Dans les aires communes de la Mauricie, plusieurs peuplements forestiers dégradés possèdent une structure et une qualité qui soulèvent plusieurs interrogations quant à la méthode de les traiter pour augmenter la quantité future de bois d’œuvre tout en assurant une régénération qui assure le renouvellement du peuplement.
C’est dans cette optique qu’un dispositif de comparaison de traitements fut installé en 1999 dans les peuplements mixtes à dominance résineuse sur type écologique MJ22 dans la région du BasSt-Maurice près du Lac Belette dans la réserve de Mastigouche (Blouin et al., 2000). Ce dispositif vise à comparer huit traitements sylvicoles afin d’en évaluer la portée réelle sur la composition de la régénération. Ces traitements sont : la coupe progressive d’ensemencement par pieds d’arbre, les coupes progressives d’ensemencement par trouées (1H, 1,5H et 2H), la coupe avec protection de la régénération et des sols et les aires de croissance (0,25 ha, 0,5 ha et 1 ha).
Le présent document vise à dresser le portrait 5 ans après la réalisation des interventions de récolte du bois sur pied et des travaux de préparation de terrain. Les résultats indiquent que l’érable rouge et le sapin baumier sont les essences commerciales les plus fortement représentées dans l’ensemble des traitements. Le scarifiage dans les trouées favorise l’installation et le développement des épinettes, des bouleaux et des peupliers alors que l’érable à sucre s’accommode mieux des sites moins perturbés. C’est dans la coupe progressive d’ensemencement que l’on observe les plus fortes densités de gaules d’épinette et de bouleau jaune (tiges préétablies protégées) et le peuplier y est faiblement représenté. Il y a moins de compétition d’érable à épis et de Pennsylvanie dans les trouées scarifiées, on y retrouve toutefois un grand nombre de gaules de cerisier de Pennsylvanie de forte taille.
L’étude de la relation entre l’âge et la hauteur des semis de sapin et d’épinette permet de confirmer l’importance de la mise en lumière pour favoriser la croissance en hauteur et le développement du plein potentiel des sites en voies de régénération. Afin de contrôler la composition future et de minimiser la compétition de ces peuplements en régénération, des interventions de dégagement seront à prévoir au cours de la prochaine année. Des travaux de suivi sont également recommandés afin de continuer à quantifier l’effet des interventions.
Ainsi, il est primordial de comprendre qu’il est obligatoire de mettre en application des scénarios d’aménagement intensif sur les types écologiques les plus fertiles dans le contexte où l’on désire bénéficier du plein potentiel d’accroissement de ces types de peuplements mixtes à dominance résineuse.