements impliquent la prise en compte de nouveaux et nombreux objectifs, qui ont des conséquences sur les choix sylvicoles.
Article paru dans le Monde forestier du mois de décembre 2010
Vers une sylviculture innovante en territoire public québécois
Les avantages du dégagement à l’européenne
Jusqu’au tournant des années 80, la pratique de la coupe à diamètre limite en forêt feuillue a orienté la récolte sur les tiges de qualité de dimension commerciale et laissé sur pied des peuplements souvent dégradés. Depuis, la pratique de coupes partielles comme le jardinage a souvent été préconisée dans ce type de forêt. Mais d’autres options s’offrent au sylviculteur et le régime de la futaie régulière s’avère une avenue intéressante pour restaurer des peuplements dégradés. Dans ce cas, la production de feuillus de haute qualité nécessite des soins culturaux au stade de gaulis, pour limiter la compétition importante suite à l’ouverture du couvert et corriger des problèmes d’architecture de tiges. Cet article propose une approche pour réaliser ces soins.
Article paru dans le Monde forestier du mois de juillet 2010
CERFO: 25 years of innovations in the forestry sector
With activities in most regions of Quebec, CERFO (Centre d’enseignement et de recherche en foresterie de Sainte-Foy inc.) has developed a recognized expertise in forestry topics including silviculture, sustainable forest management, forest ecology, harvesting operations, GIS and wood processing. The Centre is known for addressing practical issues using engineering processes for silviculture, forest management, harvesting and wood supply and for being a technological transfer centre. 2009 marked the 25th anniversary of the Centre and as such this is a good opportunity to summarize the important accomplishments of the Centre in applied research, technical assistance and customized training.
Résumé en français:
L’année 2009 marque les 25 ans d’existence du CERFO, le centre d’enseignement et de recherche en foresterie de Sainte-Foy, membre du réseau des centres collégiaux de transfert de technologie du Québec. C’est l’occasion de dresser le portrait de ses nombreuses réalisations, très souvent en lien avec les problématiques régionales rencontrées par les intervenants du secteur forestier, qu’il s’agisse de mandats de formation sur mesure, d’aide technique ou encore de ses différents programmes de recherche appliquée.Actif dans la plupart des régions du Québec, il a développé une expertise solide être connue dans des domaines aussi variés que la sylviculture, l’aménagement forestier durable, l’écologie forestière, la gestion des opérations forestières, la géomatique et la transformation du bois. À la recherche de solutions concrètes aux problèmes forestiers régionaux, le CERFO s’intéresse de plus en plus à l’ingénierie des processus tant en sylviculture, qu’en aménagement forestier, opérations forestières et en gestion des approvisionnements
Article published in The Forestry Chronicle of may-june 2010.
Note : A french version of this article also exist. You can find it on our site, on the name of « Le CERFO : un quart de siècle d’innovation ».
Le CERFO : un quart de siècle d’innovation
L’année 2009 marque les 25 ans d’existence du CERFO, le centre d’enseignement et de recherche en foresterie de Sainte-Foy, membre du réseau des centres collégiaux de transfert de technologie du Québec. C’est l’occasion de dresser le portrait de ses nombreuses réalisations, très souvent en lien avec les problématiques régionales rencontrées parles intervenants du secteur forestier, qu’il s’agisse de mandats de formation sur mesure, d’aide technique ou encore de ses différents programmes de recherche appliquée.Actif dans la plupart des régions du Québec, il a développé une expertise solide être connue dans des domaines aussi variés que la sylviculture, l’aménagement forestier durable, l’écologie forestière, la gestion des opérations forestières, la géomatique et la transformation du bois. À la recherche de solutions concrètes aux problèmes forestiers régionaux, le CERFO s’intéresse de plus en plus à l’ingénierie des processus tant en sylviculture, qu’en aménagement forestier, opérations forestières et en gestion des approvisionnements.
Article paru dans The Forestry Chronicle du mois de mai-juin 2010.
Note : Une version en anglais existe aussi. Vous pourrez la retrouver sur notre site, sous le nom « CERFO: 25 years of innovation in the forestry sector ».
Manuel de référence pour l’aménagement écosystémique des forêts au Québec. Module 1 : Fondements et démarche de la mise en oeuvre. 2010. CERFO et MRNF. 60 p.
Le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) s’est engagé, en 2005, à favoriser l’application d’un aménagement écosystémique dans les forêts publiques du Québec. Cet engagement demande aux différents acteurs du monde forestier d’avoir une compréhension commune du concept d’aménagement écosystémique et de son application tant au niveau national qu’aux niveaux régional et local. Le présent manuel fournit à ces personnes l’information susceptible de les aider dans la mise en œuvre de l’aménagement écosystémique des forêts. Il fait état des connaissances actuelles sur le sujet et présente une démarche d’application concrète. Quelle que soit leur sphère d’intervention, les acteurs forestiers pourront y trouver une référence qui leur permettra de situer leurs actions au cœur d’une mise en œuvre cohérente de l’aménagement écosystémique des forêts. Ce manuel de référence s’adresse à toutes les personnes impliquées dans la mise en œuvre de l’aménagement écosystémique des forêts au Québec ou intéressées par le sujet.
Atlas des projets de recherche en sylviculture présents dans la région de la Capitale-Nationale. CERFO. Rapport 2009-21. 218 p. + 1 annexe.
Devant la quantité importante de projets de recherche en sylviculture qui ont été réalisés dans la région de la Capitale-Nationale, il est important de mentionner que la liste des projets présentés dans ce rapport n’est pas complète. Dans certains cas, le recensement des projets a été exhaustif ou presque, et l’Atlas contient la grande majorité des projets réalisés. Il s’agit des projets de la DRF, l’IQAFF, du CERFO, de l’UQAM (département des sciences biologiques) ainsi que ceux qui ont été financés par le MRNF (programme de mise en valeur des ressources du milieu forestier – volet 1). Dans le cas des projets de recherche réalisés par les professeurs de l’Université Laval, il n’a malheureusement pas été possible de compléter leur recensement avec le budget disponible. Par contre, la priorité a été donnée aux professeurs œuvrant en sylviculture et les projets des principaux professeurs concernés sont inclus dans l’Atlas.
Diagnostic et prescription de traitements sylvicoles dans les érablières à bouleau jaune de Lanaudière. CERFO. Rapport 2009-10. 75 p. + 2 annexes.
La sylviculture normée et orientée exclusivement vers la récolte des tiges dépérissantes, sans attention à l’éducation des tiges d’avenir ou à la régénération des peuplements semble avoir certaines limites. Dans la région de Lanaudière, plusieurs peuplements sont à restructurer. Une sylviculture tenant compte de l’autécologie des espèces mieux orientée vers les tiges à aménager devient un besoin évident, et même une urgence dans certains cas. Dans la région de Lanaudière, l’aménagement du bouleau jaune a progressé depuis le dépôt du PGAF de 2000. Des premiers ajustements ayant pour souci de régénérer les peuplements ont été faits sans toutefois permettre d’atteindre les résultats escomptés. En parallèle, plusieurs travaux de recherche, de suivi et d’observation ont été faits afin de trouver des traitements alternatifs adaptés à la réalité des peuplements de la région. Ces travaux visent à déterminer les actions les plus valables afin de maintenir le bouleau jaune en volume et en qualité « sciable » à un coût acceptable et réaliste. Le présent projet vise à appliquer la démarche de diagnostic sylvicole sur la base opérationnelle des 800 hectares du secteur du lac de la Tête afin de prescrire les traitements sylvicoles les plus appropriés pour l’aménagement du bouleau jaune. C’est en fonction de la documentation disponible sur l’aménagement du bouleau jaune, des résultats de recherche obtenus et de l’expertise développée dans la région au cours des dix dernières années, que les traitements à prescrire et les modalités à appliquer sur le terrain ont été développés. L’analyse des données d’inventaire, des cartes écoforestières et des photographies aériennes ont permis d’identifier et de regrouper six différentes prescriptions sylvicoles. Ces prescriptions sont : les coupes de jardinage par lisière, les coupes progressives irrégulières, les coupes progressives, l’éclaircie commerciale, la coupe avec protection de la régénération et des sols et des travaux de préparation de terrain. D’une façon très sommaire, il est possible de dire que la coupe de jardinage par lisière s’applique dans les peuplements à dominance d’érable à sucre de structure irrégulière ayant une présence de bouleau jaune. En présence de peuplements mélangés constitués principalement de petits et moyen bois, l’éclaircie commerciale est appliquée alors qu’en présence majoritaire de gros bois, c’est la coupe progressive qui est pratiquée. Dans les peuplements mélangés dans lesquels on retrouve une variété de structure du peuplement, la coupe progressive irrégulière est tout indiquée. Dans le cas de peuplements dégradés à faible surface terrière sans régénération en essences désirées, une préparation de terrain est prescrite. Dans le cas des peuplements résineux avec régénération préétablie, c’est une coupe avec protection de la régénération et des sols qui est prescrite. Le présent rapport présente le détail de la démarche de diagnostic, les prescriptions sylvicoles, les modalités d’application sur le terrain ainsi que les considérations quant aux suivis des interventions et à l’évaluation de leurs impacts.
Le jardinage par pied d’arbre, applications et autres options. CERFO. Technote 2007-06.
L’aménagement et la sylviculture des forêts feuillues et mixtes ont provoqué de nombreux débats dans les dernières années. Le contexte de raréfaction des bois de qualité, les difficultés d’approvisionnement, les enjeux de biodiversité qui demandent une diversification de la pratique sylvicole, les difficultés du marché, les problèmes de main-d’œuvre, les résultats des effets réels et le renforcement du normatif sont autant d’éléments à la source de ces débats. Parmi l’ensemble des problématiques, la définition de ce qui est apte au jardinage et de ce qui ne l’est pas préoccupe la majorité des forestiers qui œuvrent dans les domaines écologiques de la zone tempérée. En théorie, le choix d’un traitement sylvicole devrait s’inscrire dans le cadre d’une démarche objective, structurée et non biaisée en faveur d’un traitement plutôt qu’un autre. Or, le contexte actuel incite plutôt à l’adoption d’une démarche biaisée, présentée selon une approche de conformité où le jardinage par pied d’arbre est considéré et retenu ou non. C’est dans ce contexte que le CERFO, en collaboration avec Optivert et l’IQAFF, a été mandaté par le MRNF et le CIFQ pour un projet en trois phases :
1. Détermination des paramètres pour l’aptitude au jardinage;
2. Détermination des options de traitements lorsque le jardinagene ne s’applique pas;
3. Développement de cibles et évaluation de la sensibilité des paramètres économiques.
Régénération par coupe progressive irrégulière – Volet 1. CERFO. Rapport 2007-03. 63 p. + 17 annexes.
Tel que mentionné par le comité du Manuel d’aménagement forestier (MRNFP, 2004), le défi de la biodiversité repose sur la nécessité de développer et de mettre en œuvre des approches sylvicoles plus diversifiées qui permettront de reproduire des peuplements et des paysages forestiers qui incorporent davantage toute la complexité et l’irrégularité des forêts naturelles. Parmi les principaux axes de diversification qui devraient guider le travail des sylviculteurs québécois pour répondre adéquatement aux enjeux de la biodiversité, on distingue trois grands régimes sylvicoles visant à reproduire les peuplements à structure régulière, inéquienne et irrégulière. Pour les peuplements à structure irrégulière, on retrouve la famille de la coupe avec protection des petites tiges marchandes et la famille de la coupe progressive irrégulière.
En Gaspésie, plus précisément dans la Baie-des-Chaleurs, la régénération en bouleau jaune s’avère difficile. Pour pallier à ce problème, et surtout pour maintenir les réalités écologiques des forêts, deux types de coupes progressives irrégulières ont été expérimentés : la coupe progressive irrégulière en plein ou par pied d’arbre et la coupe progressive irrégulière par trouées.
Ces deux traitements aux modalités d’interventions différentes affectent tout aussi différemment la structure et la composition du peuplement post-traitement. Suite aux travaux, il fût constaté que chacun des traitements expérimentés répond à des objectifs différents tout en maintenant ou en accentuant une structure irrégulière. La coupe progressive irrégulière a permis de libérer une quantité de bois d’œuvre beaucoup plus intéressante qu’une coupe de jardinage. La CPI en plein a généré plus de résineux et de feuillus pâte que la CPI par trouées, tout en récoltant un volume de bois de feuillus sciage comparable.
Quel procédé de régénération choisir?
Une palette de traitements existe lorsqu’il est temps d’intervenir dans un boisé. Mais quel traitement est le mieux adapté à la situation et répond le mieux aux objectifs posés? Cet article propose une démarche de sylviculture simple, avec pour objectif de créer le moins d’écart après intervention avec la situation d’origine et de minimiser le recours à la régénération artificielle. Notez que dans cette démarche, seuls les procédés de régénération sont considérés. Pour avoir des informations sur les coupes intermédiaires (les éclaircies), il faut se référer entre autres à la chronique publiée dans ce journal en octobre 2006.
Article paru dans le Monde forestier du mois de décembre 2006
Guide sylvicole pour l’unité de gestion 31 située dans les sous-domaines bioclimatiques de la sapinière à bouleau jaune de l’Ouest et de la sapinière à bouleau blanc de l’Est – Rapport Final – 3458. CERFO. Rapport 2005-05. 239 p.
La présente étude a pour objet l’élaboration d’un guide sylvicole, adapté aux particularités du territoire d’étude, soit la forêt publique de l’unité de gestion de Portneuf (31). Un tel outil a pour objectif d’aider les utilisateurs de la forêt (agents du MRNF et bénéficiaires de CAAF) à incorporer la dimension écologique au processus de planification forestière et au diagnostic sylvicole. Plus précisément, il permet, en tenant compte des conditions écologiques présentes, d’identifier les aptitudes et contraintes des différentes stations forestières, d’évaluer les rendements qui peuvent être anticipés et enfin, de proposer des objectifs de production et des stratégies sylvicoles, adaptés aux conditions du milieu. Ce guide s’adresse donc aux sylviculteurs, aux aménagistes, ainsi qu’au personnel terrain œuvrant sur l’unité de gestion Portneuf et fournira une base pour optimiser leurs interventions, tout en permettant de sauvegarder l’intégrité des sites et, éventuellement, d’améliorer la qualité de la forêt.
La préparation du présent guide a été entreprise en 2002, en coordination avec le ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec, autant au niveau de l’unité de gestion de Portneuf, qu’à celui de la direction des Inventaires forestiers. Une version préliminaire du guide a été produite en 2003 (Phase 1). La version finale du guide sylvicole est présentement dans ce rapport. Ce guide sylvicole est également disponible en version de poche pour les utilisateurs sur le terrain. L’information qui y est présentée est davantage synthétisée et vulgarisée, rendant le document plus convivial.
Le territoire de l’unité de gestion 31 couvrant des domaines bioclimatiques aussi diversifiés que l’érablière à bouleau jaune et la sapinière à bouleau blanc, il a été décidé de séparer le territoire en deux secteurs : la portion méridionale (principalement l’érablière à bouleau jaune et la sapinière à bouleau jaune) et la portion septentrionale (sapinière à bouleau blanc). Vingt stations, décrites dans autant de fiches, formées de regroupements de types écologiques caractérisent la portion méridionale de l’unité de gestion et 16 la portion septentrionale. Ces fiches présentent une description synthétique des caractéristiques permanentes du milieu (pente, dépôt de surface, drainage), de la composition végétale de la station (groupes d’espèces indicatrices en fonction du potentiel forestier relatif et du régime hydrique, espèces arborescentes, stades évolutifs présents, caractéristiques dendrométriques), et des potentiels et contraintes (potentiel forestier, de régénération, de compétition, effet de la station sur la susceptibilité au chablis, sur la vulnérabilité à la TBE, fragilité, traficabilité). Elles proposent également des groupes de production prioritaire et des éléments pouvant guider la sylviculture.
Parallèlement à l’élaboration de ces 36 fiches, une grille d’aide à la sélection de traitements sylvicoles a été produite et documentée par famille de stades de développement ou de structure. Ainsi, après avoir choisi la production prioritaire parmi la liste des productions recommandées dans chaque fiche synthèse, l’utilisateur de la forêt se réfère à cette grille, qui propose une gamme de traitements sylvicoles, en fonction entre autres de l’objectif de production, l’écologie du site (par le biais des risques, contraintes et qualité de la station), et de certaines variables dendrométriques (capital forestier en croissance, vigueur…). Cette grille est le fruit d’un travail de synthèse important réalisé à partir d’une version préliminaire du guide produite lors de la phase 1, et qui a été soumise à plusieurs experts québécois en sylviculture et intervenants du milieu forestier. Ces grilles font également référence aux instructions relatives en vigueur. La grille d’aide à la sélection de traitements sylvicoles, comme son nom l’indique, doit aider le choix d’un traitement sylvicole, et non remplacer la démarche diagnostique complète de l’ingénieur forestier.
Enfin, il est important de voir ce guide comme un work in progress. En effet, il a été réalisé en fonction des informations disponibles au moment de sa conception. Il revient donc maintenant aux utilisateurs de la forêt de se l’approprier, d’y compléter les informations qui étaient manquantes au moment de la conception et d’effectuer le suivi de son application (monitorage), afin de l’améliorer périodiquement.
La recherche au service des propriétaires de lots boisés – Le retour du chêne rouge, un virage sylvicole
L’exploitation du chêne rouge (Quercus rubra L.) pour la construction navale au XIXe siècle, ses caractéristiques écologiques et la suppression des feux de forêt ont entraîné une régression importante de l’espèce dans la zone feuillue du territoire québécois. Dans l’objectif de maintenir la biodiversité et d’optimiser la valeur des terres, sa restauration devient nécessaire. Or, les pratiques sylvicoles actuelles, comme la jardinage par pied d’arbre, ne suffisent pas à y arriver.
Article paru dans le Monde forestier du mois de février 2005