Développement de stratégies sylvicoles pour la production de peuplements résilients et tolérants constitués de chêne rouge et de pin blanc. Rapport 2018-06. 97 p.

La capacité d’adaptation du pin blanc et du chêne rouge face aux nouvelles conditions climatiques ainsi que leur valeur importante sur les marchés de la transformation, en font deux essences à fort potentiel pour les forêts feuillues et mixtes de l’Outaouais. Au cours des dernières décennies, le contrôle des feux de forêt et l’application de coupes partielles à grande échelle ont entraîné leur régression marquée, justifiant de réfléchir sur les approches sylvicoles nécessaires à intégrer dans les scénarios sylvicoles, afin de renverser cette tendance.

C’est dans ce contexte que ce projet vise à élaborer, en étroite collaboration avec des industriels preneurs de pin blanc et/ou de chêne rouge et la direction régionale du MFFP, une stratégie de production de peuplements constitués de chêne rouge ou de pin blanc, conçus pour être tolérants et résistants aux changements climatiques, et permettant à la fois : d’augmenter la productivité du territoire, de créer des puits de carbone et de favoriser la biodiversité.

Dans un premier temps le portrait de l’évolution du climat et son impact sur la migration d’espèces, en particulier le chêne rouge et le pin blanc, ont été dressés. Il a permis de confirmer que les nouvelles conditions climatiques prédites dans des horizons 30 et 60 ans devraient créer des habitats plus favorables ou nouveaux pour ces deux espèces.

Ensuite, les propositions de stratégies sylvicoles et d’aménagement pour la production de ces deux essences ont été formulées. Elles reposent sur plusieurs informations : (1) la stratégie en cours d’élaboration par le MFFP, afin de rendre les livrables de ce projet compatibles avec l’approche et les outils décisionnels du MFFP ; (2) des études effectuées il y a une dizaine d’années par le CERFO pour le compte du MFFP, qui avaient permis de produire des versions préliminaires de stratégies d’aménagement pour ces 2 espèces ; (3) la mise à jour des connaissances provenant à la fois de la littérature et d’experts consultés et (4) les résultats d’analyses de rendement (SaMARE-Artémis) et financières (MÉRIS), qui ont permis de comparer plusieurs scénarios sylvicoles types et d’en évaluer la rentabilité.

Une typologie des cas rencontrés sur le territoire de l’Outaouais (familles de peuplements forestiers auxquelles s’appliqueront les stratégies développées) a également été produite et a permis de faire ressortir 13 cas regroupés autour des groupes suivants : (1) les jeunes peuplements denses (densité de couvert >= 55%) ; (2) les jeunes peuplements ouverts (< 55%) ; (3) les peuplements matures denses ; (4) les peuplements matures ouverts ; (5) les peuplements matures biétagés ouverts avec un étage inférieur fermé ou ouvert (6).

Pour chaque cas, une famille de scénarios est proposée.

Plusieurs éléments clés ressortent des analyses financières : le chêne rouge et le pin blanc sont très intéressants économiquement, car ils ont le potentiel de produire davantage de bois de valeur (sciages et déroulages) par tige que leurs espèces compagnes telles : l’érable à sucre, l’érable rouge, le bouleau jaune ou le hêtre. La présence et la proportion en chêne et pin améliorent la valeur actualisée nette : leurs valeurs élevées sont relativement stables sur les marchés. De plus, les redevances perçues par l’État sont supérieures : elles doublent pour les tiges de 40 cm et triplent pour les tiges de 48 cm. Pour un arbre de 40 cm, la valeur du pin blanc est même 15 % plus élevée que celle du chêne rouge. Par contre, les interventions culturales nécessaires sont onéreuses. Arrivant tôt dans la vie du peuplement, elles ont un effet assez important sur la VAN (Valeur Actualisée Nette). Il serait alors intéressant de considérer une méthode de production « situative » afin de maîtriser ces coûts en se concentrant sur un nombre restreint de candidats et ne faisant rien pour le reste.

La stratégie d’aménagement forestier qui est proposée comporte quatre grands axes : (1) l’instauration d’une succession assistée pour les peuplements prêts à être récoltés, avec une présence importante de chêne rouge et de pin blanc et d’un couvert protecteur pour installer la régénération ; (2) l’accroissement rapide de la valeur sur pied pour les jeunes peuplements fermés et en pleine croissance, avec une présence importante chêne rouge et le pin blanc ; (3) la conversion de peuplements par la régénération artificielle, là où le potentiel forestier est très élevé à exceptionnel pour les espèces désirées, sous couvert ou en milieu ouvert ; (4) le maintien de la présence de ces espèces dans les peuplements dont le potentiel de croissance pour le chêne rouge et le pin blanc n’est pas optimal et leur présence limitée.

Pour la stratégie sylvicole, une sylviculture fine est de mise et les procédés de régénération en futaie régulière sont préférés. La régénération artificielle est automatique, mais devrait être toujours synchronisée avec les bonnes années semencières, pour une meilleure gestion du risque. Elle doit se faire préférablement sous couvert pour le pin blanc. Le débroussaillement est nécessaire pour l’installation du chêne rouge alors que le scarifiage est indiqué pour le pin blanc. Les travaux de dégagements hâtifs sont essentiels pour contrôler la compétition. Ceux-ci doivent être accompagnés d’élagages, de tailles de formations, suivis de dégagements par puits de lumière, d’éclaircies pré commerciales et d’un régime d’éclaircies pour la production de bois de qualité. La possibilité d’effectuer de courtes révolutions en futaie équienne pourrait être explorée. Enfin, quelques recommandations sont proposées pour la mise en œuvre, le déploiement et la recherche.

Identification des habitats potentiels de la rainette faux-grillon à partir du lidar aéroporté – Rapport technique

La perte et la dégradation des habitats naturels sont les principaux facteurs de déclin des populations de rainette faux-grillon de l’Ouest au Québec. Dans ce contexte, la caractérisation des habitats par des critères pouvant permettre de comprendre l’occupation faunique, spécifiques ou non, est essentielle pour éviter la disparition de cette espèce autrefois très présente dans le sud du Québec. Coincé entre les développements agricoles et immobiliers, son habitat ne cesse de diminuer de sorte qu’elle se retrouve désormais sur la liste des espèces menacées de disparition. Malgré que les caractéristiques de son habitat de reproduction soient bien connues, leur cartographie en est encore à se construire à l’échelle du paysage.

Le projet vise à fournir la cartographie détaillée d’habitats potentiels de la rainette faux-grillon en utilisant des technologies de pointe en télédétection. Ces outils permettent d’effectuer la cartographie de façon semi-automatisée sur de vastes territoires, augmentant par le fait même la superficie minimale des habitats détectables. La cartographie détaillée permet de mesurer des paramètres clés pour la modélisation de la dynamique de population de la rainette faux-grillon, soit le nombre de sites de reproduction et les caractéristiques physiques de ces derniers tels que la profondeur et l’aire de drainage. Ces paramètres permettent, en combinaison avec des inventaires acoustiques de terrain, d’évaluer le potentiel de recrutement (nombre de sites de reproduction) et de déterminer un indice de viabilité de population à plus long terme.

Ce travail a été rendu possible grâce à la participation de plusieurs partenaires financiers, dont la Fondation de la Faune du Québec, le Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs et la Société canadienne pour la conservation de la nature. D’autres partenaires à caractère scientifique participent à ce projet : l’Université Laval, l’UQAM et l’Université McGill. Des organismes impliqués dans les relevés terrains tels que Ciel et Terre et Nature-Action Québec font également partie des partenaires de ce projet.

Contacter le chargé de projet pour plus d’informations.

Développement de stratégies sylvicoles pour la production de peuplements résilients et tolérants constitués de chêne rouge et de pin blanc – État des connaissances. Rapport 2018-05. 29 p. + 4 annexes.

Le présent document décrit l’état des connaissances pour ce qui a trait à l’autécologie des essences et la sylviculture du chêne rouge et du pin blanc dans un contexte d’enrichissement de zones à relief de l’Outaouais. Cette revue se base sur des guides sylvicoles et des résultats d’un questionnaire adressé à des professionnels du domaine, sylviculteurs, chercheurs et industriels. Dans ce document seront explorés les effets du changement climatique sur la composition en essences des peuplements et leur état de santé pour comprendre le choix du chêne rouge et du pin blanc comme essences à utiliser pour la remise en production des peuplements dépérissants d’érable à sucre (Acer saccharum) et de hêtre à grandes feuilles (Fagus grandifolia). L’autécologie des essences sera présentée en lien avec les facteurs de stress et les itinéraires sylvicoles couramment utilisés.

Validation d’une méthode semi-automatisée de détection des milieux humides (étangs vernaux) à partir du lidar aéroporté. CERFO. Rapport 2017-06. 44 pages.

Ce projet a permis d’explorer diverses méthodes semi-automatisées de détection de milieux humides en faisant appel à des technologies de pointe en aménagement du territoire, telles que le lidar aéroporté et l’imagerie satellitaire à haute résolution spatiale. Ces technologies ont été utilisées sur deux territoires d’étude pour réaliser la détection des petits et grands milieux humides le long des basses-terres de la rivière des Outaouais. Les produits dérivés du lidar ont d’abord été utilisés comme outils de pré-identification des milieux humides alors que les images satellitaires à haute résolution spatiale ont été utilisées pour le calcul d’indices et pour confirmer la présence ou l’absence d’eau dans les petites dépressions identifiées par le lidar.

L’utilisation combinée du lidar et de l’imagerie satellitaire a permis de réduire avec confiance la taille minimale d’identification des milieux humides jusqu’à 50 m². Inspirés de la littérature de Wu et al. 2014, la méthode combinée a également permis de développer de nouveaux critères d’identification des étangs vernaux. Les nouveaux critères ont été développés à partir de la détection de changement entre les images d’été et de printemps. Les différences NDVI moyen et NDWI max ont permis de dissocier significativement les étangs vernaux des autres types de petits milieux humides. La cartographie fine de ces petits milieux humides (moins de 0,1 hectare) a permis d’avoir une meilleure connaissance du nombre, de la taille et de leur répartition sur le territoire et de bonifier la cartographie détaillée de Canards illimités par la création d’une 8e classe de milieu humide.

Les résultats soulignent que l’utilisation du lidar est essentielle pour bien identifier les milieux humides situés dans les dépressions, mais qu’il n’est pas possible d’identifier ceux situés hors des dépressions. Ces derniers représentent près de la moitié des milieux humides photo-interprétés. Les résultats indiquent qu’il est nécessaire d’utiliser d’autres algorithmes ou d’autres outils que le lidar pour obtenir une meilleure correspondance avec les milieux humides identifiés par photo-interprétation. Les produits lidar développés comprennent les modèles numériques de terrain, de terrain ombré, de surface, de hauteur de canopée, d’humidité topographique, les images d’intensité, l’écoulement de l’eau et les petites et grandes dépressions. Le produit dérivé lidar le plus utilisé par les photos-interprètes a été le modèle numérique de terrain ombré.

Le lidar a permis d’améliorer la délimitation des milieux humides et d’augmenter le niveau de confiance des photo-interprètes. Les petites et grandes dépressions identifiées par la méthode ont été validés par une campagne de terrain. Un total de 88 petits milieux humides identifiés par lidar ont été validés sur le terrain, dont 31 étangs vernaux. Les résultats soulignent l’importance de l’utilisation des images temporelles de printemps et d’été pour dissocier les étangs vernaux des autres classes de milieux humides.

Centre d’enseignement et de recherche en foresterie de Sainte-Foy inc. (CERFO)

Développement d’une méthode de cartographie d’étangs vernaux à l’aide du LIDAR et d’images multispectrales. Rapport 2016-12. 35 pages.

Les étangs vernaux, aussi appelés étangs saisonniers, sont des milieux humides temporaires de petites superficies (Leonard et al., 2012; Julian et al., 2009). Ils sont formés par une dépression du terrain où l’eau s’accumule de façon temporaire et saisonnière. Ce sont des milieux humides particuliers en raison de leurs nombreuses fonctions écologiques et de leur importance capitale dans le cycle vital de nombreuses espèces, notamment les amphibiens et les reptiles. Ils ne sont généralement pas considérés dans la planification d’aménagement du territoire étant donné le manque d’information cartographique, leur état éphémère, leur isolement du réseau hydrologique et leur faible superficie. Conséquemment, il est difficile de les protéger. Plusieurs méthodes conventionnelles peuvent être utilisées pour cartographier les étangs vernaux, telle la photointerprétation fine. Cette dernière est toutefois longue et relativement onéreuse lorsqu’appliquée à l’échelle du territoire.

Ce projet a exploré les méthodes semi-automatisées faisant appel à de nouvelles technologies, comme le LiDAR et l’imagerie satellitaire à haute résolution, pour réaliser la cartographie des étangs vernaux sur le territoire Kenauk en Outaouais. Le LiDAR permet en effet d’avoir une résolution fine au niveau du sol, ce qui améliore considérablement le résultat des analyses hydrologiques tandis que les images satellitaires printanières permettent de confirmer la présence d’eau dans les dépressions identifiées par le LiDAR. Dans un exercice normal de cartographie des milieux humides, seuls les milieux humides de 1 000 m² seraient cartographiés, mais l’avènement des nouvelles technologies permet désormais d’identifier les milieux humides de plus faible superficie comme c’est le cas avec ce projet.

Les résultats indiquent que les analyses LiDAR identifient davantage de dépressions que les analyses hydrologiques effectuées à partir de l’imagerie satellitaire. Ils indiquent que la présence d’eau évaluée à partir de l’image printanière est confirmée à 100 % des cas sur le terrain, mais que cette présence d’eau n’est pas toujours associée à des étangs vernaux. Les technologies prises individuellement identifient 50 % des étangs vernaux potentiels alors que la combinaison des images satellitaires et des dépressions LiDAR fait diminuer ce ratio à 33 %. On attribue ce niveau de précision dans les résultats à la sévérité des critères de sélection retenus lors des analyses. Des options pour l’amélioration de la précision de la technique sont proposées. Les résultats soulignent également la diversité floristique et faunique des espèces fréquentant les étangs et l’importance d’avoir recours à un système de classification pour les caractériser. Ce système de classification permettra d’éliminer les confusions et de mieux documenter les différences entre les petits milieux humides.

Acquisition de connaissances essentielles à l’aménagement intégré des ressources sur le territoire Kenauk en Outaouais. Rapport 2016-04. 36 pages.

Situé en Outaouais, le territoire Kenauk couvre plus de 259 km² de forêts, lacs et rivières. Il se distingue par sa richesse écologique puisqu’il contient certaines des forêts les plus anciennes de l’Outaouais et une faune abondante et diversifiée. Ce site est actuellement exploité dans un contexte de gestion intégrée et durable des ressources et le gestionnaire du territoire, Kenauk Nature S.E.C., spécialisé dans le tourisme de nature, souhaite diversifier son offre de services et aménager des infrastructures d’accueil et d’accessibilité afin d’accroître sa clientèle et prolonger la durée des séjours dans ses installations. Pour réaliser ce mandat d’acquisition de connaissances, une méthode de classification orientée-objet a été utilisée à partir d’images Landsat 5 acquises en 1984, 1999 et 2009. Cette méthode a permis de réaliser une cartographie temporelle de l’occupation du sol à l’échelle d’un peuplement forestier (4 ha en moyenne) tout en assurant un suivi étalé sur 25 ans.

Pour 2009, il a été possible de générer une cartographie d’une précision globale de 80,8 %. En analysant les trois cartographies obtenues, on remarque que la superficie des plans d’eau est relativement stable (6 %), alors que celle des milieux humides diminue légèrement (13 à 9 %) depuis 25 ans. On remarque également que la récolte forestière est majoritairement représentée par des coupes d’un seul tenant de plus grandes superficies en 1984 alors qu’elle est représentée par un plus grand nombre de coupes de plus petites superficies en 1999 et en 2009. En termes de superficie totale, les résultats indiquent également que la pression de récolte des années 1999 et 2009 était 1,5 fois supérieure à celle de 1984. Malgré cela, la proportion du territoire occupé par la forêt est peu variable (77 %), ce qui indique que les parterres de coupes se sont très bien régénérés après 25 ans et que la pression anthropique sur le territoire a été très limitée. Les milieux forestiers mélangés à dominance feuillue diminuent alors que les milieux feuillus augmentent. Une hypothèse avancée pour expliquer ce phénomène peut s’expliquer par l’enfeuillement qui est souvent associé à la récolte forestière en forêt mélangée. En effet, les résineux ont plus de difficulté à se régénérer sur les parterres de coupe et perdent leur place dans la succession forestière aux dépens des feuillus plus opportunistes. Avec le temps, on voit que les peuplements se morcellent finement suite aux nombreuses coupes forestières, mais qu’ils reviennent à l’état d’origine après 25 ans.

Récupération et analyses des bases de données du CFc de la région de l’Outaouais – Rapport

Le MFFP de Gatineau a en sa possession les données du Continious Forest Control (CFC) de la division de Maniwaki générées par l’interface « BRANDA » en format FileMaker Pro. Ces données sont dans un format incompatible avec les systèmes informatiques actuels et donc inutilisables par le MFFP. Ainsi, selon la base de données, il y aurait plus de 9 000 placettes établies en Outaouais et plus de 17 000 lectures enregistrées durant la période de 1958 à 1986.

Les objectifs du projet sont d’abord de récupérer et de convertir les données en format compatible avec les logiciels Excel, Access et SAS. Il s’agit, par la suite, de produire le maximum de compilations statistiques permettant de dresser le portrait des peuplements forestiers : dimension de tiges par essence, nombre et surface terrière à l’hectare. Pour le troisième objectif, on s’applique à catégoriser les résultats par groupes d’âge et par strates forestières si des informations sont disponibles. Enfin, le projet propose de dresser le portrait des peuplements après coupe partielle.

Ce travail a été rendu possible grâce à la collaboration et l’encadrement de M. Denis Thibault, initiateur dans les années ’90 de l’interface « BRANDA » servant à interroger la base de données du CFC de la Mauricie et du soutien et support de M. Robert Allard, toujours à l’emploi de Gestion forestière du Saint-Maurice et dépositaire officiel de tous les documents et données relativement au dossier du CFC dans la province de Québec. Il a ainsi été possible de récupérer toutes les données d’origine disponibles du CFC de la division de Maniwaki et les documents de référence nécessaires à la reconstitution de la base de données intégrale.

Une fois reconstituées et converties en format de données Excel, les lectures de bois sur pied ont fait l’objet d’une validation. Sur la base des données dendrométriques des placettes, elles ont été stratifiées selon les filtres de composition du MFFP ajustés pour la région de l’Outaouais. Un travail de classification des données a ensuite été effectué afin de s’assurer de retenir seulement les placettes pertinentes pour les différentes compilations.

Le portrait des forêts est basé sur les placettes établies lors des 2 premiers mesurages, soit entre 1958 et 1967, correspondant aux plus vieilles données disponibles en ne retenant que la plus vieille placette lorsque 2 mesurages ont été effectués dans la même placette ainsi que les placettes sans perturbation anthropique.

Le portrait permet de constater que les différents types de forêt des cédrières et des pinèdes blanches présentent les plus fortes surfaces terrières moyennes (> 25 m2 /ha) alors que plusieurs types de forêt des sapinières présentent des surfaces terrières totales faibles inférieures à 16 m2 /ha (peut-être directement en lien avec les épidémies de TBE passées). L’observation des écarts types et des données minimums et maximums permet de constater la très grande variabilité des données. Celle-ci semble conforme à l’établissement complètement aléatoire des placettes sur le territoire. En plus des types de forêt de cédrières et de pinèdes blanches, ce sont les peuplements à feuillus tolérants qui possèdent les plus fortes surfaces terrières de gros bois des espèces longévives.

Pour les 8 principaux cas d’intérêts (les plus importants en nombres et confirmés par le MFFP : pinèdes blanches, bétulaies blanches et jaunes, sapinière et pessières), les compilations détaillées présentent la surface terrière à l’hectare par essence, par groupe d’essence, par groupe d’essence longévive et par groupe d’essence gros bois longévive, le nombre de tiges à l’hectare par essence et par groupe d’essence, le DHP moyen par essence et par groupe d’essence et les résultats totaux.

Pour le portrait des coupes partielles, seules les placettes initialement sans aucune perturbation et qui ont une perturbation de coupe partielle dans la mesure subséquente sont considérées. D’une façon générale, on peut remarquer que c’est l’essence principale de la strate qui diminue le plus fortement et que la dimension moyenne des tiges est plus faible après intervention. On remarque 2 exceptions dans les cas des bétulaies jaunes à feuillus tolérants et des bétulaies jaunes à résineux où l’on observe le même effet de la coupe partielle sur l’espèce principale mais que la dimension moyenne des résineux est plus forte après intervention, ceci étant dû à l’absence de récolte du cèdre qui était de forte dimension.

 Des recommandations sont formulées notamment quelques mises en garde et quelques pistes sur différentes utilisations possibles de ces précieuses données. Les fichiers de données d’origine, des données traitées et des compilations sont fournis au MFFP en format numérique.

Exploration de différentes intensités de couvert résiduel dans la coupe progressive irrégulière sur station à fort potentiel pour l’érable à sucre et les feuillus nobles. CERFO. Rapport 2016-01. 27 pages + annexes.

La région administrative de l’Outaouais supporte la plus importante production de bois de feuillus durs du territoire québécois, soit 33 % des volumes disponibles en bois de feuillus durs. Parmi ces forêts, on retrouve la majorité des forêts feuillues ayant une composante de feuillus nobles tels que le chêne rouge, le bouleau jaune, le frêne et le tilleul. Les interventions habituellement pratiquées dans ce type de peuplement appartiennent au régime de la futaie jardinée. Or, nouvellement dans le guide sylvicole, la coupe progressive irrégulière offre une alternative intéressante au jardinage pour régénérer les essences nobles. En effet, les espèces nobles ont une écologie différente de la matrice d’érable dans laquelle ils se retrouvent. Ainsi, contrairement à l’érable, elles sont semi-tolérantes à l’ombre, d’où la nécessité de créer des ouvertures pour les régénérer et elles nécessitent souvent un lit de germination propice. Enfin, le mode de reproduction peut différer selon les espèces, par exemple, végétatif par le tilleul (on coupe l’arbre mère pour régénérer) et sexué pour le chêne, le bouleau jaune ou le frêne (le semencier doit rester sur pied pour ensemencer).

De plus, les investissements de l’État sont très élevés pour le jardinage, la récolte est souvent peu rentable pour l’industrie et le potentiel d’approvisionnement en bois d’œuvre faible. Dans ce contexte, le BFEC et les responsables des guides sylvicoles prônent plutôt pour une réduction des superficies destinées à ce régime et la coupe progressive devient une alternative intéressante.

Toutefois, peu d’études ont été réalisées dans des coupes progressives irrégulières pour définir le couvert optimum qui permettrait de maximiser les forces de production et d’assurer un renouvellement constant des diverses cohortes. La clé du succès réside dans la gestion du couvert favorisant la croissance et l’installation tout en contrôlant la compétition et les essences non désirées.

Considérant les enjeux régionaux de la diminution des feuillus nobles et d’érable à sucre de qualité, les pratiques sylvicoles sur stations forestières à potentiel élevé doivent être bonifiées.

Dans un premier temps, le projet permettra de proposer des recommandations concrètes sur la manière de restaurer une régénération des essences nobles. Dans un deuxième temps, le suivi de ce dispositif de comparaison permettra de quantifier les effets réels du traitement et de les comparer avec d’autres intensités de couvert résiduel utilisées dans les mêmes peuplements.

Ce projet permettra d’apporter une mesure concrète entre l’espacement des tiges et le couvert afin de bonifier les règles de martelage émises pour la gestion du couvert dans les coupes progressives irrégulières dans l’objectif de favoriser la croissance, l’installation d’essences nobles et la production de bois de grande valeur.

Suivi phytosanitaire de la rouille vésiculeuse sur la régénération du pin blanc (dispositif secteur Alexandre). Rapport 2015-06. 24 pages + 3 annexes.

Dans la région de l’Outaouais, une stratégie a été proposée pour la production de pin blanc basée principalement sur l’utilisation de coupes progressives et d’une assistance à la régénération lors de mauvaises années semencières. La présence de la rouille vésiculeuse du pin blanc (RVPB) est un problème important auquel la sylviculture du pin blanc doit faire face. La rouille vésiculeuse du pin blanc est un pathogène introduit au Québec au début du XXe siècle. Elle a décimé la majorité des plantations de pin blanc de l’Est et continue à poser un obstacle majeur à la régénération naturelle de cette espèce (Joly, 2005). Dans le cas des jeunes plantations, la RVPB peut causer la mortalité des tiges en l’espace de 3 à 6 ans (Lavallée, 1991). Comme il existe actuellement peu de peuplements de pin blanc en régénération, les données disponibles sur la rouille vésiculeuse sont fragmentaires. Pourtant, il s’agit d’une période critique dans la vie du peuplement. De plus, la restauration du pin blanc est un enjeu écologique dans plusieurs régions du Québec, notamment en Outaouais. Ceci démontre qu’il faut entreprendre des actions immédiatement pour mieux documenter la problématique de la rouille afin de développer une stratégie efficace, réalisable et viable pour la production de pin blanc au Québec.

Ce projet vise justement à documenter cette problématique et à identifier les zones sensibles à la rouille sur le pin blanc. Depuis l’été 2004, des sommes importantes d’argent ont été investies par Commonwealth Plywood, le MRNF et le PMVRMF volet I pour le démarrage et l’avancement du projet d’élaboration d’une stratégie alternative pour la production de pin blanc, en plus des nombreuses rencontres et visites terrain ayant eu lieu tant au Québec qu’en Ontario, pour les partenaires du projet. Dans le dispositif expérimental de coupe progressive du secteur Alexandre, une visite a confirmé que les plants reboisés en 2006 sont déjà affectés par la rouille. Un suivi de la présence de chancres de la RVPB sur les pins reboisés dans le dispositif a été effectué en juillet 2011. Par la suite, une élimination des tiges infectées au tronc ou sur une branche à moins de 10 cm du tronc et un élagage de toutes les branches sur la moitié de la hauteur des autres tiges ont été prescrits et réalisés en août 2011.

Les résultats montrent que l’élagage permet de limiter l’apparition de chancre au tronc lorsque les chancres sur les branches éloignés de 12 cm par rapport au tronc. Le suivi a permis de constater que le taux de survie des jeunes pins non infectés en 2011 est supérieur à 80 %. L’élagage a eu pour effet de réduire le taux de survie de manière significative d’environ 10 %, mais a aussi réduit la progression de la RVPB de 7 %. La régénération naturelle en pin blanc dans ce dispositif a maintenu son coefficient de distribution par rapport à 2008 et le taux d’infection par la RVPB y est d’à peine 2 %.

Centre d’enseignement et de recherche en foresterie de Sainte-Foy inc. (CERFO).

Simulations de scénarios pour la production de pruche et de feuillus nobles en futaie irrégulière en Outaouais. Rapport 2015-13.

Forespect Inc. est une entreprise localisée à Namur, dans la région de l’Outaouais, qui scie de la pruche (PRU), du chêne rouge (CHR), du tilleul (TIL), de l’érable à sucre (ERS), du bouleau jaune (BOJ) et du hêtre à grandes feuilles (HEG). Son approvisionnement provient des peuplements mixtes et feuillus qui ont souvent développé une structure irrégulière (inéquienne). Au cours des dernières décennies, le jardinage conventionnel a été le traitement utilisé, mais il ne permet pas de régénérer efficacement les essences semi-tolérantes, telles que le BOJ, PIB et CHR ainsi que la PRU et le TIL qui se sont raréfiés comme essence compagne des érablières et des peuplements mélangés. En plus d’une mauvaise régénération en essences désirées, ce traitement
génère souvent d’autres difficultés: faible volume en bois d’oeuvre, intervention peu rentable et expansion du HEG.

Dans la nouvelle loi sur les forêts (avril 2013), l’ajout d’un nouveau régime sylvicole comprenant la coupe progressive irrégulière (CPI) est un changement majeur d’orientation en sylviculture. Abondamment utilisée en Europe et proche de la nature, la CPI permet d’effectuer des interventions s’adaptant au fur et à mesure à la variabilité de situations rencontrées sur le terrain. Pour le moment, peu d’exemples de mise en œuvre opérationnelle sont disponibles au Québec. Ce projet propose d’explorer, en les modélisant, les effets de certaines modalités de prélèvement de CPI afin de produire de la PRU et du TIL dans des peuplements mélangés, de favoriser une certaine biodiversité.

Suivant l’analyse du secteur d’étude, deux grands types de scénarios comportant des modalités d’application et de récoltes différentes ont été comparés. Le premier est basé sur les modalités prescrites par la MFFP pour la coupe progressive irrégulière à couvert permanent (CPI_CP) visant à améliorer le peuplement et à maintenir un couvert permanent. Le second est basé sur l’optimisation des forces productives en vue d’augmenter la quantité de sciage et déroulage et se traduit par une gestion fine de la densité selon différents stades de développement appliquée par micro-peuplements (CPImp). De plus, comme la CPI est un procédé de régénération, un grand effort est fait pour installer les essences désirées. Chacun des grands types de scénarios présentait des variantes en termes de longueur de rotations et de présence ou non de travaux noncommerciaux (scarifiage et dégagement).

Les résultats démontrent que les deux grands types de scénarios proposés présentent des opportunités différentes. Dans le cas des scénarios CPIcp, les revenus sont plus constants et mieux répartis dans le temps, mais ils sont globalement moins élevés. Le scénario de CPImp procure des revenus plus intéressants, mais qui fluctuent beaucoup dans le temps selon la proportion de répartition des différentes phases. Cependant, même si certains artifices ont permis de maintenir sa présence, la quantité de pruche tend à diminuer dans tous les scénarios à cause du
faible recrutement simulé, tout de même conforme aux risques anticipés (difficulté naturelle de régénération, broutage, etc.). Il s’est avéré que les connaissances sur l’installation des semis et le
recrutement de gaules de la pruche étaient peu disponibles, ainsi, des essais terrains des modalités sont nécessaires. Des recommandations sont proposées dont des essais de mise en œuvre de ces scénarios sur le terrain et les améliorations aux outils de simulation SaMARE et MERIS.

Rapport Confidentiel

Plantation de cerisiers tardifs dans un contexte d’aménagement intensif (Deuxième année). CERFO. Rapport 2014-05. 25 pages + 1 annexe.

Dans le rapport pour la CRÉ de l’Outaouais sur l’intensification des pratiques sylvicoles, le CERFO proposait notamment l’exploration de la plantation de feuillus nobles, dont le cerisier tardif, qui présente l’une des plus hautes valeurs sur les marchés. Ainsi, conformément à la volonté régionale d’intensifier la pratique sylvicole, un dispositif expérimental a été mis sur pied au printemps 2012 dans le secteur du lac Pinto, afin de déterminer la densité optimale à utiliser pour la plantation de cerisier tardif, dans la perspective d’un éventuel déploiement à plus grande échelle. Le but est de déterminer la densité permettant d’optimiser la croissance et la production de bois d’œuvre de qualité, tout en minimisant les investissements des 20 premières années en appliquant une gestion du risque basée sur une forte densité, afin de contrer les effets des pertes occasionnées par le broutage et la compétition interspécifique. Le choix de tester les plantations à haute densité à cet effet a été effectué en accord avec le MRN.

Les densités initiales visées étaient de 3 333, 4 444 et 6 666 tiges/ha, celles ayant effectivement été reboisées étaient de 3 267, 4 292 et 6 144 tiges/ha et lors de ce mesurage après 2 saisons de croissance, les densités étaient de 2 531, 4 322 et 5 952 tiges/ha. En se basant sur l’observation des arbres étude, après deux saisons de croissance, on observe moins de 2 % de mortalité et une hauteur moyenne de 63 cm pour les cerisiers tardifs plantés. Les autres essences commerciales et les essences de compétition sont présentes en grande quantité sur le site. La compétition est composée principalement du cerisier de Pennsylvanie et du peuplier à grandes dents. Les proportions de tiges non libres de croître sont similaires dans tous les traitements (env. 60 %), ce qui fait que le nombre de tiges libres de croître est proportionnel à la densité de plantation. De manière générale, avec plus de 1000 tiges à l’hectare toujours libres de croître et la difficulté technique de réaliser une telle intervention à ce stade de développement, aucun dégagement n’est prescrit pour l’instant. Le broutage est très important, et ce, de manière équivalente dans tous les traitements, avec un peu plus de 60 % des tiges touchées. Il est recommandé de faire un suivi de cette plantation en août 2016 (soit après 5 ans de croissance) afin de poursuivre l’évaluation de l’impact de la compétition et du broutage sur la croissance du cerisier tardif.

Validation de l’ouverture du couvert après une coupe progressive irrégulière (UAF 071-51, secteur Cloak). CERFO. Rapport 2013-23. 47 p. + 3 annexes

Dans les érablières riches sous aménagement, la régénération des espèces nobles comme le chêne rouge (CHR) est souvent déficiente. Dans la région de l’Outaouais, le Plan régional de développement intégré des ressources et du territoire (PRDIRT) mentionne d’ailleurs la raréfaction des chênaies rouges comme un enjeu écologique prioritaire. Le défi du maintien de la biodiversité repose sur la nécessité de développer et de mettre en œuvre une sylviculture proche de la nature afin de maintenir à long terme la biodiversité des peuplements naturels.

Le présent projet cherche à définir des modalités efficaces pour restaurer la présence de chêne rouge dans un procédé de régénération par coupe progressive irrégulière (CPI). Pour ce faire, une coupe progressive irrégulière a été effectuée dans le secteur Cloak à l’hiver 2011 afin de favoriser l’installation de la régénération des espèces nobles et une croissance résiduelle des meilleures tiges en développement. L’approche préconisée pour le contrôle du couvert lors du traitement a été basée sur des distances cibles entre les arbres de différentes espèces et de différentes classes de diamètre définies à partir de diagrammes théoriques de densité. L’efficacité de la CPI reposant sur un bon contrôle du couvert et de la lumière dans l’espace et dans le temps. Une bonne gestion de la lumière dans le peuplement permettra l’installation de la régénération en espèces désirées tout en limitant celles des espèces de lumières. La cible de densité de couvert résiduelle a été ajustée selon qu’on se trouve devant un cas d’installation de la régénération, de libération de la régénération ou de croissance du bois sur pied. Suite au traitement, une validation de la densité résiduelle du couvert a été effectuée pour vérifier si l’objectif de couvert résiduel a été atteint et si les règles de martelage doivent être ajustées pour l’atteindre.

A l’échelle du peuplement, la photo-interprétation fine et la classification d’image ont été utilisées pour documenter la densité du couvert. A l’échelle de la station forestière, la photo-interprétation fine, la classification d’image, le densiomètre et la classification visuelle ont été utilisés pour documenter la densité du couvert. Selon que l’on soit à l’échelle du peuplement ou à l’échelle de la station forestière, les résultats indiquent une densité de couvert après traitement variant entre 69 et 80 % alors que le projet visait à obtenir entre 50 et 70 % selon les différents cas. Les résultats sont d’apparences plus élevées que les objectifs visés par le projet, mais ils peuvent être nuancés par une grande présence de cas en croissance (perches) ou la cible de couvert était plus élevée (60-70 %). La présence importante de peuplements JIN identifiée lors de l’exercice de photo-interprétation fine avant traitement permet d’anticiper cette situation. Une intervention dans la cohorte de bois non marchand, un renforcement de la compréhension des cas de libération et de tiges gênantes et un ajustement des espacements entre les tiges de chêne rouge sont identifiés comme étant des éléments de solutions qui permettraient d’atteindre les objectifs de couvert fixé par la CPI.

Les résultats indiquent également que le prélèvement en surface terrière doit être utilisé avec précaution, car il n’est proportionnel à la diminution de la densité du couvert. Enfin, la classification d’image constitue une méthode valable pour évaluer la densité du couvert, car elle donne des résultats semblables aux autres méthodes, elle est simple à utiliser et elle est applicable à de grandes échelles.

Les suivis à plus long terme permettront de documenter l’effet d’une densité de couvert plus élevée sur la croissance et la régénération du chêne rouge et de l’érable à sucre. Enfin, ces suivis permettront de confirmer les changements proposés dans le présent projet et de modifier les modalités de martelage, le cas échéant.

Application du jardinage cultural pour favoriser l’intensification de la production de tiges de qualité en érable à sucre et en feuillus nobles (secteur Early – UAF 71-51). CERFO. Rapport 2013-08. 55 pages + 3 annexes.

Les effets réels concernant le jardinage conventionnel ont démontré que les rendements escomptés n’étaient pas toujours au rendez-vous (Bédard et Brassard, 2002). Confirmant ces résultats, un suivi 15 ans après coupe dans l’Outaouais (Joanisse et al., 2010) a démontré que 5 des 7 secteurs ne donneront pas les rotations prévues; cependant la situation serait différente sur les très bonnes stations forestières.

Le jardinage cultural est fondé sur la gestion de la structure horizontale du peuplement. Or, la gestion de la structure ne fait actuellement pas partie des préoccupations en forêt publique malgré que ce paramètre essentiel permet de gérer des enjeux de biodiversité comme la présence de gros bois ainsi que le renouvellement constant des diverses cohortes constituant la structure horizontale du peuplement pour la production soutenue d’arbres de qualité.

Dans ce contexte, à l’automne 2012, un dispositif expérimental sur le jardinage cultural a été installé dans une érablière riche de l’UAF 71-51 sur le type écologique FE22. Les principaux objectifs visent à déterminer la structure optimale du peuplement en vue de comparer : divers types de modalités de martelage, les prélèvements, la rentabilité, les accroissements, les rendements, le maintien de certains attributs ainsi que le retour de certaines espèces plus difficiles à régénérer.

Le dispositif expérimental est composé de 4 blocs et de 4 traitements. Il compare un jardinage conventionnel MSCR (CJ_MRNF) avec deux variantes de jardinage cultural (CJ_CERFO), avec ou sans prélèvement dans les tiges de 10-22 cm, et un témoin. Les structures résiduelles optimales ont été déterminées à l’aide des données décrivant la situation actuelle des peuplements, des courbes de Liocourt et des simulations effectuées dans SaMARE. Ainsi, pour un martelage effectué selon une courbe de Liocourt 1,06 comprenant une surface terrière résiduelle de 18 m²/ha, une reconstitution totale de la surface terrière est prévue après 20 ans. Ces résultats appuient l’hypothèse selon laquelle la rotation de 20 ans serait appropriée pour ce type de peuplement.

Les résultats indiquent que le martelage et la récolte ont été réalisés conformément à ce qui avait été prescrit dans les deux traitements de jardinage. Des prélèvements respectifs de 34 % et 30 % ont été observés dans la CJ_CERFO et la CJ_MRNF. Cette différence est principalement expliquée par un prélèvement en volume de sciage supérieur dans la CJ_CERFO. Pour une situation initiale équivalente, une différence de 5,7 m³/ha a été observée en faveur de la CJ_CERFO.

À présent, il importe de poursuivre le travail afin d’effectuer une évaluation de la rentabilité des traitements sylvicoles où les volumes débités par produit ont été mesurés sur le bord du chemin après la coupe. L’évaluation du retour des espèces nobles (tilleul, frêne, chêne, bouleau jaune) et l’impact du maintien de certains attributs écologiques dans le contexte de modalités plus intensives (gros bois, perchoirs, skip and gap, chicots, etc.) seront également traités lors des prochaines étapes du projet. À moyen terme, la poursuite des travaux permettra de valider les hypothèses de rendement en effectuant l’évaluation des rendements en volume et en bois d’œuvre de ces peuplements.

Comparaison d’intensités d’éclaircie précommerciale de peuplier à grandes dents dans l’Outaouais dans des peuplements de 9 et 11 ans (UAF 73-51). CERFO. Rapport 2013-02. 69 pages + 2 annexes.

Le CERFO, en collaboration avec Louisiana Pacific Canada et le MRNF en Outaouais a élaboré un dispositif expérimental pour le peuplier à grandes dents visant à documenter les effets réels de l’éclaircie précommerciale réalisée à l’automne 2012 sur des peuplements âgés entre 9 et 11 ans. Le présent projet est la suite logique des études débutées en 2010 et 2011, où des peuplements plus jeunes âgés de 4 à 6 ans (2010) et de 6, 7 et 8 ans (2011) ont été suivis. Le projet a pour objectif de poursuivre la mise en place d’une réelle démarche de culture du peuplier à grandes dents, qui est une essence à croissance rapide qui serait plus résistante aux maladies que le peuplier faux-tremble.

Le dispositif a été élaboré selon un plan aléatoire par bloc dans 2 secteurs distincts de l’UAF 73- 51. Pour chacun des 6 blocs, 3 modalités d’éclaircie précommerciale ont été retenues et comparées à des stations témoin non éclaircies. Le traitement conventionnel 1 (TRT_1) a été appliqué selon la norme du MRNF dans les peuplements à dominance de feuillus intolérants en dégageant les arbres d’avenir aux 3 mètres. Le traitement alternatif 2 (TRT_2) a été effectué en dégageant les arbres d’avenir aux 2,5 mètres et le traitement alternatif 3 (TRT_3), en dégageant les arbres d’avenir aux 2 mètres.

Neuf années après la coupe (2003), les types écologiques FE22, FE32 et MJ12 présentent les tiges ayant de plus fortes dimensions que celles situées sur le type écologique MJ15. Pour des conditions semblables, le peuplier à grandes dents possède une hauteur totale et un diamètre à hauteur de poitrine supérieurs à ceux du peuplier faux-tremble. En moyenne, le peuplier à grandes dents présente un DHP de 44 mm alors que le peuplier faux-tremble présente un DHP de 41 mm. Pour la hauteur moyenne, elle est de 6,41 m pour le peuplier à grandes dents alors qu’elle est de 6,01 m pour le peuplier faux-tremble. Un gain en DHP de 3 mm/9 ans est donc observé au niveau du diamètre alors que cela représente un gain de 0,43 m/9 ans au niveau de la hauteur. Bien que les différences observées soient présentement non significativement différentes, ces observations appuient l’hypothèse selon laquelle la croissance juvénile du peuplier à grandes dents est supérieure à celle du peuplier faux-tremble. Les observations effectuées sur le peuplement de 11 ans sont présentées à titre descriptives puisqu’une seule répétition du traitement a pu être réalisée en 2012.

Tel que pratiqué pour les unités de compilation visées, les travaux réalisés aux secteurs Baie Mercier et Corneille sont jugés conformes pour les traitements 1 et 2 puisqu’ils atteignent les objectifs visés par le projet en terme de densité éclaircie. De son côté, le traitement 3 n’atteint pas la limite inférieure ciblée de 1 875 ti/ha avec une densité de 1 706 ti/ha éclaircies. Pour pallier ce manque à gagner, une reprise des travaux a été réalisée et vérifiée en décembre 2012 pour récupérer un maximum de tiges récupérables. La priorité de sélection des feuillus tolérants (CHR, PIB, BOJ, ERS, ORA) et leur répartition spatiale non uniforme (cf. Protocole d’exécution des travaux) ont rendu les travaux d’EPC plus complexes pour les travailleurs, ce qui explique en partie le manque de tiges éclaircies. Par ailleurs, la conservation d’un plus grand nombre de tiges/ha n’empêche pas d’avoir une très bonne proportion de tiges d’avenir libres de croître.

À plus long terme, aux suivis 5, 10, 20 et 30 ans après EPC, le dispositif de recherche permettra de documenter la réponse des peupliers aux différentes intensités d’éclaircie précommerciale en comparaison avec des secteurs non-traités. Il permettra de suivre la croissance en hauteur et en diamètre, la croissance de la cime, l’évolution de la surface de cime, la présence de défauts et de maladies et la mortalité dans le peuplement. Les suivis permettront de comparer l’évolution du peuplier à grandes dents et du peuplier faux-tremble et confirmeront si la mesure de gestion du risque (par le maintien d’un plus grand nombre de tiges à l’hectare) est nécessaire pour la conservation de tiges exemptes de défauts et de maladies et la production de peuplements de haute valeur. La poursuite des expérimentations pourra contribuer à documenter l’effet des différents scénarios sylvicoles sur la production de bois, comme l’impact d’une 2e intervention vers l’âge de 30 ans.

Plantation de cerisiers tardifs dans un contexte d’aménagement intensif. CERFO. Rapport 2012-18. 27 p. + 4 annexes.

Dans le rapport pour la CRÉ-O sur l’intensification des pratiques sylvicoles de l’Outaouais, le CERFO avait notamment proposé l’exploration de la plantation de feuillus nobles, dont le cerisier tardif, qui présente l’une des plus hautes valeurs sur les marchés. Ainsi, conformément à la volonté régionale d’intensifier la pratique sylvicole, un dispositif expérimental a été mis sur pied, dans le secteur du Lac Pinto, afin de déterminer la densité optimale à utiliser pour la plantation de cerisier tardif, dans la perspective d’un éventuel déploiement à plus grande échelle. Le but est de déterminer la densité permettant d’optimiser la croissance et la production de bois d’œuvre de qualité, tout en minimisant les investissements des 20 premières années en appliquant une gestion du risque basée sur une forte densité, afin de contrer les effets des pertes par le broutage et la compétition interspécifique. Le choix de tester les plantations à haute densité à cet effet a été effectué en accord avec le MRN.

Les plants de cerisier tardif ont été mis en terre au printemps 2012 et le mesurage initial du dispositif expérimental a été réalisé au début de l’été 2012. Les densités initiales visées étaient de 3 333, 4 444 et 6 666 tiges/ha. Les densités ayant effectivement été reboisées entre les andains et les sentiers de VTT correspondent à des densités globales de 3 267, 4 292 et 6 144 tiges/ha pour l’ensemble de la superficie désignée comme étant une plantation.

Le portrait initial du dispositif a été dressé et des considérations pertinentes pour les suivis futurs ont été mises en évidence.

Suivi 15 ans après une intervention d’éclaircie dans une érablière à feuillus tolérants de la réserve faunique de Papineau-Labelle. CERFO. Rapport 2012-15. 50 pages + 1 annexe.

De façon avant-gardiste, la compagnie Produits forestiers Turpin (maintenant Lauzon Ressources Forestières) et l’unité de gestion de Buckingham (MRNF), en collaboration avec le CERFO, installèrent en 1995 un dispositif expérimental visant à développer des scénarios sylvicoles performants pour la production de bois d’œuvre dans les érablières de l’Outaouais. Le dispositif est situé dans le sous-domaine bioclimatique de l’érablière à bouleau jaune de l’ouest sur le type écologique FE22.

L’objectif du projet consiste à comparer 2 méthodes de mise en application de l’éclaircie dans une érablière à feuillus tolérants dans la classe des 70 ans et un témoin sans intervention. L’intervention traditionnelle de coupe d’amélioration (suppression prioritaire des arbres de faible vigueur) fut comparée à l’éclaircie sélective telle que définie par Schütz (1990) (identification des arbres d’avenir qui formeront le peuplement final et suppression des tiges gênantes au développement de leur cime). Le dispositif a été établi selon un plan en blocs complets aléatoires avec 3 répétitions.

Pour le suivi effectué à partir des arbres d’avenir d’érable à sucre, les résultats indiquent que l’éclaircie sélective présente des accroissements en diamètre significativement supérieurs à ceux observés dans la coupe d’amélioration et le témoin pour des tiges dont le DHP varie de 24 cm à 44 cm, le témoin et la coupe d’amélioration étant équivalents. Par exemple, une tige d’érable à sucre de 24 cm s’accroît de 3,7 cm/15 ans dans le témoin, de 4,4 cm/15 ans dans la coupe d’amélioration et de 5,8 cm/15 ans dans l’éclaircie sélective. Pour les tiges de 24 cm et moins, aucune différence significative entre les traitements n’a été observée. La même relation a été observée au niveau des accroissements en volume en indiquant des gains importants au niveau de la production du volume de sciage. Par exemple, une tige de 30 cm s’accroît de 0,13 m 3 /15 ans et 0,12 m 3 /15 ans dans le témoin et la coupe d’amélioration alors qu’elle va s’accroître de 0,20 m 3 /15 ans dans l’éclaircie sélective. Un gain variant entre 0,07 et 0,08 m 3 /15 ans est donc observé en faveur de l’éclaircie sélective. En valeur monétaire, ces gains se traduisent par un bénéfice moyen de 6 $/tige récoltée pour le mandataire. Par ailleurs, les données recueillies ont permis de conclure que la cime des arbres-études du témoin et de l’éclaircie sélective est significativement moins asymétrique que celle des arbres-études de la coupe d’amélioration.

Au niveau du peuplement, les analyses ont démontré qu’il n’y a pas de différence significative entre les traitements pour l’accroissement en surface terrière. Pour le volume total, les résultats indiquent que l’accroissement en volume total du témoin est significativement supérieur à celui observé dans l’éclaircie sélective, mais équivalent à celui de la coupe d’amélioration. Les accroissements en volume total varient de 30 à 70 m 3 /ha/15 ans et les différences entre les traitements sont principalement dues à l’accroissement en volume de pâte généré par la coupe d’amélioration et le témoin. Pour l’accroissement du bois d’œuvre en volume de déroulage, les données recueillies ont permis de conclure à de meilleurs accroissements dans l’éclaircie sélective que dans la coupe d’amélioration et le témoin. L’éclaircie sélective présente des accroissements de 0,91 m3 /ha/15 ans alors que la coupe d’amélioration et le témoin présentent des accroissements respectifs de 0,20 et 0,38 m 3 /ha/15 ans. Pour les accroissements en volume de sciage, les analyses n’ont pas indiqué d’effet significatif des traitements et ont plutôt conclu à un effet très significatif de la condition initiale du peuplement, où l’éclaircie sélective a débuté avec une plus grande proportion de sciage, qui s’est aujourd’hui maintenue dans le peuplement.

Concernant la mortalité, les analyses n’ont pas permis de conclure à un effet du traitement et les résultats indiquent qu’elle est plutôt attribuable aux types d’essences et au diamètre initial des tiges. Le bouleau jaune, le peuplier à grandes dents et l’érable rouge présentent des taux de mortalité équivalents significativement plus élevés que celui de l’érable à sucre, qui présente un taux de mortalité moyen de 4 %.

Dans un contexte de production de valeur ajoutée du bois sur pied, ces résultats soulignent l’importance de détourer les cimes des arbres d’avenir lors des interventions de récolte forestière afin de maximiser la production de bois d’œuvre dans les érablières de l’Outaouais. De plus, le détourage des arbres d’avenir permet d’activer la production de gros arbres et représente conséquemment une mesure à promouvoir pour la restauration active d’attributs de vieilles forêts. Finalement, pour les interventions effectuées, la rotation de 20 ans convient généralement aux érablières riches de l’Outaouais situées sur des stations FE22. Mais en se basant sur les diagrammes de densité (OMNR, 1998) et la reconstitution obtenue de la surface terrière initiale, les rotations de 15 ans ne doivent pas être exclues.

Suivi de la régénération du chêne rouge dans le secteur Sauriol. CERFO. Rapport 2012-10. 41 p. + 3 annexes.

Les espèces de chêne ont un long historique de dominance dans les forêts de l’est de l’Amérique du Nord et leur présence est souvent associée à des feux récurrents (Abrams et al., 1995; Dey et Guyette, 2000). Aujourd’hui, la dynamique forestière diffère de celle du passé en raison de la suppression des feux. Ainsi, la régénération en chêne rouge (CHR) est souvent déficiente ou même parfois absente sur plusieurs stations forestières. La raréfaction de cette espèce est maintenant devenue une préoccupation de première importance et il est urgent de clarifier les interventions permettant la restauration et l’augmentation à long terme des volumes récoltables. Pour étudier la problématique de la restauration du CHR, un processus de développement d’une stratégie adaptée à cette espèce s’est enclenché en 2008 en collaboration notamment avec l’Unité de gestion Coulonge du MRNF et le CERFO (Blouin et al., 2009).

L’objectif de ce projet consiste à mesurer l’établissement, la survie et la croissance des semis de chêne rouge en fonction des différentes interventions qui ont été effectuées en 2009 dans le bloc 2 du secteur Sauriol. Le projet vise également à mesurer l’impact du broutage sur les jeunes tiges.

Le dispositif a été établi, au début de l’été 2009 dans un peuplement de chênes rouges ayant subi une coupe partielle en 1999 et ayant peu ou pas de régénération établie en essences désirées (Blouin et al., 2009). Il est localisé à 25 km au nord-ouest de Fort-Coulonge dans le sousdomaine bioclimatique de l’érablière à bouleau jaune de l’ouest. Il couvre une superficie de 13,23 hectares et comprend 4 interventions différentes de remise en production : un débroussaillage manuel, un ensemencement manuel, un débroussaillage combiné à de l’ensemencement manuel et aucune intervention. En 2011, un inventaire a été effectué pour mesurer la densité et la distribution de la régénération, la hauteur moyenne de la régénération et des essences compétitrices, la proportion de tiges broutées, l’effet de la présence des semenciers sur la régénération et le pourcentage de couvert résiduel du peuplement.

Bien qu’on s’attendait à obtenir les plus fortes densités en régénération de CHR dans le traitement débroussaillé + ensemencé, cela n’a pas été le cas. En effet, selon les résultats, les semis de chênes rouges sont abondants dans tous les traitements et on n’observe aucun gain en régénération en chênes rouges (densité et coefficient de distribution) sur les superficies ayant bénéficié de ce traitement. Le fait que l’ensemencement manuel ait coïncidé avec une année semencière exceptionnelle peut expliquer en grande partie ces résultats. De plus, plusieurs éléments peuvent avoir contribué à atténuer l’efficacité de l’ensemencement manuel tel que la période dans l’année où il a été effectué, la conservation des glands, les microsites disponibles, la prédation et le parasitisme des glands.

Les résultats ont démontré que la densité et le coefficient de distribution sont significativement supérieurs lorsqu’un semencier de chêne rouge est présent. La présence d’un nombre suffisant de semenciers de chêne rouge représente un élément clé important pour l’établissement d’une régénération abondante en CHR.

Le peuplement résiduel ne présente pas de différence significative de couvert résiduel moyen entre les traitements; il varie entre 51 et 69 %.

De plus, les résultats indiquent que la hauteur moyenne des essences compétitrices diffère selon que le secteur ait bénéficié ou non d’un débroussaillage. Dans les portions débroussaillées, la hauteur moyenne des essences compétitrices est inférieure. Par contre, dans tous les cas, la hauteur moyenne des CHR est inférieure à celle des essences compétitrices et la densité des essences compétitrices ne diffère pas en fonction des traitements, les sections débroussaillées étant revenues à leur état initial. Après trois saisons de croissance, le débroussaillage a donc permis de diminuer la hauteur de la compétition mais pas sa densité.

Par conséquent, la régénération en chêne rouge nécessiterait un dégagement dans les secteurs non débroussaillés mais également dans les secteurs débroussaillés pour éviter que la compétition ne cause la mortalité des semis. Dans le futur, une intervention dans le couvert principal pourrait être favorable à la régénération de chêne rouge après qu’il y ait eu un débroussaillage. Enfin, pour le moment, la problématique du broutage de la régénération semble assez peu préoccupante. Dans le cadre des prochains suivis, il sera intéressant de vérifier si la régénération en chêne rouge sur les portions débroussaillées est davantage broutée.

Comparaison de différentes intensités d’éclaircie précommerciale réalisées à l’automne 2011 pour le peuplier à grandes dents en Outaouais (UAF 73-51). CERFO. Rapport 2012-13. 107 p. + 3 annexes.

Le CERFO, en collaboration avec Louisiana Pacific Canada, le MRNF en Outaouais et le MDEIE, a élaboré un dispositif expérimental pour le peuplier à grandes dents visant à documenter les effets réels de l’éclaircie précommerciale réalisée à l’automne 2011 sur des peuplements âgés de 6, 7 et 8 ans. Le présent projet est la suite logique de l’étude effectuée en 2010, où des peuplements plus jeunes âgés de 4 à 6 ans ont été suivis. Le projet a pour objectif de mettre en place une réelle démarche de culture du peuplier à grandes dents, qui est une essence à croissance rapide qui serait plus résistante aux maladies que le peuplier faux-tremble.

Le dispositif a été élaboré selon un plan aléatoire par blocs dans 3 secteurs distincts de l’UAF 73- 51. Pour chacun des 10 blocs, 3 modalités d’éclaircie précommerciale ont été retenues et comparées à des stations témoin non éclaircies. Le traitement conventionnel 1 (Tr1) a été appliqué selon la norme du MRNF dans les peuplements à dominance de feuillus intolérants en dégageant les arbres d’avenir aux 3 mètres. Le traitement alternatif 2 (Tr2) a été effectué en dégageant les arbres d’avenir aux 2,5 mètres et le traitement alternatif 3 (Tr3), en dégageant les arbres d’avenir aux 2 mètres.

Sept années après la coupe, les types écologiques FE22, FE25 et MJ25 présentent les tiges ayant les plus fortes dimensions alors que les types écologiques MJ12, MJ15 et MJ22 présentent des tiges de plus faibles dimensions. Pour des conditions semblables, le peuplier à grandes dents possède un diamètre à hauteur de poitrine et une hauteur totale supérieurs à ceux du peuplier faux-tremble. En moyenne, le peuplier à grandes dents présente un DHP de 46 mm alors que le peuplier faux-tremble présente un DHP de 38 mm. Pour ce qui est de la hauteur moyenne, elle est de 6,44 m pour le peuplier à grandes dents alors qu’elle est de 5,82 m pour le peuplier fauxtremble. Une supériorité en DHP de 8 mm/7 ans est donc observée au niveau du diamètre alors que cela représente une supériorité de 0,62 m/7 ans au niveau de la hauteur. Ces observations appuient l’hypothèse selon laquelle la croissance juvénile du peuplier à grandes dents est supérieure à celle du peuplier faux-tremble.

L’ensemble des travaux a été réalisé conformément à ce qui a été prescrit pour les 3 traitements (validation par entrepreneur). La conservation d’un plus grand nombre de tiges/ha n’empêche pas d’avoir une grande proportion de tiges d’avenir libre de croître.

La productivité des travailleurs est équivalente, que l’on maintienne 2 500, 1 600 ou 1 100 tiges/ha résiduelles. Les données recueillies pour les peuplements de moins de 6 mètres ne permettent pas de conclure à un ralentissement de productivité lorsqu’un traitement visant à conserver 2 500 tiges/ha est prescrit.

La densité initiale du peuplement et l’expérience de travail des débroussailleurs sont identifiés comme étant les facteurs qui influencent le plus leur productivité. Une augmentation de la densité du peuplement influence négativement la productivité des travailleurs. À l’inverse, une augmentation de l’expérience de travail influence positivement la productivité. Ces résultats suggèrent qu’il serait préférable que davantage d’accompagnement et de formation soient dispensés aux nouveaux travailleurs pour les aider à acquérir l’expérience qui leur permettra de devenir plus productifs.

À plus long terme, aux suivis 5 et 10 ans après EPC, le dispositif de recherche permettra de documenter la réponse des peupliers aux différentes intensités d’éclaircie précommerciale. Il permettra de suivre la croissance en hauteur et en diamètre, la croissance de la cime, l’évolution de la surface de cime, la présence de défauts et de maladies et la mortalité dans le peuplement. Les suivis permettront de comparer l’évolution du peuplier à grandes dents et du peuplier faux-tremble et confirmeront si la mesure de gestion du risque (par le maintien d’un plus grand nombre de tiges à l’hectare) est nécessaire pour la conservation de tiges exemptes de défauts et de maladies et la production de peuplements de haute valeur.