Séquestration du carbone en milieu routier. Le progrès forestier. Printemps 2022. 28-30.

En 2017, le ministère des Transports du Québec s’est engagé dans son Plan d’action de développement durable, à réduire et à compenser les émissions de gaz à effet de serre liées à ses activités, dans une optique de carboneutralité. Ainsi, en plus de mettre en place des actions d’évitement et de réduction à la source des émissions de GES générées par ses activités, le ministère a décidé de compenser les émissions de GES qui n’ont pu être évitées ou réduites. Une Stratégie de séquestration du carbone dans un contexte routier a donc vu le jour. Elle vise à créer de nouveaux boisés par des plantations dans des friches et à proposer l’aménagement de boisés existants tout en les protégeant d’une conversion. Ce projet s’insère dans cette Stratégie et poursuit alors l’objectif général d’augmenter la quantité de carbone séquestrée dans les différents réservoirs de carbone, et ce, dans un contexte routier, sur des terres appartenant au ministère des Transports.

Dans un premier temps est présentée une revue des techniques de végétalisation, de boisement et d’aménagement applicables au contexte routier du Québec, permettant la séquestration du carbone, avec des objectifs de maximisation et de pérennité des stocks de carbone, de bénéfices climatiques qui y sont associés et de la fonctionnalité des écosystèmes.

Des sites couvrant environ 416 ha répartis en Mauricie, dans le Centre-du-Québec, en Montérégie et dans la région de Montréal ont été caractérisés sur la base d’une méthode reproductible, en utilisant les données cartographiques disponibles (cartes écoforestières, dérivées du lidar, pédologiques) et des données recueillies sur le terrain. Huit principaux cas-types sont issus de cette caractérisation : les milieux riches de loams ou d’argiles bien drainés dans l’érablière à caryer (cas-type 1), ceux plus sablonneux bien drainés (cas-type 2), les milieux riches de loams ou d’argiles de drainage imparfait dans l’érablière à caryer (cas-type 3), les milieux constitués d’argiles ou d’argiles lourdes de drainage modéré ou imparfait dans l’érablière à caryer (cas-type nouveau 3) les milieux de loams ou d’argiles bien drainés dans l’érablière à tilleul (cas-type 4), les milieux de loams ou d’argiles de drainage imparfait dans l’érablière à tilleul (cas-type 5), ceux mal drainés (cas-type 6) et les sites avec une présence importante de phragmite (cas-type 7). Pour les cas-types 6 et 7, il est décidé que la non-intervention (aucun aménagement des boisés et aucune plantation dans les friches) est la meilleure option.

Dans les sites en friche, quatre patrons de plantations complexes sont proposés (variations dans le choix des essences plantées, des espacements entre les plants et des interventions planifiées en entretien et en récolte). Le choix des essences repose avant tout sur la recherche d’une diversité structurelle et fonctionnelle et sur la production à maturité d’un peuplement constitué majoritairement d’espèces longévives, permettant de produire du bois de sciage et qui offrent la possibilité de jouer un rôle de substitution. Le choix et la séquence des essences ont aussi été guidés par les objectifs d’un des projets de recherche concernant la réponse des variétés au processus de mycorhization, lorsque ces dernières sont, soit à proximité d’essences ayant le même type de mycorhization, soit d’un type différent.

Lorsque les superficies disponibles le permettent, ces patrons ont ensuite été intégrés dans un dispositif expérimental dont l’objectif général est de suivre, à long terme, le bilan de carbone à l’échelle du milieu. Actuellement, les cas-types Nouveau 3 et 5 disposent de 3 ou 4 blocs expérimentaux, permettant d’avoir un dispositif statistiquement rigoureux. Il n’a par contre été possible de trouver sur le terrain qu’un seul bloc pour le cas-type 2. Dans les friches de superficie trop restreinte pour accueillir le dispositif, le patron Entretien limité est favorisé. Au total, dans et hors dispositif expérimental, ce sont 27,5 ha qui sont actuellement planifiés en plantation en Mauricie et dans le Centre-du-Québec (la préparation du sol a été réalisée à l’automne 2021 et la plantation le sera en 2022) et 31 ha dans la région de Montréal. La plantation de 22,6 ha en Montérégie a été réalisée en 2021.

L’analyse diagnostique des boisés a mis en évidence qu’une partie des sites couvrant près de 18 ha n’offre pas le potentiel d’optimisation de la séquestration du carbone par des actions sylvicoles (milieux où la croissance des arbres serait restreinte de par la présence de contraintes telles l’humidité excessive ou une forte compétition) ou ne nécessite pas d’intervention à court terme pour remplir ce rôle. Certains peuplements, par contre, offrent un potentiel d’optimisation de la séquestration du carbone par la sylviculture. L’objectif général est alors de favoriser la croissance d’essences longévives (au moins 100 ans) permettant de stocker le carbone sur une longue période de temps et de diversifier les structures verticales des boisés. Éventuellement, la production de bois de sciage ou autres produits de longue durée sera possible sur ces sites. Ces peuplements ont fait l’objet d’un diagnostic sylvicole plus précis et d’une prescription sylvicole à court terme. Ils couvrent 10 ha en Mauricie-Centre-du-Québec, 25,6 ha en Montérégie et 66,7 ha dans la région de Montréal.

Plusieurs scénarios sylvicoles types ont également été décrits pour guider les interventions à réaliser dans le futur, qu’il s’agisse de plantations en friche ou de boisés. 

Concernant les analyses financières, on note des différences importantes entre les scénarios de plantations et d’aménagement des boisés pour les coûts, les revenus et les VAN, les plantations ayant souvent des valeurs négatives. Ceci est surtout attribué aux coûts importants d’implantation et d’entretien des plantations, qui sont à investir au début de la vie du peuplement.

Le succès d’un tel projet est dans le long terme, car, comme tout projet qui repose sur la croissance des arbres, les effets des plantations et des interventions sylvicoles sur le bilan carbone et sur le système climatique prendront du temps à se matérialiser et seront progressifs. Il est donc essentiel de s’assurer que les nombreuses organisations impliquées dans le projet collaborent adéquatement sur le long terme. La survie des plantations et une séquestration optimale du carbone dépendent de la mise en œuvre des scénarios sylvicoles et de la réalisation dans le futur, de certaines interventions stratégiques sur le terrain. Il est alors primordial que le financement nécessaire à la réalisation de ces interventions soit immédiatement introduit dans la planification financière à moyen et long terme du MTQ pour assurer leur réalisation selon le calendrier proposé et avec l’expertise appropriée. Des suivis dans le temps sont également requis pour identifier les réussites et les échecs, dans le but de faire des recommandations axées sur la performance et l’expérience. Les bénéfices qui seront quantifiés et utilisés pour compenser les émissions de GES fossiles seront dépendants du respect de la stratégie développée.  

Détection et dénombrement automatisé de monticules de plantation sur des images acquises par drone grâce à l’apprentissage profond. Rapport final. CERFO. 2021-23. 28 pages + annexes.

Ce rapport présente une nouvelle méthode de dénombrement de monticules de plantation, étape
cruciale lors de la planification du reboisement de peupliers hybrides chez Domtar. En effet,
des centaines de milliers de monticules sont faits chaque année par Domtar et un jeune arbre
est planté sur chacun d’entre eux. Puisque ces opérations impliquent le déplacement et la
plantation d’un grand volume d’arbres, un dénombrement précis et une méthode reproductible
pour y arriver sont nécessaires. La technique développée fait appel à l’apprentissage profond
afin d’atteindre ces objectifs.

Pour ce faire, des orthomosaïques générées à partir d’images acquises par drone ainsi que leur
modèle numérique de surface correspondant ont été fournis par Domtar. L’identification
manuelle des monticules sur ces images par photo-interprétation a ensuite permis de créer un
jeu de données suffisamment grand pour entraîner un algorithme d’apprentissage profond
visant à automatiser la détection des monticules de plantation. Le rôle de cet algorithme étant
uniquement la détection des monticules par segmentation d’image, un deuxième algorithme de
vision par ordinateur a été développé pour dénombrer les monticules détectés. Finalement, une
interface graphique incorporant ces outils et permettant leurs utilisations de façon intuitive a
été implémentée.

Des tests effectués sur les orthomosaïques des plantations de 2019 et 2020 ont permis de
quantifier la précision de détection globale attendue pour les années futures. En effet, une
précision globale de détection de 95,5 % a été mesurée. Les erreurs notées varient entre 10 %
pour les terrains complexes et 0,5 % pour les terrains uniformes. Cette précision est
satisfaisante pour la planification des opérations de reboisement, où une précision de 90 % est
normalement tolérée puisque l’impact sur le nombre de plants à prévoir est faible.
Le développement de cette méthode de dénombrement de monticules de plantation constitue
d’abord une preuve de concept intéressante démontrant la puissance des nouvelles avancées
technologiques multidisciplinaires, soit l’imagerie acquise par drone et l’analyse des données
grâce à l’intelligence artificielle. De plus, il s’agit d’un transfert technologique complet,
fournissant une méthode et une interface graphique réutilisable et reproductible pour les
opérations futures de Domtar.

Développement de stratégies sylvicoles pour la production de peuplements résilients et tolérants constitués de chêne rouge et de pin blanc. Rapport 2018-06. 97 p.

La capacité d’adaptation du pin blanc et du chêne rouge face aux nouvelles conditions climatiques ainsi que leur valeur importante sur les marchés de la transformation, en font deux essences à fort potentiel pour les forêts feuillues et mixtes de l’Outaouais. Au cours des dernières décennies, le contrôle des feux de forêt et l’application de coupes partielles à grande échelle ont entraîné leur régression marquée, justifiant de réfléchir sur les approches sylvicoles nécessaires à intégrer dans les scénarios sylvicoles, afin de renverser cette tendance.

C’est dans ce contexte que ce projet vise à élaborer, en étroite collaboration avec des industriels preneurs de pin blanc et/ou de chêne rouge et la direction régionale du MFFP, une stratégie de production de peuplements constitués de chêne rouge ou de pin blanc, conçus pour être tolérants et résistants aux changements climatiques, et permettant à la fois : d’augmenter la productivité du territoire, de créer des puits de carbone et de favoriser la biodiversité.

Dans un premier temps le portrait de l’évolution du climat et son impact sur la migration d’espèces, en particulier le chêne rouge et le pin blanc, ont été dressés. Il a permis de confirmer que les nouvelles conditions climatiques prédites dans des horizons 30 et 60 ans devraient créer des habitats plus favorables ou nouveaux pour ces deux espèces.

Ensuite, les propositions de stratégies sylvicoles et d’aménagement pour la production de ces deux essences ont été formulées. Elles reposent sur plusieurs informations : (1) la stratégie en cours d’élaboration par le MFFP, afin de rendre les livrables de ce projet compatibles avec l’approche et les outils décisionnels du MFFP ; (2) des études effectuées il y a une dizaine d’années par le CERFO pour le compte du MFFP, qui avaient permis de produire des versions préliminaires de stratégies d’aménagement pour ces 2 espèces ; (3) la mise à jour des connaissances provenant à la fois de la littérature et d’experts consultés et (4) les résultats d’analyses de rendement (SaMARE-Artémis) et financières (MÉRIS), qui ont permis de comparer plusieurs scénarios sylvicoles types et d’en évaluer la rentabilité.

Une typologie des cas rencontrés sur le territoire de l’Outaouais (familles de peuplements forestiers auxquelles s’appliqueront les stratégies développées) a également été produite et a permis de faire ressortir 13 cas regroupés autour des groupes suivants : (1) les jeunes peuplements denses (densité de couvert >= 55%) ; (2) les jeunes peuplements ouverts (< 55%) ; (3) les peuplements matures denses ; (4) les peuplements matures ouverts ; (5) les peuplements matures biétagés ouverts avec un étage inférieur fermé ou ouvert (6).

Pour chaque cas, une famille de scénarios est proposée.

Plusieurs éléments clés ressortent des analyses financières : le chêne rouge et le pin blanc sont très intéressants économiquement, car ils ont le potentiel de produire davantage de bois de valeur (sciages et déroulages) par tige que leurs espèces compagnes telles : l’érable à sucre, l’érable rouge, le bouleau jaune ou le hêtre. La présence et la proportion en chêne et pin améliorent la valeur actualisée nette : leurs valeurs élevées sont relativement stables sur les marchés. De plus, les redevances perçues par l’État sont supérieures : elles doublent pour les tiges de 40 cm et triplent pour les tiges de 48 cm. Pour un arbre de 40 cm, la valeur du pin blanc est même 15 % plus élevée que celle du chêne rouge. Par contre, les interventions culturales nécessaires sont onéreuses. Arrivant tôt dans la vie du peuplement, elles ont un effet assez important sur la VAN (Valeur Actualisée Nette). Il serait alors intéressant de considérer une méthode de production « situative » afin de maîtriser ces coûts en se concentrant sur un nombre restreint de candidats et ne faisant rien pour le reste.

La stratégie d’aménagement forestier qui est proposée comporte quatre grands axes : (1) l’instauration d’une succession assistée pour les peuplements prêts à être récoltés, avec une présence importante de chêne rouge et de pin blanc et d’un couvert protecteur pour installer la régénération ; (2) l’accroissement rapide de la valeur sur pied pour les jeunes peuplements fermés et en pleine croissance, avec une présence importante chêne rouge et le pin blanc ; (3) la conversion de peuplements par la régénération artificielle, là où le potentiel forestier est très élevé à exceptionnel pour les espèces désirées, sous couvert ou en milieu ouvert ; (4) le maintien de la présence de ces espèces dans les peuplements dont le potentiel de croissance pour le chêne rouge et le pin blanc n’est pas optimal et leur présence limitée.

Pour la stratégie sylvicole, une sylviculture fine est de mise et les procédés de régénération en futaie régulière sont préférés. La régénération artificielle est automatique, mais devrait être toujours synchronisée avec les bonnes années semencières, pour une meilleure gestion du risque. Elle doit se faire préférablement sous couvert pour le pin blanc. Le débroussaillement est nécessaire pour l’installation du chêne rouge alors que le scarifiage est indiqué pour le pin blanc. Les travaux de dégagements hâtifs sont essentiels pour contrôler la compétition. Ceux-ci doivent être accompagnés d’élagages, de tailles de formations, suivis de dégagements par puits de lumière, d’éclaircies pré commerciales et d’un régime d’éclaircies pour la production de bois de qualité. La possibilité d’effectuer de courtes révolutions en futaie équienne pourrait être explorée. Enfin, quelques recommandations sont proposées pour la mise en œuvre, le déploiement et la recherche.

Régénération de chêne rouge dans une érablière de sommet. Suivi après 8 ans de la régénération après ensemencement, plantation et préparation de terrain (UAF 64-52, secteur Brazeau). Rapport 2018-10. 52 p.

En 2009, dans le cadre du programme de mise en valeur des ressources du milieu forestier, le CERFO, en collaboration avec Lauzon Planchers de bois exclusifs, Mc Forêt et la Coopérative forestière des Hautes-Laurentides, a élaboré un projet visant à favoriser la régénération du chêne rouge dans une érablière de sommet, poursuivant le but d’effectuer une conversion de peuplement. Différentes modalités de remise en production ont été étudiées à l’intérieur de deux dispositifs expérimentaux distincts en plan aléatoire complet. Ils comportent 44 unités expérimentales, dont 32 appartiennent au procédé de régénération par coupes progressives irrégulières et 12 au procédé de régénération par coupes jardinatoires. Dans les deux cas, deux méthodes de préparation de terrain ont été étudiées et comparées à des stations témoins. Pour le procédé de régénération par coupes progressives, deux origines de semis (glands et plants) ont été étudiées et comparées entre elles avec des stations témoins.

À l’automne 2017, grâce au soutien financier du MFFP-Outaouais, un suivi de la régénération après 8 ans a été effectué. L’objectif est de vérifier l’évolution de la cohorte de chêne rouge installée en 2010, selon les différentes modalités de préparation de terrain (débroussaillage et scarifiage) et les deux types de régénération artificielle.

Après 8 ans, la régénération en chêne rouge des traitements ayant été débroussaillés puis plantés, tout comme ceux qui ont été débroussaillés et ensemencés (avec glands prégermés), est significativement différente de celle des autres traitements, mais ne se distingue pas entre elles (respectivement 55% et 41% de distribution ainsi que 824 et 1103 tiges/ha). Bien que cela représente un certain succès, une perte avait été notée dès le début par le fait que les derniers sacs aient surchauffé. D’autre part, les résultats démontrent une chute importante des deux paramètres pendant les 8 ans. Fait à noter, pour l’ensemble du dispositif de CPI, seulement 4% des 1111 plus belles tiges bien distribuées à l’hectare sont libres de croître et le chêne rouge présente une hauteur de 1,5 à 2 fois inférieure à ses compétiteurs. Une action urgente doit être entreprise pour libérer les plants et augmenter leur proportion dans le futur peuplement.

Les réponses qu’apportent ces suivis d’installation du chêne rouge dans un procédé de régénération par coupes progressives fournissent un exemple local pour la justification d’une stratégie de conversion de peuplement permettant, entres autres, de diminuer la présence du hêtre et des autres espèces non désirées tel que recommandé dans l’avis scientifique de la Direction de la recherche forestière du MFFP (DRF, 2017). Les résultats démontrent également les enjeux qui y sont inhérents, comme la nécessité d’adopter un dégagement hâtif à l’européenne entre 4 et 7 ans, et éventuellement de procédé à une coupe secondaire ou une coupe finale. Cette décision devrait se prendre sur la base du volume résiduel sur pied, de l’intérêt ou non de laisser des legs, la capacité ou non de procéder à une coupe finale plus tard et la capacité du peuplement résiduel à être maintenu.

Développement de stratégies sylvicoles pour la production de peuplements résilients et tolérants constitués de chêne rouge et de pin blanc – État des connaissances. Rapport 2018-05. 29 p. + 4 annexes.

Le présent document décrit l’état des connaissances pour ce qui a trait à l’autécologie des essences et la sylviculture du chêne rouge et du pin blanc dans un contexte d’enrichissement de zones à relief de l’Outaouais. Cette revue se base sur des guides sylvicoles et des résultats d’un questionnaire adressé à des professionnels du domaine, sylviculteurs, chercheurs et industriels. Dans ce document seront explorés les effets du changement climatique sur la composition en essences des peuplements et leur état de santé pour comprendre le choix du chêne rouge et du pin blanc comme essences à utiliser pour la remise en production des peuplements dépérissants d’érable à sucre (Acer saccharum) et de hêtre à grandes feuilles (Fagus grandifolia). L’autécologie des essences sera présentée en lien avec les facteurs de stress et les itinéraires sylvicoles couramment utilisés.

Amélioration de la biodiversité dans le milieu agricole de la Côte-de-Beaupré – Années 1 à 4 (2014 à 2018). CERFO et ITA. Rapport 2018-01. 325 p. + annexes

La Côte-de-Beaupré est un heureux mélange de terres agricoles situées le long du fleuve SaintLaurent et de terres forestières plus au nord. Certaines portions agricoles sont totalement dépourvues d’arbres, alors que dans d’autres secteurs, on y retrouve des bandes ou des îlots forestiers boisés entre les champs. Or, la présence d’arbres en milieu agricole est garante d’une plus grande variété d’habitats, amenant une faune et une flore plus diversifiées. La présence d’arbres en milieu agricole peut également jouer d’autres rôles bénéfiques, comme lutter contre l’érosion des sols à l’aide de haies brise-vent, protéger les cours d’eau par la présence d’une bande riveraine suffisante, et améliorer la qualité de certains paysages en limitant les impacts visuels d’éléments non souhaités.

Le présent projet s’étalant sur une période de 4 années, vise à améliorer la biodiversité sur la Côte-de-Beaupré, en augmentant la présence du couvert arborescent, sur la base d’un diagnostic rigoureux du territoire et des choix de solutions répondant aux besoins des propriétaires agricoles. Un portait des principaux enjeux présents sur le territoire (présence du couvert arborescent et connectivité des îlots forestiers, problèmes de vents violents et qualité des paysages) a donc d’abord été documenté (Années 1 et 2). Pour ce faire, une cartographie fine des îlots forestiers présents dans la zone agricole a été produite par la photo-interprétation d’images aériennes de haute résolution. Des analyses spatiales ont ensuite permis de documenter la connectivité des parcelles d’habitat. Les zones de connectivité faible à très faible couvrent de grandes superficies. Néanmoins, plusieurs noyaux relativement bien répartis sur le territoire d’étude présentent une connectivité élevée. Un portrait de la composition des îlots forestiers a ensuite mis en évidence une diversité végétale relativement faible, de par la présence majoritaire des essences feuillues intolérantes à l’ombre. Ces différents portraits permettent alors d’identifier, à une échelle macro, les secteurs qui pourraient être retenus prioritairement pour des projets de plantations d’arbres et arbustes, dans l’objectif non seulement de rehausser la biodiversité (secteurs de connectivité faible et très faible en priorité), mais aussi de lutter contre les effets des vents violents et éventuellement d’améliorer la qualité paysagère.

Cinq fiches présentant différents modèles de plantations en fonction des situations rencontrées ont ensuite été proposées (bordure de cours d’eau, bordure de champ exposé aux vents violents, bordure de bâtiment, de route et anciennes friches) (Année 1). Ces dernières sont des guides pour les projets de plantations, en fonction des objectifs poursuivis. Des modalités particulières pour favoriser la biodiversité au sens large et la faune en particulier sont aussi disponibles. Réf. : 14-0726/eb/26/02/2018 xiv Suite à la réalisation du diagnostic rigoureux du territoire et au choix de solutions répondant aux besoins des propriétaires agricoles, des projets de plantation ont été accomplis chez plusieurs producteurs de la Côte-de-Beaupré durant les trois dernières années du projet (Années 2, 3 et 4). Ces plantations répondent à l’objectif principal d’augmenter le couvert ligneux en vue d’améliorer la connectivité qui est faible ou très faible sur ces sites. Les plantations peuvent aussi répondre à d’autres objectifs, par exemple : la protection du sol et des cultures contre le vent, la protection contre le vent dans l’aire de stabulation des bovins en hiver, la protection contre le vent et la chaleur en été dans les enclos de canards et la protection de la qualité de l’eau ainsi que la diminution des pertes de sol dans des fossés de drainage. Ainsi, de nombreux projets de plantations d’arbres et/ou d’arbustes ont été réalisés dans le cadre de ce projet, chez 9 producteurs agricoles de la Côte-de-Beaupré. En tout, ce sont 11 711 m linéaires et 1 966 m2 de plantation qui ont été réalisés, correspondant à 5 656 arbres et arbustes mis en terre. D’autres producteurs contactés sont en réflexion et pourraient se décider de réaliser des plantations dans les prochaines années.

Finalement, tout au long du projet, une attention particulière a été portée pour la sensibilisation et la mobilisation de la communauté agricole et rurale, en vue de mettre de l’avant les bienfaits des arbres en milieu agricole. Installation de pancartes explicatives et promotionnelles du projet, publication d’articles dans des journaux, diffusion d’information sur le web, organisation de visites sur le terrain, présentation du projet à l’AGA du Syndicat de base de l’UPA, sont autant d’actions qui ont permis sensibiliser et mobiliser la communauté agricole.

Plus de 5 600 arbres et arbustes plantés chez des producteurs agricoles de la Côte-de-Beaupré pour améliorer la biodiversité. CERFO. Technote 2017-04

Depuis 2013, le CERFO sensibilise et accompagne les producteurs agricoles de la région de la Côte-de-Beaupré, afin d’augmenter la présence des arbres et arbustes sur leurs propriétés.

Ces plantations peuvent en effet apporter de nombreux bénéfices. Elles contribuent, entre autres, à augmenter la biodiversité, en particulier lorsqu’une diversité d’espèces est plantée, en :

  • améliorant la connectivité des îlots boisés présents,
  • créant de nouveaux habitats,
  • augmentant la diversité floristique et faunique.

Les plantations d’arbres et arbustes peuvent aussi aider à résoudre certaines problématiques présentes sur les exploitations agricoles :

  • Améliorer la qualité de l’eau d’un fossé ou d’un cours d’eau, en créant de l’ombre, en retenant le sol et en limitant le ruissellement des pesticides et fertilisants;
  • Minimiser les pertes de sol dues à l’érosion par le vent et par l’eau de ruissellement;
  • Protéger les bâtiments et les animaux d’élevage des effets néfastes du vent et réduire les coûts de chauffage;
  • Protéger les cultures des effets néfastes du vent et du gel (entre autres, en créant une couverture de neige plus uniforme) et améliorer les rendements;
  • Améliorer la production en favorisant la présence des insectes pollinisateurs et prédateurs.

Amélioration de la biodiversité dans le milieu agricole de la Côte-De-Beaupré – Années 1 à 3

La Côte-de-Beaupré est un heureux mélange de terres agricoles situées le long du fleuve Saint-Laurent et de terres forestières plus au nord. Certaines portions agricoles sont totalement dépourvues d’arbres, alors que dans d’autres secteurs, on y retrouve des bandes ou des îlots forestiers boisés entre les champs. Or, la présence d’arbres en milieu agricole est garante d’une plus grande variété d’habitats, amenant une faune et une flore plus diversifiées. La présence d’arbres en milieu agricole peut également jouer d’autres rôles bénéfiques, comme lutter contre l’érosion des sols à l’aide de haies brise-vent, protéger les cours d’eau par la présence d’une bande riveraine suffisante, et améliorer la qualité de certains paysages en limitant les impacts visuels d’éléments non souhaités.

Le présent projet vise à améliorer la biodiversité sur la Côte-de-Beaupré, en augmentant la présence du couvert arborescent, sur la base d’un diagnostic rigoureux du territoire et des choix de solutions répondant aux besoins des propriétaires agricoles. Un portait des principaux enjeux présents sur le territoire (présence du couvert arborescent et connectivité des îlots forestiers, problèmes de vents violents et qualité des paysages) a donc d’abord été documenté (Années 1 et 2). Des modèles de plantations en fonction des situations rencontrées ont ensuite été proposés (Année 1).

Pour ce faire, une cartographie fine des îlots forestiers présents dans la zone agricole a été produite par la photo-interprétation d’images aériennes de haute résolution. Des analyses spatiales ont ensuite permis de documenter la connectivité des parcelles d’habitat. Les zones de connectivité faible à très faible couvrent de grandes superficies. Néanmoins, plusieurs noyaux relativement bien répartis sur le territoire d’étude présentent une connectivité élevée. Un portrait de la composition des îlots forestiers a ensuite mis en évidence une diversité végétale relativement faible, de par la présence majoritaire des essences feuillues intolérantes à l’ombre.

 Un portrait sommaire des conditions d’exposition aux vents violents provenant d’ouest/sud-ouest a également été dressé et a permis de conclure que la plantation de haies brise-vent orientées perpendiculairement à la direction des vents dominants serait une avenue intéressante pour limiter les effets néfastes du vent sur le sol et les cultures. En ce qui concerne la qualité paysagère, elle a été évaluée le long de certains tronçons routiers traversant la zone d’étude et est globalement élevée sur la majorité du territoire d’étude. Ces différents portraits permettent donc d’identifier, à une échelle macro, les secteurs qui pourraient être retenus prioritairement pour des projets de plantations d’arbres et arbustes, dans l’objectif non seulement de rehausser la biodiversité (secteurs de connectivité faible et très faible en priorité), mais aussi de lutter contre les effets des vents violents et éventuellement d’améliorer la qualité paysagère.

Un deuxième volet de ce projet a consisté à produire cinq fiches présentant différents modèles de plantations en fonction du type de site (bordure de cours d’eau, bordure de champ exposé aux vents violents, bordure de bâtiment, de route et anciennes friches). Ces dernières sont des guides pour les projets de plantations, en fonction des objectifs poursuivis. Des modalités particulières pour favoriser la biodiversité au sens large et la faune en particulier sont aussi proposées.

Suite à la réalisation du diagnostic rigoureux du territoire et au choix de solutions répondant aux besoins des propriétaires agricoles, des projets de plantation ont été accomplis chez plusieurs producteurs de la Côte-de-Beaupré (Années 2 et 3). Ces plantations répondent à l’objectif principal d’augmenter le couvert ligneux en vue d’améliorer la connectivité qui est faible ou très faible sur ces sites. Les plantations peuvent aussi répondre à d’autres objectifs, par exemple : la protection du sol et des cultures contre le vent, la protection contre le vent dans l’aire de stabulation des bovins en hiver, la protection contre le vent et la chaleur en été dans les enclos de canards et la protection de la qualité de l’eau ainsi que la diminution des pertes de sol dans des fossés de drainage. Ce sont 2 245 m des plantations linéaires qui ont été ainsi réalisées en 2015 dans trois fermes de la Côte-de-Beaupré. En 2016, des projets de plantation ont été réalisés dans 6 fermes (Anlousie, Cauchon, Morency, Bioferme des Caps, Domaine du Bocage et les Canardises) et ont couvert 4 865 m linéaires. Quarante-huit îlots de biodiversité ont également été plantés en 2017 dans les fermes les Canardises et Bioferme des Caps. Il est prévu en 2017 d’approcher de nouveaux producteurs agricoles, en vue de réaliser de nouveaux projets de plantations d’arbres; la priorité sera donnée aux sites où la connectivité des îlots forestiers est faible ou très faible. Le plan d’action proposé vise à optimiser le recrutement des nouveaux propriétaires participants.

La plantation d’arbres feuillus, un moyen intéressant de valoriser certaines friches agricoles.

Cet article est le cinquième et dernier de la série sur les avantages que procurent les arbres en milieu agricole. Les friches, des superficies agricoles abandonnées et sans intention d’être cultivées, peuvent être facilement envahies par une végétation naturelle incontrôlée, si aucun entretien n’est fait régulièrement. Certaines superficies pourraient néanmoins procurer des débouchés financiers et fiscaux intéressants pour le propriétaire et certains avantages environnementaux. Par contre, la plantation d’espèces feuillues en milieu ouvert comporte son lot d’embûches. Cet article propose quelques pistes de réussite.

Article paru dans le Monde forestier du mois de février 2017

Recherche sur l’efficacité de haies brise-vent productives – Rapport méthodologique. Rapport 2016-10. 59 pages.

Ferme Anlousie enr. est une entreprise qui produit des céréales d’automne (seigle, blé, épeautre) certifiées biologiques. Elle est située dans la municipalité de Sainte-Anne-de-Beaupré (Québec). On enregistre chaque année dans ce secteur, des rafales de vent qui dépassent 100 km/h. Ces rafales engendrent plusieurs effets néfastes sur la production céréalière. Tout d’abord, elles renversent une certaine proportion des tiges qui deviennent alors non récoltables. Elles balayent également la neige des champs en hiver, engendrant fréquemment des gels plus importants au sol et entraînant alors des problèmes de germination des semences qui sont mises en terre au mois de septembre et qui passent l’hiver dans le champ.

Pour atténuer ces problèmes, la plantation de haies brise-vent en bordure des champs représente une pratique culturale intéressante. Cependant, les producteurs sont souvent hésitants à les implanter, car elles sont perçues comme une perte de superficie productive. En considérant la recrudescence et l’amplification des évènements météorologiques extrêmes associés aux changements climatiques, la présence de telles haies risque de devenir une nécessité.

L’une des pistes de solutions envisageables consiste à implanter des haies brise-vent productives et rentables économiquement, composées à la fois d’arbres pour la production de bois et d’arbustes fruitiers pour des récoltes annuelles. La production de tiges de qualité pour la production de bois est favorisée par la présence des arbustes qui forcent la croissance en hauteur et limitent la présence de branches latérales basses.

Dans ce contexte, un projet visant à tester différents types de haies brise-vent a été réalisé par le CERFO et le Cégep de Sainte-Foy entre 2013 et 2016, afin de comparer leur potentiel de production (bois et fruits) et leur effet protecteur pour les céréales. Trois documents complémentaires ont été produits afin de présenter les résultats de recherche de ce projet :

– Une revue de littérature sur les haies brise-vent et l’utilisation de l’argousier comme espèce plantée dans ce type de structure (Beaudoin Nadeau et al. 2016) ;

– Un rapport abrégé qui constitue un résumé de la méthodologique utilisée et des principaux résultats de recherche obtenus (Boulfroy et al. 2016) ;

– Un rapport méthodologique qui décrit, plus en détail, l’implantation du dispositif expérimental et les mesures réalisées sur le terrain. Le présent document constitue le rapport méthodologique.

Centre d’enseignement et de recherche en foresterie de Sainte-Foy inc. (CERFO) et Cégep de Sainte-Foy.

Recherche sur l’efficacité de haies brise-vent productives – Abrégé. Rapport 2016-13. 58 pages

Ferme Anlousie est une entreprise productrice de céréales d’automne, située sur la Côte-deBeaupré. Or, cette région est sujette à des vents qui peuvent être violents, engendrant plusieurs effets néfastes sur la production céréalière. Dans ce contexte, Ferme Anlousie est intéressée à se documenter sur les effets bénéfiques que pourraient produire des haies brise-vent sur sa production. Ce projet a donc pour but d’implanter sur les terres de la ferme Anlousie, un dispositif expérimental de haies brise-vent, afin non seulement de diminuer les impacts négatifs des vents violents, mais aussi de compenser les pertes de productivité agricole en rendant les haies productives. Les principaux objectifs visés par ce projet sont sur un horizon de 3 années :

1) Évaluer la survie, la croissance ainsi que la présence de problèmes phytosanitaires et de malformations des différents plants mis en terre dans les différents types de haies brise-vent ;

2) Évaluer les premières productions de fruits d’argousier en fonction des clones ainsi que des types de haies et de sol ;

3) Évaluer si la présence d’espèces à croissance rapide a un effet sur la croissance des autres espèces (entre autres, l’argousier), par l’ombrage qui est généré ;

4) Évaluer si la présence d’argousiers près des arbres a des effets bénéfiques sur leur croissance, en raison de sa faculté à fixer l’azote du sol ;

5) Évaluer l’effet protecteur de ces haies sur la production des cultures céréalières.

L’analyse des besoins de l’agriculteur, des types de sol présents et des exigences de différentes espèces à planter a guidé le choix du design du dispositif expérimental et des essences les plus propices à implanter dans les haies brise-vent. Les principales essences arborescentes retenues sont le peuplier hybride (3 clones), le mélèze hybride (1 clone) et l’érable à sucre. Le chêne rouge et le frêne d’Amérique ont été ajoutés dans certains tests, afin de vérifier leur capacité de survie et de croissance dans ce milieu situé à la limite nord de leur zone de rusticité. Le choix de l’argousier comme arbustes productifs de petits fruits comestibles (argouses) représente l’originalité du projet puisqu’il y a peu de haies brise-vent productives intégrant l’argousier au Québec. Cet arbuste est un bon choix puisque c’est une plante rustique bien adaptée à nos climats. De plus, les vertus de son fruit et même de ses feuilles sont nombreuses, rendant ainsi l’argousier intéressant d’un point de vue économique et de la santé. Sept cultivars différents ont été testés. L’ensemble des informations sur les espèces retenues dans le dispositif est présenté en détail dans la revue de littérature de Beaudoin Nadeau et al. (2016).

Centre d’enseignement et de recherche en foresterie de Sainte-Foy inc. (CERFO) et Cégep de Sainte-Foy.

Recherche sur l’efficacité de haies brise-vent productives – Revue de littérature. Centre d’enseignement et de recherche en foresterie de Sainte-Foy inc. (CERFO) et Cégep de Sainte-Foy. Rapport 2016-11. 65 pages

Ferme Anlousie enr. est une entreprise qui produit des céréales d’automne (seigle, blé, épeautre) certifiées biologiques. Elle est située dans la municipalité de Sainte-Anne-de-Beaupré (Québec). On enregistre chaque année dans ce secteur, des rafales de vent qui dépassent 100 km/h. Ces vents engendrent plusieurs effets néfastes sur la production céréalière. Tout d’abord, elles renversent une certaine proportion des tiges qui deviennent alors non récoltables. Elles balayent également la neige des champs en hiver, engendrant fréquemment des gels plus importants au sol et entraînant alors des problèmes de germination des semences qui sont mises en terre au mois de septembre et qui passent l’hiver dans le champ.

Pour atténuer ces problèmes, la plantation de haies brise-vent en bordure des champs représente une pratique culturale intéressante. Cependant, les producteurs sont souvent hésitants à les implanter, car elles sont perçues comme une perte de superficie productive. En considérant la recrudescence et l’amplification des évènements météorologiques extrêmes associés aux changements climatiques, la présence de telles haies risque de devenir une nécessité.

L’une des pistes de solutions envisageables consiste à implanter des haies brise-vent productives et rentables économiquement, composées à la fois d’arbres pour la production de bois et d’arbustes fruitiers pour des récoltes annuelles. La production de tiges de qualité pour la production de bois est favorisée par la présence des arbustes qui forcent la croissance en hauteur et limitent la présence de branches latérales basses.

Dans ce contexte, un projet visant à tester différents types de haies brise-vent a été réalisé par le CERFO et le Cégep de Sainte-Foy entre 2013 et 2016, afin de comparer leur potentiel de production (bois et fruits) et leur effet protecteur pour les céréales. La première étape de ce projet a consisté à réaliser une revue de littérature, destinée à documenter la présence de l’argousier dans ce type de structure. Plusieurs grands thèmes sont documentés dans cette revue de littérature et sont présentés dans le présent document :

– Les propriétés générales d’une haie brise-vent (ses fonctions, les avantages et les inconvénients qu’elles procurent, les objectifs poursuivis, les choix des espèces selon leur adaptabilité au site de plantation, leur synergie, leur compatibilité, leur complémentarité) ;

– Description de l’argousier (son habitat, ses exigences écologiques, ses rendements et sa croissance, les principales maladies et les insectes, la production et les caractéristiques nutritives de ses fruits, les tailles de formation à prévoir, les bénéfices et inconvénients apportés aux autres espèces de la haie brise-vent) ;

– Les espèces d’arbres de prédilection sur la Côte-de-Beaupré qui pourraient être envisagées dans une haie brise-vent (peuplier hybride, érable à sucre, mélèze hybride, chêne rouge, frêne d’Amérique) ;

– Les caractéristiques à suivre pour une haie brise-vent avec de l’argousier (études antérieures et connaissances acquises, l’organisation spatiale des espèces, le choix des espèces compagnes, le meilleur patron à suivre, l’espacement entre les plants, l’orientation de la haie, le choix des cultivars d’argousier).

À noter que deux autres documents complémentaires ont été produits, afin de présenter les résultats de recherche de ce projet :

– Un rapport abrégé qui constitue un résumé de la méthodologique utilisée et des principaux résultats de recherche obtenus (Boulfroy et al. 2016) ;

– Un rapport méthodologique qui décrit plus en détail l’implantation du dispositif expérimental et les mesures réalisées sur le terrain (Ruel et al. 2016).

Amélioration de la biodiversité dans le milieu agricole de la Côte-De-Beaupré – Rapport final

La Côte-de-Beaupré est un heureux mélange de terres agricoles situées le long du fleuve Saint-Laurent et de terres forestières plus au nord. Certaines portions agricoles sont totalement dépourvues d’arbres, alors que dans d’autres secteurs, on y retrouve des bandes ou des îlots forestiers boisés entre les champs. Or, la présence d’arbres en milieu agricole est garante d’une plus grande variété d’habitats, amenant une faune et une flore plus diversifiées. La présence d’arbres en milieu agricole peut également jouer d’autres rôles bénéfiques, comme lutter contre l’érosion des sols à l’aide de haies brise-vent, protéger les cours d’eau par la présence d’une bande riveraine suffisante, et améliorer la qualité de certains paysages en limitant les impacts visuels d’éléments non souhaités.

Le présent projet vise à améliorer la biodiversité sur la Côte-de-Beaupré, en augmentant la présence du couvert arborescent, sur la base d’un diagnostic rigoureux du territoire et des choix de solutions répondant aux besoins des propriétaires agricoles. Un portait des principaux enjeux présents sur le territoire (présence du couvert arborescent et connectivité des îlots forestiers, problèmes de vents violents et qualité des paysages) a donc d’abord été documenté. Des modèles de plantations en fonction des situations rencontrées ont ensuite été proposés.

Pour ce faire, une cartographie fine des îlots forestiers présents dans la zone agricole a été produite par la photo-interprétation d’images aériennes de haute résolution. Des analyses spatiales ont ensuite permis de documenter la connectivité des parcelles d’habitat. Les zones de connectivité faible à très faible couvrent de grandes superficies. Néanmoins, plusieurs noyaux relativement bien répartis sur le territoire d’étude présentent une connectivité élevée. Un portrait de la composition des îlots forestiers a ensuite mis en évidence une diversité végétale relativement faible, de par la présence majoritaire des essences feuillues intolérantes à l’ombre.

Un portrait sommaire des conditions d’exposition aux vents violents provenant d’ouest/sud-ouest a également été dressé et a permis de conclure que la plantation de haies brise-vent orientées perpendiculairement à la direction des vents dominants serait une avenue intéressante pour limiter les effets néfastes du vent sur le sol et les cultures. En ce qui concerne la qualité paysagère, elle a été évaluée le long de certains tronçons routiers traversant la zone d’étude et est globalement élevée sur la majorité du territoire d’étude. Ces différents portraits permettent donc d’identifier, à une échelle macro, les secteurs qui pourraient être retenus prioritairement pour des projets de plantations d’arbres et arbustes, dans l’objectif non seulement de rehausser la biodiversité (secteurs de connectivité faible et très faible en priorité), mais aussi de lutter contre les effets des vents violents et éventuellement d’améliorer la qualité paysagère.

Un deuxième volet de ce projet a consisté à produire cinq fiches présentant différents modèles de plantations en fonction du type de site (bordure de cours d’eau, bordure de champ exposé aux vents violents, bordure de bâtiment, de route et anciennes friches). Ces dernières sont des guides pour les projets de plantations, en fonction des objectifs poursuivis. Des modalités particulières pour favoriser la biodiversité au sens large et la faune en particulier sont aussi proposées.

Finalement, quatre projets de plantation ont été planifiés en 2015, dont trois ont été réalisés. Ces plantations répondent à l’objectif principal d’augmenter le couvert ligneux en vue d’améliorer la connectivité qui est faible ou très faible sur ces sites. Les plantations ont aussi permis de répondre à d’autres objectifs, soit la protection du sol et des cultures contre le vent, la protection contre le vent dans l’aire de stabulation des bovins en hiver ainsi que la protection de la qualité de l’eau et la diminution des pertes de sol dans des fossés de drainage. Ce sont 1980 m de plantations linéaires qui ont été ainsi réalisés en 2015. Il est prévu en 2016 et 2017 d’approcher de nouveaux producteurs agricoles, en vue de réaliser de nouveaux projets de plantations d’arbres, en priorité dans des sites où la connectivité des îlots forestiers est faible ou très faible.

Planter des arbres en milieu agricole?

Fréquemment, en zone agricole, on observe la présence continue de grands parterres de culture. Les arbres y sont limités, voire absents sur de grandes superficies, entraînant une perte d’habitat pour la faune, et une flore peu diversifiée. Pourtant, le maintien ou l’ajout d’arbres peut procurer de nombreux avantages dans ce type de milieu. En plus d’améliorer la biodiversité, ils peuvent même constituer parfois une plus-value pour le propriétaire.

Article paru dans le Monde forestier du mois de décembre-janvier 2015-2016.

Amélioration de la biodiversité dans le milieu agricole de la Côte-De-Beaupré – Année 1- Rapport final

La Côte-de-Beaupré est un heureux mélange de terres agricoles situées le long du fleuve Saint-Laurent et de terres forestières localisées principalement plus au nord, sur le cap. Certaines portions agricoles de la Côte-de-Beaupré sont totalement dépourvues d’arbres, alors que dans d’autres secteurs, on y retrouve des bandes ou des îlots forestiers boisés entre des champs. Or, la présence d’arbres en milieu agricole est garante d’une plus grande variété d’habitats, amenant par le fait même une faune et une flore plus diversifiées. La présence d’arbres en milieu agricole peut également jouer d’autres rôles bénéfiques, comme lutter contre l’érosion des sols à l’aide de haies brise-vent, protéger les cours d’eau par la présence d’une bande riveraine suffisante, et améliorer la qualité de certains paysages en limitant les impacts visuels d’éléments non souhaités.

Le présent projet vise à contribuer au rehaussement de la biodiversité dans certains secteurs agricoles de la MRC de la Côte-de-Beaupré, en augmentant la présence du couvert arborescent, sur la base d’un diagnostic rigoureux du territoire et des choix de solutions répondant aux besoins des propriétaires agricoles impliqués dans le projet. Pour cette première année du projet, un portait des principaux enjeux présents sur le territoire (présence du couvert arborescent, problèmes de vents violents et qualité des paysages) a donc d’abord été documenté. Des modèles de plantations en fonction des situations rencontrées ont ensuite été proposés.

Pour se faire, une cartographie fine des îlots forestiers présents dans la zone agricole a été produite par la photo-interprétation d’images aériennes de haute résolution. Des analyses spatiales ont ensuite permis de documenter la connectivité des parcelles d’habitat. Quatre noyaux relativement bien répartis sur le territoire d’étude et couvrant approximativement 12 % de la superficie du territoire présentent une connectivité élevée. En bordure de ces noyaux se retrouvent des zones dont la connectivité est modérée et qui mériterait d’être renforcée. Un portrait de la composition des îlots forestiers a ensuite mis en évidence une diversité végétale relativement faible en ce qui concerne les essences forestières présentes, de par la représentation nettement majoritaire des essences feuillues intolérantes à l’ombre.

Un portrait sommaire des conditions d’exposition aux vents violents provenant d’ouest/sud-ouest a également été dressé et a permis de conclure que la plantation de haies brise-vent orientées perpendiculairement à la direction des vents dominants serait une avenue intéressante pour limiter les effets néfastes du vent sur le sol et les cultures. En ce qui concerne la qualité paysagère, elle a été évaluée le long de certains tronçons routiers traversant la zone d’étude et est globalement élevée sur la majorité du territoire d’étude. Certaines actions ponctuelles de plantations pourraient se concentrer à proximité des installations et bâtiments agricoles modernes afin d’améliorer la qualité visuelle dans les endroits où l’impact visuel de ces installations est négatif. Ces différents portraits permettent donc d’identifier, à une échelle macro, les secteurs qui pourraient être retenus prioritairement pour des projets de plantations d’arbres et arbustes, dans l’objectif non seulement de rehausser la biodiversité sur ce territoire agricole, mais aussi de lutter contre les effets des vents violents et éventuellement d’améliorer la qualité paysagère.

Le deuxième volet de ce projet a consisté à produire cinq fiches présentant différents modèles de plantations en fonction du type de site (bordure de cours d’eau, bordure de champ exposé aux vents violents, bordure de bâtiment, bordure de route et anciennes friches). Ces dernières guideront les projets de plantations planifiés en fonction des objectifs poursuivis. Des modalités particulières pour favoriser la biodiversité au sens large et la faune en particulier sont également proposées.

Rôles des arbres en milieu agricole.

Fiche 1: Plantation en bordure de cours d’eau

Fiche 2: Plantation pour la protection des cultures, en bordure des champs

Fiche 3: Haies brise-vent pour la protection des bâtiments

Fiche 4: Haies brise-vent pour la protection des routes

Fiche 5: Plantation ou enrichissement dans les friches agricoles

Ces fiches sont tirées du projet Amélioration de la biodiversité dans le milieu agricole de la Côte-de-Beaupré, qui a été financé par le MAPAQ – Programme PRIME-VERT-Approche collective (volet 3.1).

Référence complète du rapport de l’étude: Boulfroy, E, M. Varin, G. Lessard, D. Blouin, I. Duclos, et A. Vézina. 2017. Amélioration de la biodiversité dans le milieu agricole de la Côte-de-Beaupré – Années 1 à 3 (2014 à 2017). Centre d’enseignement et de recherche en foresterie de Sainte-Foy inc. (CERFO) et Institut de technologie agroalimentaire (ITA). Rapport 2017-04. 245 p + annexes.

Diagnostic thermique des zones agricoles et agroforestières et développement de fonctions écologiques et environnementales. Rapport 2014-08. 100 p. + 1 annexe.

Dans un contexte de lutte aux îlots de chaleur, la gestion de la couverture végétale est un enjeu important pour la ville de Québec. Plusieurs projets de plantations d’arbres pour lutter contre les îlots de chaleur sont d’ailleurs mis en place dans des quartiers centraux. Pourtant, ces secteurs critiques sont aussi présents en périphérie de l’agglomération. L’absence de végétation peut aussi entraîner d’autres problèmes liés à l’exposition au vent, à la neige et aux poussières ou encore à une perte de qualité visuelle.

Dans ce contexte, le présent projet propose d’identifier les secteurs où des projets d’augmentation du couvert arborescent pourraient être priorisés en zones agricoles périurbaines ou enclavées de l’agglomération de Québec, dans le but de contrer les problèmes de santé liés aux îlots de chaleur, mais aussi de rechercher une synergie des effets bénéfiques de la végétation, lorsque d’autres situations critiques sont observées au même endroit.

Pour cela, un diagnostic de ces situations problématiques a été réalisé dans l’agglomération de Québec. Ce diagnostic met l’accent sur la présence (1) des îlots de chaleur, (2) des parcs industriels, carrières et dépôts à neige, souvent sujets à des problèmes d’exposition au vent, à la neige, aux poussières et aux particules polluantes dans certains cas, ainsi qu’à une faible qualité visuelle en général, (3) de tronçons routiers où l’exposition au vent et à la neige est importante et (4) de sections de rivières présentant des risques modérés à élevés d’érosion des berges. Parmi ces secteurs problématiques, ceux à prioriser pour d’éventuels projets d’augmentation du couvert arborescent ont été ciblés : ont été retenus en priorité les sites faisant l’objet de mesures de protection de la végétation en place (permettant de garantir la survie à court et moyen termes des projets de plantations réalisés), situés à proximité de secteurs problématiques et en zone agricole périurbaine ou enclavée.

Parallèlement à la réalisation du diagnostic, une revue des options possibles pour augmenter le couvert arborescent a été réalisée. Cette revue porte sur les critères généraux à considérer pour le choix des végétaux à planter ainsi que sur des exemples de patrons de plantation en bordure des routes, des bâtiments et sur les berges des rivières. Une stratégie pour l’augmentation du couvert arborescent en lien avec les situations problématiques visées par le projet a également été développée, en vue de fournir aux gestionnaires du milieu municipal un outil de planification à court, moyen et long termes, qui leur permette d’anticiper l’ampleur des problèmes identifiés sur leur territoire et quelles pourraient être les solutions à envisager pour y remédier. Cette stratégie leur permettra également de prioriser les projets de plantation qui seront réalisés, si l’agglomération souhaite agir en premier lieu dans les secteurs où le rehaussement de la végétation permettrait de contrer le plus de problèmes rencontrés.

Finalement, une méthode d’analyse des secteurs d’intervention potentiels qui pourraient être retenus pour un projet d’augmentation du couvert arborescent est proposée et illustrée par l’analyse de quelques cas retenus dans la stratégie.

Plantation de cerisiers tardifs dans un contexte d’aménagement intensif (Deuxième année). CERFO. Rapport 2014-05. 25 pages + 1 annexe.

Dans le rapport pour la CRÉ de l’Outaouais sur l’intensification des pratiques sylvicoles, le CERFO proposait notamment l’exploration de la plantation de feuillus nobles, dont le cerisier tardif, qui présente l’une des plus hautes valeurs sur les marchés. Ainsi, conformément à la volonté régionale d’intensifier la pratique sylvicole, un dispositif expérimental a été mis sur pied au printemps 2012 dans le secteur du lac Pinto, afin de déterminer la densité optimale à utiliser pour la plantation de cerisier tardif, dans la perspective d’un éventuel déploiement à plus grande échelle. Le but est de déterminer la densité permettant d’optimiser la croissance et la production de bois d’œuvre de qualité, tout en minimisant les investissements des 20 premières années en appliquant une gestion du risque basée sur une forte densité, afin de contrer les effets des pertes occasionnées par le broutage et la compétition interspécifique. Le choix de tester les plantations à haute densité à cet effet a été effectué en accord avec le MRN.

Les densités initiales visées étaient de 3 333, 4 444 et 6 666 tiges/ha, celles ayant effectivement été reboisées étaient de 3 267, 4 292 et 6 144 tiges/ha et lors de ce mesurage après 2 saisons de croissance, les densités étaient de 2 531, 4 322 et 5 952 tiges/ha. En se basant sur l’observation des arbres étude, après deux saisons de croissance, on observe moins de 2 % de mortalité et une hauteur moyenne de 63 cm pour les cerisiers tardifs plantés. Les autres essences commerciales et les essences de compétition sont présentes en grande quantité sur le site. La compétition est composée principalement du cerisier de Pennsylvanie et du peuplier à grandes dents. Les proportions de tiges non libres de croître sont similaires dans tous les traitements (env. 60 %), ce qui fait que le nombre de tiges libres de croître est proportionnel à la densité de plantation. De manière générale, avec plus de 1000 tiges à l’hectare toujours libres de croître et la difficulté technique de réaliser une telle intervention à ce stade de développement, aucun dégagement n’est prescrit pour l’instant. Le broutage est très important, et ce, de manière équivalente dans tous les traitements, avec un peu plus de 60 % des tiges touchées. Il est recommandé de faire un suivi de cette plantation en août 2016 (soit après 5 ans de croissance) afin de poursuivre l’évaluation de l’impact de la compétition et du broutage sur la croissance du cerisier tardif.

Plantation de cerisiers tardifs dans un contexte d’aménagement intensif. CERFO. Rapport 2012-18. 27 p. + 4 annexes.

Dans le rapport pour la CRÉ-O sur l’intensification des pratiques sylvicoles de l’Outaouais, le CERFO avait notamment proposé l’exploration de la plantation de feuillus nobles, dont le cerisier tardif, qui présente l’une des plus hautes valeurs sur les marchés. Ainsi, conformément à la volonté régionale d’intensifier la pratique sylvicole, un dispositif expérimental a été mis sur pied, dans le secteur du Lac Pinto, afin de déterminer la densité optimale à utiliser pour la plantation de cerisier tardif, dans la perspective d’un éventuel déploiement à plus grande échelle. Le but est de déterminer la densité permettant d’optimiser la croissance et la production de bois d’œuvre de qualité, tout en minimisant les investissements des 20 premières années en appliquant une gestion du risque basée sur une forte densité, afin de contrer les effets des pertes par le broutage et la compétition interspécifique. Le choix de tester les plantations à haute densité à cet effet a été effectué en accord avec le MRN.

Les plants de cerisier tardif ont été mis en terre au printemps 2012 et le mesurage initial du dispositif expérimental a été réalisé au début de l’été 2012. Les densités initiales visées étaient de 3 333, 4 444 et 6 666 tiges/ha. Les densités ayant effectivement été reboisées entre les andains et les sentiers de VTT correspondent à des densités globales de 3 267, 4 292 et 6 144 tiges/ha pour l’ensemble de la superficie désignée comme étant une plantation.

Le portrait initial du dispositif a été dressé et des considérations pertinentes pour les suivis futurs ont été mises en évidence.

Plantation de cerisiers tardifs dans un contexte de sylviculture intensive – Revue de littérature. CERFO. Rapport 2011-13. 28 p.

Cette revue de littérature traite de l’habitat naturel, des caractéristiques biologiques du cerisier tardif, de même que des éléments à considérer lors de l’établissement d’une plantation. Elle aborde brièvement les traitements sylvicoles qui seront probablement nécessaires pour mener avec succès la plantation à un stade futaie. Une attention particulière a été portée aux informations disponibles au Québec.

L’établissement de plantations de cerisier tardif répond à la fois à des objectifs économiques (bois de grande valeur) et à des objectifs écologiques (restauration, faune). Le site choisi pour l’établissement de telles plantations devra être protégé du vent, avoir un sol de texture moyenne et un bon drainage (classe 2 ou 3). Il est recommandé également de choisir un site qui se réchauffe hâtivement au printemps. La densité de plantation devra être suffisamment élevée pour éviter la formation de branches adventives. Il est préférable de détruire les arbres atteints du nodulier noir du cerisier sur le site. Il est aussi recommandé d’installer un système de protection contre les herbivores. La plantation en friche arbustive ou en friche forestière, de même que l’enrichissement ou la plantation en ambiance forestière nous semblent de bonnes options pour l’établissement de plantations de cerisier tardif.

Pour que les investissements soient rentables, un suivi attentif et régulier, tout comme l’application de divers traitements sylvicoles permettant de produire des arbres de grande valeur, apparaissent nécessaires. À moyen terme, il est souhaitable qu’un dispositif de recherche sur les plantations de cerisier tardif permette d’établir les conséquences sur les aspects environnementaux et fauniques, de même que de recommander une densité optimale de plantation en fonction de la qualité des tiges et de leur croissance. À long terme, un tel dispositif permettrait de combler les lacunes quant aux rendements qu’il est possible d’anticiper avec cette essence.

Pour augmenter la qualité et la valeur de vos forêts – Il faut élaguer vos tiges de résineux

Alors que l’objectif d’une plantation devrait toujours être la production de bois de qualité, la plantation peut parfois présenter « le désavantage de déprécier certains critères de qualité du bois, tels que le défilement de tiges, la nodosité et la proportion de bois de jeunesse » (Cyr, 2004). Élaguer constitue une façon de compenser ces désavantages en plus d’assurer la rentabilité des investissements précédents (la plantation, le dégagement et l’éclaircie du peuplement) par la création d’un produit d’une plus grande valeur.

Article paru dans le Monde forestier du mois de septembre 2005

La plantation de feuillus sous couvert ou en trouée

Dans son rapport publié en décembre 2004, la Commission Coulombe a proposé « que le Ministère mette en oeuvre le vaste programme de réhabilitation des forêts feuillues ». Une telle réhabilitation passerait par des approches de récolte bien adaptées à la dynamique de récolte des peuplements, mais également par la sylviculture de plantations en forêts feuillues.

Article paru dans le Monde forestier du mois de mai 2005

Évaluation d’un nouveau paillis forestier biodégradable – PART. CERFO. Rapport 2003-19. 30 p.

Depuis 2001, il est interdit d’utiliser des phytocides pour contrôler la végétation compétitrice en milieu forestier au Québec. Les intervenants forestiers qui doivent reboiser certaines portions de leur territoire se voient contraints de dégager mécaniquement leurs plantations. Cette technique est coûteuse et fastidieuse puisqu’elle doit être répétée pendant plusieurs années pour être pleinement efficace. À ce jour, plusieurs décident même de ne pas intervenir au risque de perdre des plants et de voir leurs plantations croître de façon ralentie.

Une technologie proposée pour remplacer le dégagement mécanique est le paillis Tassu™. Une technologie non polluante, biodégradable et donc socialement acceptable. Le paillis Tassu™ est une technologie européenne qui n’a pas été encore testée au Québec. Aussi, dans un dispositif, nous avons mis à l’essai un manchon forestier (Freegro®) pour protéger les plants contre la faune (campagnols, lièvres, chevreuils), car celle-ci abondait dans la région, et pour stimuler la croissance.

Évaluation d’un nouveau paillis forestier biodégradable – PART. CERFO. Rapport 2003-19. 30 p.

Depuis 2001, il est interdit d’utiliser des phytocides pour contrôler la végétation compétitrice en milieu forestier au Québec. Les intervenants forestiers qui doivent reboiser certaines portions de leur territoire se voient contraints de dégager mécaniquement leurs plantations. Cette technique est coûteuse et fastidieuse puisqu’elle doit être répétée pendant plusieurs années pour être pleinement efficace. À ce jour, plusieurs décident même de ne pas intervenir au risque de perdre des plants et de voir leurs plantations croître de façon ralentie.

Une technologie proposée pour remplacer le dégagement mécanique est le paillis Tassu™. Une technologie non polluante, biodégradable et donc socialement acceptable. Le paillis Tassu™ est une technologie européenne qui n’a pas été encore testée au Québec. Aussi, dans un dispositif, nous avons mis à l’essai un manchon forestier (Freegro®) pour protéger les plants contre la faune (campagnols, lièvres, chevreuils), car celle-ci abondait dans la région, et pour stimuler la croissance.

Plantation de thuya et d’épinette blanche pour habitat faunique : Évaluation après un an de l’utilisation du paillis Tassu. CERFO. Rapport 2002-13. 16 p.

L’abandon de l’utilisation des phytocides sur terres publiques en 2001 a forcé les compagnies forestières à se tourner vers d’autres moyens afin de s’assurer du contrôle de la végétation concurrente dans les plantations résineuses.

Un dispositif expérimental, proposé par la direction de la recherche forestière, a été mis en place en juin 2001 par les compagnies Bowater et United Colloids GmgH dans le but de déterminer l’efficacité du paillis Tassu™ en association ou non avec le dégagement mécanique des tiges comme moyen de contrôle de la végétation compétitrice.

Le CERFO a présenté en 2002 un projet de suivi visant à vérifier, après deux saisons de croissance, l’efficacité du paillis Tassu™ à fournir au plant une quantité de lumière suffisante pour sa croissance. De plus, le projet a permis de mesurer les premières caractéristiques dendrométriques des plants afin de quantifier leur évolution à long terme selon les différentes interventions prévues et de dégager les plants devant être libérés de la compétition par débroussaillement en fonction du protocole expérimental initial.

Les paillis ne semblent pas avoir eu d’effet sur la quantité de lumière disponible pour la photosynthèse lors de l’établissement de la plantation, ce qui indique que des traitements de contrôle de la végétation sont tout de même nécessaires pour maintenir la croissance de la plantation lorsque des paillis de faible taille sont installés.

Par ailleurs, les paillis n’ont pas eu, au cours des deux premières saisons de croissance, d’effet significatif sur la croissance du thuya, alors que la croissance en hauteur et le rapport H/D des semis d’épinette semblent plus élevés en absence de paillis. Ceci pourrait s’expliquer par le fait qu’en absence de paillis, les plants sont poussés à croître plus rapidement en hauteur en raison de la proximité des compétiteurs et ce, dans le but de s’en démarquer.

Les prochains suivis, pour lesquels quelques recommandations ont été émises, permettront de vérifier si les paramètres de diamètre au collet et de rapport H/D répondent à l’action du paillis.