Suivi de coupe progressive d’ensemencement 1 an après intervention à la Station écotouristique de Duchesnay – Rapport final – Volet 1

Sur les sites du sous-domaine bioclimatique de l’érablière à bouleau jaune de l’est, la présence de régénération préétablie et de gaules d’essences moins désirées et envahissantes comme le hêtre constituent un obstacle majeur à l’installation d’une régénération en essences désirées de grande valeur tels le bouleau jaune et l’érable à sucre dans des peuplements dégradés. Pour répondre à ces problématiques, tout en contrôlant l’envahissement pas des essences de lumière, un dispositif de coupes progressives d’ensemencement a été mis sur pied et réalisé par le CERFO en 2002- 2003 à la Station écotouristique de Duchesnay. Suite aux travaux de récolte et de préparation de terrain, un dispositif de suivi a été mis en place au cours de l’été 2003.

 Deux intensités de récolte associées à trois niveaux de préparation de terrain ont été appliquées sur le dispositif. La première intensité consistait en un prélèvement de 40 % de la surface terrière, alors que la deuxième visait la récolte de 40 % du recouvrement au sol des cimes des semenciers. Cependant, le prélèvement réalisé a été d’environ 57 et 70 % du recouvrement au sol des cimes, respectivement, ce qui représente 40 et 57 % de la surface terrière initiale. Chacun des traitements a été jumelé aux trois types de préparation de terrain, c’est-à-dire le débroussaillement des gaules suivi d’un scarifiage, le débroussaillement des gaules seul, et aucune préparation de terrain.

Un an après traitement, la distribution du bouleau jaune était plus élevée dans le traitement de coupe progressive dont le prélèvement a été le plus important. Le scarifiage a eu un effet significatif sur l’installation d’une régénération bien distribuée (84 %) et très abondante (239 625 semis/ha) en bouleau jaune. D’ailleurs, la densité des bouleaux jaunes fraîchement installés dans une placette a été très influencée par le microsite, surtout lorsque celui-ci était perturbé. Le débroussaillement des gaules n’a pas eu d’effets significatifs sur l’installation du bouleau jaune, mais pourrait en avoir sur son développement au cours des prochaines années.

La densité totale des semis d’érable à sucre a aussi été supérieure dans la coupe progressive avec une prescription basée sur le couvert, soit celle avec le prélèvement le plus important, mais n’a pas été affectée par les traitements de préparation de terrain. Cependant, l’érable à sucre est demeurée peu abondante (400 à 6 900 tiges/ha) en régénération.

En ce qui concerne le hêtre à grandes feuilles, suite aux travaux de préparation de terrain, il était plus abondant, mais moins haut qu’auparavant. De plus, sa régénération provient principalement des rejets de souche des gaules coupées.

Le suivi après un an n’a démontré aucune installation de feuillus intolérants. Finalement, il n’y avait aucune différence significative entre les traitements de récolte ou de préparation de terrain concernant l’abondance et la distribution des feuillus non commerciaux. Ces derniers tout de même assez abondants avec une densité variant entre 4 000 et 14 000 tiges/ha.

Les suivis à plus long terme permettront de confirmer si ces traitements permettent de développer un peuplement de belle qualité en essences désirées (bouleau jaune et érable à sucre), tout en contrôlant le hêtre et les espèces compétitrices.

L’élagage chez les essences feuillues nobles – Une action à valeur ajoutée

Au Québec, l’élagage est rarement pratiqué. Pourtant les besoins d’éducation des jeunes peuplements feuillus sont de plus en plus répandus. Pour maximiser la qualité et la valeur marchande de ces peuplements, les propriétaires de boisés auraient intérêt à recourir à la taille de certaines branches. En effet, l’élagage permet de produire du bois non élagué. L’écart de prix important est généré par l’élagage risque de s’accentuer avec le temps, devant l’excédent de bois feuillus de médiocre qualité qui existe dans de nombreuses régions du Québec. Le bois élagué devrait donc s’en trouver d’autant plus valorisé.

Article paru dans le Monde forestier du mois de février 2006

Validation statistique de l’exigence du contrôle du pourcentage de prélèvement par essence du jardinage – Avis scientifique – Projet 8369. CERFO.

La forêt feuillue du Québec, en plus d’être une entité biologique hétérogène, a fait l’objet de différents types d’exploitation au cours du dernier siècle. Aujourd’hui, celle-ci se retrouve dans un état très variable quant à sa structure, sa composition et sa qualité. Dans le contexte de globalisation des marchés et des engagements de Rio, les objectifs de maintien de la biodiversité et de développement durable font partie des enjeux forestiers au même titre que le respect de la possibilité forestière basée sur le concept du rendement soutenu.

C’est par considération pour l’ensemble de ces éléments qu’un suivi serré des interventions en forêt auprès des bénéficiaires est imposé par le ministère des Ressources naturelles du Québec.

Or, la bonne volonté de vouloir transposer les éléments de simulation du calcul de possibilité pour les mettre en application directement dans les différents secteurs d’intervention sur le terrain
n’est pas une chose aussi simple. Il faut rappeler que les simulations réalisées pour le calcul de la possibilité forestière sont faites à partir des strates d’aménagement (ou strates d’inventaire) alors
que la planification de la récolte et des autres interventions sylvicoles s’effectuent à l’échelle du secteur d’intervention ou du peuplement. Tous les forestiers reconnaissent la variabilité existante, en volume, en composition, en structure et en qualité dans un peuplement feuillu ou mixte.

Dans le cadre du suivi des interventions, le MRN exige un contrôle du pourcentage de prélèvement par essence ou groupe d’essence occupant plus de 10 % de la surface terrière totale. Ce pourcentage de prélèvement doit être maintenu dans les limites de l’intervalle autorisé de 30 % ± 5 ou à l’intérieur de limites plus petites.

Le constat fait par les mandataires d’opération, les professionnels responsables des compilations et les travailleurs en forêt de la région de l’Outaouais est simple : le respect des seuils de prélèvement par essence est difficilement atteint pour des essences faiblement représentées.

Le but de ce rapport est d’analyser la problématique en terme statistique pour tenter de documenter la faisabilité ou non du contrôle des paramètres retenus. Les objectifs sont de : 1) vérifier l’intervalle de confiance proposé par le MRN correspondant aux seuils de précision de 80 à 85 % pour les coupes de jardinage; 2) vérifier le pourcentage d’occupation minimum requis d’une essence correspondant au seuil minimum de précision de 80 à 85 %; 3) décrire par un exemple la problématique d’application sur le terrain des résultats statistiques.